hands together forgive, him before he's dead (adam)

plus la semaine passait, moins t’avais l’impression que quoique ce soit allait s’arranger. tu savais pertinemment ce à quoi c’était dû, mais tu te refusais de te l’admettre dans un sens. parce que les autres années, c’était passé, les autres années, t’avais réussi à faire avec, il n’y avait pas de raisons que ça ne soit pas le cas cette fois-ci. mais une petite voix avait réussi à faire  son chemin. le (peu de) temps passé à azkaban en attendant le jugement avait été suffisant pour raviver des souvenirs déjà un peu présents à ton goût, ramené des détails que t’aurais préféré oublier ou laisser de côté. rouvert les yeux sur ce manque béant que misam avait pu laisser, qu’avec les années t’avait essayé de minimiser pour pouvoir aller de l’avant, pour pouvoir continuer et ne pas laisser gagner cette peine et cette incompréhension face à son geste. le fait qu’il y ait autant de sceptiques face à ta libération n’arrangeait absolument en rien les choses, encore moins ton humeur. t’étais bien obligé de prendre sur toi au quotidien, voulais continuer de le faire lorsque tu rentrais, parce qu’il n’y avait aucune raison que joanne ou erin en pâtisse. tu ne pouvais pas te permettre non plus de laisser retomber ça sur les patients, malgré la fatigue qui commençait sérieusement à se faire ressentir. il manquerait plus que tu ne perdes ton travail, la seule chose qui pouvait te changer les idées pour le moment. ce n’était sans doute pas  non plus la meilleure des choses à faire, t’en avais bien conscience, mais ça ne t’avait jamais tué jusqu’ici, alors un peu plus ou un peu moins, tant que t’arrivais encore à tenir. même si tu le faisais plus de manière mécanique qu’autre chose. du moins jusqu’à ce qu’on t’accostes pour un cas assez particulier. une personne qui, contrairement à d’autres malheureusement, ne vous ferait certainement pas perdre votre temps à cause d’une blessure plus que mineure. plutôt que de rester là à écouter les explications un peu houleuses de l’infirmier qui était passé te prévenir, tu lui avais fait signe de te suivre alors que tu prenais déjà quelques potions qui pourraient servir d’une manière ou d’une autre, avant de remercier ton interlocuteur et de te diriger directement à la chambre où la patiente avait été placée. un peu surpris en arrivant de voir qu’elle n’était pas seule, vu l’urgence du cas, dans ces moments-là les accompagnants attendaient généralement à l’accueil ou dans la salle d’attente. pour la simple et bonne raison que ça vous évitait de devoir les gérer en plus. ce qui n’avait pas raté pour cette fois-ci non plus. alors que t’essayais de poser les questions les plus évidentes à la souffrante, celui qui devait être son compagnon, son frère ou tu ne savais quoi d’autre ne pouvait s’empêcher de s’en mêler, en paniquant et en réussissant à stresser d’autant plus la nouvelle venue. lui demander de sortir n’avait pas fonctionné le moins du monde, t’avais été obligé de le diriger de toi-même hors de la salle en priant merlin et tous ses confrères que l’autre médecin dont l’infirmier t’avait parlé ferait rapidement son apparition pour t’éviter de devoir garder un œil sur la jeune femme tout en essayant de faire comprendre calmement au sorcier qu’il serait plus sage pour tout le monde qu’il attende un peu plus loin, que vous le tiendriez le plus rapidement au courant de son état. après quelques secondes, tu avais repéré un médecin s’approcher et s’arrêter devant la salle. reconnaissant trelawney, l’idée de lui sortir une des piques habituelles ne t’était même pas passé par la tête. déjà parce que ce n’était pas le moment, que vu votre dernière conversation la seule envie que tu puisses avoir c’était bien qu’il l’oublie, et que mine de rien c’était loin d’être le plus incompétent dans son domaine. vous aviez pu travailler quelques rares fois en binôme au sein de l’hôpital, et mine de rien, ça avait toujours bien fonctionné d’un point de vue professionnel. « j’ai laissé un philtre calmant et de quoi calmer la douleur si vous en avez besoin, je vous rejoins…au plus vite. » dès que t’aurais réussi à faire entendre raison à l’homme qui te faisait toujours face. qu’une infirmière avait fini par prendre en charge en voyant qu’il n’avait toujours pas l’air de vouloir partir. vu que ce n’était plus ton problème à partir de ce moment-là, tu t’étais ré-engouffré dans la salle en te rapprochant de la patience et du médicomage, lui lançant un regard interrogateur, voir s’il avait déjà réussi à tirer quelque chose de nouveau. à la vue de la couleur et la taille de la plaie sur une de ses jambes, tu pouvais toujours essayer de faire des déductions. « ça ressemble à une morsure de tentacula vénéneuse, c’est ce qui aurait pu endommager son tibia ? » par politesse tu préférais le formuler en question, si jamais trelawney avait une autre opinion sur la question, que vu la position du genou de votre patiente en plus de ça, c’était certainement qu’ils avaient essayés d’arranger la situation en lançant un sort, qui dans la précipitation avait empiré les choses, soit quelque chose d’autre.

hands together forgive, him before he's dead -  @Eltanin M. Rosier

Dans le genre semaine qui n'en finissait pas, celle-ci était plutôt goldée, à croire que Mercure avait prolongé sa rétrograde. Il fallait dire que les événements négatifs s'étaient un peu accumulés dernièrement, et que sa journée de repos n'avait pas été si reposante que ça, en bref, il ne rêvait que d'un week-end à squatter chez Lachlan, loin de Londres et de toute cette agitation. De toute évidence, le repos ne serait pas pour aujourd'hui. En plus de former les apprentis, il y avait eu plusieurs nouveaux cas. D'un côté, c'était plutôt bien, parce que les jeunes pouvaient apprendre sur le tas, et Adam trouvait que c'était la meilleure expérience qu'ils pouvaient avoir. De l'autre, cela lui demandait bien plus d'énergie, d'autant qu'il s'efforçait d'être le plus pédagogue possible, de leur transmettre son enthousiasme et la passion qu'il avait pour son domaine en plus de ses connaissances. Une tâche gratifiante mais épuisante. Lorsqu'il passa le relais à Smethwyck et laissa les apprentis partir avec lui, il s'autorisa une petite pause. Sans café, de toute façon, il risquait de ne pas tenir encore très longtemps. Il écoutait d'une oreille les discussions avec ses collègues, hochant la tête sans vraiment participer, quand Maguire - un des guérisseurs du 3ème étage - passa la tête dans la salle de repos. "Ah vous êtes là Trelawney, on a besoin de vous, une urgence au 3ème, c'est pas très beau à voir." Adam se redressa en abandonnant là son mug à regrets, retenant une pique sarcastique : en général vu sa spécialité, quand on avait besoin de lui en urgence, ça n'était jamais pour une situation très sympa. Maguire le briefa sur le chemin : la patiente avait une trentaine d'années, elle était arrivée avec son compagnon, la jambe déchiquetée. "Plante vénéneuse donc ?" devina-t-il, puisque la patiente avait été admise d'urgence au niveau des empoisonnements par potions et par plantes, ça compliquait effectivement l'affaire. "Rosier est aussi sur le coup," confirma son collègue en lui tendant le dossier de la patiente, formulant silencieusement un "bon courage". La réputation d'Eltanin n'était plus à faire : il était aussi compétent qu'il pouvait se montrer désagréable. Ils avaient eu l'occasion de travailler ensemble et si sur le plan personnel ils étaient aussi différents que le jour et la nuit, sur le plan professionnel, le tandem fonctionnait plutôt bien.

Adam parcouru brièvement le dossier qui ne lui apprit pas grand chose d'autre sur le reste du chemin. Reconnaissant Eltanin, il le salua d'un signe de tête tout en pressant un peu plus le pas. Le médicomage semblait avoir toutes les peines du monde à calmer un sorcier hors de la chambre de la patiente ; cela ne l'empêcha pas de lui signaler qu'il avait laissé des potions et qu'il le rejoignait au plus vite. Après avoir marmonné des remerciements, Adam s'engouffra dans la pièce en se présentant brièvement, jaugeant d'un coup d'œil rapide l'état de la patiente. Elle était consciente, ce qui était déjà bien, elle semblait paniquée, ce qui l'était beaucoup moins, et surtout elle avait l'air d'avoir extrêmement mal, ce qui était compréhensible vu son état. Adam fit de son mieux pour prononcer des paroles rassurantes, demanda à la jeune femme - Lucy, selon son dossier - s'il pouvait examiner la blessure. Le simple fait de rassurer les patients sur le fait qu'ils étaient toujours des personnes et pas juste des cas d'étude était une des premières choses qu'il avait apprises, et une des plus efficaces quand il s'agissait de les mettre en confiance.

