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feat. Aidan TURNER
23 ans • Seul • Tireur d'élite pour le Ministère • Sang-Pur • Gryffondor .Mon histoire « Putain Kili t'abuses ! » La douce voix de mon frère résonne à mes oreilles, et me tire de force du profond sommeil dans lequel j'étais plongé. Péniblement, j'ouvre un œil, puis deux, enfin, je me redresse pour lui faire face. Ses cheveux blonds coupés courts soulignent notre différence pourtant déjà flagrante. Un air de famille nous relie, signale que nous venons de la même fratrie, mais c'est de caractère que nous nous ressemblons le plus. Je lâche un bâillement sonore alors que lui se met à me hurler dessus tout en sachant pertinemment que je ne l'écouterai pas. Il peut bien hurler ce qu'il veut que je le fais chier à rentrer à pas d'heure, que je devrais faire attention à moi, sans moi, on pourrait pas se payer notre misérable appart' en plein Londres. Sans lui accorder une once d'attention, je me lève et m'étire devant le miroir. Mon corps présente déjà quelques cicatrices, résultantes de mon travail, mon regard s'attarde dessus. Tant qu'elles ne me défigurent pas... Ma belle gueule est tout ce qu'il me reste, avec mon frère, mais c'est pas en me le traînant que je vais ramener quoi que ce soit dans mon lit. Oh, ma famille n'est pas morte. Enfin, je crois pas. Ceci dit, si les Stormwind étaient morts, ça se saurait je pense, vu qu'on est une des plus grande familles de Sang-Purs de l'Angleterre. Enfin, « on ». Filius (mais je l'appelle Fili, parce que j'ai horreur que lui m'appelle Kili en fait) et moi ne sommes certainement plus considérés comme faisant partie de la famille.
Ça va paraître puéril, mais c'est lui qui a commencé. Vous me direz que c'est normal, vu qu'il est mon aîné de deux ans, eh bien je vous répondrai que je vous emmerde.
Il a arrêté de me hurler dessus je crois. Comme d'habitude, il s'est rendu compte que ça ne servait à rien. Il vient se placer à côté de moi et m'observe d'un air las, ce à quoi je réplique par un sourire provocateur. « Arrête de penser à ça » me souffle-t-il, comme s'il lisait dans mes pensées. Ce qui est un peu le cas. On dirait pas, on passe notre temps à s'emmerder, mais on pourrait pas se passer l'un de l'autre. Il pousse un dernier soupir devant mon manque de réaction -je viens de me lever je te signale Fili- avant de quitter la petite pièce qui me sert de chambre en faisant un geste négligent vers le réveil qui traîne près de mon lit, et d'un coup je comprends pourquoi il s'énerve autant. A cause de moi, nous sommes en retard de plus d'une demi heure. « Ouais, je me dépêche ! » finis-je par grommeler dans ma barbe naissante – qui, il faut bien l'avouer, ne me rends que plus attirant, ce dont je suis conscient et dont je profite au maximum, d'où les coups d'éclats de mon aîné.
Nous arrivons tous deux super en retard, mais le reste de l'équipe a l'habitude. Nous travaillons tous deux au Ministère, comme tireurs d'élite. Un boulot qui nous va bien, et qui paie bien. Sans cela, on serait encore à squatter chez nos potes respectifs de Poudlard. De cette période là vient mon autre surnom. « Moustique ». Le parasite. C'est d'ailleurs comme ça qu'on appelait Filius. « Parasite ». Parasite et Moustique, plutôt que Kili et Fili. C'est ce qu'on m'a déjà fait ressentir toute mon enfance, alors l'entendre comme surnom affectueux ne me dérange pas plus que cela. Nous sommes les plus jeunes de la troupe. Pas étonnant, quand on voit le niveau qu'il faut avoir. Sans vouloir me vanter, je suis le meilleur. J'ai toujours eu un don pour ça de toutes façons, et j'ai jamais vu autre option de carrière. Y être maintenant est comme une revanche envers ceux qui ne m'ont jamais soutenu dans mes choix.
