Enfin, ça y est ! C’est le moment, le GRAND moment ! Depuis le temps que j’attends ça. Hum, je devrais peut-être préciser de quoi je parle. C’est simple, de celle que je courtise depuis la coupe de feu maintenant. Une belle sorcière française qui m’a comme envoûtée. Déjà parce qu’elle est très belle, mais aussi et surtout avec sa manière d’être, sa personnalité, son humour… Enfin, elle quoi, tout simplement.

Je fais le fier comme ça, mais je dois bien avouer ne pas savoir si les sentiments sont réciproques. Et quand bien même, au moins, maintenant, Je sais qu’elle vient d'emménager à Londre, et qu’elle voulait me voir. Ou, pour être plus exacte, me retrouver, comme elle le disait dans sa dernière lettre. Ces fameuses lettres qui me valaient tant de railleries de la part de Seb. Il rira moins, maintenant !
Mais je chassais vite de mon esprit mon bro de toujours pour le moment alors que je finissais de me préparer. J’avais choisi de m’habiller simplement : Mon plus beau jeans de marque, un col roulé et une veste en cuir. Sans oublier, chose rare chez moi, un peu de parfum. Bref, rien de prétentieux.

C’est tendu comme une poutre en métal que je me suis mis en route vers le café où on devait se retrouver. Sans surprise, j’arrivais le premier. Sans doute parce que j’avais environ vingt minutes d’avance ? Qu’importe. Je m’installa à la meilleure table, commanda un cocktail de jus de fruit, je n’avais bizarrement pas envie d’alcool, et attendis sans pouvoir tenir en place.

Au bout de vingt minutes pile, elle entra. Je sentis mes poils se hérisser; d’une part parce que je la revois enfin, mais aussi parce que je vis plusieurs hommes se retourner vers elle. Je n’étais pas vraiment le genre mâle alpha, mais là, pour un peu, mon côté plus bestiale aurait pu prendre le dessus. Je sentis même mes canines grandir un peu et un grognement léger sortir du fond de ma gorge.  

Je me calmait rapidement, lui faisant signe en me levant. Je tirais sa chaise en disant :

“Si mademoiselle veut bien se donner la peine, votre humble serviteur est heureux de vous retrouver !”

Je pouvais sentir les regards envieux autour de moi, et intérieurement, je jubilais. M’installant en face de celle, je m’en suis fait une raison maintenant, que j’aimais, je repris la parole :

“Alors miss, tu as fais bon voyage ? Pas trop long ? Je suis tellement content de te revoir depuis le temps ! Tu as trouver ou t’installer ? Car autrement.. .J’ai un peu de place chez moi hein… Bon, faut juste que je déloge Seb, mais ce sera vite fait ! Oh euh tu veux boire quelque chose ? Je t’invite bien entendu !”

Je souriais à pleine dents, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine. Je ne tenais plus en place, même si je faisais en sorte de me contenir pour ne pas la faire fuir.    

Rien a dire, elle n’avait pas changée. Elle était toujours aussi belle, aussi rayonnante. Oserais-je dire que je me serais jeter dans le feu pour elle ? Oui. Enfin presque. Je me perdais quelques instants dans le flamboiement de ses cheveux tout en écoutant ce qu’elle me répondait. J’aurais dû me douter qu’elle trouverait un endroit où loger, elle avait toujours été débrouillarde. A la mention de son voyage fatiguant, je ne pu m’émécher de dire :

« C’est vrai, j’aurais peut être du attendre avant de t’inviter… Tu préférais sans doute te reposer ! Quel maladroit je suis, je ne penses même pas à ça… »

Par Merlin, son sourire fit rater un battement à mon cœur. Et je failli presque m’étouffer avec ma salive quand elle demanda clairement si je l’invitais. Entre ça et son rire mélodieux…

Reprenant mes esprits, je lui repondit :

« Euh et bien j’imagine que d’une certaine manière oui on peut voir ça comme ça… »

Gêné, je me frottais à l'arrière de la nuque. La supporter ? Mais qui parle de support la ? Ça serait juste le paradis ! Je poursuivis :

« Sans compter que je ne suis pas sûr que ce soit moi qui te supporte, mais plutôt l’inverse ! J’ai bien peur que je ne me suis pas amélioré depuis Poudlard, je crains même que mon humour n’ai empirer… »