L'angle de sa jambe n'avait rien de naturel, et la plaie purulente sur le même membre non plus. Ca ressemblait à une morsure de tentacula, suspicion confirmée par Rosier qui les avait rejoint. "Ca y ressemble en tout cas, mais la couleur du venin ne correspond pas et le poison est trop lent, non ?" Adam s'écarta pour le laisser observer de plus près, et se rapprocha de la patiente d'un air conciliant, voyant qu'elle avait de nouveau paniqué en entendant le mot "poison". Elle n'avait sûrement pas besoin de savoir que s'il avait été question d'une tentacula vénéneuse normale, elle serait probablement déjà morte. A la place de cela, Adam lui adressa un sourire bienveillant, la surveillant l'air de rien, prenant sa main dans un geste rassurant qui lui permit d'avoir son pouls. Elle devenait de plus en plus pâle, il n'aimait pas beaucoup ça.  "L'angle du tibia n'a pas l'air d'avoir été provoqué par la morsure, ça doit être un sortilège raté." Un emendo aux effets secondaires rares ? "Vous pouvez nous dire exactement ce qu'il s'est passé ?" En plus d'avoir les informations nécessaires, la patiente serait obligée de réfléchir, ce qui augmentait ses chances qu'elle reste réveillée tout en baissant son niveau de panique (ce qui ralentissait le rythme cardiaque et donc la propagation du poison), et tant qu'elle était consciente, c'était bon signe pour eux. Il échangea un regard critique avec Eltanin qui fouillait dans ses potions alors que la patiente - Lucy, se rappela-t-il - bredouilla un début d'explication. "C'est Tom, mon fiancé, il a toujours aimé la botanique, il a une tent- enfin il a une plante un peu exotique - De nouveau, Adam échangea un regard lourd de sens avec son collègue - mais je crois qu'il a fait des expériences dessus, et je l'aidais à la rempoter et…" Lucy s'interrompit avec un cri de douleur : Eltanin avait sans doute profité qu'elle soit concentrée sur son histoire pour prélever un peu de venin depuis la blessure. "Je n'ai pas donné de potion au cas où ça accélère les effets du poison," indiqua l'ostéopathe - bien en peine d'exercer pour l'instant, il ne pouvait pas agir tant que la plaie était infectée - à son collègue, question sous-entendue à l'expert.

la patience avait beau pu être un de tes points forts lorsqu’il s’agissait de faire face à l’un de vos patients ou de leurs proches, t’avais quand même eu l’impression que cet homme avait commencé à en venir à bout; l’impression d’être parfaitement (ou presque) inutile dans ce couloir, alors que quelqu’un avait besoin de soins à quelques mètres de là. même si l’arrivée de trelawney rendait ta présence moins urgente, au moins la jeune femme n’était pas sous une surveillance précaire de loin, parce qu’une personne possiblement coupable de l’état dans lequel elle pouvait se retrouver ne voulait pas entendre et encore moins admettre qu’il ne ferait que compliquer les choses. pour le coup, t’avais quand même remercié l’infirmière venue à ton secours en te le débarrassant, te laissant regagner la salle et essayer de comprendre ce qui avait bien pu mettre la jeune femme dans cet état peu enviable. au moins elle était toujours consciente, et semblait même un peu plus calme qu’avant, ce dont vous n’alliez certainement pas vous plaindre. tu n'avais pas tardé à te rapprocher pour pouvoir regarder d’un peu plus près, acquiesçant aux dires de ton collègue, comme pour signifier que tu l’écoutais bel et bien tout en te permettant de réfléchir en même temps. « totalement, ça a dû être couplé à quelque chose d’autre. » de plus lent, mais pas pour autant moins dangereux, t’avais évité de le préciser à haute voix pour ne pas inquiéter la jeune femme à vos côtés, mais t’avais essayé de le faire comprendre à ton voisin par le regard, sait-on jamais que ça fonctionne. inspectant encore un peu la morsure, à l’énonciation du tibia t’avais acquiescé une nouvelle fois, laissant la parole à votre patiente, essayant de ne pas lever les yeux au ciel en entendant ce qui avait pu se passer. sans doute que son fiancé, aussi passionné soit-il n’avait aucunement conscience des dangers qu’il encourrait et faisait encourir avec ses différentes expériences. « vous avez bien fait, c’est plus prudent tant qu’on ne l’a pas identifié. » si ça n’affectait pas dans la plupart des cas, il suffirait que vous lui en administriez une pour que vous tombiez sur une exception, ce dont tu n’avais pas vraiment envie, vous n’étiez pas ici pour empirer son cas après tout. « lors de ses… ‘expériences’, votre fiancé n’aurait pas ajouté quelque chose pour la faire pousser plus rapidement, ou….lui donnait un régime spécial pour l’améliorer ? » ce serait quand même extrêmement fou que cette soi-disant plante exotique soit elle aussi détentrice d’une gueule et de dents comme le pouvaient être les tentaculas vénéneuses. mais au moins votre patiente avait l’air de sérieusement réfléchir à la question que tu venais de poser, bien que son regard qui s’était soudainement fait fuyant te poussait à croire que non seulement tu devais avoir raison, mais qu’en plus de ça, ce qu’ils avaient pu lui donner n’avait rien de très légal. « du venin d’un dent-de-vipère, de manticore, d’acromentule, de runespoor ? » elle avait dégluti plus fortement qu’auparavant, semblait assez mal à l’aise. regardant brièvement ton collègue, comme pour essayer de voir s’il était du même avis que le tiens, t’avais rapidement reporté ton attention sur Lucy, prenant un ton moins directif qu’il n’avait pu l’être auparavant, essayant de le rendre plus doux. « nous sommes ici pour vous aider, certainement pas pour vous juger. » peut-être qu’une fois, par le plus graaand des hasards, une information compromettante d’un patient particulièrement exécrable t’avais échappée alors que tu discutais à l’occasion avec ton père, qui travaillant au Ministère n’avait fait au fond que son travail en la relayant à qui de droit. de toute manière, tu n’étais même pas forcément obligé de la mentionner elle, son fiancé par contre qui merlin seul pouvait savoir ce que sa passion de la botanique avait pu lui faire faire, n’y échapperait probablement pas. un nouveau regard lancé à l’ostéopathe, si l’envie d’appuyer tes dires lui prenait. mais elle avait finit par acquiescer sans pour autant vous regarder. « … du venin de runespoor » une réponse donnée à peine du bout des lèvres, mais qui te suffisait amplement pour savoir vers quoi te diriger comme antidote sans risquer d’empirer sa situation. avec ce que tu avais amené, tu avais déjà sous la main de quoi désinfecter sa plaie, ce qui permettrait à ton collègue de regarder un peu plus sérieusement à son tibia. ça n’avait pas pris énormément de temps, et une fois la plaie nettoyée, l’antidote administrée, tu t’étais un peu reculé, d’une part pour laisser plus de place à trelawney et d’une autre pour pouvoir t’occuper de préparer l’onguent qui lui permettrait de refermer plus rapidement la plaie.

