Sujet: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité? Jeu 9 Sep - 20:32
Les semaines se suivaient et se ressemblaient. Le quotidien avait depuis longtemps perdu toute son attraction, n'ayant plus rien d'autre à offrir que la banalité. Lundi, mardi, samedi? Peu lui importait. C'était à ses yeux la même chose. Chaque jour il répétait les gestes de la veille, ne se plaignant pas de sa situation car il n'avait pas les moyens de le faire. Il se le refusait. Il était mangemort. Il était méchant. Jamais, Ô grand jamais il ne devait oublier son activité. Il ne devait plus se laisser troubler ou influencer par une quelconque personne aux cheveux long et appelé 'fille'. Cela ne menait à rien de toute façon. Il ne se faisait qu'un peu plus de mal. Ajoutant sur sa conscience déjà bien abimée l'obligation de renier le plaisir d'aimer. Mais comment ignorer une chose qui nous hante? En cherchant à occuper son esprit, encore et encore, par le meurtre ou la torture. Et c'est en s'appliquant fort bien à sa tâche qu'il fini par l'oublier un peu, parvenant à faire taire son cœur qui de long mois avait réclamé sans relâche la présence de cette jeune fille. Sa présence à elle...
Elle. Jane Woodhouse. Une personne sans histoire. Une gamine heureuse rencontrée sur un chemin de terre. Rien de plus, rien de moins. Et pourtant cela avait suffit. Pour une raison qu'il ne comprenait toujours pas il l'avait aidé. Il l'avait soigné. Alors que son instinct de mangemort lui dictait le contraire. Il aurait dut l'achever. Mettre fin à ses jours en cette belle journée. Il avait conscience de cette erreur. De cette faute grave qu'il n'avait malheureusement pas parvenu à corriger. Et il le vivait mal. Le fait qu'elle soit vivante le dérangeait. Le fait qu'elle est de si nombreuses fois monopolisé son attention l'énervait. Le fait qu'il avait l'impression qu'elle allait surgir de la moindre ruelle qu'il croisait l'exaspérait. Cette demoiselle aux cheveux foncés et aux yeux grands ouverts sur le monde. Cette fille qui fut si collante il fut une période. Ce même individu qui n'avait pas voulut comprendre le danger qu'il représentait et qui savait désormais qu'il était Loup-Garou. Était-elle belle? Était-elle moche? Il ne pourrait le dire. Peut-être... Était-elle intelligente? Était-elle idiote? Non, juste un peu sotte et têtue. Était-elle méchante? Trop gentille. Trop innocente. C'était ce qu'il avait ressentit la dernière fois qu'il avait croisé sa route. Même s'il devait avouer qu'elle n'avait pas hésité à s'en aller, le laissant dans cette ruelle, et ne se retournant pas. Elle l'étonnerait toujours. Elle qui semblait si fragile mais qui voulait se montrer forte face à ses sors toujours plus violent. Se rendait-elle compte seulement, à l'époque où ils se voyaient qu'elle aurait put mourir d'un instant ou un autre? Que s'il avait put il en aurait fini?
Le passé était le passé. Il n'avait ni le pouvoir ni l'envie d'y revenir. Le présent lui convenait, aussi misérable et détestable qu'il puisse être. La bête qui l'habitait était toujours là. Cette lueur triste au fond de lui brillait toujours. Et ce cœur qu'il aurait souhaité faire taire à jamais continuait en secret à battre pour une seule et unique personne. Il continuait inlassablement de se détester. Et il était toujours mangemort. Comme quoi il n'avait pas changé. Toujours le même. Un fou parmi les fous de son espèce. Aimant tuer pour le simple plaisir de constater qu'il avait le pouvoir de rendre la vie d'autrui aussi peu enviable que la sienne. Mais aussi pour se venger du monde qui l'entourait. Se venger de ce qu'il avait ressentit quand il n'était qu'un gamin et que ses amis l'avait abandonné. Se venger de ce ministère si discriminant. Se venger de lui-même pour ce qu'il était. Mais surtout se venger de Jane pour l'avoir aimé. Comme quoi il ne parvenait pas à l'éloigner de ses pensées bien longtemps...
Lui même ne savait trop ce qui se passait dans sa propre tête.
Une mission de routine. En clair, supprimer un élément perturbateur et sa famille. Rien de plus compliqué. Alexis s'en allait donc s'en chargé avec une joie parfaitement bien masquée sous un masque de neutralité. Montrer qu'on est enthousiaste n'apporte pas toujours du bon. Après une nuit blanche à errer dans la ville animée par de jeunes gens fêtards, il se dirigeait désormais vers le domicile qu'on lui avait indiqué. Il frappa à la porte d'une demeure aux apparences modestes. Un homme vint lui ouvrir. Ce même homme, à la vue du mangemort referma automatiquement la porte. Ce qu'Alexis n'apprécia guère. Sortant sa baguette du dessous de sa cape usée par le temps, le jeune loup-garou marmonna quelque chose entre ses dents. Un bruit de destruction se fit entendre, tendit qu'un trou imposant décorait désormais la façade où se trouvait autrefois une porte de bois. Les alentours étant désert il ne prit pas la peine de regarder autour de lui avant de s'engager dans la fumée.