Je joignais un petit clin d’œil à mes paroles, prenant enfin le temps de détailler ce qu’elle portait.
Le moins que je puisse dire, c’est que ici, en Angleterre, les filles sont jolies. Je veux dire, rien que Becca par exemple, ferait tourner la tête de beaucoup. Mais rien de comparable au charme des française. Un rien suffisait à les sublimer. Que ce soit ce simple gilet ou ces boucles d’oreille discrète , tout allait parfaitement. Aussi, je lui en fit part :

« Tu sais miss, tu es vraiment jolie aujourd’hui. Je crois que c’est la première fois que je te vois sans ton uniforme de Beauxbâtons, et je ne regrette absolument pas ! Mais je réitère ma proposition… »

Je fis signe au serveur pour qu’il vienne prendre la commande,

« Prends ce que tu veux, je t’invite ! Pas d’inquiétude, j’ai un bon travail, je peux me le permettre ! »

Je finissais alors mon jus de fruit, afin de commander autre chose pour l’accompagner.

J’avais enfin oser. Lui proposer de venir habiter chez moi. D’un côté, c’était quelque chose que faisaient les couples… D’un autre côté; même si je n’en avais pas encore la confirmation, il semblait assez évident que les sentiments étaient réciproques. Je notais son léger rougissement en évoquant le fait d'emménager chez moi, et que ça lui ferait plaisir. Le bonheur que j'ai ressenti était indescriptible.
Et il n’y avait pas grand chose à redécouvrir… En réalité, j’étais honnête dans mes lettres, lui racontant les choses telles qu’elles étaient. Avais-je tant changé en quelques années ? Je ne saurais le dire. Je n’en avais pas l’impression, mais il est difficile d’avoir un regard sur soi sur une période si courte. Enfin, si, maintenant je devais me raser tous les jours mais je doute que ce soit le sujet.

J'étais également content que mon compliment fasse mouche, même si ce n’était que le reflet de ma pensée et de la vérité à mes yeux. Elle complimenta également ma veste, qui certes n’avait rien de spéciale, mais venant d’elle, ça prenait une importance et un effet tout particulier. C’est vrai que ça me changeait de ce que je portais tous les jours…  Je lui souriais en signe de remerciement.
Je la laissais commander avant de commander également, un café noir. La nuit précédente avait été courte et je commençais à le sentir, et je ne voulais surtout pas perdre un instant de ce moment. Être le plus réveillé possible. Quand elle me demanda pour mon travail; je lui serrais doucement la main en lui répondant :

“Et bien, à ma sortie de Poudlard, j'ai simplement suivi les conseils de mes professeurs, et la même voie que Becca et Seb… Je suis donc maintenant au Ministère de la Magie, et pour être plus précis, je suis Aurore… Mais je te rassure, je ne fais pas énormément de terrain pour le moment… A dire vrai, je remplis surtout beaucoup de parchemin. Et quand bien même, je suis assez bon pour ne pas mourir aussi facilement ! Ce n’est pas dans mes projets à court ou long terme d’ailleurs !”

Je me voulait rassurant, ce n’était pas le moment de lui faire peur. Et puis, je ne lui mentais pas, je suis bon en sorts, et encore plus avec des plumes et du parchemins. Je poursuivis :

“Et d’ailleurs, de ton côté, tu as fait quelque chose ? Une idée de ce que tu vas faire maintenant que tu es ici ?”

La commande arrivait à ce moment-là. Sans lâcher sa main, je pris une gorgée de café, attendant sa réponse.

Au trois balais ? Ma foi, ce n’était pas si mal comme situation pour quelqu’un qui venait d’arriver. Elle avait un anglais excellent qui plus est, et les quelques rares lacunes qu’elle avait se combleront certainement très vite avec un tel travail… Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de sentir une pointe de jalousie me piquer en pensant aux clients qui la dévoraient des yeux. Pas qu’elle soit pas en sécurité là bas, loin de là… Juste… Cette idée me déplaisait, même si je savais que je ne pouvais rien y faire, tant elle était belle. Je me consolais simplement en me disant que pour le moment, c’était ma main qu’elle tenait.