hands together forgive him before he's dead -  @Eltanin M. Rosier

Si la tentacula avait été modifiée, cela allait grandement compliquer la tâche de Rosier. Indiquant à Lucy qu'elle pouvait serrer sa main pour extérioriser la douleur, il laissa son collègue encourager leur patiente à continuer son histoire. Le malaise de cette dernière leur indiqua qu'il était sur la bonne voie, et Adam s'efforça de donner à son air sérieux une expression plus bienveillante pour la mettre en confiance. Il était absolument vital qu'ils sachent de quoi était composé le venin, sans quoi elle risquait d'y laisser la vie. Une attitude que Rosier adopta lui aussi, comme quoi. "On vous demande ça pour pouvoir s'occuper de votre jambe, rien d'autre." Un sourire encourageant adressé à la patiente, et le tour était joué. Sans doute que la perspective de passer des heures à souffrir n'avait rien d'alléchant pour elle. A peine Lucy eut-elle confirmé ses suspicions que Rosier s'activa, Adam prononçant des paroles rassurantes et expliquant le processus en même temps que cela se déroulait. "Combien de temps pour que l'antidote fasse effet ?" demanda-t-il une fois qu'il eut été administré. La partie où lui allait pouvoir se montrer utile commençait, il indiqua à Lucy qu'il allait maintenant s'occuper de l'angle de sa jambe. "Je vous conseille de ne pas regarder," puis, en aparté, "Si elle peut prendre une potion pour calmer la douleur, à mon avis, elle va en avoir besoin," glissa-t-il à Rosier, n'osant pas administrer lui-même de peur que les potions interagissent entre elles et aient des effets secondaires désastreux. Il se pencha sur le tibia, la blessure bien plus propre grâce aux soins de son collègue, mais l'angle de sa jambe inchangé malgré l'antidote. Cette blessure-là avait donc bien été infligée à un autre moment. "Je suis désolé mais il faut que je vous embête encore un peu, une fois que vous avez été mordue, vous avez essayé de jeter un sort sur votre jambe ?" Il se pencha un peu plus, essayant de voir l'état de l'os au travers de la blessure - les saignements ayant été arrêtés par magie. A première vue, il n'y avait pas l'air d'avoir de fracture. "Je ne me souviens plus, j'ai lancé un sort pour éloigner la plante, et Tom a essayé un sort, et après il m'a fait transplaner ici…" Aïe, le transplanage d'urgence, même s'il était compréhensible, n'avait certainement pas dû arranger le sort, quel qu'il ait été. "Pas de potions en plus, vous n'avez pas lancé un autre sort en plus ?" Il gagnait un peu de temps pour que l'antidote fasse effet et qu'elle souffre moins avant de s'attaquer à son os. C'était mieux de savoir comment elle s'était fait la blessure, mais contrairement au venin, ce n'était pas obligatoire. "Il a dit… brachium emendo je crois ?" Belle surprise ça, si elle s'était souvenu de la formule. Adam lui adressa un sourire rassurant - et un regard en biais vers son collègue. Cette formule servait à réparer les bras cassés, pas à soigner les morsures de plantes vénéneuses génétiquement modifiées. "Je vois. Lucy, je vais remettre l'os en place, d'accord ?" Il donna encore quelques directives à la patiente pour l'aider à se préparer contre la vague de douleur qui n'allait pas tarder à la submerger, puis sortit sa baguette, posa une main sur le genou de la patiente pour maintenir la jambe, et lança le sort qui allait rendre une forme normale à son os. Un instant toujours douloureux pour les patients, malheureusement. Une fois fini, il laissa une seconde à Lucy pour souffler avant de vérifier que l'os s'était bien remis. "C'est bon pour moi," indiqua-t-il à Rosier, signe qu'il pouvait appliquer l'onguent qu'il avait préparé pour la blessure. Une fois cela fait, il fit apparaître une attelle et des bandages pour que l'os se maintienne, indiquant qu'il ne fallait surtout pas l'enlever durant les deux prochaines heures, et qu'il repasserait à ce moment-là. Lucy l'écouta dire ses formules habituelles, mais entre la douleur, les émotions et les potions, elle semblait épuisée. Adam décida de couper court et de revoir avec elle lorsqu'il repasserait, laissant Rosier voir avec elle les précautions nécessaires par rapport à l'antidote. A la porte de la chambre lorsqu'il en sortit, il l'arrêta un instant. "C'est le fameux Tom à qui tu parlais quand je suis arrivé ?" Il aurait bien aimé avoir un visage sur le nom vu ce qui était arrivé à la patiente, et il était curieux de savoir ce que pensait Rosier de l'énergumène. S'il n'en tenait qu'à lui, le rapport de signalement au Ministère serait déjà rempli et envoyé, mais il voulait tester la réaction du médicomage. Il se pouvait qu'il se montrait un peu plus méfiant qu'à l'accoutumée à cause du récent procès de ce dernier, peut-être bien oui.

si la situation ne portait absolument pas à quoique ce soit de positif, tu ne pouvais pas nier que tu te sentais rarement mieux que lors de moments pareils, ceux qui poussaient à la réflexion malgré le stress, l’adrénaline suivie de la satisfaction lorsque vous arriviez enfin à mettre le doigt sur ce qu’il fallait. ce qui n’arrivait malheureusement pas à chaque fois, mais ici, vous étiez sur la bonne voie, à deux, vous aviez réussi à la mettre assez en confiance que pour parler. t’avais acquiescé à ce qu’avait ajouté le brun, avant de pouvoir correctement t’y mettre. « quelques minutes…trois, voir quatre dépendant de la dose de venin qu’ils ont pu donner à la plante. » mais pas plus. si dans ce cas-ci qui n’était pas encore trop pressant, c’était certain que ça pouvait être handicapant dans d’autres. au moins, ils avaient eu ici le réflexe de venir assez rapidement à l’hôpital, ce qui simplifiait les choses. et fort heureusement pour la jeune femme, la potion calmante n’était pas contre indiquée avec son antidote, la lui avait donnée après le conseil de ton collègue, qui pouvait s’occuper de son tibia maintenant que la blessure ne risquait plus de s’envenimer. et pour l’empêcher de trop vouloir regarder ce que pouvait faire l’ostéopathe, t’avais posé quelques questions, plus que basiques à la jeune femme, mais qui lui occuperait au moins l’esprit, t’interrompant lorsque trelawney avait besoin de précisions sur ce qui avait pu lui arriver. dont un sort absolument peu efficace face à ce qu’elle avait pu subir, pour le coup, étant donné qu’elle ne pouvait pas te voir, tu t’étais permis de lever les yeux au ciel en réponse au regard de ton collègue. vague erreur de ta part que d’avoir laissé la jeune femme prendre ton bras alors qu’on lui replaçait correctement l’os de sa jambe, même avec la potion administrée, vu la fermeté de sa poigne, ça devait continuer de faire assez mal, mais tu t’en remettrais certainement. « de même pour le moment, dès que l’onguent sera appliqué. » ce qui n’avait pas pris bien longtemps non plus, surtout qu’il était plus que temps de la laisser se reposer un minimum après tout ce qu’elle venait de vivre, suivant assez rapidement le brun en sortant à ton tour, interpellé par ton collègue. t’avais lancé un regard à l’homme un peu plus loin de vous après avoir entendu la remarque de trelawney. ah ouais, alors comme ça après vingt-cinq ans à se côtoyer, il était comme ça, à se permettre de tutoyer. « je pense bien, en tout cas c’est avec lui qu’elle est arrivée ici. » après tout, il ne t’avait jamais donné son nom au cours de la conversation, mais le lien n’était pas trop difficile à faire. le regardant encore quelques secondes, t’avais légèrement soupiré, les mains dans les poches de ta veste médicale, un index en tapotant le fond. « même s’il mériterait clairement de se faire mordre lui aussi par sa tentacula mutante, on est d’accord qu’on ne peut pas le laisser repartir comme ça ? » un peu difficile de prendre la décision alors que vous étiez maintenant à deux sur le cas. « je veux dire, il suffit qu’ils aient un, des enfants ou qu’il ne demande à merlin seul sait qui de l’aider à s’occuper de cette chose ou d’une autre de ses ’expériences’ pour qu’on remplisse l’étage. » sortant une de tes mains de tes poches pour pouvoir te pincer l’arête du nez, t’avais fermé les yeux quelques secondes. « ça va prendre des jours ou des semaines pour que le rapport soit analysé… sauf si je passe par mon père, il pourrait activer directement les démarches. » la solution de la facilité, mais de rapidité par la même occasion, et avec un cas pareil sur les bras il valait peut-être mieux jouer cette carte. « ça te dérangerait si je lui en parle, ou si je vois s’il peut prendre ses coordonnées maintenant ? »

hands together forgive him before he's dead -  @Eltanin M. Rosier

Le cas de Lucy avait eu l'air compliqué de premier abord, et il n'était pas étonnant qu'en plus de cela, vu l'urgence de la situation, la patiente lui ait été attribuée avec Rosier. Heureusement, ils avaient réussi à eux deux à démêler le fil rouge des événements et à régler la situation au plus vite, sauvant probablement sa vie - et sa jambe - au passage. Bien sûr, elle allait devoir rester au moins quelques jours à Ste Mangouste, le temps de voir si le combo tentacula vénéneuse/venin de runespoor n'avait pas d'effets sur son système sur plusieurs jours. Son os risquait en plus d'être encore un peu malléable pendant un moment, ce qui relevait de son domaine de compétence à lui. Pour ça, il pouvait dire qu'il bossait bien en équipe avec Rosier, Lucy en était l'exemple parfait. Même leur communication non-verbale était au point à ce stade. Alors que dans la sphère privée…

Lorsque Rosier avait fait partie des gens arrêtés, soupçonné de faire partie des Mangemorts, la surprise d'Adam n'avait pas été aussi grande que ce qu'il aurait pensé. Une part de lui s'y attendait, il était de sang-pur, il avait toujours eu les connexions qui s'y prêtaient. Son attitude fermée et arrogante n'avait pas aidé. De là à être accusé d'être un mangemort... Il avait plus été déçu que surpris. Il avait suivi le procès de son ancien camarade de classe et collègue de loin, tiraillé par le souvenir de Misam, l'envie de croire que les mangemorts n'avaient pas infiltré l'hôpital, la colère de savoir que quelqu'un qui faisait partie de sa vie quotidienne, même en périphérie, avait rejoint une secte d'extrémistes qui pensaient qu'il devait mourir, qu'il était inférieur, simplement parce qu'il était né-moldu. Et puis finalement, il avait été innocenté à son procès. Adam devait faire confiance à leur système de justice, d'autant qu'il avait été bien plus dur avec les mages noirs après la chute de Vous-Savez-Qui. Un processus qui avait pris plusieurs semaines et l'arrivée du jeune Malfoy à l'hôpital pour l'ouvrir à la possibilité que la rédemption était possible, et que cette rédemption passait aussi par l'attitude de la communauté magique. S'ils voulaient faire mieux, il fallait qu'ils fassent mieux ensemble. Avec Rosier, la situation s'était débloquée - ironiquement - par le biais de Misam.

