|  Sujet: « I forgot to remember to forget » Sam 20 Aoû - 11:30 | |
|
« J'ai vos résultats Miss O'Donnell. Vous êtes enceinte »
Constance qui était assise sur la table d'examen fixa son médicomage sans rien dire, comme si l'information n'était pas parvenue à son cerveau. « Miss O'Donnell ? » insista le médicomage avec prudence, ayant peur que la sorcière ne réagisse très mal à l'annonce de sa nouvelle.
« Oui oui, je vais bien » répondit la jeune femme toujours sans afficher de réelle émotion. « J'aimerais simplement être seule quelques instants si vous le permettez » demanda-t-elle avec un regard d'un bleu électrique, capable de court-circuiter les défenses les plus solides.
« Bien sur » répondit le médicomage en laissant la sorcière derrière lui dans la salle d'examen.
Seule, Constance soupira. Elle n'arrivait toujours pas à y croire : elle était enceinte. Ce n'était absolument pas prévu mais après tout, elle avait un fiancé, Matthew. C'était presque dans la logique des choses. Oui mais ce qu'elle avait en plus d'un fiancé c'était un amant : Mikhaïl Verkhovenski, un de ses collègues médicomages. Ils ne travaillaient certes pas dans le même département mais cela avait été suffisant pour les mettre en relation. La première réaction de Constance fut donc d'être agacée plus qu'autre chose. Non pas parce qu'elle ne voulait pas d'enfant – étrangement cette idée lui plaisait plutôt bien – mais parce qu'elle savait qu'elle devrait désormais se séparer de son amant et en plus passer le restant de sa vie dans le doute. Et si ce bébé était celui de Mikhaïl ? Non, impossible. Ils avaient été prudents et le peu de fois qu'ils l'avaient fait, les chances étaient réduites. Oui mais d'un autre côté, elle et Matthew s'étaient à peine touchés ce mois-ci... Constance soupira et se passa une main dans les cheveux. La jeune femme brune qui n'était pas du genre à hésiter bien longtemps se mit debout et saisit son sac d'un geste décidé. Elle savait quoi faire. Un père était purement inutile dans la vie d'un enfant, elle le pensait dur comme pierre, contrairement à une mère. Son bébé aurait la sienne, que l'homme qui l'élève soit son père biologique ou non ça n'a aucune importance. Tout les deux étaient aussi inutiles l'un que l'autre, autant aller vers ce qui était le plus simple. Le visage n'exprimant toujours pas d'émotion, Constance sorti de la salle d'examen et se mit en quête de trouver Mikhaïl et de lui annoncer de but en blanc que c'était terminé entre eux, définitivement.
Du moins, c'était ce qu'elle pensait.
3 ans plus tard
« Je n'ai pas eu le temps de lui donner un bain hier soir, pourriez vous le faire ce matin ? » demanda Constance à sa nourrice Lucy qui venait d'arriver alors qu'elle partait au travail. La sorcière avait désormais vingt six ans, son enfant était un petit garçon, Aleksander qu'elle élevait seule. Matthew ayant, quelques mois après la naissance, remarqué que son fils était blond immaculé aux yeux bleus électriques – hérités de sa mère – alors que tout les deux étaient bruns, avait très rapidement fait le calcule. L'âge de son fils coïncidait avec le comportement suspect de son épouse. Jaloux, les crises ne cessaient jamais jusqu'à ce Constance, de nature si pragmatique et directe qu'elle en devenait parfois cruelle avait annoncé clairement qu'Aleksander n'était pas son fils et qu'elle demandait le divorce. Désormais seule, la jeune femme ne s'était jamais sentie aussi heureuse. Elle avait le travail dont elle avait toujours rêvé, son fils était d'une beauté à rendre les anges jaloux et par dessus tout : elle était présente à ses côtés. Du moins quand son emploi du temps affolé le lui permettait. Ce qui expliquait pourquoi la jeune mère passait tout son temps libre avec son enfant et personne d'autre. « Viens voir maman mon chéri... Sandy, bébé. Maman t'aime tellement, elle reviendra très vite » puis, la sorcière déposa une série de baisers sur les joues et le cou fin de son fils, assumant parfaitement ses airs gaga. La nourrice attendit patiemment, c'était à chaque fois le même cinéma, et c'était à chaque fois adorable à regarder. « A ce soir » dit Constance en agitant la main sur le palier de la porte et souriant à son fils, ne sachant pas encore que cette vision parfaite serait oubliée.