Élevés dans cette famille de Sang-Purs à l'ancienne, on en a bavé. Et ça a empiré quand on a décidé de se rebeller. Je sais pas à quoi s'attendaient exactement nos parents. Peut-être attendaient-ils qu'un seul de nous deux ne le fasse, vu qu'on ne se ressemble pas. Fili ressemble à notre père. Blond, musclé, les yeux bleus, il a également ses traits durs, mais contrairement à lui, il a l'air heureux, et ça le rendrait presque aussi attirant que moi. Moi, j'ai hérité des gênes maternels. Je laisse longs mes cheveux bruns, mes yeux sont bien plus noisettes que bleus et mes traits sont plus fins, comme tout comparé à Fili de toutes façons, mais je compense en étant plus agile, plus rapide. Ils n'avaient certainement pas prévu qu'on aurait tous deux le même caractère « de merde » pour reprendre leurs termes – autrement dit « peu docile ». Fili a toujours cru mes parents sur la soit disant suprématie du sang jusqu'au jour où il est allé à Poudlard, et je crois que ça lui a remis les idées en place. J'ai eu le déclic à peu près au même moment mais pas dans les mêmes circonstances. Simple : j'en ai eu marre de devoir me faire taper dessus pour apprendre des trucs dont je me foutais totalement alors que les Moldus qu'on ne cessait de rabaisser devant moi avaient l'air de s'éclater bien plus que moi. Alors j'ai pété un câble, un bon câble, j'ai foutu la maison sens dessus dessous, je crois que j'ai même balancé une chaise sur ma mère – ma fesse gauche ne s'en ai jamais remise d'ailleurs. J'ai été répartit à Gryffondor, avec Fili. Et je peux vous dire que nos vieux ont pas appréciés, eux qui s'attendaient à voir leurs fils aller à Serpentard comme toute la famille avant nous. Serdaigle, à la rigueur, parce que ça fait sérieux. Mais chez les Gryffondors, les défenseurs des nés-moldus... La honte suprême. Un peu comme ce que j'ai ressentit en recevant une lettre bien sentie signée par mon père deux jours après ma répartition. Enfin. Je me suis fait de vrais amis là-bas, à Poudlard. Je m'y suis sentit bien plus chez moi que chez les Stormwind. J'ai vu à quel point mes vieux avaient tort concernant la suprématie du sang.
Je vous parle pas de toutes les conneries que j'ai faites, seul ou avec Filius. Je vais pas vous parler de mes divertissements – j'ai jamais réussi à voir une fille autrement que comme ça, à part une ou deux amies, parce que ce serait perte de temps.
Fili me pince le bras. « Arrête de rêvasser je te dis, on a du boulot ! » Les souvenirs dans lesquels j'étais plongé m'ayant ôté mon habituelle bonne humeur, je me contente de hausser les épaules et de me diriger vers mon bureau. La paperasse. Ce que je déteste le plus. Ce qui a faillit me faire louper mes examens. Ceci dit, ce n'est rien quand on y pense en fait, ces examens. Je souris avec nostalgie. Tout était simple. Jusqu'à l'été où Filius a passé ses BUSEs. Parce qu'après ça il a décidé de squatter chez des potes. Absolument. Il s'est barré de la maison comme ça, un jour, sans prévenir. Je lui en ai voulu à mort au début, mais au final je m'emmerdais tellement chez les vieux que j'ai finit par faire pareil. J'ai pris un sac, j'ai foutu mes affaires dedans, j'ai piqué le plus de fric que je pouvais, et je me suis tiré chez un de mes potes.