Mais cela ne voulait pas dire qu'il faisait entièrement confiance à son collègue, loin de là. C'était bien pour ça qu'il avait voulu voir ce qu'il comptait faire par rapport à Tom, le botaniste aventureux. Comptait-il laisser passer ça comme si de rien n'était, signaler au Ministère par le biais habituel, quelle attitude allait-il afficher par rapport à cela ? Il avait suivi le regard de Rosier pour tomber sur celui qui devait être Tom assis un peu plus loin, un énergumène assez banal, prostré la tête dans les mains, comme les accompagnants se tenaient généralement dans les couloirs de Ste Mangouste. L'ostéopathe se mordit l'intérieur de la joue d'un air pensif en écoutant la réponse du médicomage, surpris par la véhémence avec laquelle il avait répondu. Oh, il la ressentait lui aussi, ce Tom était un idiot doublé d'un danger public, savoir qu'il y avait probablement tout une serre remplie d'expériences de ce genre le mettait hors de lui. Le soupir de son collègue lui fit ramener son attention sur lui. Adam croisa les bras en l'observant d'un œil critique. Il avait l'air sincère dans son exaspération, plutôt rassurant sur ses motivations, au moins concernant les patients. "Oh non, clairement, il est hors de question qu'il garde ses petites plantes." Merlin, Rosier avait raison, s'ils avaient des enfants et qu'ils tombaient sur ça… Son agacement monta d'un cran, et sa mâchoire se tendit un peu plus. Que Rosier soit agacé au point d'utiliser ses connexions au Ministère, par contre, cela le surprit. Une partie de lui-même était réfractaire à utiliser cette solution de facilité, utiliser les privilèges qu'il dénonçait lui-même à chaque occasion qui se présentait. D'autant que cela sonnait vraiment comme l'occasion parfaite pour Rosier de faire cela de façon totalement intéressée et malhonnête, simplement pour redorer son blason. D'un autre côté, une tentacula vénéneuse hybridée à une tête droite de runespoor. Dans le genre combinaison dangereuse, ça se posait là, et Merlin savait ce qu'il pouvait avoir d'autre chez lui.

Adam soupira entre ses dents, considérant les différentes options quelques secondes et scrutant brièvement le visage de Rosier avant de se décider. "Ok, va pour cette fois. Je te laisse préparer le message pour le Ministère, je vais parler à notre chimiste fou. Au moins lui dire que Lucy va s'en tirer, voir si je peux avoir son adresse au passage et surtout s'il y a d'autres personnes sur place. Je te rejoins à ton bureau dès que j'ai les info." Maintenant que ce cas était réglé, qu'il s'était décidé par rapport à Tom, il se sentait un peu plus léger. Il asséna une légère tape sur l'épaule d'Eltanin avant de se diriger vers le compagnon de sa patiente.

Une dizaine de minutes plus tard, l'ostéopathe toqua à la porte du bureau de Rosier avant d'entrer. "Je ne suis pas venu les mains vides," fit-il en ouvrant la porte sans attendre que le médicomage réponde, une tasse de café brûlant dans chaque main. Il en déposa une devant son collègue puis s'affala dans la chaise face à lui, portant sa propre tasse à ses lèvres en croisant ses jambes. "Tu seras ravi d'apprendre que personne chez le botaniste fou n'est en danger immédiat, ils n'ont pas d'enfants." Une hypothèse qui l'avait hantée à partir du moment où Rosier l'avait formulée.

maintenant que lucy était hors de danger, vous pouviez vous détendre un minimum, vous auriez sans doute d’autres urgences dans la journée, mais vous aviez encore bien une chose à régler sur ce cas-ci, c’était bien ce que vous alliez faire de Tom. c’était assez clair dans ton esprit, mais tu n’étais pas seul sur le coup, il fallait bien que tu prennes en compte l’avis de trelawney. heureusement, vous aviez l’air d’être sur la même longueur d’ondes, ce qui t’avait un peu détendu, parce qu’il aurait été hors de question de laisser un tel énergumène dehors de ton point de vue. t’avais acquiescé alors que les traits de ton visage se détendaient un peu, bien content de ne pas devoir commencer à batailler pour faire essayer de faire entendre à ton collègue que vous aviez sous les yeux possiblement un danger public. maintenant, même si ça vous permettrait d’aller bien plus vite, tu n’étais pas certain que trelawney soit vraiment botté par le fait de faire appel à ton père. il avait l’air d’y réfléchir en tout cas, tu n’avais pas insisté, parce qu’au fond, tu te rendais bien compte que c’était une chance, que t’essayais d’en jouer le moins possible, préférant te dire que t’étais majoritairement là où t’en étais grâce à toi-même et pas parce que tu avais pu être pistonné d’une manière ou d’une autre. en plus de ça, t’étais encore moins certain qu’il ne te fasse confiance. mais même si ça n’avait pas eu l’air de l’enchanter, il avait fini par accepter. « je fais ça directement. merci, plus t’en sauras sur lui, mieux ce sera, avec un peu de chance sous le coup du stress il en dira un peu plus que ce qu’il ne voudrait révéler habituellement. » même si ce n’était pas à vous de le juger ou de faire son procès, au moins ça libérerait un peu du voile qui se tenait sur l’urgence de la situation. de s’il y avait d’autres personnes capables d’être blessées d’ici quelques heures ou non. la tape sur l’épaule du brun t’avais laissé un peu coi, ça n’avait pas l’air d’être quelque chose d’ironique ou juste pour t’emmerder. un geste presque familier que tu pensais perdu depuis que ton nom avait été relié aux mangemorts. il était une des personnes les mieux placées pour t’en vouloir d’ailleurs vu sa situation, bien qu’il était possible qu’il soit convaincu par la thèse de l’imperium. tu n’irais certainement jamais lui demander directement, tu te doutais que sa proximité avec misam devait jouer un peu, voir même beaucoup, mais au moins vous étiez arrivés à travailler l’un avec l’autre correctement. t’étais parti de ton côté, envoyant le plus rapidement possible le hibou, en résumant au strict minimum la situation. sait-on jamais que qui que ce soit tombe sur cette lettre, jouer avec ses connexions ne serait sans doute pas spécialement bien vu, ce pourquoi c’était plus simple aussi de demander à ton aîné de venir directement ici plutôt que d’envoyer toutes les informations par la première chouette croisée. une fois envoyé, t’étais retourné dans ton bureau, à peine installé que trelawney toquait à la porte, en y rentrant directement, des cafés en main. une autre attention qui t’avait plutôt étonné, parce que tu ne lui avais rien demandé, que personne ne lui avait obligé à le faire non plus. et que tu n’allais certainement pas le refuser qui plus est. « merci….on en a bien besoin après tout ça. » vraiment, même si au fond, il n’y avait pas vraiment besoin d’excuses pour s’en faire un. et en entendant la nouvelle, tu t’étais encore un peu plus détendu, soupirant de soulagement. « merlin merci, si ça avait été le cas et que tu refusais de contacter le ministère, je serais allé les chercher de moi-même je crois. » si à l’époque, t’aurais totalement pu être indifférent, maintenant tu ne pouvais que faire le parallèle avec joanne, et tu ne voulais même pas l’imaginer se retrouver face à quelque chose d’aussi dangereux que ça. « je ne sais même pas comment l’idée de créer une chose pareille a pu lui traverser l’esprit, c’est totalement-» interrompu par des coups donné à la porte de ton bureau, tu t’étais presqu’immédiatement levé, te doutant de l’identité de la personne, et n’ayant aucune envie de faire attendre ton père plus que nécessaire. bien loin de l’habituer « entrez » réservé aux collègues ou la plupart des personnes de cet hôpital, tu lui avais directement ouvert et tenu la porte . « merci beaucoup de vous être déplacé aussi rapidement, j’imagine que vous devez avoir d’autres urgences que celles-ci pour le moment. » « c’est normal, vu ton hibou, vous avez l’air d’être tombés sur un cas assez inquiétant. » c’était peu de le dire. en attendant, t’avais assez rapidement guidé ton paternel vers ton bureau, le laissant s’installer à ton ancienne place. « je vous présente le docteur trelawney, que j’ai épaulé dans cette urgence, adam, mon père. » faire comme s’ils ne s’étaient jamais croisés il y a une vingtaine d’années était la meilleure des options. de toute manière ton père n’avait pas hésité à tendre la main, avec ce même sourire impénétrable, qui t’avait frustré des centaines de fois, si pas plus, de ne pas arriver à discerner s’il était vraiment heureux, fier, quoique ce soit de positif, ou si ce n’était qu’une façade. « enchanté. » t’avais attendu que ton père s’asseye pour en faire de même, aux côtés de ton collègue, regrettant un instant ta tasse de café, te consolant sur le fait que tu la finirais un peu plus tard, lorsqu’il serait reparti. « tu pourrais me dicter son adresse s’il te plaît ? » une politesse et sympathie qui n’avait jamais été aussi grande à l’égard de l’ancien poufsouffle, t’essayais de faire comme si c’était normal et naturel, tout en prenant un parchemin et une plume sur ton bureau pour pouvoir noter ce qu’il te disait, ainsi que toutes les informations que vous pouviez détenir. une fois que ton collègue eu fini, tu t’étais permis de reprendre la parole pour éclaircir un peu mieux la situation. « on sait qu’il détient une tentacula vénéneuse à qui il a pu donner du venin de runespoor, mais aucune idée de s’il a réussi une quelconque hybridation ou non. encore moins de ce qu’on pourrait retrouver dans ce qui lui servirait de serre, ce serait un ‘passionné de botanique’. » rien qu’à y repenser, l’exaspération recommençait à pointer le bout de son nez. « oh, je comprends ce que tu veux dire, on avait un passionné de potions à la maison, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre avec eux. » tu t’étais arrêté d’écrire un instant, fronçant un peu les sourcils en relevant le regard du parchemin, le dirigeant vers ton collègue, comme pour t’assurer que t’avais bien entendu cette remarque totalement gratuite, avant de le tourner vers ton père, qui arborait un début de sourire qui n’avait pas l’air d’être moqueur. un trait d’humour que tu ne lui connaissais pas vraiment, bien que t’avais remarqué que depuis le procès, il se faisait un peu plus accessible et avait tenté quelques rapprochements bien qu’assez timides. « …je n’ai jamais risqué de vous blesser ou de tuer qui que ce soit, au moins. » même à l’époque, en ayant une maturité bien inférieure à celle de l’homme dont vous parliez depuis tout à l’heure, tu ne vous avais exposé à un tel danger. « non, non tu t’es juste contenté de traces indélébiles dans la pièce que t’utilisais et d’un chaudron à moitié encastré dans le mur que personne n’a jamais réussi à déloger. » dire que sur le coup, tu t’étais fait engueuler pendant un temps qui te semblait interminable pour ce chaudron, que t’entendais parler de cette histoire au moins deux fois par an, t’étais bien content de constater que ça avait l’air de l’amuser maintenant. il s’était même un peu tourné vers ton voisin, pour lui préciser ; « il nous a assuré que c’était pour l’avancée de l’Histoire, que grâce à ça on finirait par retrouver son nom dans tous les manuels de potions, voir même dans la gazette. » si Rosier senior était vraisemblablement de bonne humeur que pour se mettre à raconter ça, ton orgueil (bien trop sensible) en avait pris un coup. « il n’est pas encore trop tard que pour y parvenir. il y a certainement encore des centaines d’antidotes, de potions qui ne demandent qu’à être crées ou améliorées, même des sorts dans tous les domaines de la médecine, avec des recherches sérieuses et poussées, ce monde ne demande qu’à être révolutionné, si des gens arrivent à créer des tentaculas aux têtes de runespoor, il n’y a aucune raison qu’on ne trouve pas un moyen de guérir plus rapidement et facilement une épaule déboîtée ou même potion abordable pour que n’importe qui puisse guérir une plaie moyennement profonde de lui-même ou-» peut-être que tu t’étais un peu emporté, ton père ayant fini par poser sa main sur le parchemin où t’avais fini d’écrire les informations, pour pouvoir le reprendre, ce début de sourire toujours sur les lèvres. « je n’en doute pas, vraiment. veuillez m’excuser, mais je vais bientôt être attendu au Ministère. merci énormément en tout cas de m’avoir fait part de ce cas et pour les informations, je lance directement une équipe dessus en rentrant. ravi d’avoir pu faire votre connaissance-» il tendit à nouveau la main vers le brun avant de se tourner vers toi. « si en attendant tu viens à faire la couverture des journaux pour une découverte, n’hésite pas à me l’envoyer, je ferai de la place sur un de mes murs au bureau. » tentative de gentillesse ou non, t’avais quand même bien l’impression que ça frôlait bien trop le foutage de gueule, te contentant de lui répondre par le sourire le plus hypocrite que tu puisse détenir, te doutant que ça risquerait de mal finir si tu lui répondais, te contentant de garder tes remarques le temps qu’il sorte de la pièce. « j’espère qu’il est grand son mur et qu’il le dégagera entièrement, parce qu’avec ma magnanimité je vais lui dégoter la plus grande photo possible. » regagnant ta place, tu t’étais affalé sur la chaise, bien loin de la tenue adoptée en présence de ton paternel, reprenant ta tasse de café. « ça ne t’a jamais botté de faire des recherches, ou de créer quelque chose d’inédit ?? » incapable de penser à autre chose, de te sortir ce but de la tête maintenant que tu le prenais d’autant plus comme un challenge.

