take me home, country roads - (Charlie, Fred)

take me home, country roads -  @Charlie Weasley ; @Fred Weasley

Ce n'était pas qu'il était grand temps de s'éloigner un peu de l'Angleterre, mais un peu quand même. Entre le quotidien au Chaudron Baveur (pas désagréable en soit, mais rapidement devenu répétitif), les refus à la Gazette malgré l'appui de son ancien mentor, ses parents qui la couvaient encore plus depuis l'attaque sur Pré-au-Lard, et Fred qui lui prenait la tête… Plus elle le connaissait, plus elle se rendait compte qu'il n'y était pour rien, que c'était simplement sa façon d'être, mais il était tout de même intense, surtout au (quasi) quotidien. Leur plan pour faire se rapprocher George et Angelina impliquait qu'ils passent beaucoup de temps ensemble et Julia s'était surprise à trouver que ce n'était pas si désagréable que ce qu'elle craignait, mais elle avait tout de même bien besoin d'une coupure dans son quotidien.

Alors quand Charlie, dans une de ses lettres, lui avait proposé de lui rendre visite, Julia avait sauté sur l'occasion. Après un bref tour au Ministère pour réserver son Portoloin, elle avait prévenu son ami par hibou et posé ses congés auprès de Tom. Elle aurait bien proposé à Angie de partir avec elle, mais son amie Gryffondor était repartie en Ecosse s'entraîner après son passage à Londres et avec le début de la saison qui approchait, ce n'était pas le moment de l'arracher à son balai. Enfin… Elle parviendrait bien à profiter de cette coupure, et elle avait hâte de voir Charlie. Cachant à Fred qu'elle était amie avec son frère lorsqu'ils s'étaient vus (elle avait le sentiment que s'il le savait, cela se retournerait contre elle), elle avait compté les jours avant le départ en son fort intérieur, préparé sa valise plusieurs jours avant le départ…

Le 28 matin, Julia se réveilla bien plus tôt que nécessaire. Après avoir vérifié ses sacs trois fois chacun, fait une dizaine de fois le tour de son petit appartement, s'être assuré toutes les cinq minutes qu'elle avait bien sa baguette et ses papiers, l'heure de partir vint enfin. Le cœur battant, la jeune sorcière prit ses affaires pour rejoindre le lieu que le Ministère avait choisi pour son départ ; elle était si empressée qu'elle sautillait plus qu'elle ne marchait. Un ballon de "football" crevé... Heureusement qu'elle avait une adresse exacte en plus de la description, où elle n'aurait jamais trouvé le Portoloin.

La sensation désagréable d'avoir un crochet dans le nombril et d'être tirée par ce crochet ne dura que quelques instants - heureusement - mais elle ne parvint pas à atterrir avec autant de grâce qu'elle l'aurait voulu. Enfin, elle évita au moins de tomber la tête la première et de répandre toutes ses affaires au sol… Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et retenir la nausée qui menaçait de lui faire regretter son voyage. La sorcière prit encore un instant pour ramasser ses sacs et observer son environnement. Elle n'avait pas trop su à quoi s'attendre, mais la petite clairière correspondait bien à l'idée qu'on se faisait d'un endroit où atterrir en Portoloin. Au loin, un rugissement retentit et Julia sursauta. "Au moins, je sais que je suis bien arrivée. Bon, j'imagine que je n'ai qu'à suivre les dragons," marmonna-t-elle pour elle-même en reprenant ses sacs.