Un homme, une femme et deux enfants. Quatre individus dont trois innocents qu'il avait le devoir d'assassiner sans scrupule. Parfait. Un sourire sadique sur les lèvres il leva sa baguette. Sans prononcer une quelconque phrase - les deux adultes sachant déjà la raison de sa petite visite - Alexis cria un sort impardonnable. Le père voulut riposté d'un sort, et ce ne fut que trop tard que le mangemort parvint à désarmé son adversaire. Projeté en arrière et mangeant la poussière il s'empressa de se relever, offrant un doloris à cet être qui l'avait attaqué. " S'il te plait, pas les enfants, je t'en supplie, pas les... " Enfants. Le mot que l'homme n'eut pas le temps de prononcer. Il était mort. Tel le meurtrier qu'il était, le jeune homme s'approcha d'un pas confiant vers les deux petites têtes blondes. Un rictus terrible sur le visage, il contempla les deux petits avec sadisme et colère. Deux petites choses innocentes. Trop innocentes. Ils lui rappelaientt l'enfant qu'il avait lui même été. Cet enfant stupide et naïf. Cet enfant qui par bêtise avait sacrifié sa petite vie paisible. Laissant la rage et la haine monter en lui avec vitalité, Alexis acheva le plus proche des petits. Le garçon tomba à terre, mort. Seul une petite fille de bas âge, pleurant à chaude larme et effrayée par cet homme qui accomplissait quelque chose qui n'était pas de son âge et que sans doute elle ne comprenait pas. La tuer serait trop simple. La torturer un peu ne serait que plus plaisant...
Le banc était sale. L'herbe était pleine de déchet. Le petit square n'était même pas beau. Et pourtant il s'y trouvé. Assis sur cet objet de fortune, tagué par des moldus en mal d'amour et faisant d'affreuses fautes d'orthographes. La capuche de sa cape noire couvrant sa tête, les coudes sur ses genoux et sa tête reposant sur les paumes de ses mains, il contemplait d'un air presque songeur un sac en plastique déchiqueté tentant en vint de s'évader d'une poubelle à moitié fermée. Des mèches de cheveux retombaient sur ses yeux, une barbe naissante gisait sous sa bouche et sur le coins de ses joues. Son visage inexpressif ne pouvait donner d'indice sur ce qui pouvait traverser son esprit. Il était dans son monde, seul dans ce petit parc mal entretenu. Bien loin de l'agitation de la ville. Bien loin de tout. Bien, tout simplement...
Miles Woodston
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Sujet: Re: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité? Dim 12 Sep - 16:09
Cela faisait quelques jours déjà que Jane était censée avoir reprit les cours, mais elle n’était pas retournée à Poudlard, pas encore. D’une part, elle n’en avait pas particulièrement envie, et de deux, avec ses finances plus que réduite, elle hésitait à y retourner pour sa dernière année… Son père, en mourant à Noël dernier, ne lui avait pas seulement une magnifique dépression qui était encore loin d’être terminée. En plus de ça, il avait laissé la jeune fille sans ressource. Elle allait atteindre sa majorité dans quelques mois et les foyers d’accueil ne s’étaient pas bousculés au portillon pour la récupérer. Disons aussi qu’elle n’avait pas fait d’effort non plus. Elle était moldue au niveau administratif et elle savait très bien qu’aucun foyer normalement constitué ne la laisserait retourner à Poudlard ou pratiquer la magie… Elle préférait donc se débrouiller seule, de toute façon, elle n’était bonne qu’à ça.
Elle avait vécut tout l’été dans la maison de ses parents, celle où elle avait grandit et passer toute sa vie jusqu’à maintenant. Malheureusement pour elle, le crédit qu’avait contracté ses parents n’avaient jamais finis d’être remboursé et si elle voulait pouvoir continuer d’y habiter, elle allait devoir le payer elle-même… Mais elle n’en avait pas les moyens. Ses parents n’avaient jamais été riches et son père ne lui avait quasiment rien laissé. Tout juste assez d’argent pour survivre jusqu’à sa majorité, mais sans assez de moyens pour qu’elle puisse aller à Poudlard et qu’elle puisse après vivre encore quelques mois. Son dilemme était le suivant : si elle allait à Poudlard, elle se retrouverait totalement démunie en sortant après sa septième année, alors que si elle n’y allait pas, elle avait quelques mois pour se retourner et trouver un boulot… Et elle n’avait pas encore été capable de prendre une décision, elle n’en était pas encore apte, surtout pas vu son état…
Elle s’était réveillée sur le coup de 10h et était sortit immédiatement de son lit. Elle n’aimait plus cet endroit, il lui rappelait trop de souvenirs. Sans cesse elle se rappelait de son père et de son frère qui s’étaient assis là, qui avait regardé par telle fenêtre ou cassé telle lampe qui s’était un jour trouvé ici. C’était comme regarder un tableau en noir et blanc alors qu’on s’en souvenait en couleur. C’était comme revenir la nuit dans un endroit qu’on avait visité en plein jour, avec les meubles recouverts par la poussière et un silence de mort, là où l’animation était omniprésente avant. La maison lui paraissait fade et insipide, sans goût, et l’impression de bon vivre et de joie du dehors, qui contrastait tellement avec son véritable état d’esprit, la plongeait chaque jour dans une dépression un peu plus profonde encore.
Incapable de supporter plus longtemps la morosité de l’endroit qui ne faisait qu’aggraver son cas, elle partit prendre une douche et s’habilla rapidement avant de sortir, sa baguette en main. Heureusement pour elle, elle avait obtenu son permis de transplanage l’année dernière, ce qui tenait du miracle vu l’état de mollusque dans lequel elle avait passé la deuxième partie de l’année. A peine sortie de la maison, elle vérifia qu’elle n’était pas visible et transplana à Londres, sur le Chemin de Traverse. Elle n’aimait pas l’agitation, mais parfois ça l’empêchait de repenser à autre chose, alors elle se perdait dedans volontairement. Ce matin là, la foule n’était que moyennement dense. Les écoliers avaient tous fait leurs achats pour la rentrée et tous avaient prit le Poudlard Express. Jane était la seule encore en âge d’aller à Poudlard et qui trainait cependant sur le Chemin de Traverse ce jour-là. Elle sentait d’ailleurs que certains adultes se demandaient ce qu’elle fichait là. Elle se contenta de les ignorer royalement et continua à avancer, malheureusement bientôt rattrapée par les pensées qu’elle tentait de fuir.