hands together forgive him before he's dead -  @Eltanin M. Rosier

Adam n'avait jamais connu Rosier aussi expressif, en tout cas pas avec lui. Il s'était installé face à son collègue, totalement avachi, cheville croisée sur son genou. Dans la catégorie "je m'étale" sans faire attention aux convenances, Adam avait toujours été un champion, et cette fois-ci n'avait pas fait exception. Un sourire sans joie étira ses lèvres alors qu'il soufflait doucement sur son café, bien qu'il jaugeait encore l'attitude de son collège - potentiel mangemort - par-dessus sa tasse. Au moins, ils se rejoignaient sur un point. "On aurait été deux à y aller." Dans d'autres circonstances, il aurait pu plaisanter, essayer de titiller un peu Rosier pour l'exaspérer, mais la gravité des faits lui en avait passé l'envie. Il n'imaginait que trop bien un de ses neveux et nièces attaqué par la plante hybride, et l'image le faisait frissonner. Front plissé, il prit une nouvelle gorgée en écoutant le médicomage - décidément bien bavard comparé à d'habitude, lorsqu'on frappa à la porte. Intrigué, Adam posa sa tasse et observa Rosier se lever. Son attitude était encore une fois transformée. S'il avait toujours un petit air de supériorité, une petite aura qui semblait signifier qu'il se pensait meilleur que tout le monde présent dans la pièce, Eltanin semblait également… nerveux ? Écrasé ? Il ne savait pas trop, pas vraiment le temps de se pencher sur la question non plus, en voyant qu'il s'était levé, Adam s'était redressé pour reprendre une posture convenable, devinant qu'il s'agissait d'un représentant du Ministère.

Il eut l'impression de se prendre un coup de massue en voyant qui se tenait derrière la porte. Un visage qu'il n'avait vu qu'une fois, vingt ans auparavant, dans des circonstances qu'il aurait voulu ne jamais avoir à vivre. Rosier Senior n'avait que très peu changé, si ce n'était les signes d'âge auxquels il fallait s'attendre. La surprise d'Adam le trahit une seconde avant qu'il ne se reprenne, se levant pour saluer leur interlocuteur. L'ostéopathe affichait une expression de politesse convenue, un sourire affable aux lèvres qui ne montait certainement pas jusqu'à ses yeux, ce qui lui arrivait plutôt rarement. Il avait planté un regard d'acier dans celui du père de Misam et Eltanin, sans sourciller alors que ce dernier le présentait - choix conscient ou pas ?, demanda une petite voix cynique dans un coin de sa tête. Il était improbable qu'il ne se souvienne pas qu'il avait déjà croisé son père, vu que c'était grâce à Eltanin qu'Adam avait été autorisé à assister aux funérailles de Misam. Si Rosier Senior se souvenait de lui, il n'en montra aucun signe, échangeant une poignée de mains avec lui sans broncher. Il affichait la même expression de politesse lisse, le même sourire qui pouvait tout et rien dire que lui. "De même." Heureusement que sa voix ne l'avait pas trahi, il n'était pas là pour faire un scandale, l'affaire qu'ils avaient à traiter était autrement plus urgente. Non pas que l'envie lui manquait, cela dit.

Gardant un air impassible, Adam se rassit le premier, estomaqué que Rosier Senior prenne la place d'Eltanin à son bureau. Il avait déjà relevé que ce dernier vouvoyait son père, ce qui lui avait paru absurde. Il avait l'impression d'assister à une pièce de théâtre, entre l'air affecté de Rosier, Rosier Senior qui se comportait clairement comme le roi du monde, et lui, au milieu de tout cela, qui savait pertinemment ce que l'aîné - et très certainement le fils - pensaient des gens comme lui. Une situation qui lui rappelait celle d'il y a vingt ans, la foule de sangs-purs (et Lachlan) en moins. Au moins aujourd'hui, il était adulte, il pouvait prendre sur lui et les circonstances étaient moins pesantes, le plus important était que le cas du botaniste fou soit résolu.