A l'orée de la clairière, un petit chemin était dégagé et il semblait aller vers la direction d'où venait le rugissement. Julia commença à s'y engouffrer lorsqu'elle aperçut une silhouette qui s'approchait d'elle. Son cœur fit un léger bond dans sa poitrine ; est-ce que c'était Charlie ? Elle pressa légèrement le pas pour venir à la rencontre de cette personne ; plus elle s'en approchait, plus elle distinguait de détails sur cette personne qui lui confirmaient qu'il s'agissait de son ami. Le soleil passa entre le feuillage des arbres et illumina la chevelure de la personne qui s'approchait, révélant qu'elle était d'un roux vif ; à ce moment-là, le visage de Julia se fendit d'un large sourire. "Charlie !" cria-t-elle pour attirer son attention ; en même temps, elle laissa complètement tomber ses affaires au sol et se mit à courir dans sa direction. Arrivée à son niveau, elle se jeta à son cou. Il sentait le cuir et le brûlé ; malgré ce détail, il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup changé. Elle finit par le lâcher mais elle sautillait presque de joie. "Tu n'avais pas à venir, j'aurais trouvé le chemin vers la réserve par moi-même ! Tiens, d'ailleurs… Accio !" fit-elle en sortant sa baguette et la pointant vers ses bagages restés un peu plus loin sur le chemin. Ils vinrent se poser avec plus ou moins de délicatesse à ses pieds. Julia prit de nouveau Charlie dans ses bras. "Ahh, désolée, je n'arrive pas à m'en empêcher, ça fait tellement longtemps qu'on ne s'était pas vus ! Comment tu vas alors ?" demanda-t-elle en le lâchant à nouveau, un large sourire fendant son visage et le regard pétillant.

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Même en ayant lâché Charlie, Julia sautillait presque sur place ; elle avait du mal à réaliser qu'il était bien là devant elle, en chair et en os, après tous les hiboux qu'ils avaient échangés. Ils s'étaient bien croisés quelques fois depuis Poudlard mais toujours en coup de vent, Charlie n'était jamais très disponible, et puis après il y avait eu la guerre, alors forcément… Elle fronça néanmoins les sourcils en entendant ce qu'il disait sur ses obligations à la réserve. "Ca ira quand même ? Je veux dire, ça ne gêne pas que je sois là ? Je peux même vous aider si vous voulez !" La perspective de passer ses vacances à être rôtie par un dragon ne l'enchantait pas vraiment, mais ces créatures avaient une telle aura qu'elle était tout de même curieuse d'en voir un de près. La dernière - et seule - fois qu'elle en avait vu, c'était à Poudlard pendant sa dernière année, et les créatures s'étaient montrées redoutables. "Ca va en tout cas, je suis contente d'être arrivée ! Non non ne t'embête pas avec les s-" fit-elle en réalisant que Charlie portait déjà le plus lourd de ses trois sacs. Elle soupira en constatant qu'il était inutile qu'elle finisse sa phrase et prit les deux autres avant qu'il ne puisse esquisser un geste dans leur direction. Bon, les deux restants, c'était vite dit ; l'un des deux était un petit sac qu'elle pouvait porter en bandoulière pour garder quelques affaires utiles à portée de main.

"Ha ha, très drôle ! Je ne reste qu'une semaine mais entre mes affaires, ce que j'ai pris pour écrire et tout, ça va vite tu sais." Julia lui adressa une moue mi-désolée, mi-amusée. "Je veux bien qu'on passe par chez toi poser tout ça oui, ça nous facilitera la vie pour le reste de la journée. Et si ça ne te gêne pas, je rêve d'un café ! Je me suis réveillée super tôt - j'avais trop hâte d'arriver," répondit Julia à la question de Charlie. Elle se voyait mal faire le tour de la réserve en laissant le rouquin porter le plus lourd de ses sacs. "Je te suis ! Si c'est ok pour toi, je préfère ne pas transplaner… Ah mais oui d'ailleurs, j'avais dit que je te raconterai !" Julia profita du chemin pour lui faire part de ses dernières aventures de transplanage ; elle lui raconta comment, alors qu'elle voulait se déplacer avec un ami après avoir bu quelques verres, elle avait fini désartibulée, mais heureusement son ami était médicomage (apprenti, mais bon, il n'avait pas besoin de le savoir) et il l'avait rapidement remise sur pied. Elle lui épargna les détails les plus croustillants de l'anecdote à savoir qui était l'ami en question, ce qu'ils allaient réellement faire ce jour-là et comment la soirée s'était terminée : Charlie n'avait pas besoin de savoir tout ça. Elle prêta également une oreille attentive aux anecdotes que son aîné partageait avec elle. Avant de venir, elle s'était inquiétée de ne pas retrouver le lien qu'ils partageaient sans l'interface du parchemin. De toute évidence, ses inquiétudes étaient infondées - leur lien paraissait aussi naturel que lorsqu'ils avaient été élèves à Poudlard. Il avait changé depuis. Il semblait plus sûr de lui, mais cette assurance calme lui allait bien, et ses yeux pétillaient de malice lorsqu'il la taquinait d'une lueur que Julia commençait à bien connaître pour la voir régulièrement dans les yeux des jumeaux Weasley.

