La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier.

Cela faisait plusieurs semaines que notre cauchemar était enfin terminé. L'Ordre avait fini par venir nous délivrer, nous étions toutes les deux saines et sauves et c'était le principal. Ce séjour aux cachots m'avait permis d'ouvrir les yeux et de repenser à tout ce qu'il s'était passé.
Cette guerre, l'Ordre, la mission, ma famille, mes amis, Harry ... C'était la première fois que je faisais le vide dans ma tête et essayait de recoller tous les morceaux, essayer de trouver des réponses.
Tout d'abord, avec cette mission et ses conséquences. J'avais réussi à faire partie "en quelque sorte" de l'Ordre, espion pour être plus exact, mais voilà à quoi s'arrêtait mon rôle. Je n'étais pas la bienvenue pour cette mission et cela s'était fait ressentir, ce qui m'avait légèrement blessé. Ne dis-on pas, il n'y a que la vérité qui blesse ? Quoi qu'il en soit, j'en avais fait les frais et j'avais bien compris la leçon. Tout ce que je voulais c'était être utile et pouvoir venir en aide. Toute ma famille et tous mes amis étaient impliqués dans cette guerre, tandis que j'étais seule à Poudlard, enfin je me comprends quand je dis ça... Moi aussi je voulais apporter ma part, être utile, mais mes objectifs consistaient uniquement à récolter des informations, rien de plus. Heureusement que Luna était toujours là et m'aidait avec l'AD à Pou... Poudlard, cela faisait maintenant un long moment que je n'y étais pas revenue. Ombrage m'avait clairement reconnus et c'était risqué d'y retourner, enfin pour l'instant. Mais je ne pouvais pas laisser Luna toute seule. Sans parler que ma mère m'avait punis, je ne pouvais donc pas sortir de ma chambre, ce qui me facilitait la tâche, je n'étais pas d'humeur à voir qui que ce soit après ce qu'il s'était passé.

Parlons de ma famille maintenant, le savon qu'ils m'avaient passé, tout le monde sans exception, ce qui m'avait légèrement énervé. Encore et toujours le même blabla, " tu ne te rends pas compte de ce qu'il aurait pu t'arriver" etc ... Enfin bref passons. Mes parents ne m'avaient plus lâché d'une semelle après ça et désormais j'étais consigné dans ma chambre dans l'espoir que je prenne conscience de mes actes. C'était eux qui me faisaient la moral alors qu'ils étaient pire que moi, enfin quoi qu'il en soit, j'étais revenu à la case départ, la petite dernière qu'il faut toujours protéger et surveiller, incapable de se débrouiller par elle-même, une attardé en résumé. Tout ce que j'essayais de fuir avait fini par me rattraper. Sans parler d'Harry qui n'arrêtait pas de me considérer comme une jouvencelle en détresse, toujours à vouloir me protéger ou venir à mon secours comme par exemple pour la mission. Ce jour-là il m'avait étonné et blessé. Pourtant, je pensais avoir été claire là-dessus, mais il ne m'écoute pas. Enfin bref, en ce moment chaque sujet était sensible, je détestais cette situation. Je m'étais ridiculisé et ça j'avais beaucoup de mal à l'accepter. C'est ce que l'on appelle une belle leçon.
Perdue dans mes pensées, j'entendis ma mère m'appeler, refusant de lui parler, je ne répondis pas, c'est alors que la porte s'ouvrit et Hermione fit son apparition. Assise sur le rebord de la fenêtre, je me contentais de la saluer, puis tourna de nouveau la tête vers le jardin.

" - Salut

Je savais très bien, que ma mère avait parlé de mon comportement à Hermione, ce n'était pas bien difficile à savoir. Pour qu'elle soit venue ici, il n'y avait pas d'autres raisons. Je connaissais Hermione par cœur maintenant. Je devais reconnaître que j'étais un peu triste de voir qu'elle était seule ...

Hermione allait passer quelque temps ici d'après ses valises. Lorsqu'elle me salua à son tour, je compris dans sa voix, que mon attitude l'avait offensé ou l'avait mise mal à l'aise. Je connaissais Hermione par coeur maintenant et vis-versa. Elle me demanda comment j'allais, ce qui me fit rigoler, car vu la situation, c'était certain, j'étais la sorcière la plus heureuse du monde magique.

