Saraelle frissonna dans son sommeil. La jeune femme était de nature frileuse mais à cet instant, elle avait la très nette impression que son corps pourrait faire tous les efforts du monde pour tenter de maintenir la température, il n'y parviendrait pas. Un frisson plus brutal la parcouru tandis qu'elle bougeait dans son sommeil. Ce fut à cet instant que la sorcière réalisa qu'elle était courbaturée, comme si le moindre de ses muscles était raide, incapable d'exécuter le moindre mouvement sans pousser un cri de souffrance. Saraelle cligna des yeux et prit définitivement conscience du monde qui l'entourait. Les premières secondes elle ne trouva rien d'anormal. Il faisait nuit, comme toujours quand elle se réveillait – dormant le jour – et elle était dans sa chambre, au chaud (façon de parler) dans son lit. Allongée sur le flanc, elle se retourna doucement vers l'intérieur du lit. Heathcliff St John était là, paisiblement endormi ou du moins ça y ressemblait, aussi beau qu'une statue grec, aux traits tout aussi lisses et parfaits. Le cœur de la sorcière manqua un battement et elle sursauta violemment. Par pur réflexe elle se redressa brusquement sauf que dans son geste, elle eu la maladresse de croire qu'elle poserait les mains sur le matelas, or ce fut le vide qu'elle toucha, tombant en arrière dans un grand bruit. La sorcière étouffa une exclamation de douleur et se redressa le plus lentement possible, espérant éviter autant qu'elle le put le moment où elle devrait croiser le regard amusé du jeune homme. Si Saraelle était aussi perturbée de voir Heathcliff c'était pour différentes raisons. La première – qui eu le don de la faire rougir comme une tomate – fut qu'en vingt six ans de vie, elle venait de se réveiller auprès d'un homme pour la première fois. Certes ils avaient simplement dormi et à la faciliter avec laquelle elle était tombée du lit, la jeune femme se douta qu'elle s'était inconsciemment maintenue à distance de Heathcliff. La deuxième fut qu'il était, en plus de incroyablement séduisant l'homme dont elle était tombée amoureuse aussi rapidement qu'elle était tombée de ce lit. La troisième parce que Heathcliff St John était un Vampire nouveau-né, capable de céder à la tentation à la moindre seconde et mettre fin aux jours de Saraelle avant même de comprendre qu'il en avait l'intention. La sorcière eu soudain l'impression de s'être endormie auprès de la mort. En pensant ainsi, elle observa le Vampire d'un regard à la fois curieux et amoureux. Si Heathcliff était la mort, alors jamais elle n'avait été si peu attirée par l'immortalité... Perturbée, la jeune femme se leva et sorti doucement de la chambre, manquant de se prendre la commode en passant tant elle regardait le jeune homme dormir avec l'impression qu'il allait se réveiller brusquement et l'attaquer ou lui crier un simple « Bouh ! ». Dormait-il vraiment ? Faisait-il semblant de ne pas l'avoir entendue ? La jeune femme n'en savait rien, tout ce don elle était certaine fut qu'elle devait prendre des dispositions pour s'occuper de lui. Ce fut pourquoi elle s'empressa de saisir une robe de sorcière posée sur sa chaise, de l'enfiler et de se rendre au Ministère de la Magie en utilisant la cheminée du salon. Elle devait faire vite avant que le Vampire ne se rende compte de son absence ou pire, qu'il ait envie de chasser. La robe bleue nuit sur le dos, Saraelle passa par les flammes vertes pour ne revenir que deux heures plus tard...
C'était fait, elle était officiellement et pour la première fois en vacances. Rien que de se dire ça, Saraelle n'en revenait pas. Elle avait toujours aimé travailler parce que ça l'occupait, elle qui avait une vie et une personnalité si ennuyante. Et dire qu'il avait fallut qu'un Vampire nouveau-né entre dans sa vie pour qu'elle estime qu'il était temps pour elle de prendre des vacances. Pas qu'elle ait spécialement envie de se la couler douce mais Saraelle supposait que pour aider Heathcliff autant que faire se peut à apprivoiser sa condition de Vampire, il lui faudrait tout le temps et l'énergie dont dispose la sorcière. Surtout qu'elle se voyait mal effacer la mémoire des Moldus en se demandant si Heathcliff n'était pas parti dans la rue et était en train de commettre un véritable bain de sang, totalement affamé. C'était inconcevable pour elle. Comme laisser un bébé seul et partir faire les courses. Et puis, Saraelle avait un peu honte de l'admettre mais passer du temps avec Heathcliff lui permettrait d'apprivoiser son propre don d'empathie qui l'handicapait plus qu'autre chose.