"Tu avais prévu de faire des choses en particulier pendant la semaine ?" demandait Julia alors qu'ils étaient presque arrivés. Il lui semblait que le trajet avait duré à peine quelques minutes lorsque Charlie poussa la porte de chez lui. Malgré cela, l'adrénaline commençait à redescendre et elle avait hâte de s'assurer que tout était bien posé, prendre un café bien fort et en découvrir plus sur la réserve.

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En même temps qu'il lui énonçait le programme de la journée, Charlie la menait vers chez lui. Cela n'avait pas l'air d'être une journée chargée, mais Julia savait que les apparences pouvaient être trompeuses : rien que faire le tour de la Réserve pouvait leur prendre un bon moment. "Avec grand plaisir, depuis le temps qu'on dit que tu veux me montrer la réserve et qu'on doit prendre un verre ensemble !" répondit simplement Julia en suivant le rouquin dans sa modeste demeure. Elle n'eut pas le temps de répondre à la remarque sur les enclos et les bébés dragons, même si la perspective l'enchantait autant qu'elle l'inquiétait : Charlie l'accueillait chez lui.

Julia ferma la porte derrière elle, observant avec curiosité comment l'appartement était agencé. Il était un peu plus grand que celui qu'elle louait. La décoration était simple et principalement composée d'objets auxquels Charlie était attaché, le reste était de l'ordre du fonctionnel. Elle le reconnaissait bien là, et cela la fit sourire. Elle posa le reste de ses sacs dans le salon et en profita pour continuer ses observations sans gêne. "Tu ne voyais pas assez de dragons au quotidien, c'est ça ? Tu avais besoin d'en accrocher un mort au mur ?" demanda-t-elle sur un ton moqueur, évidemment en plaisantant. Lorsque Charlie lui signala qu'il lui laissait sa chambre, Julia fronça les sourcils. "Mais non, ne t'en fais pas, le canapé ça me va très bien ! T'es chez toi quand même, je vais pas te voler ta chambre," insista-t-elle. Elle pouvait très bien s'adapter pour quelques jours, elle avait bien dormi dans un dortoir pendant des années. Pendant qu'il parlait, Charlie mettait de l'eau à bouillir et Julia en profita pour ouvrir les placards à la recherche de mugs ou de tasses. "Fort mais avec un peu de sucre," répondit-elle à sa question, lâchant un petit "Ah" satisfait lorsqu'elle trouva enfin ce qu'elle cherchait avant de revenir vers Charlie avec deux mugs. "C'est très sympa chez toi, ça te ressemble." Julia lui adressa un sourire satisfait, comme si elle avait fini une inspection, avant de prendre d'elle-même les devants concernant la préparation du café. "Déformation professionnelle," se justifia-t-elle par dessus son épaule. "Tu m'avais dit que tu avais une collection de cicatrices, mais je ne m'attendais pas à ce que tu en aies autant." Le regard de Julia s'attarda sur celle qui paraissait la plus récente - la plus impressionnante - sur le bras (musclé, ne put-elle s'empêcher de noter) du gryffondor. "Ca ne vient vraiment que des dragons ou tu cherches régulièrement la bagarre à tes collègues ?" nota-t-elle en plaisantant à moitié. Ce n'était pas elle qui se trimballait une collection pareille. En même temps qu'elle lui posait la question, elle remplit les deux mugs de café, sorti le lait du frigo sans aucune gêne apparente, et se mit à chercher le sucre pour en mettre dans son mug. Elle n'avait jamais eu trop de problème pour prendre ses aises dans des endroits inconnus, chose qui se vérifiait une nouvelle fois malgré le fait qu'elle soit dans un autre pays. Quant à ses questions, elles paraissaient anodines, mais Julia avait bien une idée en tête d'où mener la discussion pour avoir plus d'informations à monnayer sur Charlie.

