Cela faisait quelques jours maintenant que j’avais pris conscience des sentiments qui je développais pour Seamus. Et je ne savais pas trop quoi faire. Ça m’était tombé dessus comme ça, sans que je ne m’en rende compte. J’avais bien eu quelques coups de cœur, mais jamais rien de semblable. Depuis que j’avais mis le doigt dessus, je n’arrivais plus à le regarder en face et j’avais la fâcheuse tendance à l’éviter comme la peste, bien trop gênée pour l’affronter. Le pire dans tout cela, c’était de ne pas savoir quels sentiments il éprouvait à mon égard. On s’entendait bien, c’est vrai. Et il me semblait évident qu’il m’appréciait un minimum, mais si ce n’était que de l’amitié ? J’étais complètement perdue et je n’aimais pas ça.

Ce jour-là, j’avais un peu de temps libre entre deux cours. Ayant besoin de réfléchir, j’avais commencé à déambuler dans les couloirs de l’école, sans but précis. Pour ceux qui connaissaient uniquement ma réputation, j’aurais pu sembler être à la recherche de petits secrets à déterrer. Mais pour les autres, ceux dont j’étais proche et qui faisait partie de mon cercle d’amis, il semblait évident que ce n’était pas le cas. J’étais totalement perdu dans mes pensées et j’avançais sans prendre à garde à se qui se passait autour de moi. C’était l’enfer dans ma tête. Je me posais tout un tas de questions. Mais je me demandais surtout si mes sentiments étaient authentiques ou simplement le résultat de toutes les épreuves de l'année écoulée. Je devais découvrir le pourquoi du comment. Est-ce que tout ce que je ressentais était réel ? Ou bien était ce simplement une béquille pour m’aider à traverser tout ça ? En tout cas, une chose était certaine, Seamus était quelqu’un de bien et je ne voulais pas prendre le risque de lui faire du mal.

Alors que j’avançais en me laissant guider par mes pas, je me retrouvais dans un coin plutôt désert du château à cette heure. Totalement déboussolée, je me laissais tomber sur le rebord d’une fenêtre et me mis à regarder dehors. Mon regard se perdait à l’horizon alors que je laissais mes pensées vagabondé. J’étais tellement absorbée par ces dernières que je n’entendis pas les bruits de pas qui venaient dans ma direction. De toute manière, cela n’aurait rien changé. J’appréciais le silence qui régnait dans ce secteur reculer et je m’étais enfermée dans ma bulle. En dehors de Gwaen, je n’avais pas vraiment de personne à qui parler de tout cela. Mais je ne me voyais pas parler de tout cela avec lui. Non pas qu’il ne puisse pas comprendre, mais plutôt que je ne pensais pas qu’il serait objectif. On était plutôt fusionnel tous les deux et je me demandais comment il réagirait en découvrant qu’il ne serait peut-être plus le seul homme dans ma vie dorénavant. Bien que pour moi ça ne change rien, enfin, le croyais-je. J’aurais peut-être pu en parler à mes camarades de dortoir, mais je ne me jugeais pas assez proche d’elles pour aborder le sujet. Et puis Ginny n’avait pas trop le moral ces derniers temps, alors je ne voulais pas en ajouter une couche. Bref, je ne voyais pas trop vers qui me tourner. Envoyer une longue lettre à ma mère pour lui détailler tout ce que je ressentais, mais je ne sais pas pourquoi, je craignais de l’inquiéter. Je lâchais un profond soupire avant de fermer les yeux quelques instants.