Réfléchissant rapidement, je lui proposais :

“Tu sais, je peux toujours essayer de te faire entrer au ministère si tu veux… On a toujours besoin de personnes qualifiées, et je ne doute pas que tu feras parfaitement l’affaire ! Bon même si j’aurais du mal à me concentrer si je sais que tu es sur le même lieux de travail que moi, je sais pas vraiment si je tiendrais en place mais…”

Je m'arrêtais de parler, alors qu’elle s’approchait de moi et me souriait. J’allais lui sourire aussi, mais je n’en eu pas le temps. C’est le moment qu’elle choisit pour m’embrasser. Par Merlin, si j’avais pu être sous un aresto momentum à ce moment précis… Malheureusement; non. Après un moment qui me sembla bien trop court, elle se recula pour reprendre sa place.

La bouche encore un peu entre ouverte, je ne réagis pas tout de suite à ce qu’elle me dit; un peu comme si j’étais sous le sortilège de saucisson. Clignant plusieurs fois des yeux, revenant à moi comme sortant d’un rêve, secouant un peu la tête pour reprendre mes esprit; je lui répondit :

“Euh beuh euh je euh… Oui… Depuis environ 4 ans maintenant… Pour être plus exacte, je dirais que je t’aime depuis que je t’ai vu pour la première fois à Poudlard Alicia… Je n’ai jamais vraiment osé te le dire, que ce soit à ce moment-là ou dans nos lettres… Bien sûr, Becca et Seb le savaient eux… Mais oui Alicia, je t’aime. Je t’aime de tout mon coeur, de tout mon être !”

Comme elle précédemment, je me penchais au-dessus de la table et l’embrassa plus longuement, et passionnément.  

Une fois réinstallé correctement, les lèvres toujours en feu du baiser et mon envie dévorante de récidiver encore et encore, je pouvais sentir les regards sur moi. Pas des regards gênés, mais plutôt envieux et furieux. Car c’était MOI qui avait toute l’attention de la rousse. Moi et moi seul. J’étais l'élue de son cœur, comme elle celle du mien. Rien qu’à cette pensée, je pouvais sentir un frisson me parcourir, et mon esprit s’évader quelque peu dans des pensées assez peu descriptibles. Je les chassais rapidement en espérant qu’elle n’utilisait pas la légilimancie en ce moment précis.

Je braquais mon regard sur un type qui m’observait, débordant clairement d’envie d’être à ma place. Je lui fit un sourire suffisant qui en disait long. C’est étrange, habituellement, je n’étais pas comme ça. Mais aujourd’hui, c’était mon jour. Mon moment. Je me sentais fier comme un lion. Ironique pour un ancien blaireau… Bah !

Mon attention revint très rapidement vers ma douce, qui me disait qu’elle pensait que je saurais rester en place, même si elle venait travailler avec moi. Elle ne réalisait pas à quel point j’avais envie de lui sauter dessus. Et par Merlin, ça ne me ressemblait pas… Est-ce qu’elle m’avait envouté ? Et bien si c’était le cas, je me laisserais faire corps et âme…

Dans un sourire niais, je lui répondais :

“Si tu le dis miss, si tu le dis… Euhm dans un premier temps, je ne peux pas te garantir une place d’aurore, même si il te suffira de passer quelques petits tests pour prouver ta place… Dans un premier temps, ce serait ptet juste de trier des rapports et autres tâches similaires… Un peu rabaissant pour une sorcière comme toi…”

Plus je parlais, et plus je me perdais dans ses yeux, dans les flammes de ses cheveux, et je mentirais franchement en disant que je ne la dévorais pas des yeux. J’avais du mal à organiser mes pensées, encore plus maintenant que j’avais enfin osé l’embrasser. Oui bon, elle l’avait fait la première, mais bref ! Je me mordais légèrement la lèvre inférieure, légèrement gêné et hésitant. Je prenais mon courage à deux mains, tenant la sienne, avant de reprendre :

“Mais assez parler de travail miss… Est ce que… Tu voudrais venir voir mon appartement, histoire de savoir si l’endroit te convient et si tu pourrais y vivre et me supporter ? Enfin… Je… Non rien, oublie ce que je viens de dire !”

J’avais l’impression désagréable de passer pour un forceur, chose que je ne suis pas du tout d’habitude. Mais par le poil fourchu de la barbe de Merlin, qu’est ce qui m’arrive ? C’est incompréhensible…

Je me perdais à nouveau dans ses yeux, attendant une réponse à une question que je regrettais presque d’avoir posée.