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Le regard oblique que Julia lança à Charlie lorsqu'il insista pour qu'elle prenne sa chambre voulait bien dire que ce n'était pas parce qu'elle ne répondait pas maintenant qu'elle capitulait. Après tout, elle avait encore toute la journée pour le fatiguer jusqu'à ce qu'il change d'avis. Il risquait d'être un adversaire formidable dans ce combat des titans, il était déjà parfaitement stoïque alors qu'elle fouillait allègrement chez lui - bon, évidemment, il n'était question que de faire du café. Et puis il avait de l'expérience, si toute la fratrie Weasley était aussi agitée que les jumeaux et douée pour s'attirer des ennuis que leur frère qui traînait toujours avec Potter… Elle eut un petit rire lorsqu'il commenta son habitude de recevoir. "Désolée, c'est presque un automatisme à ce stade, hésite pas à m'arrêter si ça te gêne." Elle comprendrait parfaitement, autant elle aimait se rendre utile en allant chez les autres, autant elle aurait été agacée à la place de Charlie si les rôles étaient inversés. Continuant à préparer le café, elle écouta ce que son ami lui dit à propos de ses cicatrices. C'était une chose de savoir qu'il travaillait avec des dragons, mais voir à quel point ce travail était éprouvant lui donnait une dimension très concrète, et Julia ne doutait pas qu'elle aurait un nouveau choc une fois face aux créatures. Elle prit un air faussement meurtri quand Charlie fit un commentaire sur sa mère, plaçant une main sur son cœur comme si elle était véritablement blessée. "Aoutch, je fais vraiment tant la maman que ça ?" Elle reprit son sérieux pour montrer qu'elle n'était pas véritablement vexée. "J'imagine. En vrai je suis déjà impressionnée que tu aies encore tes deux bras, tes deux jambes, tes deux yeux et toutes tes dents vu le métier que tu fais," fit-elle avec sincérité. Il fallait se rendre à l'évidence, il avait l'air bien plus épanoui qu'à l'époque de Poudlard et plus en forme que jamais. Cela lui donnait un certain charme, se disait Julia alors qu'elle acquiesçait avec un petit "[colo=darkred]Hmhm[/color]" avant de remplir les mugs, et puisqu'il s'entendait bien avec ses collègues… Julia posa une tasse de café noir devant Charlie, l'odeur de la boisson leur chatouillant le nez, avant de prendre son mug et de se planter de s'adosser au mur, face à son ami. Elle le laissa goûter au café avant d'attaquer les pieds dans le plat. "Mais du coup ça se passe bien avec tes collègues non ? Il y en a une avec qui tu t'entends mieux que les autres ?" demanda-t-elle de son air le plus innocent avant de prendre une gorgée du café - par ailleurs excellent - qu'elle avait préparé. Eh oui, c'était bien Julia, toujours à fourrer son nez dans les affaires des autres. Et Charlie avait marché dans son piège machiavélique sans se douter de rien.