A peine arrivée sur son lieu de travail à St Mangouste, Cosntance fut réquisitionnée. Un grave accident était arrivé dans un immeuble de la banlieue Londonienne. Personne ne savait encore si les causes étaient moldues ou non, la simple certitude était que la Brigade Magique était déjà sur place en train de tenter de retrouver des indices tandis que les Oubliators effaceraient tout souvenirs. Les médicomages urgentistes devaient intervenir au plus vite et sauver un maximum de vies. Dans le feu de l'action, Constance n'hésita pas une seconde. C'était pour ça qu'elle avait choisi ce métier, pour empêcher des gens de mourir bêtement parce que les médecins n'étaient pas arrivés à temps, tout comme pour sa mère. Arrivés sur les lieux, chaque médicomage savait ce qu'il avait à faire. Constance était toujours celle qui prenait le plus de risques. Elle n'avait pas peur de mourir, sentiment qui était paradoxal avec son angoisse de laisser son fils seul au monde derrière elle. Mais c'était le métier qu'elle avait choisi, c'était son devoir. En se rendant dans l'immeuble effondré afin de retrouver quelques rescapés, Constance entendit quelqu'un appeler à l'aide. C'était une femme. Sans perdre de temps, elle se rendit jusqu'à elle, la cherchant de l'oreille, tentant de la localiser. Après quelques éternelles minutes, Constance parvint devint un éboulement massif. « Ne vous en faites pas ! Je suis médecin, je vais vous sortir de là ! » cria Constance par dessus les cris et la folie environnante. D'un coup de baguette, la sorcière libéra le chemin et repoussa les débris massifs, ne sachant pas alors qu'ils étaient en partie ce qui permettait de maintenir le plafond en place.
« Pouvez vous marcher ? » demanda la sorcière sans laisser le temps à la victime de poser des questions.
« Ma jambe me fait très mal, je crois qu'elle est cassée » dit la jeune femme couverte de poussière.
« Fermez les yeux, je vais m'en occuper » dit la médicomage. Constance attendit que la victime s'exécute et lança un nouveau sort, réparant en quelques secondes sa jambe cassée. A part quelques égratignures, elle n'avait désormais plus rien.
« C-comment avez-vous fait ? » demanda-t-elle.
« Ce n''est pas vraiment le moment pour un cours de médecine. La structure peut s'effondrer d'un moment à l'autre » répondit Constance et l'aidant à se mettre debout et la faisant passer devant elle pour sortir. Cependant, alors que la victime partait, il y eu une nouvelle secousse. L'immeuble qui était débarrassé de ses éboulements de part et autres par les médicomages était plus que jamais fragile. Constance le sentait, le pire allait arriver. Alors qu'elle et la jeune femme toussaient à cause du sable qui venait de tomber du plafond, la sorcière entendit quelqu'un d'autre appeler à l'aide. « Partez ! Vite ! Avant que tout ne s'effondre ! Je dois rejoindre les autres ! » cria Constance à la victime. Cette dernière sembla hésiter quelques secondes. « Courrez ! » Cependant son ordre fut étouffé par une nouvelle secousse et le plafond tomba du ciel entre les deux femmes. La sorcière était prise au piège dans l'immeuble, sous les débris, sa baguette perdue à quelques centimètres de là mais malheureusement hors de portée. Impossible de transplaner, elle était bien épuisée pour simplement envisager ce fait. Constance entendait des cris, elle voyait des formes bouger, sûrement celle qu'elle venait de sauver mais sa vue était brouiller. Quelque chose de chaud coulait sur sa nuque d'une manière désagréable. C'était son sang sorti de son crâne. La jeune femme allait mourir ainsi, laissant son fils, son seul amour derrière elle. Qui allait prendre soin de lui ? Qui serait capable de s'occuper de lui et de lui donner toute l'affection qu'il méritait ? Mikhaïl... Il fallait que Mikhaïl prenne soin de Aleksander. Il lui devait bien ça, c'était son père après tout. Ce fut en pensant alors à lui que Constance ferma doucement les yeux, se laissant sombrer dans un lourd comas.