Ouais, c'est de là que ça vient, Moustique et Parasite. Mais bon, nos parents nous appelaient par d'autres noms d'oiseaux, alors on l'a plutôt bien pris. On a enchaîné les petits boulots quand on était pas à Poudlard. Nos parents ne nous ont jamais cherché. On les a pas cherchés non plus. C'était le pied.
Je me rends compte que je me suis remis à sourire et Fili se fout de moi discrètement. Je lui envoie une boulette de papier, un grand sourire aux lèvres, et lui semble ravi que je reprenne mon état normal. Il n'a pas le temps de riposter qu'on nous appelle pour aller sur le terrain. Je réajuste ma cape autour de moi et nous transplanons, soudainement tendus. Simplement prêts à se battre. Nous sommes faits pour ça.
Ce sont les clubs de duel à Poudlard qui m'ont décidé à me lancer là dedans et malgré la formation qui n'est pas des plus tendres, je ne le regrette pas. Nous avons passé les concours ensembles avec Filius, lui ayant enchainé les jobs pendant deux ans pour qu'on puisse se prendre un appart'. Ce qu'on a finalement pu faire. Nous avons réussit nos examens. Et maintenant nous voilà. Tireurs d'élite, à 23 et 25 ans. Un parcours exceptionnel, on se l'entend dire par tout le monde.
Quand nous finissons par rentrer, je m'écroule comme la loque que je suis sur le canapé et Fili s'assied sur moi sans aucune forme de pitié. Le regard de chien battu que je lui lance le fait se décaler assez pour que je m'installe correctement. Lui aussi semble plongé dans ses pensées, depuis que nous sommes revenus de la mission – qui fut grâce à nous un franc succès. Tant qu'il ne veut pas en parler, il ne sert à rien d'essayer de lui tirer les vers du nez. Je pense qu'il est juste un peu troublé par mon silence inhabituel. Je suis plutôt du genre à m'afficher sans honte, à faire du bruit, à rire fort, à dire haut ce que je pense, et il aime dire à tout le monde que je suis qu'un gamin qui sautille partout. C'est pas totalement faux, mais je vais certainement pas lui donner raison. Alors, une fois n'est pas coutume, je me jette sur lui pour un simulacre de bagarre, qui lui fait retrouver sa vigueur. Un hibou nous interrompt dans la soirée. Je le fais entrer, Fili me lit la lettre et je le vois se décomposer en même temps que moi. Notre oncle préféré, le seul qui nous ai jamais soutenu, est mort des suites d'un malaise cardiaque. Nous restons un long moment abattus, face à face. Je sais qu'il est envahi par le même flot de souvenirs que moi, les seuls un tant soit peu heureux que nous gardons de notre famille. Alors je le saisis par le bras et l'entraine vers la sortie. « Allons boire un coup. » Il acquiesce et me suit sans que nous n'ayons besoin de rajouter un mot. Nous avons besoin de distraction et nous ne pouvons la trouver en restant enfermés à déprimer entre frères.
Les semaines ont passé mais je ne décolère pas. Fi' ne dit rien, mais je sais qu'il est dans le même état que moi. Il y a de quoi. Nous n'avions pas revus nos parents depuis des années. Et non contents de nous insulter publiquement, ils nous enjoignent de rejoindre la cause de Voldychou, de rentrer dans le droit chemin. Sans quoi, ils se débrouilleraient pour récupérer l'héritage - certes impressionnant - que notre oncle nous a laissé. Eh bien, le nez de Père n'aura plus jamais le même aspect. Je dois reconnaître que je suis quand même fier de lui avoir fermé le clapet à la Moldue.
Avec l'héritage, nous avons quitté l'appart que nous partagions et avons maintenant chacun le nôtre. Pour ce que ça change... On a réussit à être voisins sans le vouloir. Au moins, maintenant, je n'ai plus personne pour me reprocher la présence d'une inconnue le matin. D'ailleurs, celle d'aujourd'hui... Elle est mignonne, mais va falloir qu'elle dégage. .Mon caractère
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