« Heathcliff ? » appela-t-elle, n'osant croire qu'il se trouvait effectivement dans son appartement.
La jeune femme retira sa cape qu'elle laissa tomber sur son canapé et se rendit dans sa cuisine où elle sorti d'un petit sac en papier deux ou trois pochettes de sang d'aspect médical. C'est fou tout ce qu'on pouvait trouver au marché noir une fois que l'on savait où acheter... Saraelle avait eu l'information par un collègue du Ministère qui s'y connaissait bien en Vampires. Ces pochettes de sang étaient des dons de Moldus et volées dans les hôpitaux. Les Vampires s'en procuraient pour différentes raisons. La crainte de chasser et de tuer, la paresse, le dégoût de s'en prendre à quelqu'un et de lui faire du mal... Cependant la jeune femme avait acheté ça pour Heathcliff afin de l'aider en cas de coup dur mais il était impératif qu'il apprenne à chasser lui même. Ce sang valait une véritable fortune et dès qu'elle avait entendu le prix, la sorcière sut qu'elle ne pourrait pas définitivement lui en procurer et encore moins lui dire combien de pièces d'or elle avait dépensées. La sorcière senti une vague d'énergie l'envahir, comme si elle venait de se réveiller d'une nuit de sommeil particulièrement reposante. Ce fut l'impression d'avoir le monde à ses pieds qui la perturba plus que tout. La jeune femme comprit ce qui se passait et en échappa la pochette de sang qu'elle tenait dans la main. Immédiatement, son cœur s'affola et son sang se mit à brûler dans ses veines.
« Heath...Heathcliff ! Tu...tu m'as fait peur ! » bégaya-t-elle tout en essayant de se ressaisir, totalement perturbée parce qu'elle éprouvait pour le jeune homme. Pour une fois, alors qu'elle avait toujours souhaité que n'importe qui d'autre sur terre à part elle ait le don d'empathie, la sorcière fut contente que ce ne soit pas Heathcliff, car lui aurait immédiatement deviné ce qu'elle éprouvait pour lui. A moins que le jeune homme prenne ça pour de la crainte parce qu'il était un Vampire et non parce qu'il était un homme tout simplement.
« Co...Comment s'est passée ta première nuit ? » demanda la jeune femme en détournant le regard et mettant une mèche de cheveux derrière son oreille, en signe de gêne. Elle allait vraiment devoir faire des progrès parce qu'elle même ne supportait pas s'entendre bégayer ainsi. En plus, elle n'était pas spécialement douée pour faire la conversation. Entre ça et les vacances qu'elle avait prises, Saraelle avait littéralement chamboulé sa vie, rien que pour le confort de Heathcliff.
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Sam 12 Mar - 18:40, édité 1 fois
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Lun 18 Oct - 10:53
Pour quelqu'un qui ne jurait que par son propre lit, Heath dormit étonnement bien sur celui de Saraelle. Ce fut un sommeil sans rêve et peut-être que s'il avait su qu'il n'en ferait plus jamais il aurait pleuré. Sans rêve donc, mais pas ininterrompu. Au bout de quelques heures, il remua si bien sur les draps qu'il finit par cogner sa tête contre l'angle de la table de chevet. Dans un long râle si peu naturel, il ouvrit les yeux et s'immobilisa le temps de se souvenir des évènements qui s'étaient écoulés plus tôt dans la journée. Puis il gigota et se retrouva bientôt nez à nez - c'était le cas de le dire - avec son hôte encore assoupie.