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Le rire Charlie était communicatif, et Julia devait avouer que le revoir après tant de temps avait quelque chose d'un vent de fraîcheur. La coupure avec son quotidien se mélangeait à des souvenirs d'eux, plus jeunes, à la table des gryffondors au petit-déjeuner, dans le jardin au Terrier, les repas de famille chez Julia auxquels Charlie avait eu le droit une ou deux fois. C'était bizarre de se dire qu'ils étaient adultes maintenant, avec leurs propres appartements, qu'ils vivaient dans des pays différents, qu'ils s'étaient connus toutes ces années et que l'amitié qui les unissait était toujours là. Petite réflexion gratuite en prenant son café pendant que Charlie lui parlait de son travail à la Réserve. Malgré les risques, cela se voyait qu'il aimait ce qu'il faisait : sa façon de s'animer et la lueur dans son regard lorsqu'il en parlait le démontraient amplement. Face à l'enthousiasme de son hôte, Julia eut un sourire. Et puisqu'ils étaient sur le sujet de la Réserve, elle était bien obligée de parler de ses collègues… Même si une moue déçue s'afficha sur son visage en comprenant qu'elle n'aurait aucun ragot croustillant à partager avec Angelina. Au moins il ne vivait pas totalement reclus, ce qui était un peu ce qu'elle avait craint avec le caractère casanier du rouquin. "D'accord, d'accord. J'arrête de t'embêter avec ça. Et… désolée que ça n'ait pas marché avec la fille de la Réserve," répondit-elle. Son sourire s'élargit avec la remarque de Charlie sur son café. Ce n'était franchement pas le meilleur café du monde, mais s'il était toujours pressé et qu'il ne s'était jamais intéressé à comment bien le préparer, évidemment, celui de Julia devait passer pour une sorte de nectar des Dieux à côté. "T'en fais pas, j'aurai tout le temps de te montrer comment le préparer pareil cette semaine !" Elle fit mine de réfléchir dans son coin une seconde, observant Charlie par-dessus sa tasse. "Ou alors, je pourrais utiliser ça comme monnaie d'échange contre des dossiers sur tes frères… Est-ce que c'est un deal que tu serais prêt à accepter ? Je suis ouverte aux négociations," fit-elle avec un sérieux exagéré. Si elle pouvait profiter de sa visite à Charlie pour apprendre des choses embarrassantes sur Fred et lui rendre un peu de la monnaie de sa pièce par la suite, c'était tout bénéf. Une nouvelle gorgée et elle se rendit compte qu'elle avait bu bien plus vite que ce qu'elle avait anticipé - elle posa la tasse vide dans l'évier de Charlie et retourna s'accouder devant lui. Simplement heureuse de l'instant. "Tu disais que tu voulais me montrer la Réserve en premier, non ? C'est loin de chez toi ?" La hâte de Julia était quasiment palpable. Des dragons ! Elle allait voir des dragons pour de vrai ! Et avec Charlie, en plus. Elle ne réalisait toujours pas que ses plans de vacances étaient en train de se réaliser, là.

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Il est de ces amitiés que le temps et la distance n'érode pas, et Julia était heureuse de se rendre compte que celle qui la liait avec Charlie en faisait partie. Elle scella son accord avec lui pour récolter de quoi faire chanter ses frères d'une poignée de main, ferme mais chaleureuse, main calleuse du rouquin dans celle délicate de la jeune femme. "Vendu alors ! Ah, j'ai hâte de voir ce que tu vas me raconter sur eux, et surtout ! J'ai hâte de voir leur tête quand je leur ressortirai des trucs que je suis pas censée savoir sur eux." Le sourire rieur de la jeune femme et le regard assorti continuaient d'observer l'appartement du rouquin alors qu'il finissait son café, qu'elle lui débarassa également, lavant les tasses d'un coup de baguette - habitude oblige - alors que Charlie listait les options pour se rendre à la Réserve.

