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 Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside

Aloysius J. MacAulay
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MessageSujet: Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside   Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside EmptySam 20 Avr - 12:35



Où l'ambition rencontre la connaissance
Printemps 1998 avec  @Eileen Greenside  

 « Moi, je ne fais rien. J’attends ». Voilà ce qu’avait, un peu plus tôt dans la journée, répondu Aloysius à un collègue du Ministère. L’actuel Directeur du Département de la Coopération magique internationale avait feint l’attentisme face au haut-fonctionnaire. Ce dernier l’interrogeait alors sur sa perception de la situation politique au sein du Ministère de la Magie. Aloysius avait joué l’indifférent. Son interlocuteur était en effet notoirement connu pour répandre allégrement les rumeurs et les bruits de couloir qui arrivaient jusqu’à lui. Pas question donc, pour notre ambitieux Directeur, de s’étendre près de si indiscrètes oreilles. Du reste, il savait pertinemment que le bavard bureaucrate ne tarderait pas à diffuser la teneur de sa réponse autour de lui.

Cependant, la question, outre la curiosité maladive de celui qui l’avait prononcée, soulignait le climat qui régnait au sein de l’institution. Tout le monde s’accordait à dire que le mandat de Fudge arrivait à son terme ou, tout du moins, que le Ministre n’était plus la personne idoine. Les plus attachés à leur poste commençaient à parier sur l’identité du prochain Ministre afin de s’attacher au favori. Aloysius, publiquement, ne faisait pas état de ses idées. Dans la course au trône, celui qui se déclarait trop tôt, ou qui affichait trop ouvertement son ambition, passait pour un traître. Après tout, Fudge avait survécu à Voldemort, bien qu’il ne brillât guère dans les mois précédents son retour. Néanmoins, son statut de survivant lui octroyait un certain prestige et le vieillard n’avait pas encore ouvertement exprimé son souhait de renoncer à son office. Aussi, la patience était la meilleure des options. Patience, en revanche, ne signifiait pas inaction. Aloysius, qui arpentait les couloirs du Ministère depuis longtemps maintenant, peaufinait ses relations. Il rendait de nombreux services, toujours de bon cœur. « Oh non, ne me remerciez pas. Qui sait, un jour prochain viendra où j’aurais peut-être besoin de vous ? Je ne suis certain que vous ne me ferez pas défaut » se plaisait-il à répondre, dans un demi-sourire. Du reste, il ne manquait jamais une occasion de dire tout le bien possible de l’action de Fudge. Sait-on jamais.

En somme, Aloysius ne faisait pas rien. Il travaillait à consolider son réseau avec discrétion pour, le moment venu, arracher de dextre la couronne qui ceignait le front du vieux Ministre et, de senestre, la poser sur sa propre tête. Peu, au sein du Ministère, étaient au courant de ses attentions. Dans son entourage proche, son secrétaire personnel - Bertuccio Bottlebrush - et sa cheffe de cabinet - Posy Buckthorn - étaient dans la confidence. Les deux étaient à ses côtés depuis longtemps déjà. Ils l’avaient suivi lors de son dernier « exil » en Italie, quand Voldemort était au faîte de son pouvoir. Une poignée de hauts fonctionnaires, enfin, lui avaient déclaré son soutien en cas de candidature, en échange, bien sûr, d’un retour d’ascenseur si l’Écossais revêtait la pourpre ministérielle.

Néanmoins, en cette journée de printemps, l’attention du Directeur était portée vers son travail. Sur son bureau, deux dossiers, considérés comme prioritaires, nécessitaient toute sa pensée. Le premier concernait une demande du Congrès Magique des États-Unis d’Amérique (le MACUSA) pour définir un cadre de coopération juridique internationale dans la traque des Mangemorts en fuite. Autant dire que cette question nécessitait un travail conjoint entre le Département de la Justice et celui de la Coopération internationale. Quant au second, il s’agissait de s’accorder avec la Roumanie sur la taille minimale des plumes de phénix destinées à être exportées au Royaume-Uni pour la confection des baguettes magiques. Fudge souhaitait que ces problématiques soient résolues d’ici la fin du printemps.