Ses parents, son petit frère, Alexis… Ce dernier n’avait heureusement tenu qu’une petite part dans ses pensées ces derniers mois, sinon elle se serait jetée sous un train depuis longtemps. Elle ne l’avait pas revu depuis cette fameuse dispute dans la ruelle, après qu’elle ait apprit la vérité sur lui. Elle ne s’était pas attendu à ce qu’il soit mangemort, ni loup-garou… Mais à présent ces deux choses là lui paraissaient totalement sans importance. Elle savait juste qu’au fond, elle ne l’avait pas oublié et qu’elle ne lui était pas indifférente. Quant à savoir si elle avait envie de le revoir ou non, elle n’en savait rien elle-même. Elle était trop perdue pour déterminer si elle le voulait ou pas. Elle savait juste que ce serait bizarre. Mais agréable, ça, elle ne pouvait pas le dire. De toute façon, ce serait surement comme à chaque fois, une torture permanente, mais une torture au goût légèrement sucré.
Sans s’en rendre compte, ses pas la menèrent vers le cimetière où était à présent enterrée toute sa famille. Quand elle se rendit compte qu’elle était déjà dans une des allées à marcher vers les tombes de ses parents et de son frère, elle s’arrêta net. Elle ne voulait pas venir ici, sinon elle allait encore mettre des semaines à s’en remettre. Elle fit demi-tour sous les yeux surpris des rares personnes présentes dans le cimetière, et elle sortit par là où elle supposait être rentrée. Il fallait qu’elle marche, qu’elle aille quelque part. N’importe où. Elle repéra un petit parc un peu plus loin et se dirigea par là-bas dans l’espoir de se changer un peu les idées. Les cheveux bruns de la jeune Serdaigle s’emmêlaient à cause du vent, ses yeux couleurs noisette n’exprimaient plus la même joie de vivre qu’autrefois, son air était au contraire terriblement las et les cernes gigantesques qui donnaient l’impression qu’elle n’avait pas dormi depuis une semaine ne faisaient rien pour arranger le portrait.
Jane se promenait tranquillement, les mains dans les poches de sa veste pour les protéger du vent encore frais de Septembre. De temps à autre elle relevait la tête du chemin de terre parce qu’elle avait entendu un enfant crier au loin ou qu’elle voyait quelqu’un arriver en face d’elle. L’une des rares fois où elle leva les yeux parce qu’elle voulait admirer le parc, elle remarqua quelqu’un assis sur un banc un peu plus loin. Au départ, elle ne capta même pas que la personne ne lui était pas inconnue, mais plus elle se rapprochait et plus elle lui trouvait des ressemblances avec… Non, ce n’était pas possible. La coïncidence serait bien trop monstrueuse pour être vraie. Elle qui aurait du être à Poudlard et lui qui aurait pu être partout sauf ici… Mais arrivée à cinq mètres du fameux banc, le doute ne lui fut plus permis. C’était bien Alexis qui se tenait là, sans l’avoir aperçut encore. Son Alexis. Enfin, le Alexis qu’elle connaissait plutôt… Elle déglutit avec difficulté tout en s’arrêtant brusquement, hésitant à faire demi-tour, voire à s’enfuir en courant. Après tout, leur dernière « entrevue » lui avait laissé un goût amer… Elle le fixa pendant quelques instants, mais même si son cerveau voulait ordonner à ses jambes de faire demi-tour et de s’en aller, son cœur avait prit le contrôle l’espace de quelques secondes et la fit finalement s’approcher de quelques pas vers le jeune homme. Elle resta debout, à côté du banc, pendant quelques secondes, bêtement, sans savoir quoi faire ou quoi dire. Elle n’était même pas sure qu’il la reconnaisse vu comment elle avait changé. Elle ressemblait… Eh bien elle lui ressemblait déjà un peu plus à lui. Comme si sa souffrance et sa fatigue pesaient sur ses épaules et avaient déformé son visage au fur et à mesure des mois.
« Alexis… Salut. » Les mots étaient sortis de sa bouche sans qu’elle ne lui ait demandé. Elle ne se rendit compte qu’elle l’avait apostrophé qu’en entendant les échos de sa propre « phrase ». Enfin, c’était désormais trop tard, s’il y avait des chances qu’il ne l’ait pas vu jusqu’à présent, elles étaient désormais nulles. Jane serra les poings qui étaient toujours dans les poches de sa veste, sentant sa baguette dans la poche arrière de son jean. Elle n’osait plus bouger, ni respirer. Elle avait peur qu’il ne se lève, sorte sa baguette, et l’envoie balader à nouveau (dans tous les sens du terme). Et le pire, c’était qu’encore aujourd’hui, elle était sure qu’elle n’essaierait pas de l’en empêcher. Elle n’avait donc rien apprit ?! C’était dingue quand même la façon dont elle se montrait de plus en plus dure avec Perle et ceux qui essayaient de l’aider, alors qu’avec Alexis, il n’avait même pas à essayer pour qu’elle se soumette quasiment entièrement à lui. Elle détourna les yeux, incapable de le regarder dans les yeux, incapable aussi de dire un mot de plus. Elle ressentait un medley d'émotion encore trop varié pour qu'elle réussir à mettre un nom dessus, tout ce qu'elle savait, c'était qu'il y avait de la peur, de la joie, de la tristesse, de la douleur même et une pointe d'euphorie qui faisait battre son coeur à un rythme irrégulier.
Sujet: Re: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité? Mer 20 Oct - 17:05
Il n'était pas rare autrefois que durant ses errances nocturnes qu'il s'invente une autre vie. Longtemps il avait rêvé qu'un être humain ou non l'accoste par une belle nuit en lui tendant une feuille et une plume. Un simple bout de parchemin vierge où il pourrait réécrire sa vie comme bon lui semblait. Il s'imaginait chaque fois ce qu'il pourrait y écrire. Quelque fois une belle maison, un grand frère, des parents toujours ensembles et un petit chien. D'autre fois des grands-parents pour parents, une petite sœur et un vieux chat grincheux. Les versions se succédaient et étaient toutes différentes. Pourtant elles avaient tous un point commun; il n'y avait ni loup-garou, ni mangemort. Juste un Alexis heureux. Juste lui, sa vie et des amis. Mais cela faisait plusieurs années qu'il ne s'attardait plus sur tant de fantaisies. Il ne rêvait plus de cette autre vie qu'il aurait put avoir. Il ne rêvait plus de ce paradis inaccessible. Il ne rêvait plus tout simplement. Il s'enfermait dans la réalité en se torturant par ses pensées. Il se jugeait comme il n'aurait jamais toléré être jugé par quiconque. Et il faisait comme si cela lui convenait, que tout était parfait. Ou plutôt, il voulait y croire...