(Always - PLUMB)
Le visage de Saraelle était complètement détendu. Est-ce qu'elle rêvait ? Le souffle inutile de Heathcliff se suspendit de longues secondes ; c'était encore un réflexe naturel pour lui d'inspirer et d'expirer pour gonfler ses poumons d'oxygène. Tout à la contemplation des traits de l'ange blond étendu à coté de lui, il sentit grandir en lui un sentiment de confort et de douceur qui réchauffait quelque peu son coeur mort. Elle semblait si sereine que s'en était apaisant pour lui. Lentement, il remonta une main à la hauteur de leurs visages et hésita. Il avait envie de toucher sa peau, de caresser sa joue. Il avança ses doigts mais se figea avant d'atteindre leur cible. Heath se rappela qu'à présent il était plus froid que la banquise et qu'un contact ne pourrait que filer un rhume à sa charmante hôte. La gorge serrée, il abandonna finalement sa main sous sa propre tête et la regarda dormir encore un peu, avant de glisser de nouveau dans le sommeil.
***
Apparemment, les vampires avaient une sorte de capteur qui les faisaient sortir du sommeil dès que le soleil avait disparu de l'horizon parce que lorsqu'Heathcliff s'éveilla pour de bon et qu'il jeta un oeil au réveil-matin, il conclut que la nuit devait être en train de finir de tomber sur l'Angleterre. Un rapide coup d'oeil autour de lui : plus de Saraelle. Il se redressa lentement en grognant, comme chaque fois qu'il devait se lever pour aller au boulot, et s'empreitra dans le couvre-lit en se roulant sur lui-même. Il resta ainsi saucissonné quelques secondes puis roula dans l'autre sens pour se libérer. En s'étirant, il poussa un discret feulement qui le surprit et fit craquer ses jointures.
Une fois debout, le jeune homme put pleinement éprouvé ce sentiment d'invincibilité qu'il avait pressenti au réveil. Il se sentit fort, plus que ça même. La nuit avait semble-t-il guéri ses blessures de la veille et il se sentait tout à fait d'attaque pour une compétition sportive de haut niveau. Il fit quelques pas dans la pièce sans avoir à éclairer le plafonnier pour comprendre son environnement et décida qu'il était temps de se risquer à ouvrir la porte. Il avait l'intime conviction que le soleil ne l'attendrait pas de l'autre coté et puis, il espérait un peu que Saraelle y soit. Il ouvrit donc le battant avec précaution, se sentant largement capable d'en faire des allumettes avec sa force surnaturelle, et se faufila hors de la chambre. Pieds et torse nu, vêtu d'un simple jeans comme la veille, il glissa sur le plancher que son odorat exacerbé identifia comme du châtaignier – un excellent bois pour repousser les araignées - pour rejoindre la salon. Saraelle s'y trouvait. Elle manipulait des poches de liquide rouge sur le comptoir qui faisait la séparation avec la cuisine et elle ne l'avait pas entendu approcher. Il avança encore et, soucieux de ne pas lui provoquer une crise cardiaque, il s'éclaircit la gorge pour signaler sa présence.
« Heath...Heathcliff ! Tu...tu m'as fait peur ! »
La vampire ne manqua pas de noter que, cette fois, elle l'avait tutoyé de plein gré et il en fut ravi.
« Co...Comment s'est passée ta première nuit ? » bégaya-t-elle avec une expression gênée adorable.
Heathcliff sourit et jeta un oeil par la fenêtre. Le soleil venait effectivement juste de se coucher. L'horizon était encore un peu orangé. On pouvait plus parler de journée que de nuit en désignant son sommeil. Il reporta son attention sur son hôte et lui sourit :
_ Très bien merci. Regarde, je suis guéri.
Le jeune homme lui montra son torse dans le seul but d'attirer son attention sur les plaies de la veille à présent totalement refermée. C'était comme s'il avait fait peau neuve pendant la nuit. A quelques exceptions près : les brûlures dues au soleil avaient cicatrisées également mais elles avaient aussi laissé des traces blanches et indélébiles sur sa peau de marbre.
Sans attendre d'y avoir été invité, il se jucha sur un tabouret de bar et s'accouda en face de Saraelle. Lorsque son regard se posa sur une des poches de liquide rouge, il se figea. Du sang. Il aurait reconnu cette couleur entre mille autres. Et puis, il y avait l'odeur, odeur qui filtrait même à travers la fermeture hermétique. Il leva les yeux vers la jolie blonde et elle put distinctement sentir que dans son mutisme il la supplia de ne pas le forcer à boire ça. S'abreuver de sang lui semblait si monstrueux. Consciemment, il aurait préféré se laisser mourir de faim plutôt de s'y soumettre. Mais l'instinct ne se soumet jamais. Qu'il tente seulement d'y résister et il en perdrait la raison, se transformant en la bête horrible qu'il voulait éviter d'être. Enfin... Pour le moment, il se consolait avec la pensée qu'il voulait encore faire des choses d'humain normal. Comme par exemple prendre une douche.