C’est alors que l’on frappa à sa porte. La figure familière, taillée à la serpe, de Bertuccio Bottlebrush, son secrétaire, apparut dans l’embrasure de la porte. Il lui indiqua que son rendez-vous était arrivé. Il s’agissait d’une certaine Eileen Greenside. Parfaite inconnue au bataillon. Cette sorcière avait écrit à son cabinet plusieurs semaines en amont. Elle souhaitait s’entretenir avec Aloysius pour une affaire privée, en lien avec les travaux de sa mère, Stineag Roideach. Cette dernière était une sorcière, à la différence de son époux et père d’Aloysius, née en 1928. Elle s’était installée en Écosse, sur l’île d’Islay, où ses enfants avaient grandi. Passionnée de botanique, elle a profité de la tranquillité insulaire pour poursuivre ses recherches. À vrai dire, Aloysius, bien qu’il fût un brillant élève à Poudlard, n’avait jamais excellé en botanique, au grand dam de sa mère. Il ne s’était jamais non plus particulièrement intéressé à ses travaux, dont il savait que seule une petite partie avait été publiée sous le titre Des propriétés des plantes aquatiques de l’est de l’Écosse dans une obscure maison d’édition du chemin de traverse. Stineag Roideach ne recherchait guère la reconnaissance de ses pairs. Elle ne publia jamais plus par la suite, consignant ses recherches dans de multiples carnets noircis de son écriture resserrée. À sa mort, Aloysius avait conservé les carnets, ne sachant qu’en faire, trop inculte en botanique pour les reprendre, et trop attaché à la mémoire de sa mère pour les jeter. La mort de Stineag Roideach avait d’ailleurs fait l’objet d’un très court paragraphe, en guise de nécrologie, dans la Revue anglaise de botanique. Aloysius pensait que cette Madame Greenside souhaitait peut-être s’entretenir avec lui des travaux de son aïeule. « Faites-là entrer, Bertuccio » lança le Directeur à son secrétaire. Il se leva et resserra le nœud de sa cravate. Elle était en velours gris moyen, portée sur une chemise de popeline blanche. Par-dessus, Aloysius était vêtu d’un gilet vert bouteille et d’un pantalon du même vert. Hommage inconscient à ses années à Poudlard, passées au sein de la reptile maison au bouclier d’émeraude. Enfin, un long manteau, une cape plutôt, lui-même vert, avec d’amples ouvertures pour les bras, complétait l’ensemble. Aloysius s’avança vers la porte alors que la visiteuse entrait. « Bien le bonjour, Madame Greenside. Prenez place, je vous en prie. » Il désigna alors les deux chaises capitonnées de velours sombre qui faisaient face à son bureau en ébène. Dessus, outre les dossiers en cours, l’on trouvait une plume, un encrier, ainsi que deux photos animées encadrées. Sur la première se dessinait le visage gracile d’une femme, Valentina, l’épouse d’Aloysius. Sur la seconde, c’était un jeune Aloysius posant en tenue de Serpentard. Derrière le bureau, outre le fauteuil de cuir de style anglais, d’épais rideaux encadraient un tableau représentant un paysage écossais. Entre le bureau et la porte d’entrée, un tapis rond donnait un peu de chaleur à la pièce, dont les murs étaient recouverts de boiseries. À gauche de la pièce, pour qui entrait, se tenaient, face-à-face, deux canapés près d’une cheminée éteinte, d’un guéridon et d’un petit meuble sur lequel étaient positionnés un plateau argenté, deux verres et des bouteilles. À droite, une large bibliothèque terminait l’ameublement de la pièce.