Depuis combien de temps était-il là, assit sur ce banc miteux, le dos courbé, les yeux rivés sur cette poubelle qu'il ne voyait plus désormais? Une heure, peut-être deux. Tout comme cela aurait put être trois heures. A vrai dire il s'en fichait. Personne ne l'attendait nul part. Pas de rendez-vous, pas d'amis à voir. Il n'avait plus l'obligation de tenir compagnie à sa mère vu qu'elle n'était plus de ce monde. L'elfe de maison dont il héritait désormais n'avait pas non plus besoin de sa présence. A croire que sa présence était à la limite de l'utile. Il ne faut pas le plaindre, car il ne faisait aucun effort de son côté non plus. Il préférait la solitude. Travailler seul. Être seul. Les missions à plusieurs lui déplaisaient. Il n'aimait pas partager une activité avec les autres mangemorts. Il ne partageait le meurtre que dans certaines conditions, tout comme il n'échangeait pas de paroles avec le premier venu. A croire qu'il était égoïste pour certaines choses... Un soupire s'échappa de ses lèvres tendit qu'il se rejetait violemment en arrière, se retrouvant dans une position assise. Il ne savait même pas où il mangerait, et si il mangerait. Le cadet de ses soucis me direz-vous... Un bruit de pas se fit entendre. Faible au début, plus fort vers la fin. Puis plus rien. Sans détourner son regard de la poubelle il savait que l'individu s'était arrêté. Et étrangement il ne souhaitait pas savoir de qui il s'agissait...
« Alexis… Salut. »
Son cœur rata un battement. Ses poumons oublièrent de se remplir, lui coupant momentanément la respiration. Sa salive n'atteignit pas sa bouche, manquant de l'étouffer. Le temps semblait ralentir subitement. Dans un mouvement long et lent il releva son visage vers son interlocutrice. Jeune demoiselle qu'il connaissait de nom, de voix et de figure pour l'avoir fréquenté à plusieurs reprises. Il crut tout d'abord à une illusion. A une pure création de son esprit fatigué et en manque de sommeil. Il se contentait de rester immobile, observant en détails l'être vivante qui lui faisait face. Non. Il ne rêvait pas. S'il s'était agit d'un mirage elle n'aurait pas eu la mine qu'elle affichait aujourd'hui. Sa peau n'aurait pas été aussi pâle. Ses yeux n'auraient pas été aussi cernés. Jane lui semblait fatiguée, presque plus fragile qu'elle ne l'était déjà à ses yeux. Était-ce de la pitié qu'il ressentait à cet instant? Non. Ce mot ne faisait plus partie de son vocabulaire, tout comme ce sentiment ne faisait plus partie de ceux qu'ils s'autorisait à utiliser en public.
« Toi... »
Il arrêta de la dévisager, même s'il aurait apprécier continuer à le faire. Détournant son regard vers un arbre un peu plus loin. La dernière rencontre qu'il avait eut avec la demoiselle ne s'était pas terminé en bon terme et pourtant la revoilà, près de lui. Comment devait-il prendre cela? En la rejetant? Ou en faisant le contraire? Étrangement il ne ressentait pas le besoin vital d'utiliser sa baguette contre elle. Il n'avait pas l'envie irrésistible de la faire souffrir encore et encore. Non. Pour l'instant il ne lui voulait rien. L'image de cette Jane qu'elle lui renvoyait paraissait si différente de la Jane qu'il aimait voir à terre et blessée. Elle était tout aussi belle debout, bien droite sur ses pieds, et souffrant d'une douleur qui ne venait pas de lui. Qui ne lui appartenait pas.
« Tu es différente... »
« ...et j'aime ça. » Il n'avait pas terminé sa phrase. De toute façon même sans fin elle avait un sens. Dans sa poitrine son cœur continuait de cogner. Il appelait désespérément cette autre personne, mais Alexis était un mauvais interprète pour ses paroles faites de battements. Il fini cependant par se décaler sur le banc, s'en allant rejoindre l'autre bout de celui-ci. Façon indirecte de l'invité à s'assoir. Mais il fallait reconnaitre que ce geste pouvait aussi être pris dans le sens opposé. Celui du désir de s'éloigner d'elle, de ne pas vouloir être proche d'elle, à ses côtés. Après tout, peu lui importait comment elle traduirait ce mouvement. Soit elle s'assiérait, soit elle s'en irait. Il ne la retiendrait pas et ne lui en voudrait pas. Quelque soit son choix...
Miles Woodston
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Sujet: Re: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité? Lun 25 Oct - 13:21
C’était étrange la façon dont elle avait rêvé de revoir Alexis pendant des mois et maintenant qu’il était là, devant elle, elle n’avait plus qu’une seule envie, c’était de s’enfuir le plus vite possible. Elle tremblait presque debout et pour une fois, ça n’avait rien à voir avec le froid. Quelque chose dans la présence d’Alexis la rendait encore plus faible qu’elle ne l’était déjà et elle détestait ça, elle n’aimait pas avoir l’impression qu’il pouvait encore influencer la façon dont elle vivait sa vie alors qu’ils ne s’étaient pas revus depuis des mois, elle n’aimait pas ce sentiment qui perçait son cœur et qui semblait vouloir à tout prix lui rappeler qu’elle était encore capable de ressentir quelque chose. Depuis des mois elle avait anesthésié son cœur, s’empêchant de ressentir quoi que ce soit, jouant le mollusque et passant ses journées à essayer d’éviter les gens autour d’elle mais aussi ses propres pensées. Ça faisait tellement longtemps qu’elle ne s’était pas laissée ainsi surprendre par ce qu’elle pouvait ressentir que ça lui faisait littéralement mal.