Une chose était sûre en tout cas, il n'avait jamais vu Eltanin prendre autant de pincettes avec lui, et il devait bien avouer que ça avait quelque chose de satisfaisant au fond, un petit goût de revanche, quoi qu'il détestait plus Rosier Senior qu'Eltanin alors il se plia à sa demande sans relever plus que cela et lui donna l'adresse du couple à Loutry Ste Chaspoule. "En fait si, il m'a avoué qu'il travaillait sur d'autres spécimens, ils seraient encore au stade de jeunes pousses et donc inoffensifs mais bon, il s'attendait à pouvoir gérer un hybride de runespoor et tentacula vénéneuse, donc je pense qu'on peut dire que sa faculté à jauger le danger n'est certainement pas sa plus grande qualité," indiqua Adam à Eltanin pour qu'il puisse compléter le dossier, jetant un bref coup d'oeil par-dessus son épaule pour vérifier les informations notées. Il laissa son collègue reprendre son explication, lâchant un son à mi-chemin entre le rire et l'exclamation de dédain à l'appellation "passionné de botanique". Ah, ça. Plutôt que de faire un commentaire tout à fait inutile, il préféra reprendre sa tasse, manquant de s'étrangler en pleine gorgée en entendant le commentaire de Rosier Senior. Il ne savait pas ce qui l'avait le plus surpris entre la gratuité du tacle que s'était pris Eltanin et le fait que lui-même soit inclus dans les petites blagues du représentant du Ministère. A en croire le regard en biais que son collègue lui avait lancé, lui aussi avait du mal à le croire. Il n'eut pas l'occasion de répondre, Eltanin s'en chargea très bien, d'autant que ça avait l'air de partir en règlement de comptes/anecdotes d'adolescence sur son collègue, il n'allait certainement pas risquer d'en rater une miette.

Il s'adossa un peu plus dans son fauteuil et masqua son sourire en reprenant un peu de café. C'était une situation totalement inédite, et la facette d'Eltanin qui se dévoilait dans cette discussion lui était totalement inconnue. C'était fascinant de le voir interagir avec son père, de le voir faire tomber le masque de supériorité et de détachement qu'il affichait pour absolument tout le reste. En fait, réalisa-t-il avec un pincement au cœur, cet Eltanin ressemblait à Misam dans sa façon de s'animer pour un sujet qui lui tenait visiblement à cœur. Une réflexion qu'il mit de côté alors que Rosier Senior lui confia - comme en aparté, très sympa pour Eltanin qui était juste à côté de lui - que déjà adolescent, l'ancien serdaigle avait l'ambition de révolutionner la médecine. "Ah bon, vraiment." Il n'avait certainement pas connu ça d'Eltanin à cet âge-là, il l'avait remarqué plus tard, lorsqu'ils étaient entrés en apprentissage après les ASPICs. Mais l'attitude paternaliste - à la limite condescendante - du patriarche sang-pur lui donnait envie d'ajouter que Rosier en était tout à fait capable. Une seconde d'hésitation de trop, il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que son collègue se lançait dans une tirade à côté de lui. Adam s'adossa un peu plus dans son fauteuil, fasciné par la passion et la détermination qu'affichait son collègue. Est-ce qu'Eltanin avait toujours été comme ça ? A en croire les dires de son père, c'était bien le cas. Pas étonnant alors que Misam ait si souvent pris sa défense et qu'elle l'ait poussé à se réconcilier avec son frère autant de fois. Si seulement Adam avait su… Dans tous les cas, il ne pouvait qu'approuver ce que son confrère disait, d'ailleurs s'il ne disait rien, son regard approbateur parlait pour lui.

Comble de l'impolitesse, ce fut Rosier Senior qui finit par interrompre le monologue de son fils. Décidément, à chaque seconde qui passait, il descendait un peu plus bas dans l'estime d'Adam, celui-là. Son sourire se figea un peu plus alors qu'il marmonnait une formule de politesse en réponse, serrant la main qu'il lui tendait en guise d'au-revoir (d'adieu, il l'espérait) alors qu'Eltanin en prenait une nouvelle fois pour son grade. En guise de vengeance, il mit un peu plus de force dans cette poignée de mains, comme s'il ne l'avait pas fait exprès, bien évidemment, mais il était certain d'avoir vu le sang-pur remuer discrètement les doigts en sortant du bureau. Il cacha une nouvelle fois un petit sourire satisfait en portant sa tasse à ses lèvres alors qu'Eltanin, tous faux-semblants abandonnés, s'affalait dans une posture similaire à celle qu'il avait prise lui-même en entendant la porte claquer. Il eut brièvement la vision de lui-même, Lachlan et Misam adoptant ce genre de comportement avec les adultes lorsqu'ils avaient 14, 15 ans, transformant son air revanchard en sourire nostalgique. Il mit cela de côté, comme la ressemblance frappante qu'avait Eltanin avec sa sœur disparue alors qu'il était face à leur père, lâchant un petit ricanement à la remarque de son confrère qui avait visiblement beaucoup pris sur lui pendant cette entrevue.

"Il est aussi charmant que dans mes souvenirs, quoi que pas de la même manière," ironisa-t-il, incapable de se retenir. Alors qu'Eltanin reprenait sa tasse, lui reposa la sienne sur le bureau, faisant craquer sa nuque pour libérer un peu de la tension que cet entretien avait installée. La remarque suivante, en revanche, retint son attention. "Tu bosses sur une potion qui touche au squelette en ce moment ? Je t'avoue que sinon il y a pas mal de trucs qui pourraient être améliorés dans mon domaine, tout est toujours super lent à agir, ou alors c'est super douloureux, les effets secondaires sont catastrophiques… Genre là, la patiente, son os va rester malléable pendant au moins 24h, ça n'a aucun sens ! Bon d'accord c'était un sort mais c'est pareil pour les potions. C'est vraiment ça, dès qu'on touche aux os, c'est les deux problèmes qui ressortent : la rapidité d'action et la douleur provoquée chez les patients. Et ça m'étonne franchement qu'on puisse pas mélanger ça à d'autres ingrédients, mais je m'y connais pas assez en potions pour changer les compositions à l'aveugle." Il avait débité tout cela d'une traite, visiblement il répondait autant à son confrère qu'il réfléchissait à voix haute. Au moins le sujet le passionnait, c'était bien pour cela d'ailleurs qu'il avait réussi à garder son poste et monter en échelon alors même qu'il avait une spécialisation Moldue à la base. En ce qui concernait les potions, il était capable d'en préparer certaines assez complexes pour les besoins de l'hôpital, mais il n'avait pas la spécialisation d'Eltanin dans le domaine. En clair, Adam pouvait suivre la préparation d'une potion à la lettre, il pouvait combiner les potions et les sortilèges si besoin. Mais ses connaissances en la matière n'étaient pas aussi complètes que celle de Rosier, qui lui avait une formation poussée sur les différents ingrédients, la façon dont ils interagissaient entre eux, un aspect bien plus pratique qui manquait à Adam pour travailler sur les potions dans son métier. Ses recherches jusqu'ici s'étaient portées sur les sortilèges à cause de cela, mais il était prêt à sortir de sa zone de confort pour un projet avec Rosier si cela pouvait améliorer le traitement de ses patients et lui apprendre de nouvelles choses. D'ailleurs, son intérêt pour le sujet était palpable : sans même qu'il ne s'en rende compte, il s'était penché vers son collègue, il s'était animé en parlant et son regard brillait d'une lueur qui contrastait sans doute avec le regard d'acier qu'il avait réservé à Rosier Senior tout à l'heure.