Alors que Madame Greenside entrait, la porte se referma derrière elle. Aloysius ajouta, et sans l’avoir vraiment observée : « Puis-je vous servir quelque chose à boire ? Un thé ? Ou bien un alcool ? »
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Eileen Greenside
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MessageSujet: Re: Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside   Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside EmptyDim 21 Avr - 22:46

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Où l'ambition rencontre la connaissance

11 degrés celsius et des bottes de pluie noires. Le printemps londonien n'était pas très clément. Eileen avait fermé sa boutique plus tôt aujourd'hui, à 17 heures, afin de se rendre à son rendez-vous tardif au Ministère. Elle se protégeait sous son parapluie et naviguait à travers la masse moldue de la capitale. La jeune sorcière avait pour habitude de se mêler aux non-sorciers et donc, de marcher. En effet, elle avait été élevée par la famille moldue de son père jusqu'à ses 11 ans et son départ à Poudlard, puisque sa mère sorcière avait disparu à sa naissance. Elle rejoint la rue où se trouvait la vieille cabine téléphonique rouge qui donnait l'accès à l'institution magique souterraine. La jeune femme, à l'heure actuelle blonde, s'inséra dans la cabine et composa le 6-2-4-4-2. Dès lors, la plateforme sous ses pieds descendit lentement et Eileen se trouva en quelques instants dans l'atrium. Celui-ci grouillait encore d'agents ministériels et de papiers volants, en dépit de la fin de journée. Pour les Anglais, il s'agit bien d'une fin de journée.

Eileen avait rendez-vous avec Aloysius J. Macaulay, directeur du Département de la coopération magique internationale. La potionniste savait que son département se trouvait au niveau 5, ayant dû, à de multiples reprises, demander des certificats sorciers de séjours et de travail pour ses longs séjours en Afrique et Asie. Ces derniers sont délivrés pour permettre au sorcier de conserver ses droits hors du pays. Le Bureau de l'éducation de la Confédération internationale des sorciers avait également participé à l'élaboration en deux langues de son contrat d'enseignement à L'Institution Japonaise des Pratiques Magiques Mahoutokoro. Bien que familière avec le département, Eileen avait toujours eu à faire à des gestionnaires et non au directeur lui-même. Ceci dit, ce n'était pas en tant que directeur que A. Macaulay l'intéressait, mais en tant que fils de Stineag Roideach. Cette sorcière avait notamment étudié la flore aquatique de l'Écosse orientale, surtout maritime, dont la publication était essentielle pour les potionnistes les plus rigoureux. En effet, les ingrédients aquatiques sont souvent méconnus alors que leurs propriétés magiques sont étonnantes, telles que celles du lac de Poudlard qu'Eileen avait eu l'occasion de tester durant ses études. La botaniste était décédée il y a quelque temps, mais entre ses différents voyages à l'étranger, la sorcière n'avait pas eu l'occasion de s'interroger sur l'héritage de ses écrits. Son maître, ancien propriétaire de l'Apothicaire, lui avait parlé de Roideach et signalé qu'elle ne s'était jamais intéressée à la publication. Néanmoins, des notes manuscrites existaient en grand nombre et Eileen souhaitait en prendre connaissance, si l'héritier l'acceptait. En effet, la sorcière était toujours à la recherche de nouveaux ingrédients pour améliorer ou inventer des potions. Ses recherches et son travail acharné devaient, elle l'espérait, l'amener tout droit à l'Ordre des potionnistes d'ici quelques mois.

La sang-mêlé s'annonça au secrétaire qui l'accompagna jusqu'au bureau de Macaulay. Lorsque la porte s'ouvrit, elle découvrit le quarantenaire dont elle avait vaguement vu le visage dans certains articles de la Gazette. Vêtu de vert. Elle se souvint alors qu'elle avait supplié le choixpeau de ne pas rejoindre les rangs de Serpentards. Un mince sourire se dessina sur son visage. « Bien le bonjour, Madame Greenside. Prenez place, je vous en prie. » La sorcière était confiante depuis quelques années. Rencontrer un homme aussi charismatique, de rang élevé, ne l'intimidait plus. Autrefois, elle imaginait en tout homme de pouvoir le pater familias Nott, qui croupissait actuellement à Azkban. Mais à présent, elle ne cherchait plus à être invisible aux yeux de la société mondaine et sorcière.