Quand il commença à la dévisager, elle détourna le regard, faisant semblant de regarder des gamins qui jouaient à la balançoire un peu plus loin. Elle n’aimait pas qu’on la fixe comme ça, elle avait mis un point d’honneur à passer le plus inaperçu possible à Poudlard ces derniers mois, et ça avait très bien marché, elle s’était habitué à ce que plus personne ne lui accorde le moindre coup d’œil, et constater qu’Alexis la fixait comme ça… Ça la mettait mal à l’aise. Elle était assez bien consciente de son état physique déplorable et avait encore assez d’amour propre pour souhaiter que l’homme qu’elle a…ppréciait ne remarque pas l’état misérable dans lequel elle était. Elle se mordit la lèvre inférieure, incapable de fixer Alexis à son tour. Elle pensait avoir changé au court de ces derniers mois, mais quand il la regardait comme ça, toute son audace s’envolait et elle redevenait l’adolescente plus timide qu’elle avait été un jour, au moment où ils s’étaient rencontrés.
Entendre sa voix la fit légèrement tressaillir. Différente, ça elle l’était, mais comme à son habitude, elle n’arrivait pas à déchiffrer le ton de sa voix pour savoir si c’était plutôt un point négatif ou positif. Vu les circonstances dans lesquelles s’était terminée leur dernière rencontre, si elle avait changé, ça pouvait aussi être un bon point, non ? Et puis pourquoi est-ce qu’elle ne s’en fichait pas d’abord ? Depuis des mois elle s’était fichue royalement de l’avis de tous, y compris de celui de sa meilleure amie Perle, mais voilà, Alexis c’était pas n’importe qui. Alexis, c’était le seul dont l’avis importait à ce moment là. Jane détestait constater à quel point il avait toujours de l’influence sur elle, même après plusieurs mois de séparation.
Jane finit par regarder à nouveau dans la direction d’Alexis, après avoir sentit le regard du jeune homme se détacher d’elle, et elle le vit se décaler sur le banc. Etrangement, comme si elle le voulait tellement qu’elle était incapable d’imaginer la scène autrement, elle le prit directement comme une invitation à s’asseoir. Il fallait aussi dire que la perspective qu’Alexis ne lui ait pas encore collé lancé un sortilège en plein ventre était plutôt encourageante, ça changeait de leurs dernières entrevues. Finalement elle s’assit sur le banc, restant quand même à un petit mètre d’Alexis, distance de sécurité oblige, et dit d’un ton neutre, le visage inexpressif au possible, son cœur battant pourtant déjà plus vite rien que de sentir la présence du jeune loup-garou à côté d’elle.
« Toi tu n’as pas changé d’un pouce. » Elle risqua un coup d’œil vers le jeune homme mais même s’il avait un peu changé en six mois, elle ne l’avait pas remarqué, il restait toujours le même à ses yeux, c’était comme si elle l’avait revu le lendemain de leur dernière dispute. Quand elle se souvint de la manière dont elle avait finit, Jane détourna à nouveau les yeux, posant ses bains au bord du banc d’une manière gênée. Qu’est-ce qu’elle était censée dire dans ce genre de moments ? Qu’est-ce qu’elle était censée faire ? Elle n’en avait aucune idée. Elle n’était même pas sure de savoir ce qu’elle voulait faire ou dire. Finalement, incapable de se décider, elle se contenta de respirer un grand coup, de soupirer légèrement avant de se taire pendant quelques minutes, gardant son regard perdu dans le vide, droit devant elle. Des enfants passaient à vélo devant eux, jouant avec leurs sonnettes, riant et hurlant à tout va mais c’était à peine si Jane les entendait. Elle se sentait perpétuellement séparée de la réalité par un gouffre depuis quelques mois, depuis qu’elle s’était retrouvée seule au monde.
« C’est étrange. » Les mots étaient presque sortis de sa bouche sans qu’elle ne s’en rende compte mais à présent il était trop tard pour les retirer. « De te voir ne pas essayer de me tuer je veux dire… » Elle ferma les yeux en regrettant immédiatement d’avoir dit ça, mais elle trouvait ça trop bête de rester ici comme deux pauvres cloches, assis sur un banc sans s’être vu depuis des mois et sans pour autant s’adresser la parole. Elle rouvrit les yeux et essaya d’apercevoir la réaction du jeune homme sans pour autant bouger la tête. Elle s’attendait à ce qu’il sorte sa baguette d’une minute à l’autre. Elle était vraiment trop conne quand elle s’y mettait. Elle se souvenait encore de leur baiser un peu avant qu’ils ne s’enfuient tous les deux chacun de leur côté mais il lui semblait tellement lointain, irréel, comme tout droit sortit d’un rêve. Elle n’avait jamais comprit ce qui s’était passé à ce moment là, enfin du côté du jeune homme. Elle n’arrivait pas à comprendre comment il avait pu l’embrasser et essayer de la massacrer juste après… Au fond, il restait toujours aussi énigmatique à ses yeux qu’il l’avait été quand elle l’avait rencontré pour la première fois.
Elle soupira et se releva du banc, mettant ses mains dans les poches de sa veste pour les réchauffer, évitant toujours le regard du jeune homme. Rien ne la retenait ici, elle savait qu’elle se faisait plus de mal que de bien à rester près du jeune homme, surtout s’il lui prenait subitement l’envie de recommencer à chercher à la tuer, mais pourtant, ses pieds refusaient de bouger. Elle restait là, immobile, statique, comme une conne, les yeux baissés, le corps tourné vers le banc et vers Alexis, muette. Elle avait l’impression d’avoir à la fois trop de choses à dire et aucune, c’était insupportable. Elle ne s’était d’ailleurs elle-même jamais trouvé aussi insupportable qu’à ce moment là. Quand elle releva enfin les yeux vers Alexis elle sut ce qu’elle avait envie de faire, enfin, mais elle était trop fière pour ça et le souvenir de la dernière fois qu’elle avait essayé de lui dire ce qu’elle ressentait était encore bien trop cuisant dans sa mémoire pour qu’elle s’y risque maintenant. Elle fit pourtant un pas vers le banc, juste avant d’en faire deux en arrière, comme si Alexis avait quelque chose qui était contagieux pour elle. C’était presque ça en fait.