passant une main dans tes cheveux, tu continuais de réfléchir d’une certaine manière. tu ne pouvais pas t’empêcher de penser à ce qui aurait pu ou pourrait se passer si quelqu’un d’autre se trouvait dans cette maison, cette serre, ou tu ne savais quoi. s’ils n’avaient pas d’enfants, ce n’était pas pour ça qu’une troisième ou d’autres personnes ne pouvaient pas se retrouver là. au moins tu te consolais en te disant qu’ils étaient plus âgés, avaient le recul nécessaire normalement pour ne pas trop se rapprocher de ce genre de choses. puis t’avais un peu moins d’empathie pour eux au cas où ils se décidaient quand même à essayer d’y toucher ou de les bouger. tu pouvais -presque- boire ton café en toute tranquillité. un sourire sans trop de joie échangé avec ton interlocuteur, peut-être que vous aviez plus de point communs que tu ne le pensais et ne l’aurais voulu il y a quelques années. mais en même temps, sur un sujet pareil, tu te disais qu’il aurait vraiment fallu être complètement détraqué que pour laisser ces enfants sans une certaine surveillance. mais plutôt que de tergiverser, t’avais préféré aller ouvrir directement à ton père, déjà bien gentil de sa part de venir aussi rapidement, t’avais déjà pu voir à quelques reprises à quel rythme tout pouvait se passer au magenmagot, sans compter de l’importance des cas auxquels ils devaient et pouvaient faire face. Sans compter que si tu le faisais se déplacer pour rien, il serait très loin d’apprécier, et avec raison. Ce pourquoi tu n’y faisais pas appel constamment, uniquement dans les cas qui te semblaient délicats ou alors urgents -comme celui-ci-. La situation semblait presque surréaliste elle aussi, te retrouver à les saluer, alors que vous aviez déjà été rassemblés à l’époque. Pas pour les mêmes raisons aujourd’hui heureusement. Les faux-semblants qui régnaient dans la pièce te laissaient un goût plutôt amer, malgré les années, tu n’arrivais pas à te faire à cette attitude que tes parents avaient décidé d’adopter dès que quelque chose touchait à ta sœur, de faire comme si rien ne s’était passé, comme si elle n’avait jamais existé. T’avais abandonné l’affaire depuis longtemps, compris qu’insister ne mènerait à rien. Si t’avais la tête dure, tu la tenais bien de quelqu’un, même de tes deux parents, et t’avais déjà été fatigué de devoir batailler pendant des jours auprès d’eux, afin qu’ils acceptent d’inviter trelawney et umbridge aux funérailles de misam. Un évènement qui te donnait même encore aujourd’hui une envie de vomir en y repensant. Parce que rien ne lui ressemblait, cette cérémonie lisse, pompeuse, ces gens qui ne la connaissaient même pas réellement. Une bienséance mal placée mêlé à de l’hypocrisie, et au final la seule chose qui te l’avait rapellée, les seules personnes qui avaient rendu cette cérémonie un tant soit peu supportable, ça avait eux deux. Ses deux amis avec qui tu n’avais jamais vraiment pris le temps de traîner, malgré tout ce que misam avait pu te raconter à leur sujet. Il suffisait de voir ne serait-ce que maintenant le regard qu’avait pu te lancer ton paternel en t’entendant appeler l’ostéopathe par son prénom que pour savoir que ça aurait été pire à l’époque. Certes s’ils avaient toujours mis en avant vos notes et vos études, les questions peu anodines sur tes fréquentations étaient revenues assez régulièrement. En te rasseyant aux côté de ton homologue, tu n’avais pu t’empêcher d’être un peu soulagé qu’aucun des deux n’ait fait de remarque, même si tu te doutais des réactions de ton père, qu’il laisserait son impassibilité prendre le dessus, t’en étais bien moins certain pour trelawney. Qui t’avait même donné directement l’adresse de l’autre écervelé, que tu te mis à retranscrire, tout en l’écoutant et en ajoutant les points qu’il pouvait t’énoncer. Des faits plutôt importants à relever et qui seraient bien utiles aussi au ministère. Une fois le tout noté, le voyant jeter un coup d’œil, t’avais momentanément tourné ton parchemin vers Le Brun pour qu’il puisse ajouter ou corriger quelque chose si le besoin s’en faisait ressentir, mais tout avait l’air correct. T’aurais sans doute préféré en rester là, plutôt que d’entendre ton père se mettre à raconter une anecdote qui dans ton esprit datait de la première révolte des Gobelins, et encore. Tu n’avais pas pu laisser ça sans explications, sans au moins essayer de défendre ton cas, il ne fallait pas pousser non plus. Un peu cette impression d’être redevenu un adolescent, bien que la discussion était bien moins mouvementée que celles que vous pouviez partager à l’époque, même si en l’entendant délibérément s’attaquer à tes anciennes ambitions, tu n’avais pas pu t’empêcher d’être réellement vexé, tout comme la réponse du poufsouffle, que tu ne savais pas comment interpréter, fallait dire qu’à sa place, t’en aurais sans doute profité pour se foutre de ta gueule. T’avais beau être patient, tu n’avais jamais supporté qu’on puisse s’attaquer directement à ta personne de la sorte. Et le sujet relancé sur la table, t’étais bien déterminé à leur prouver qu’ils pouvaient parler, dire ce qu’ils voulaient, tu finirais bien d’une manière ou d’une autre par te faire une place de ce côté-là de la médecine, peu importait le temps que ça pourrait prendre. T’aurais pu continuer pendant des heures, ou en tout cas plusieurs minutes, sans l’intervention de ton père, qui n’avait même pas eu besoin de mots pour que tu ne t’arrêtes. N’importe qui d’autre (hormis ta mère), se permettant de t’interrompre se serait pris une pique bien placée dans le meilleur des cas. Alors t’avais pris sur toi, jusqu’à ce qu’il parte, le plus important avait été qu’il reparte avec les informations sur ce fameux tom. « et ce n’est même pas le pire. » une phrase à moitié soufflée entre les dents, parce que tu n’étais vraiment pas censé parler d’eux de cette manière. Mais au moins, ton père faisait l’effort de faire comme si de rien était, de regarder tout le monde de la même manière et de les traiter correctement. Ta mère par contre, c’était totalement différents, les efforts de faire semblant atteignant des fonds abyssaux vu ses regards plus qu’expressifs et ce ton constamment condescendant. T’avais préféré te concentrer sur autre chose, sur ce que pouvait te dire Adam. « non pas spécialement, à vrai dire j’ai abandonné un peu les recherches avec….tout ce qui s’est passé. » avec le procès, l’incertitude de pouvoir ressortir un jour et de se douter qu’un ou des partisans du mage noir reviendraient vers toi à un moment, ça n’avait plus vraiment été ta priorité. Ce qui ne t’empêchait pas du tout d’écouter attentivement ce que disait Le Brun, acquiesçant de temps à autre pour lui montrer que tu l’écoutais, sans l’interrompre, toi. Puis ce qu’il disait était franchement intéressant, en plus d’être utile. C’était bien la première fois que tu devais être autant pendu à ses lèvres, l’intérêt pour le sujet plus que partagé, la tasse une nouvelle fois délaissée pour laisser place à une posture plus ouverte qu’auparavant. « oui c’est ce que je m’étais dit, enfin même dans tous les domaines j’imagine mais si on s’y met à deux sur des sujets qu’on maîtrise, ce serait beaucoup plus simple. C’est fou que personne ne semble s’en inquiéter jusqu’ici. ça m’étonnerait aussi que ce soit impossible, si ça se trouve ce n’est même pas grand-chose qu’il faut changer, on pourrait creuser du côté du dictame pour la douleur, maintenant le coupler à autre chose pour la rapidité, et quelque chose qui puisse renforcer les os en même temps, il faudrait tester pour être sûrs des alliages et des mesures. » t’étais déjà en train de te creuser les méninges sur ce que vous pourriez utiliser, et pourrait potentiellement aider des centaines voir des milliers de gens. t’avais interrompu ces pensées pendant quelques secondes, quelque chose d’autre qui te remontait en tête, te penchant un peu plus vers lui, un sourire naissant sur les lèvres. « tu lui as vraiment broyé la main non ? » l’air à moitié admiratif, à moitié dubitatif, tu n’avais pas pu t’empêcher de poser la question, essayant tant bien que mal de réfréner le rire qui se pointait face à ce geste que tu n’aurais jamais osé accomplir, de grandes chances pour que tu t’en prennes une, personne ou non aux alentours en plus de réprimandes interminables. Vraiment quelque chose de peu tentant.

hands together forgive him before he's dead -  @Eltanin M. Rosier

Adam avait fait de son mieux pour ne pas intervenir, ne pas laisser transparaître ce qu'il pensait de la présence de Rosier Senior. La dernière - et seule - fois qu'il l'avait vu avait été aux funérailles de sa meilleure amie, un souvenir flou mais amer, sur lequel il ne souhaitait pas s'attarder, peu importe les bons sentiments qu'il avait tenté de transmettre à son collègue un peu plus tôt concernant leur deuil. Une entrevue qui lui paraissait surréaliste en tout point de vue, de son existence même à son déroulé, jusqu'à l'attitude d'Eltanin, et même la sienne. C'était un maigre réconfort de savoir que Rosier l'avait détestée tout autant que lui. Ce qui était bien plus réconfortant, c'était de l'avoir vu baisser sa garde, montrer la personne qu'il était vraiment sous la montagne d'arrogance qu'il affichait en permanence. Une passion lorsqu'il s'agissait de son métier à laquelle lui-même pouvait s'identifier. Un Eltanin qui ressemblait bien plus à ce que Misam lui avait décrit que ce qu'il avait lui-même vu durant toute sa vie. La façon dont ses yeux prenaient vie, dont il se mouvait, changeait totalement, le faisant ressembler de façon frappante à sa sœur disparue. Une personne à laquelle Adam était bien plus enclin à parler, en quelque sorte.

Il se retint de commenter plus avant sur le comportement de son père, cela n'aurait servi à rien de rouvrir des plaies qui avaient assez bien guéri de son côté, beaucoup moins du côté de son collègue, de ce qu'il avait pu observer. Petite moue conciliante lorsque Rosier passa brièvement sur les événements qui l'avaient amené à abandonner ses recherches. Adam n'était pas sûr qu'Azkaban ait été le meilleur endroit pour mener des recherches médicales, et à vrai dire, c'était déjà miraculeux que l'hôpital l'air laissé reprendre son poste - ils avaient manqué de médecins, avec la guerre. Pourquoi reprendre maintenant, avec lui, n'était pas une question sur laquelle il souhaitait se pencher maintenant, bien trop enthousiaste de voir qu'Eltanin partageait son point de vue sur le besoin d'améliorer les traitements des blessures magiques. D'ailleurs, Rosier ne l'avait jamais écouté avec autant d'attention de toute sa carrière - une attention qu'Adam lui rendit, se penchant également vers lui comme pour mieux entendre ses premières idées. "J'y ai pensé, je m'étais dit que de la poudre de pieuvre pour renforcer les effets et donc accélérer le processus, ça pourrait être pas mal - surtout avec le Poussos. Mais je suis pas certain du résultat et c'est contre-indiqué d'utiliser les deux en même temps… Mais comme c'est toi l'expert, s'il y a un élément auquel je n'ai pas pensé pour gérer les effets secondaires ?" Le Poussos, en plus de ça, était une potion extrêmement complexe, toucher à sa composition risquait de causer plus de mal que de bien, mais n'était-ce pas ce qui faisait tout l'intérêt de ce challenge ?