« Monsieur Macaulay. Je vous remercie d'avoir répondu à mon courrier et de m'accueillir à cette heure tardive. », dit-elle en prenant place dans la chaise capitonnée désignée. Après avoir jeté des coups d'œil dans la pièce, repérant la photographie animée du jeune étudiant de Serpentard, elle s'attarda sur l'immense bibliothèque. Est-ce que les manuscrits de sa mère se trouvaient ici ?, se demanda-t-elle. La jeune trentenaire remarqua que Macaulay ne l'avait pas encore détaillé, ayant concentré ses pensées vers son meuble bar. Elle était habillée d'une longue veste noire et d'une robe d'un violet foncé. « Puis-je vous servir quelque chose à boire ? Un thé ? Ou bien un alcool ? - Un Brain Bruising Gin serait parfait, si vous en avez. » Un alcool puissant, réservé aux sorciers. Eileen ne buvait pas souvent d'alcool pour le plaisir, mais il lui arrivait souvent de goûter ses potions. Elle avait ainsi une certaine endurance aux effets psychodysleptiques de certaines d'entre elles. De plus, cette rencontre allait être l'occasion d'honorer la mémoire d'une grande dame.

La sorcière attendit que les deux soient servis. Elle croisa enfin plus longuement le regard bleuté du sorcier et le fixa. Elle leva son verre pour trinquer : « À la connaissance. Gu glòir do mhàthar », lança-t-elle dans un gaélique écossais parfait. S'il venait de Port Ellen, elle venait de Dùn Èideann (Édimbourg). 200 kilomètres séparaient leurs deux villes natales, mais ils ne demeuraient pas moins liés par la même fierté d'être Écossais.

Dans sa lettre, la sorcière avait évoqué les travaux de sa mère, mais avait préféré rester évasive, puisqu'il est toujours préférable de parler de visu à la famille d'un être cher disparu. Le directeur attendait donc sans doute de plus amples explications. « Je suis la propriétaire de l'Apothicaire sur le Chemin de Traverse et apprentie potionniste. Votre mère a été une véritable source d'inspiration. Je l'ai découvert au cours de ma scolarité à Poudlard, en cours de botaniques. Il s'avère que les sorcières savantes ne sont pas nombreuses et qu'elle m'a servi de modèle. La nouvelle de son décès fut bien malheureuse. Recevez mes plus sincères condoléances ».
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MessageSujet: Re: Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside   Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside EmptyLun 22 Avr - 15:14



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Printemps 1998 feat  @Eileen Greenside  

 La porte capitonnée s’était doucement refermée dans le dos de la jeune femme alors qu’elle prenait place. Un Brain Bruising Gin ? Madame Greenside savait, visiblement, ce qu’elle voulait. La boisson, réservée aux sorciers, était réputée pour son goût, mais aussi pour sa puissance. Aloysius attrapa une bouteille et deux verres, similaires à des verres à whisky. Ils étaient en cristal, achetés par Aloysius dans une cristallerie française, à Montbronn. Larges et à l’assise épaisse, ces pièces d’art représentaient le savoir-faire des artisans verriers. Une couronne de lauriers avait été gravée sur tout le pourtour des verres. Le symbole des vainqueurs dans l’ancienne Rome, posé sur la tête des imperatores lors de leur triomphe. Pour Aloysius, qui aspirait à gouverner la Res publica magica, le symbole était tout trouvé. Il servit un verre de l’enchanteresse boisson à son invitée et lui tendit. Il en profita pour l’observer un instant, croisant les iris de son vis-à-vis. Elle était vêtue d’une robe violette et d’une veste noire, tenue qui pouvait aussi bien convenir à la société moldue qu’à celle magique. Un visage harmonieux, aux traits fins ; des yeux d'émeraude, dans lesquels brillaient une lueur d'assurance ; une chevelure d'or descendant jusqu'aux épaules. C’est dans un gaélique on-ne-peut plus parfait qu’elle proposa de trinquer à la connaissance. Le Directeur arqua un sourcil, surpris et amusé. « J’ignorais que vous étiez une compatriote » répondit-il avec demi-sourire. « À la connaissance, muse à jamais insatisfaite » ajouta-t-il en portant le verre à ses lèvres. Il fit le tour du bureau et vint s’asseoir en face de la jeune sorcière. Celle-ci lui parla alors de sa mère, Stineag.