" - Oui très bien, je ne me suis jamais senti aussi bien d'ailleurs "

J'y avais été un peu forte, mais je n'étais pas d'humeur aujourd'hui et ces derniers temps, la finesse ne faisait pas partie de mes qualités. Je savais qu'Hermione allait tout faire pour savoir ce qui me prenait, pourquoi je me comportais ainsi, qu'elle le fasse, cela me permettra de parler de tout ça avec quelqu'un et vu que je suis désormais immunisé, elle pourra même me passer un savon sans que je râle, n'est-ce pas beau ?
Pattenrond fit également son arrivée, comme à son habitude, il sauta sur mes genoux et commença à ronronner, ce chat avec le chic pour redonner le sourire. Je lui caressais le dos et il s'installa sur mes genoux et commença à s'endormir.

" - Tu vas rester combien de temps au terrier ? "

Même si j'étais d'une humeur massacrante ces derniers temps, je voulais savoir combien de temps ils allaient rester parmi nous. Au moins j'étais sûre qu'ils étaient en sécurité et ne risquaient rien pendant ce temps-là. Depuis qu'ils sont partis à la recherche des hocruxes, il ne se passe pas un jour sans que je m'inquiète pour eux, il pourrait leur arriver n'importe quoi.

Aussi étrange que cela pouvait être, la présence de Pattenrond m'apparaissait. Je continuais à le caresser et son ronronnement se faisait de plus en plus fort, au moins en voilà un, qui était heureux à cet instant.

Au moins, cela allait me permettre de savoir où ils se trouvaient, même si l'idée de revivre avec Harry ne m'enchantait guère. Je n'avais pas apprécié son comportement lors de l'attaque des mangemorts, mais je ne voulais pas repenser à ça. Après avoir répondu à sa question, Hermione leva les yeux au ciel, ma remarque ne lui avait pas plus, ce qui était normal après tous, mais je n'étais pas d'humeur et j'en voulais à la terre entière de ce qu'il avait fait même si je le méritais. Avoir été humilié comme je l'avais été, n'allait pas être facile à digéré, je pouvais déjà entendre les remarques des membres de l'Ordre me concernant, les nouvelles règles appliqués et le comportement de certain à mon égard. Non je n'allais pas oublier si facilement. Surtout l'attitude de mes parents m'exaspérait plus que tout, ils continuaient à me surprotégé, mais cette fois-ci c'était de façon exagérer, tous mes faits et gestes étaient minutieusement observée. C'était bien la première fois, que je regrettais Poudlard, même si cette vieille chouette d'Ombrage était toujours la directrice, au moins j'aurais eu la paix. Mais c'était bien trop risqué, c'était comme, se jeter dans la gueule du loup, je n'avais pas d'autre solution que d'attendre dans ma chambre que les jours passent.

" - Il ne change pas ses habitudes, c'est bon à savoir ... Maintenant je saurais à quoi m'attendre "

Sa remarque ne m'étonna pas le moins du monde, car je savais qu'Harry était très occupé ces derniers temps. Ce qui m'énervait était le fait qu'il avait voulu jouer au héro avec moi, voulant me protéger, ce qui avait failli nous faire tous plonger. Pourquoi ne pas continuer dans ce cas ? Et dire qu'aujourd'hui, il se fichait complètement de comment j'allais. Cette fois-ci c'était l'apothéose. Je ne demandais pas à ce qu'il soit à mes côtés à cet instant où qu'il passe ses journées ici, mais seulement que de temps en temps il cherche à avoir de mes nouvelles surtout après ce qu'il s'était passé.
Non en fin de compte, c'était bien mieux ici. Je devais reconnaître que j'étais complètement perdue. Toujours assise sur le bord de ma fenêtre, j'enfouis mon visage dans mes bras, comme pour me cacher. C'était la première fois que j'étais dans cet état, à bout de nerfs, au bord de la crise ... Enfermée sans pouvoir faire quelque chose me rendait cinglée, j'avais besoin d'espace, de me sentir seule, mais ce n'était pas le cas pour l'instant.

" - Écoute Hermione, je sais que tu es au courant et que tu veux m'en parler. Je suis très contente que tu sois là et que tu restes parmi nous, mais je ne veux pas me disputer avec toi, alors évitons les sujets qui fâchent avant que cela ne dégénère, s'il te plait "

Hermione avait le chic pour prendre tous de travers et je ne voulais pas me fâcher avec elle, j'avais déjà eu ma dose avec ma famille. Je lui en voulais également, je ne pouvais pas le nier, car je savais qu'elle était en colère contre moi et qu'elle n'était pas d'accord avec ce que j'avais osé faire.