« J’espère que… » Elle s’arrêta en pleine phrase, finalement incapable de la terminer. « Bonne journée… » Se contenta-t-elle de dire dans un dernier effort qui lui avait parut surhumain. Elle ne bougea cependant pas, ses pieds restaient fixés au sol et elle avait l’impression qu’aujourd’hui plus que jamais, son cerveau et son corps étaient incapables de trouver un terrain d’entente. Elle fixa Alexis et se retrouva à ne plus pouvoir ciller ou détourner les yeux pendant quelques secondes. C’était officiel, elle détestait sa vie. Au moment où elle s’en rendit compte elle se recula de quelques pas avant de tourner le dos, restant quand même là plutôt que de s’enfuir comme elle aurait du le faire. Après des mois sans l’avoir vu, elle ne se sentait pas le courage de partir d’elle-même, pas après avoir rêvé pendant tout ce temps de le prendre dans ses bras et de l’embrasser… Bonjour les deux handicapés émotionnels.
Sujet: Re: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité? Dim 26 Déc - 1:44
La vie. C'était quoi là vie après tout? Sinon un long trajet parsemé d'obstacle qu'il faut franchir sans se plaindre? Un quotidien qu'on s'imagine joyeux alors qu'il est tout autre. Une existence qu'on souhaite extraordinaire, mais qui au final n'est que trop semblable à celle de notre voisin. On né un jour. On meurt un autre. C'est ainsi. Comme elle débute, elle se termine. C'est un peu le matin et le soir que nous offre une journée. Finalement, on est tous dans le même bain. Pauvres comme riches, beaux comme moches, heureux comme tristes, termine tous dans un cercueil, avec un air paisible, comme si la mort n'avait rien de grave, rien d'effrayante. Une chose normale après tout, mais à laquelle on évite de penser. On se projete parfois vers l'avenir, mais pas jusque là. On s'arrête à des « Que ferai-je demain? » ou encore « Dans dix ans, est-ce que tout sera pareil? ». Voilà un peu comment il définissait la vie, du haut de ses vingt et quelques années. Comme il la voyait, lorsqu'il s'y attardait un peu. Parfois il se donnait le pouvoir de donner couper les ailes des autres, brisant en quelques secondes tout un univers, et laissant à l'abandon tout un chemin déjà parcourut. Il prenait du plaisir à jouer avec ça. Peut-être y cherchait-il un moyen de se convaincre qu'en prenant la vie des autres il pourrait repousser toujours plus sa mort? Qui aurait put le dire. Lui et ses pensées. Lui et ses raisonnement qui n'avaient plus aucun sens depuis longtemps. Il n'était pas fou, mais il n''était pas saint d'esprit pour autant. Il n'était que lui, et il se suffisait dans son malheur qu'il entretenait. Un malheur auquel il s'était attaché, ne connaissant plus que cela depuis de nombreuses années...
« Puis-je lui infliger 'ça'? » Il ne le savait pas en fin de compte. Pourtant, il l'aimait. Une part de lui la réclamait, mais cette partie était trop minoritaire, ne se réduisant qu'à la taille d'un cœur saignant. Cœur qui ne parvenait pas à être comprit. Peut-être l'avait-il mis de côté depuis trop longtemps pour lui permettre d'avoir aujourd'hui la force de se faire entendre? « Toi tu n’as pas changé d’un pouce. » Bien évidement qu'il n'avait pas changé. Il était toujours le même. Aveugle face à ce qu'il ressentait véritablement pour elle, incapable d'interpréter comme il aurait dut le faire les signes qu'elle avait put lui envoyer. Ses mains étaient toujours tachées de sang, son esprit était toujours plongé dans le noir. Coupé du monde d'une certaine manière, il ne faisait que survivre au quotidien, comme Jane survivait sans doute au sien. Alexis restait Alexis. Les loups de deviennent pas des agneaux, les agneaux ne deviennent pas des loups...
« C’est étrange. » Il approuva mentalement ces quelques mots, avant de ce rendre compte que la voix était extérieur à son propre corps. Jane avait parlée. Dans son immobilité il se concentra sur la voix de la jeune femme, se contentant d'attendre la suite. « De te voir ne pas essayer de me tuer je veux dire… » Ses poings se resserrèrent. Ce n'était pas faux. Il n'avait pas tenté de la tuer encore, à vrai dire, il n'avait rien tenté du tout vis à vis d'elle depuis son arrivée, à part quelques mots. Il n'en avait pas envie, bien qu'il ne s'était jamais encore lassé de la torture. Peut-être parce qu'il ne voulait plus la voir ainsi, comme une victime de sa propre baguette. Elle était mal, et même s'il ne semblait pas le remarquer, Alexis le ressentait. Cette souffrance étrangère lui plaisait, puisque Jane n'avait plus besoin de lui pour souffrir...
Sans broncher ni exprimer quoi que ce soit, Alexis laissa la demoiselle se relever. Il ne détourna pas son regard vers elle, ni ne prononça le moindre mot. De l'indifférence. Il n'avait que ça à lui offrir physiquement, même si au final tout était bien plus compliqué que ça. « J’espère que… » Dans un mouvement lent il referma ses yeux. Il entre-ouvrit légèrement les lèvres. « Bonne journée… » Automatiquement elles se refermèrent, emprisonnant par son silence quelques mots qu'il ne dira jamais. Il la voyait toujours. Elle était là, debout près du banc, à attendre une quelconque réaction humaine de sa part. Mais humain, l'était-il encore? N'était-il pas répertorié comme créature dans ce monde de sorcier? Une créature, c'était bien ce qu'il était...