Aloysius n’ignorait pas que sa mère avait entretenu une correspondance scientifique avec d’autres botanistes, mais il ne les connaissait ni d'Ève ni d'Adam. Visiblement, elle avait eu assez de renommée pour que ses recherches soient connues au-delà du cercle des botanistes, jusqu’à atteindre la jeune potionniste avec laquelle il venait de trinquer. « Je vous remercie pour vos condoléances », dit-il. Sa réponse, froide, n'était pas un signe de contrariété. Simplement, en bon diplomate et en bon politicien, MacAulay se montrait-il discret sur tout ce qui touchait à sa vie privée. Son naturel, peu enclin aux épanchements personnels, l'y aidait. « Ainsi, les travaux de ma mère ont-ils été enseignés à Poudlard ? Intéressant ». Il l’ignorait aussi. À vrai dire, Madame Greenside et lui avaient une grosse dizaine années d’écart. Ce n’était donc guère surprenant. Quand il était étudiant, les recherches de sa mère n’étaient sans doute pas très connues. Son invitée révéla même que sa mère avait été un modèle pour elle. Bien qu’il ne fût guère doué en botanique – un peu plus en potions –, il ressentit une certaine fierté en apprenant que sa mère avait laissé une trace assez significative pour être enseignée dans la prestigieuse école et avoir influencé la jeune génération de sorciers savants, ici une future experte dans l'art complexe et hermétique des potions. Une future Circé, peut-être ? Étrange sentiment que de constater qu’une figure familière, maternelle en l’occurrence, pouvait aussi avoir pris part à la grande marche du monde hors de l’habituel paysage familial. Un demi-sourire étira les lèvres du diplomate.

Dans sa lettre, la sorcière avait évoqué les travaux de sa mère. Aussi, notre homme commençait à se douter de là où voulait en venir Madame Greenside. Aloysius conservait près de lui une partie des travaux. Consciencieuse, sa mère avait toujours tenu au propre ses carnets de recherches. À sa mort, Aloysius et sa sœur avaient hérité de douze carnets, rédigés chronologiquement. Le plus ancien précédait sa rencontre avec Blair MacAulay, le père d’Aloysius, en 1952. Le plus récent s’achevait en 1997, peu de temps avant sa mort. Aloysius, bien qu’il ne fût pas sentimental, avait apporté quatre des douze carnets ici, au Ministère, les quatre plus anciens. Il les lisait, quand son emploi du temps le lui permettait, sans forcément tout comprendre. Ils étaient bien rangés dans l’un des tiroirs de son bureau.