Toujours perdue dans mes pensées à imaginer ma vie sans ma famille, je n'avais pas remarqué qu'Hermione allait m'achever pour de bon, c'est seulement lorsqu'elle reprit la parole que je savais qu'elle allait apporter le coup final. Hermione avait toujours su trouver les bons arguments pour vous faire ouvrir les yeux, de nombreuses elle me l'avait prouvé, pour certain point j'étais d'accord avec elle, mais je savais que cette fois-ci cela allait être différent, je préférais la laisser parler, fatigué de toujours devoir me justifier.
Après m'avoir dit que Harry était amoureux de moi et qu'il avait une façon étrange de le montrer, je me mis à sourire et rigoler. C'était donc ce qu'il lui avait dit, j'avais du mal à le croire, mais je savais que cela ne servait à rien, Hermione était certaine de ça. C'est vrai que concernant ses histoires d'amours, Harry avait eu des comportements bizarres, il avait une attitude différente des autres garçons avec lesquels j'étais sorti, mais c'est ce qui le différenciait des autres, mais je n'aurais jamais cru à ce point. Quoi qu'il en soit, cela ne servait plus à rien, il n'était pas là et n'avait pas l'intention de venir, à quoi bon essayer de se défendre quand tout est perdu d'avance.

" - J'espère que tu as raison, même si j'en doute fort. "

La suite allait être pire. Hermione allait porter le coup de grasse et je devais mis préparer. Chacun avait son point de vue concernant cette mission, j'avais la mienne et les autres la leur. Ok c'était stupide de ma part, maintenant c'était fait et cela ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie, mais les autres n'était pas du même avis, à croire que cela les amusait de m'achever. Qu'il le fasse, cela ne m'atteignait plus maintenant, après avoir imaginé mes parents et mes frères morts, cela n'était rien comparés à ce que j'avais imaginé
Qu'est-ce que je disais, le coup de grasse. Je ne l'avais pas une seule fois regarder dans les yeux lorsqu'elle avait pris la parole, je ne voulais pas qu'elle remarque ma colère. Alors pour elle je me comportais comme une gamine irresponsable, j'avais mis tout le monde en danger avec mes idioties. Je n'aurais pas pensé qu'elle aurait été capable d'y aller aussi fort. D'un côté ... ne dit-on pas "il n'y a que la vérité qui blesse". Encore une fois Miss-je-sais-tout avait vu juste, même si je ne voulais pas y croire. C'était certain j'étais borné, peut-être même plus que Harry. Et puis concernant Ombrage, cela n'allait pas être difficile pour eux, il suffit juste de retrouver un autre élève, ils n'auront pas perdue grand-chose et puis le professeur Mcgonagall est là, ce n'était pas comme s'ils avaient tous perdu.

" - C'est bon tu as terminé ? "

Je ne voulais pas lui répondre, ce qu'elle m'avait dit juste avant m'avait blessé. Elle avait raison, j'étais consciente, mais maintenant j'étais donc devenue inutile avec mes idioties. En réalité, je ne savais plus vraiment quoi faire, je ne pouvais plus revenir à Poudlard, l'Ordre n'avait plus besoin de moi, qu'allais-je devenir.
Je me levais, fixa Hermione et commença à m'avancer vers elle, ce n'était pas le regard poli que l'on s'attend à voir dans une conversation polie. Une fois arrivé devant elle, je me stoppais et pris la parole.

" - Tu veux savoir ce que je pense de tout ça ? Et bien tu m'énerves "

Le fait qu'elle ait toujours raison et arrive à faire douter les gens m'énerver, avant qu'elle arrive j'étais remonté contre tout le monde et en voulait à la terre entière, je n'avais pas pris conscience de tout ce que j'avais fait et ce que cela avait coûté. Je voulais tout simplement aider, mais maintenant j'avais tous gagné en devenant aussi inutile qu'un lampadaire. En essayant de sauver tous ceux que j'aime, je les avais mis encore plus en difficulté.
Toujours avec le même regard foudroyant, je finis par prendre Hermione dans mes bras

" - Tu m'énerves quand tu as raison "