Jane bougea. Elle quitta son champs de vision, le forçant à décaler un peu ses yeux vers la gauche, de telle sorte à l'y remettre. Elle était toujours là. Non loin du lui, immobile à son tour, lui tournant le dos. Pourquoi ne partait-elle pas? Elle n'en avait peut-être pas envie. Mais pourquoi s'être levée alors? Des enfants virent se mêler à Jane. Avec un regard froid il les suivit du regard. Ils jouaient. Ils criaient. Ils riaient. Qu'ils aillent au diable ces moldus. Silencieusement il vint clore ses paupières, se laissant submerger par les ténèbres. Quelques secondes s'écoulèrent avant que ses sourcils ne se froncent et que ses pupilles retrouvent le contacte des rayons du soleil. En plus de la fatigue, de la tristesse, et de toutes ses choses étranges qui peuplaient son regard habituellement, se trouvait de la détermination. D'un seul coup il se leva, sortant sa baguette de dessous sa cape, ignorant le fait qu'on pourrait le voir. Il vint pointer le bout de bois sur la personne de Jane, la brandissant d'un air menaçant. Ses lèvres tremblèrent. Un tremblement qu'il tenta de cacher en les mordant. « Avada... » Commença-t-il de sa voix cassée, assez fort pour que la demoiselle puisse l'entendre. Grimaçant il ne put terminer son sort. Ce n'était pourtant pas compliqué. Et bien si. Ça l'était. Et il s'en rendait compte.
Ce fut cette fois sa main qui tressaillit. Que lui arrivait-il? La colère montait en lui. Une colère avec un arrière goût de désespoir. Sa respiration se fit plus profonde, ses yeux se troublèrent. « Mais merde... » Il portant sa main libre à sa tête, la passant rapidement dans ses cheveux, cherchant à se calmer. « Pourquoi tu fais ça? » Ses yeux brillaient désormais, comme recouvert d'une fine pellicule humide. « POURQUOI TU FAIS ÇA J'AI DIS? » Sa voix cassée trahissait le fait qu'il n'avait pas crié depuis longtemps. Il en eut même mal à la gorge. Mais qu'était-ce cette douleur finalement, comparée à celle qu'elle exerçait elle sans le savoir? Ce n'était rien. Dans un geste rageur il jeta sa baguette plus loin dans l'herbe. Alexis s'avança de quelques pas, écartant les bras, son expression trahissant ce qu'il ressentait. L'air mauvais et menaçant qu'il abordait s'accentua. Il voulait qu'elle sorte sa baguette, il voulait qu'elle frappe. Qu'elle le frappe d'un sort. Il voulait souffrir, il voulait avoir mal. Ou tout simplement il voulait comprendre.
« VAS-Y! TE GÊNE PAS! » Quelques enfants avaient cessés leurs jeux, intéressés par la scène peu banale qui se déroulait devant leurs jeunes yeux. Mais le jeune Loup-garou s'en fichait. Il n'attendait qu'une chose; Jane. Il en avait marre. Il voulait que tout ça cesse un bonne fois pour toute. A quoi bon continuer? A quoi bon lutter? Il lui en voulait à elle. Et elle, sans doute, lui en voulait à lui. Maintenant qu'il était désarmé et qu'il ne pourrait rendre le moindre sort, il souhaitait qu'elle se venge. Qu'à son tour elle jouisse de sa douleur. Il voulait que pour une fois, tout soit simple, et souffrir, avoir mal, c'est ce qu'il y a de plus simple dans ce monde...
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Miles Woodston
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Sujet: Re: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité? Jeu 24 Fév - 21:31
Jane avait beau avoir déclaré s’en aller, elle avait l’impression de ne tout simplement pas réussir à bouger. Elle restait là, plantée le dos tourné à Alexis, incapable de partir mais encore plus incapable de rester. Elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle n’ait enfin la force et le courage de s’en aller. Mais pour le moment elle ne l’avait pas, elle avait trop le sentiment que si elle s’en allait maintenant, ce serait la dernière fois qu’elle le verrait et ça, ça c’était dur à imaginer. Elle n’était pas assez aveugle pour ne pas se rendre compte des sentiments qu’elle éprouvait à son égard, elle avait même l’impression qu’il s’était fait une place dans son cœur dés le jour de leur rencontre, quand il l’avait secouru après une mauvaise chute et l’avait emmené chez lui… Tout ça lui paraissait si loin. Elle avait l’impression que ces jours là, c’était une autre personne qui les avait vécu, et seul son cœur qui n’arrivait pas à reprendre une rythme normal et régulier était là pour lui rappeler que c’était bien elle qu’il avait aidé ce jour là et que c’était bien son cœur qu’il s’était approprié.
Elle n’avait pas entendu Alexis se lever derrière elle, mais là encore, elle était trop perdue dans ses pensées pour véritablement faire attention au monde qui l’entourait. Des enfants couraient dans tous les sens, hurlaient, riaient, se roulaient par terre, et elle, elle avait l’impression de ne rien voir, de ne rien entendre. Etait-elle devenue imperméable aux traces de bonheur ? Elle se posait la question en tout cas. Peut-être que c’était devenu trop douloureux d’être seulement spectatrice du bonheur des autres, même des gens qui lui étaient totalement étrangers.
Elle entendit la voix d’Alexis et ne mit pas longtemps à reconnaître le début de la formule. Pendant la fraction de seconde qui s’écoula entre le début de la formule et son interruption, Jane fut traversée par une vague de peur, simple réflexe, mais aussi par un sentiment de lassitude. Elle avait presque envie qu’il finisse ce qu’il avait commencé et qu’il l’achève juste. Elle n’avait plus envie de vivre, depuis des mois déjà, et elle commençait à se sentir épuisé, aussi bien mentalement que physiquement. Et dans son état, la mort lui apparaissait comme un doux soulagement. Seulement Alexis s’arrêta avant d’avoir fini, comme incapable de la tuer. Jane lui en voulu pour ça. Et s’en voulu après d’avoir pensé ça. Trop souvent on lui avait donné l’impression que vouloir mourir était une honte pour qu’elle ne se sente pas au moins un peu coupable.