Cependant, avant d’entrer dans le vif du sujet, Aloysius souhaitait en apprendre plus sur la sorcière qui lui faisait face. Le Directeur, s’il s’en défendait publiquement, était d’un naturel jugeant. Il évaluait ses interlocuteurs, leur attribuant, dans le secret de sa conscience, une valeur selon l’intérêt qu’il leur portait ou selon l’intérêt qu’ils représentaient. Pour l’heure, la curiosité primait. MacAulay se rappelait bien l’Apothicaire et son vieux propriétaire. L’homme lui paraissait déjà vieux quand lui, jeune sorcier, y avait fait quelques emplettes en vue d’une rentrée à Poudlard. Impossible, néanmoins, d’être certain de l’année en question. La boutique était, pour un adolescent, impressionnante. Presque vivante. Comme si tout le savoir du monde eût afflué en un seul endroit pour en pénétrer les murs et les meubles. Oui, c’était un lieu presque vivant. Aloysius l’avait recroisé, quand il faisait visiter, dans le cadre de l’accueil de sorciers étrangers, le chemin de traverse. Le vieux potionniste avait gardé toute sa vigueur, ne devenant ni un roquetin ni géronte. Le temps, malgré tout, avait fait son office. MacAulay se rappelait avoir appris, au détour d’un couloir le décès du vieillard. Mais rien n’avait filtré d’une potentielle reprise de la boutique. « J’ignorais, Madame Greenside, que c’est vous qui aviez repris la boutique. Vous travailliez là-bas avant le décès de son ancien propriétaire ? Vous avez été son assistante ? » Curieux, nous l’avons dit, était le diplomate, enclin à en savoir plus sur la sorcière. « Du reste, d’où êtes-vous en Écosse ? » Aloysius ne l’avait pas en effet questionné plus avant sur son origine après qu’elle eût révélé, par son gaélique parfait, son lien avec l’ancienne royaume d’Alba. De sa main droite, il fit un petit mouvement, comme pour balayer toute critique d’indiscrétion, en ajoutant, de sa caractéristique voix douce et diplomate : « Pardonnez, chère Madame Greenside, ma curiosité. Il ne s’agit nullement d’être indiscret. Seulement, votre lettre m’a intrigué. » Il désigna alors la lettre envoyée par Eileen, posée sur son bureau. « Aussi, en même temps que vous me présentez en détails l’objet de votre venue, dites m’en plus sur vous. » Il était tout ouïe.
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MessageSujet: Re: Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside   Où l'ambition rencontre la connaissance - av. Eileen Greenside EmptyJeu 25 Avr - 23:29

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Où l'ambition rencontre la connaissance

Eileen était assise confortablement dans le fauteuil. « J’ignorais que vous étiez une compatriote. À la connaissance, muse à jamais insatisfaite ». Elle arborait un petit sourire amusé, satisfaite d'avoir attisé la curiosité du directeur du Département de la Coopération magique internationale. Aloysius J. Macaulay n'était pas le genre de personne avec qui la sorcière s'entendait aisément, préférant les gens du peuple à ceux de la haute société. Néanmoins, la perspective d'obtenir des travaux inédits la poussait à se surpasser et à briller pour épater son interlocuteur. Elle ramena le verre levé en direction de son vis-à-vis et le porta à ses lèvres. Le Brain Bruising Gin réveillait la travailleuse en cette fin de journée et lui offrit un élan supplémentaire pour convaincre Macaulay de coopérer.

Eileen se présenta au quarantenaire : son métier, son apprentissage et la façon dont Stineag Roideach avait inspiré son parcours. Le diplomate accepta froidement les condoléances. La sorcière n'en attendait pas moins d'un homme politique. Celui-ci l'interrogea sur l'enseignement de botanique à Poudlard. « Ses travaux sont présentés durant les dernières années du cursus, mais trop rapidement à mon goût. C'est en cherchant dans la bibliothèque que j'ai véritablement saisie l'ampleur de ses études sur les plantes aquatiques. Cela m'a poussé à identifier et collecter des ingrédients issus du lac de Poudlard... Avez-vous apprécié les cours de botanique, lorsque vous étiez étudiant ? », demanda-t-elle très innocemment. Telle mère, tel fils ? C'était une question qui trottait souvent dans la tête de la sang-mêlée. Ayant été élevé par son jeune père moldu et sa famille, elle n'a jamais pu profiter des connaissances ancestrales de la partie sorcière de son lignage. Contrairement aux autres étudiants de Poudlard, à 11 ans, elle ne connaissait quasiment rien de la magie. Alors qu'on évoquait la brillante mère de Macaulay, Eileen eut une rapide pensée pour sa mère disparue qu'elle n'avait jamais connue. Dans quelle discipline excellait-elle ? Si elle avait eu l'occasion de l'élever, que lui aurait-elle enseigné ?, se demandait-elle, le visage songeur. Eileen ne le savait pas, mais sa mère, née en 1951, a côtoyé les bancs de Poudlard en même temps que l'homme qui se trouvait en face d'elle...

