mischief managed - hannah.

mischief managed  —  @hannah abbot  

Les cours s'étaient terminés depuis quelques minutes déjà et après s'être brièvement arrêtée dans les toilettes des filles pour son habituelle dose de bonheur, Susan trottinait gaiement en direction de la grande salle, pimpante et souriante. Chantonnant les quelques paroles d'une musique moldue qu'elle avait entendue cet été à la radio, elle traversa la cour intérieure, empressée à l'idée de rejoindre sa meilleure amie, Hannah. Il n'y avait que très peu de cours que les deux jeunes filles ne partageaient pas cette année et, malheureusement, ce dernier qui avait eu lieu en faisait parti - au plus grand dam de la rouquine d'ailleurs. Mais bon, laisser un peu d'air à la future infirmière n'était pas une si mauvaise idée non plus et, au moins, Hannah comme ça ne s'inquiétait pas de voir son amie se rendre fréquemment aux toilettes entre certains cours.
Arrivée dans la grande salle où une grande partie des élèves s'étaient réunis pour étudier - ou simple bavarder, Susan chercha du regard la tête blonde qu'elle pourrait aisément reconnaître encore milles. Ses yeux ne tardèrent pas à se poser sur les cheveux d'Hannah, de dos, et elle sourit, prête à s'avancer jusqu'à la table de sa maison alors que son regard accrocha une seconde tignasse familière : celle de Neville Londubat, de dos, lui aussi. Neville. Hannah. Hannah. Neville. Sous l'euphorie récemment renouvelée de la potion, les pensées malicieuses de Susan ne purent s'empêcher de s'activer et c'est alors qu'elle se souvint de cette potion qu'elle avait acheter chez Weasley et Weasley juste avant la rentrée. Ne serait-ce pas là une occasion parfaite pour tester leur toute nouvelle invention - Fred avait affirmé qu'il n'y avait aucun effets secondaires en plus de cela. Susan sourit, trottinant joyeusement vers la table des Gryffondors, un petit air espiègle accroché aux lèvres. « Salut Dean. Salut Seamus. Salut Ne-ville. » Évidemment, cette accentuation était volontaire et de mise puisque il s'agissait précisément du Gryffondor qu'elle cherchait. Les deux autres garçons la saluèrent, échangeant quelques notions d'amitiés avant de finalement reprendre leurs conversations - visiblement très intéressante puisqu'ils n'avaient plus l'air de faire attention à la demoiselle. « Excuse-moi Neville mais je cherche Hannah, tu ne l'aurais pas vu par hasard ? » Poursuivit-elle en se penchant légèrement au dessus de lui, le dérangeant probablement dans sa lecture. Neville releva le nez, l'air à moitié gêné à moitié perplexe et se retourna un bref instant en direction de la table des Poufsouffles. Susan, après avoir jeter un coup d'œil rapide vers Dean et Seamus glissa un peu de liquide provenant de la potion des Weasleys dans le verre situé pile devant Neville. « Euh, si, regarde. Elle est là-bas. » Le Gryffondor reporta son attention sur la rouquine en souriant tandis qu'elle leva sa tête vers ladite table. « Ah.. Bah, oui. Mince. Désolé de t'avoir dérangé Neville, et merci beaucoup ! » Et sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, Susan trottinait déjà en direction de son amie, un léger sourire toujours présent sur ses lèvres. Neville hocha doucement les épaules, peut-être que Susan n'avait pas fait attention et qu'elle n'avait réellement pas vu Hannah après tout.. Il reporta finalement son intérêt vers le livre de botanique qu'il lisait, tout en saisissait son verre de jus de citrouille, prêt à en boire une gorgée - sous l'œil malicieux d'une Susan bien trop euphorique pour être honnête. Et voilà. Méfait accompli. Neville venait de boire la potion.
La suite du plan était simple et, tandis qu'elle s'avançait toujours plus en direction d'Hannah, Susan avala le restant de liquide présent dans le flacon. Grimaçant, - la potion pure n'étant vraiment pas agréable en goût - la jeune femme se déplaça discrètement dans le dos de son amie et vint avec grande délicatesse déposer ses deux mains sur une partie du visage de celle-ci. Souriante comme jamais, elle se pencha vers l'oreille d'Hannah et ouvrit la bouche. Mais là, ce ne fût pas sa voix qui s'en échappa... « Bonsoir jolie Poufsouffle. Devine qui cache ainsi tes beaux yeux ? » Une voix masculine. Identique timbres pour timbres à celle de Neville. L'imitant à la perfection... pour quelques minutes tout du moins.

Après son dernier cours de la journée, Hannah se sentait un peu lessivée. Ses journées étaient longues depuis qu'elle avait décidé d'assister Mme Pomfresh à l'infirmerie le matin et le soir. Il s'agissait là de l'une des rares pauses que la jeune femme pouvait s'octroyer afin de faire ses devoirs et grignoter un morceau de quelque chose de pas trop consistant. C'est qu'elle ne voulait pas se sentir lourde et moins réactive pendant la digestion. Installée à la table de Poufsouffle comme à son habitude à cette heure-ci, Hannah mâchouillait un bâtonnet de carotte tout en griffonnant son devoir pour dans deux semaines avec l'autre main. Prendre de l'avance dans son travail scolaire était le seul moyen pour elle de ne pas sombrer dans la mélasse qu'était devenu son emploi du temps. Elle se trouvait parfaitement plongée dans sa concentration lorsque des mains douces et chaudes vinrent se poser sur ses yeux. Surprise, elle manqua de faire tomber sa carotte par terre, mais elle tint bon... du moins jusqu'à ce que la personne ne dévoile sa voix.

OH. PAR. MERLIN.

Nul doute était possible. C'était sa voix. Hannah la connaissait trop bien pour ne pas la reconnaitre. Neville Londubat. L'homme de ses rêves. Le rouge monta immédiatement jusqu'à ses oreilles, donnant à son teint une drôle de couleur cramoisie. La carotte, inévitablement tombée au sol, n'existait déjà plus dans son esprit où les pensées étaient en train de s'embrouiller nerveusement. Ce n'était pas possible. Neville ne lui parlerait jamais ainsi. Ce n'était pas son genre. Pourtant c'était bien sa voix, non ?

« N... N.. Neville ?! » Essaya-t-elle avec une voix tremblante et aiguë.

Si la peur ne lui avait pas noué le ventre et si son cœur ne s'était pas mis à battre comme les ailes d'un colibri, Hannah aurait certainement pu remarquer que les mains sur son visage était trop petites et fines pour être celles du jeune homme. Elle aurait aussi été capable de se rendre compte que ce genre de plaisanterie était davantage le genre de sa meilleure amie. Seulement voilà... réfléchir semblait compromis à cet instant. Son cerveau s'était transformé en une sorte de bouillasse amoureuse noyée dans les hormones. Le choc était tel que la pauvre Hannah tremblait de partout.