Jane tourna la tête sans pour autant pivoter entièrement. Elle avait croisé les bras sur sa poitrine et essayait de comprendre à quoi Alexis jouait encore. Elle avait toujours eut ce sentiment de ne jamais comprendre ses réactions. Quand il s’énervait, elle avait l’impression que c’était sans raison, et quand il s’adoucissait, elle sentait qu’il aurait du au contraire s’énerver. Là il paraissait juste fatigué et agacé à la fois et elle avait vu trop souvent ce regard dans ses yeux pour ne pas comprendre ce qui s’apprêtait à lui tomber dessus. Elle ne fit rien pour l’en empêcher, peut-être parce qu’au fond, elle en avait un peu envie.
Elle sursauta à moitié quand il jeta sa baguette. Ça c’était nouveau. D’habitude dans ce genre de situations il se contentait de la torturer un peu, et après il était calmé et ils pouvaient recommencer à avoir une discussion normale. Étonnamment, ce n’était pas fait pour la rassurer. Elle avait l’impression que tout ce qu’elle avait jamais compris, ou cru comprendre de lui, n’était en fait rien. Elle tressaillit légèrement quand Alexis commença à crier, mais fut surprise d’entendre sa voix dérailler un peu. Elle baissa les yeux mais ne se retourna toujours pas. Elle le sentit plus qu’elle ne le vit approcher, mais elle refusait toujours de bouger. Il ne lui faisait pas peur. Il ne lui faisait plus peur. Il n’y avait plus rien au monde qui réussissait à lui faire vraiment peur et s’il avait décidé de la menacer, ce n’était pas comme ça qu’il allait arriver à quelque chose, au contraire même.
Jane serra les dents et décroisa enfin les bras. Elle daigna se retourner quand elle vit Alexis recommencer à s’approcher un peu. Mais qu’est-ce qu’il voulait ? Qu’elle s’énerve elle aussi ? Qu’elle s’en aille ? Visiblement non en tout cas. Qu’elle ne se gêne pas pour faire quoi ? Il voulait qu’elle sorte sa baguette et qu’ils inversent les rôles un peu pour changer ? Ce n’était pas prévu au programme. Elle soupira lourdement, sentant l’énervement monter en elle au fur et à mesure. Elle n’avait pas prévu de s’énerver mais elle en avait juste assez. C’était frustrant de ne rien comprendre à ce qui se passait dans l’esprit d’Alexis, et elle n’était plus sure de savoir si elle voulait comprendre ou non.
« Alexis, » soupira-t-elle en faisant des efforts pour paraitre plus amusée qu’agacée, mais c’était sérieusement dur. « Je n’ai rien fait du tout. » Elle sentit sa mâchoire se contracter et glissa sa main dans la poche arrière de son jean, comme si elle s’apprêtait à brandir sa baguette et à l’attaquer. Peut-être que ça la calmerait de le faire souffrir un peu pour changer, parce qu’elle avait l’impression que même essayer, Alexis était la seule personne qui réussissait encore à lui faire du mal. Et elle détestait ça, elle n’aimait pas que les gens aient ce genre de pouvoir sur elle, surtout quand c’était des personnes aussi complètement tarées qu’Alexis. Non mais sérieusement, ce type c’était un véritable psychopathe et elle, elle était masochiste d’aimer un type comme lui. C’était depuis qu’elle l’avait rencontré que sa vie était devenue aussi merdique et elle sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle avait l’impression d’être sur le point de faire une véritable crise de nerf et malgré elle, les larmes commencèrent à venir perler au coin de ses yeux.
« Mais merde, je t’ai jamais rien demandé, je sais pas pourquoi tu agis toujours comme ça mais j’en ai marre Alexis. » Elle pleurait désormais et elle faisait des grands gestes du bras qui avaient le don à la fois d’attirer l’attention des gens autour d’eux et de faire reculer les enfants qui s’étaient un peu trop rapprochés d’eux. Jane fit un pas en avant vers lui et ses poings commencèrent à marteler faiblement le torse du jeune homme. « J’en peux plus. Alors dis-moi ce que t’attends de moi bordel ! Qu’est-ce que tu veux que j’te dise ?! Qu’est-ce que tu veux que je fasse hein ? » Sans s’en rendre compte, elle s’était encore un peu approché et bientôt ses mains s’agrippèrent au pan de la veste d’Alexis. Elle l’attira brusquement à elle et s’empara de ses lèvres avant d’avoir eut le temps de comprendre ce qu’elle faisait.
Ses larmes arrêtèrent de couler pendant quelques instants et elle resta les lèvres plaquées contre les siennes, le forçant à rester près d’elle en continuant à s’agripper à lui. Elle perdit le contrôle de ses gestes l’espace de quelques secondes et elle ne réalisait même pas ce qui était entrain de se passer. Tout ce qui lui passait par la tête n’était plus qu’un mélange confus de pensées en tout genre et la seule sur laquelle elle arrivait un peu à concentrer son attention, c’était la satisfaction qu’elle ressentait peu à peu. Elle sentit une légère chaleur parcourir son corps mais elle avait envie de frissonner en même temps.
Sans s’en rendre compte, elle avait probablement fait exactement ce qu’Alexis attendait d’elle. Elle avait pris le risque de le blesser, et surement plus profondément que si elle avait choisi d’utiliser sa baguette.
(Sorry pour le temps de réponse, et le post franchement pas terrible J'aimerais qu'il ira quand même ^^)
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Sujet: Re: Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité?
Nos fautes nous sont-elles pardonnées après, si on dit la vérité?