Le sorcier cherchait à mieux la connaître. Sa demande était on ne peut plus légitime, au vu de sa requête épistolaire. Elle répondit à sa première question : « Cela fait 3 années que j'ai repris la boutique de mon maître, mais j'étais son apprentie depuis ma sortie de Poudlard. J'ai voyagé un temps pour enrichir mes savoir-faire et je suis revenue quelque temps avant... la guerre ». Son ton enjoué se termina de manière plus neutre. Il y a avait des évènements que la majorité des sorciers préférait taire. Pour Eileen, la dernière guerre avait été douloureuse : elle avait perdu son amour pour son maître, mais elle avait perdu son maître des mains des Mangemorts... Faire vivre l'Apothicaire, son institution, était une manière de conserver et honorer sa mémoire à jamais. Macaulay interrogea à nouveau la sorcière sur ses origines. Détourner la conversation sur un sujet plus léger était sans doute un acte de bienséance. Il excusa (faussement) d'ailleurs sa curiosité. Comme la sorcière avait besoin de lui, plus qu'il avait besoin d'elle - enfin, c'est ce qu'elle pensait -, elle se plia à son petit jeu.

« Vos questions ne me dérangent pas, Monsieur Macaulay. Je comprends que vous désiriez en savoir plus sur moi avant de partager les travaux de votre mère. Je viens d'Édimbourg, j'y transplane régulièrement. La vue depuis Arthur's' seat est si paisible... », finit-elle dans un murmure. Un instant, la sorcière avait des images plein la tête et s'évadait. Elle but une gorgée du gin sorcier qu'on lui avait offert. Le liquide réchauffa le corps de la sorcière. « Et vous, vous venez bien de l'île d'Islay ? » ajouta-t-elle, pour en savoir plus sur la famille Roideach-Macaulay.

Eileen scruta le directeur. Pour le moment, il semblait charmé. Mais l'était-il au point de lui transmettre les notes inédites de sa mère ? Elle n'en était pas certaine. Pour l'instant, la blonde n'avait pas d'idée d'échange, ne discernant pas ce que l'homme pouvait désirer. Il fallait l'interroger, en savoir plus sur lui également. « J'ai appris par mon maître que votre mère avait rassemblé un inventaire et des études relatives aux propriétés des plantes aquatiques, complétant ce qu'elle avait déjà intégré dans sa publication... C'est pour cela que je vous ai écrit, afin de savoir si vous aviez conservé ces écrits. Je passe prochainement le concours pour rentrer dans l'Ordre des potionnistes et je suis souhaiterais maîtriser parfaitement les propriétés des végétaux utilisés comme ingrédients. », dit-elle, cartes sur table.
 
Elle plongea son regard dans le sien. Ses jambes croisées furent alors repositionnées pour faire face à son interlocuteur. Ceci lui permettait de redresser sa posture. Sa main droite tenait son verre et sa main gauche reposait sur l'accoudoir du fauteuil. « Est-ce que vous avez un rêve, Monsieur Macaulay ? », tenta-t-elle. Eileen voulait qu'il comprenne à quel point ces papiers étaient précieux pour la sorcière, qui désirait plus que quiconque réussir l'examen. Elle voulait aussi savoir si elle pouvait l'aider d'une quelconque façon à réaliser son rêve à lui... En jetant de nouveaux coups d'œil à la pièce, Eileen se demandait ce que pouvait désirer un homme qui avait déjà tout. Il avait déjà une femme, semble-t-il, puisque sa photographie se trouvait sur le bureau. Il était déjà son propre chef au Ministère. Était-il un homme qui cherchait davantage de pouvoir, magique et/ou politique ? Pouvait-elle le fournir en potions ? Le regard d'Eileen faisait des va-et-vient entre le sorcier et son bureau, cherchant des indices minimalistes.
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