Constance rouvrit les yeux ce qui lui sembla quelques secondes plus tard. Elle se sentait à la fois aussi vive que le jour de sa naissance mais épuisée comme un jour de fin de vie. Absolument tout son corps lui faisait mal mais le sentir s'enfoncer lourdement dans le matelas moelleux était agréable. L'endroit était chaud, elle se sentait bien dans sa douleur. Elle était à l'hôpital. Presque immédiatement, la sorcière senti des gens bouger autour d'elle. Ses pupilles étaient vives mais c'était comme si les millions d'informations qu'elles envoyaient au cerveau se perdaient en cours de route. La sorcière voulu avaler sa salive mais sa bouche était sèche et pâteuse. « Elle s'est réveillée ! Miss ? Miss ? Comment vous sentez vous ? » demanda une voix masculine. Constance mit quelques instants avant de parler, la fatigue la ralentissant considérablement. Pour toute réponse, le médicomage n'eu qu'un grognement qui sembla satisfaisant à ses yeux. « Elle est avec nous » dit-il à quelqu'un qu'elle ne voyait pas. « Miss, pouvez vous me donner votre nom ? » demanda-t-il en se penchant au dessus d'elle.
Constance grogna un peu avant de retrouver la faculté de parler « Constance O'Donnell... » marmonna-t-elle tant bien que mal.
« Bien. Quel âge avez vous Miss O'Donnell ? » demanda le médicomage. La sorcière fronça les sourcils, sa vue devenant plus claire à chaque seconde. En général, un médecin ne posait pas autant de questions au réveil de son patient si ce n'était pas un examen médical masqué. Détestant les questions plus que tout au monde, fait hérité de son père, la sorcière bougea légèrement dans ses couvertures.
« 23 ans, pourquoi ? Que s'est-il passé ? Pourquoi je suis ici ? » demanda-t-elle en devenant plus vive d'esprit à chaque seconde.
« Un accident de travail pendant une intervention. Un plafond s'est effondré sur votre tête » répondit le médecin en regardant son dossier les sourcils froncés avant de sourire à Constance, l'air faux. « Pouvez vous me dire en quelle année sommes nous ? »
« En 1996, quelle question ! Pourquoi me faire un tel examen ? Avez vous peur d'une commotion cérébrale ? » demanda immédiatement la médicomage. L'homme sembla en effet légèrement inquiet.
« Miss O'Donnell... Il semblerait que vous souffriez d'une perte de mémoire. Elle peut être temporaire, nous devons faire d'autres examens plus approfondis »
« Une perte de mémoire ? Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? » demanda la sorcière cette fois ci vraiment inquiète.
« Nous sommes en 1999 » répondit calmement le médicomage. Constance, comme à son habitude, n'afficha aucune émotion. D'accord, elle venait de perdre trois ans de sa vie, ce n'était rien, pas de panique. Trois ans, c'est rien, n'est-ce pas ? Que peut-il se passer de si important en trois ans ? « Miss ? » demanda le médicomage, soucieux de ce manque de réaction.
« Je vais bien » répondit-elle comme si elle était simplement agacée par une mouche, sans le regarder.
« Je vais vous laisser un instant. Vous avez de la visite » annonça-t-il en se rendant vers la porte.
« J'espère que c'est Matthew, mon fiancé ! » s'exclama-t-elle au médecin qui venait d'ouvrir la porte de la chambre. Constance avait alors oublié qu'elle avait été mariée, mère puis divorcée.
|
|
Accueil 
Calendrier 
Rechercher 
Membres 
Groupes 
S'enregistrer 
Connexion 