_ Alors... ? hazarda-t-il en détournant ses yeux du sang pour les fixer sur ceux de Saraelle. On va danser ce soir ?
Evidemment, c'était de l'humour. Il demandait simplement ce que la jeune femme comptait faire. Il ne savait pas trop s'il était bien prudent de le faire sortir de l'appartement – pas sans une petite coupe de sang en tous cas – mais ce qui était certain c'est que Londres présentait un atout considérable comparée aux autres villes du pays : c'était la nuit qu'elle s'animait vraiment. Londres, la ville sans sommeil.
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Lun 18 Oct - 12:33
Saraelle ne remarqua même pas avoir tutoyé Heathcliff pour la première fois, le naturel étant revenu au galop. Pour beaucoup ce fait aurait été anodin mais pas pour la jeune femme qui passait son temps à tout faire pour éloigner les autres d'elle, faire en sorte qu'ils ne ressentent rien de trop intense, refusant de se perdre dans leurs émotions. Mais se dire qu'en présence de Heathcliff elle était suffisamment à l'aise pour oublier de le repousser était perturbant, inédit. Les joues rosées, la jeune femme entreprit de froisser le sac en papier en une grosse boule.
_ Très bien merci. Regarde, je suis guéri.
A peine eut-il approché pour lui montrer son torse tout neuf que Saraelle loucha littéralement dessus. La proximité soudaine fit monter en elle une dose de stresse épouvantable et difficile à tolérer car mêlée à l'excitation et l'énergie du Vampire. La jeune femme qui était d'une timidité et d'une pudeur maladive s'étrangla avec sa propre salive, partant dans une quinte de toux parfaitement inutile. Elle toussa, tourna le dos à Heathcliff et lui fit un signe comme quoi elle allait bien. D'un geste maladroit elle saisit un verre d'eau qu'elle s'empressa de vider d'une traite. Or très mauvaise idée puisqu'elle toussa en même temps, s'étranglant alors encore à moitié. Quand elle parvint à respirer convenablement, la jeune femme, la main sur le ventre et légèrement penchée en avant, tenta de reprendre son souffle, les larmes aux yeux. Heathcliff était véritablement dangereux pour elle, c'était certain, mais pas pour les raisons les plus évidentes. Saraelle était tellement folle de lui, perturbée par l'attirance physique qu'elle ressentait pour lui tout en ayant l'impression de commettre un crime rien qu'en y pensant qu'un jour, elle allait en crever. Saraelle se racla la gorge à plusieurs reprises et hocha la tête pour dire au Vampire qu'elle avait bien vu son torse guérit, alors qu'en fait, elle s'était contentée de garder les yeux fixés au niveau des genoux du jeune homme. C'était la zone de sécurité pour éviter qu'elle ne fasse une crise de quelque chose en posant les yeux sur lui. La sorcière fut presque contente qu'il aille s'asseoir sur un des tabourets, mettant à nouveau de la distance entre eux. Dos à lui, elle ouvrit une porte de son placard sous l'évier pour y jeter la boule en papier dans la poubelle quand elle se figea. Bien qu'elle soit en train de regarder ses ordures, elle fut soudain obnubilée par le sang, sa soif revint brusquement mais c'était beaucoup moins violent que la veille. Sauf que Saraelle, elle, était une sorcière fragile qui souffrait d'empathie. Ce fut pourquoi, elle se redressa brusquement et fit face au Vampire, le regardant dans les yeux – chose rare – sans ciller, la respiration soudain beaucoup plus profonde. La jeune femme s'agrippa à son évier et ne quitta pas le Vampire des yeux, comme s'il avait été une sorte de gourmandise à laquelle elle avait résisté que trop longtemps. L'échange ne dura que quelques secondes mais ce fut suffisant pour voir la différence entre Saraelle naturelle qui s'étrangle en voyant simplement Heathcliff approcher, et celle qui subissait la soif du Vampire. Elle eu un frisson et sembla enfin se ressaisir. A moins que ce soit le jeune homme qui progressait plus rapidement qu'elle ne l'avait espéré... Cependant la peur était toujours là, saisissante, cruelle. Saraelle respira profondément et tenta de se reprendre. Elle était là pour Heathcliff et devait se montrer à la hauteur car sinon, le Ministère prendrait des mesures pour se charger du cas du Vampire nouveau né et elle n'en était pas certaine, mais l'Oubliator supposait que les méthodes utilisées seraient moins douces. Jamais elle ne le laisserait tomber. La jeune femme blonde fut elle même surprise par sa propre détermination qui ne lui correspondait pourtant pas... Toujours occupée à manipuler les pochettes de sang sans savoir exactement quoi en faire, Saraelle décida qu'il était plutôt agréable tourner le dos au Vampire plutôt que devoir faire face à sa perfection. C'est donc sans le regarder – comme toujours – qu'elle discuta avec lui, mimant d'être occupée.