De toute évidence, les méninges d'Adam tournaient au même régime que celles de Rosier, répondant avec le même entrain que lui, quand le chemin de pensée de ce dernier s'interrompit de façon très visible. Adam fut surpris de le voir se pencher encore un peu plus vers lui, un air conspirateur, presque enfantin, qu'il n'aurait jamais cru voir sur les traits du médicomage. Ah, il avait donc remarqué. Adam se redressa sur son siège, reprenant son mug et le portant à ses lèvres pour cacher le sourire qui y naissait. Son regard était à la fois narquois, et… Oui, même complice, lorsqu'il répondit à Eltanin. "Je ne vois pas de quoi tu parles, voyons." Il prit une petite gorgée de café - déjà tiède - avant d'ajouter, l'air de rien : "Tu as dû rêver, un sang-de-bourbe écervelé n'arriverait jamais à atteindre un homme comme lui." Eh oui, la vengeance était un plat qui se mangeait froid, très froid. Adam n'était pas un homme à garder rancune, mais se faire insulter dans son dos aux funérailles de sa meilleure amie n'était pas une chose qu'il allait pardonner de sitôt, ni jamais d'ailleurs. Une insulte qu'il n'étais pas sensé entendre à son sujet, pourtant gravé comme au fer rouge dans un coin de sa mémoire. Il n'avait d'ailleurs pas oublié que c'était grâce à Rosier qu'il avait pu y assister avec Lachlan, et voir comment ce dernier s'était fait tacler gratuitement par son père avait réveillé tous ces souvenirs d'une époque bien plus sombre. Au moins, Adam lui avait rendu la monnaie de sa pièce en jouant selon les propres codes du patriarche Rosier, rendant cette vengeance mesquine encore plus savoureuse. Que son confrère l'air remarqué et approuvé, étrangement, le rendait plus sympathique aux yeux d'Adam. "Tiens, attends avant d'en reprendre, que je..." Ne finissant même pas sa phrase, Adam sortit sa baguette pour rendre à leurs boissons une température bien plus acceptable, puis il la rangea de nouveau dans la poche dédiée de son uniforme, un sourire satisfait aux lèvres.

l’atmosphère était plus légère maintenant que ton père était parti. même si tu ne l’avais jamais craint, tu savais parfaitement ce qui pourrait se passer si tu venais à lui manquer de respect d’une manière ou d’une autre. quelque chose que tu n’avais jamais consciemment tenté, même si tu te doutais avoir déjà frôlé les limites de temps à autre, sinon ça n’aurait pas été drôle. Déjà que l’ambiance générale au manoir familial n’était pas au plus beau fixe depuis des années. Enfin, c’était bien plus intéressant de parler et de partager vos idées sur le sujet des sorts, et même potions que vous pourriez améliorer. Il y avait de quoi faire, c’était sûr et certain. Trouver une piste n’avait pas été très long. Tu notais ce qu’il disait, creuser à deux était nettement plus rapide et intéressant. « c’est une idée, mais oui, c’est contre-indiqué parce qu’une bonne partie des personnes fait une réaction allergique, ça aide à réparer leurs os plus rapidement mais tout autant que leur sang. Mais….on pourrait essayer d’y mêler du sang de salamandre aussi, ce n’est pas dit que ça fonctionnera mais… ça pourrait aider, il faut essayer pour en être sûr et certain. Mais ça a de grandes propriétés reconstituantes. » ça serait peut-être un échec total aussi, mais à part un peu de temps, ça ne vous coûterait rien. Mais la conversation ne s’arrêtait pas là, t’avais pas pu t’empêcher de faire la remarque sur sa poignée de main, le sourire qui s’étire un peu plus lorsqu’il répond, un mouvement de tête en retour. un sourire qui se fige un peu à la suite, suivi d’un soupir. tu te laisses retomber contre le dos de ta chaise, t’affales un peu plus en regardant quelques secondes le plafond. « j’espérais que tu n’avais pas entendu ça. » tu t’étais pincé l’arête du nez, essayant de te débarrasser du souvenir de ce jour en particulier. « je pensais que tu n’avais rien entendu. » t’avais déjà eu envie de vomir pendant toute la cérémonie, mais là, ça avait été pire que tout, les entendre sortir ce genre de choses, insulter ceux que misam avait apprécié. Certes, vous ne vous étiez jamais réellement entendus, mais jamais tu ne te serais permis de les insulter ce jour-là. Ça aurait été la dernière des choses que ta sœur aurait aimée. Comme quoi, des années qu’on te bassinait de bien te tenir, de ces étiquettes, pour en arriver là. T’avais pas pu dire ni faire grand-chose, sans doute pour ça que t’avais espéré qu’il n’ait pas entendu, que t’avais essayé de t’en convaincre. T’aurais voulu t’excuser, mais t’en aurais été bien incapable. Là tout de suite en tout cas. il aurait pu t’en vouloir aussi et te mettre dans le même sac, à la place, il te réchauffait ton café, comme si de rien était. « …merci » c’était la moindre des choses, t’en avais repris directement, bien plus agréable que lorsqu’il était tiède. « je ne sais pas si ça t’intéresses spécialement, mais j’ai une sorte d’atelier pour tout ce qui touche aux potions, ce sera plus facile d’y travailler là-bas qu’ici. »

hands together forgive him before he's dead - @Eltanin M. Rosier

Leur petite session de brainstorming était parfaite pour ne pas rester bloqué sur l'entrevue avec le père de Misam et de son frère. Les idées fusaient de chaque côté, à tel point qu'ils en avaient chacun oublié leur café. Adam écoutait ce que son collègue lui disait avec un intérêt non feint ; après tout, il n'avait pas souvent l'occasion de partager ses ambitions avec lui, et il n'aurait même jamais cru trouver un terrain d'entente. Respecter ses compétences, c'était une chose, travailler ensemble sur un projet de cette envergure, c'en était une autre. Cette partie de la discussion avait été bien plus agréable que la partie qui avait suivi, durant laquelle Adam avait expliqué à demi-mot l'insulte à peine voilée qu'il avait faite au père de son collègue. Un juste retour des choses, si on le lui demandait.

Il était bien conscient de sa position au sein de la communauté magique. Un né-moldu portant le nom d'une voyante de renom, héritier perdu d'une lignée de charlatans. Bref, le bas de l'échelle. Aujourd'hui, cela l'atteignait peu : il était bien entouré, il avait une carrière dont il était gratifiante et qui aidait les autres. Il savait exactement ce qu'il valait et comment il contribuait à la société, et c'était une contribution dont il était fier. Adolescent, en revanche… S'entendre se faire insulter de la pire des manières aux funérailles de Misam avait été un coup très, très bas, alors qu'il était déjà plus bas que terre lui-même. Un cocktail explosif de fureur et de deuil qui n'avait pas détonné uniquement pour Lachlan et Misam. La rancœur s'était tassée au fil des ans mais n'avait jamais vraiment disparue. Ce qu'il n'avait pas escompté, en revanche, c'était qu'Eltanin ait cette réaction. Adam ne dit rien, observant le médicomage par-dessus sa tasse d'un air qu'il espérait impénétrable. Il n'avait pas envie de parler de cette journée, mais il devait admettre que la réaction de Rosier était… inattendue. Comme tout ce qu'il avait vu de lui aujourd'hui, en fait. Il n'aurait jamais pensé que Rosier se soit soucié des insultes qui lui avaient été adressées, ce jour-ci ou un autre. "Mmh. C'était ni la première, ni la dernière fois." Le ton d'Adam était égal, comme pour signifier que le sujet était clos, mais sans donner plus d'indication à Rosier non plus sur ce qu'il en pensait. Joignant le geste à la parole, il tendit le café réchauffé à son collègue en lui adressant un sourire en coin, l'air de dire que ce n'était rien.

Il y eut un instant de silence, comme si aucun d'eux ne savait que dire après ça, rompu seulement lorsqu'Eltanin proposa qu'ils mettent en pratique les idées qu'ils avaient mentionnées plus tôt. De nouveau égal à lui-même, Adam lui adressa un sourire enthousiaste. "Carrément !" répondit-il en se levant. "Tu disais que la poudre de pieuvre provoque des réactions allergique quand elle est mélangée au dictame ?" demanda-t-il d'un air curieux, ravi d'en apprendre plus sur cette spécialité qui n'était pas la sienne, avant de suivre Rosier jusqu'à ce fameux laboratoire pour commencer directement leurs recherches.

la suite au prochain épisode de docteur house