Les perspectives pour le reste de leur journée étaient plutôt réjouissantes… A l'exception d'un point. Julia eut beau tenter, elle fut incapable de contenir une grimace à la mention du transplanage. "Euh… En vrai si tu as un balai en rab, ça me va. Ou on peut marcher, aussi." La jeune femme marqua une courte pause. "Ouais, marcher c'est bien. Mais si on peut éviter de transplaner, ça m'arrange." Le nez plissé au souvenir de la désartibulation, elle avait encore une petite cicatrice en souvenir de cette mésaventure. Joignant le geste à la parole, la jeune femme commença à chercher dans ses sacs une cape légère, étalant ses affaires au passage au milieu du salon de Charlie. "T'en fais pas, je rangerai après !" s'exclama-t-elle en accrochant sa cape. Elle rangea sa baguette dans la poche interne prévue à cet effet, hésita un instant à prendre de quoi noter avant de décider de simplement profiter aujourd'hui ; elle aurait tout le temps de prendre des notes plus tard. Elle était maintenant parée pour suivre son aîné à la rencontre des dragons.

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Ca, c'est une histoire pour plus tard. Un clin d'œil entendu : ils ont après tout tout le temps du monde pour aborder le sujet à un moment plus propice à la discussion. Au lieu de cela, les deux gryffondors préparent la suite du séjour. Julia d'avouer préférer se déplacer en balai ; compréhensible, vu son historique de transplanage récent. Heureusement, Charlie n'insiste pas, même si l'air légèrement moqueur de son aîné n'échappe pas à Julia, qui décide de l'ignorer pour l'instant. Elle aura d'autres occasions de lui rendre la pareille (en gardant une ambiance bon enfant, bien sûr).
Elle le suit hors de l'appartement, commence à marcher devant lui. La jeune femme prend un peu plus le temps d'observer les lieux cette fois - elle avait été trop absorbée par sa conversation avec Charlie en arrivant pour le faire. C'est une belle journée ; le soleil brille dehors et il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Une légère brise agite les mèches de cheveux qui s'échappent de son chignon fait à la va-vite.
Le Weasley avait raison : il habite vraiment près de la Réserve. Au bout de quelques mètres, la jeune femme entend déjà quelques rugissements et un frisson lui parcourt l'échine alors qu'elle tend un peu le cou - si seulement elle n'était pas si petite pour essayer, déjà, d'apercevoir les créatures.

Sur le trajet, il lui explique les règles de sécurité à respecter. Elle les écoute avec autant d'attention qu'elle peut et même si elle les oublie aussitôt énoncées, elle retient l'essentiel : faire preuve de bon sens et ne pas avoir un comportement que les dragons peuvent interpréter comme menaçant.
Ok, c'est compris. Ça devrait aller de toute façon, c'est pas comme si on allait se balader à dos de dragon non plus… N'est-ce pas ? La question est évidemment rhétorique : puisqu'il parle des femelles ayant des petits, il est évidemment hors de question que cela arrive. Et je ne comptais pas passer par-dessus la barrière, ajoute-t-elle en levant les yeux au ciel, sourire amusé aux lèvres. Je ne suis pas suicidaire, tu sais.

Au loin, un nouveau rugissement alors qu'ils approchent. Le sol semble trembler légèrement sous leurs pieds. C'est normal, ça ? Puisque Charlie ne semble pas inquiet, Julia ne s'en fait pas réellement, mais tout de même. Avec ce genre de créatures, on ne sait jamais, hein.
Avec tout le bruit qu'ils font et la place que ça prend, je me demande comment ils ont réussi à les cacher à Poudlard. Tu sais, quand il y a eu le Tournoi des Trois Sorciers… Enfin Quatre, du coup. Elle tourne son attention vers Charlie, yeux brillants et plein de questions sur le bout de la langue au passage, qu'elle retient pour l'instant. Est-ce qu'il était à Poudlard cette année pour s'occuper des dragons ? Les dragons venaient-ils de sa propre Réserve ? Il aborderait peut-être le sujet de lui-même, après tout : il parle aussi facilement des créatures que Julia parle de… N'importe quoi ou presque, en fait. Et cela les occuperait sur le reste du trajet, alors que les premiers bâtiments de la Réserve et la première barrière entourant la clairière se fait visible - fait lâcher un sifflement à Julia. Charlie n'a pas menti : de nombreuses précautions sont prises pour que les dragons ne s'échappent pas.