_ Alors... ? On va danser ce soir ?
La jeune femme toussa légèrement à nouveau, surprise par la proposition totalement déplacée du prédateur. Ce qu'elle prit pour un toussotement était en réalité un éclat de rire maladroit. Elle se tourna vers Heathcliff et le regarda dans les yeux avec un air qui voulait surtout dire « T'es sérieux là ? ». Elle rougit à nouveau comme s'il venait de lui proposer une nuit torride et non une soirée à danser avant de finalement répondre avec maladresse, le regard à nouveau baissé.
« Hum... Je... je crois pas que ce soit la... meilleure solution pour... pour ce soir. Enfin je veux dire que...qu'on pourra, oui ! Mais tu dois d'abord ap...apprendre... tu sais... avec... Ce soir on travail ! » acheva-t-elle soudain avec plus de sérieux, les sourcils froncés. Cette expression était presque décalée quand on était habitué à son air gêné. C'était comme si elle venait de prendre la décision pour elle même plus que pour Heathcliff, une sorte de résolution.
Saraelle redressa légèrement les épaules et quitta la cuisine pour se rendre dans le salon – ce qui revenait à faire quelques pas – et saisit un petit élastique qui traînait sur la table basse et attacha ses longs cheveux blonds en une haute queue de cheval. Elle se rendit d'un pas décidé dans sa chambre dont elle ferma la porte à clé avant de se changer. Elle retira sa longue robe de sorcière et fit vite comme pour s'empêcher d'hésiter, d'avoir peur ou de laisser ses émotions être perturbées par celles du Vampire. La jeune femme saisit un jogging de sport et un t-shirt banal, sans forme. Ainsi vêtue elle retourna à nouveau dans le salon, baguette en main. Elle tacha de rester toujours aussi confiante mais maintenant que Heathcliff était là, c'était toujours plus difficile. Voilà pourquoi elle avait toujours évité les relations humaines, c'était trop compliqué et difficile pour elle. Ce fut que maintenant qu'elle était changée que Saraelle réalisa que le jeune homme avait le même jean dans lequel il s'était fait agressé au bord de l'eau. D'ailleurs, que faisait-il là bas ? La sorcière chassa cette question de son esprit et se concentra sur ce qu'il y avait de plus urgent. Éduquer le Vampire. La sorcière leva sa baguette et d'un coup de sorts informulés, elle fit reculer le canapé et la table basse contre les murs, laissant un espace raisonnable dans la pièce. Elle remua doucement les épaules comme si elle s'apprêtait à se battre ou faire de la gym.
« Approches », dit-elle simplement avec douceur. Elle attendit que Heathcliff se trouve face à elle pour le regarder dans les yeux, concentrée afin de lui expliquer la suite des évènements. « Je vais être honnête, je ne sais pas du tout comment faire pour te préparer ne serait-ce qu'à sortir sans sauter à la gorge de tout le monde. Je vais donc improviser pour tester ta résistance au sang. Si tu as vraiment trop soif, du pourras boire une gorgée de la pochette. Mais j'aimerais que tu évites au maximum car tu n'en auras pas toujours » parce que c'est illégal, rare et hors de prix – les trois choses étant souvent combinées – mais Saraelle s'abstint de le préciser, jugeant que Heathcliff n'avait pas besoin de savoir ça et de se soucier en plus des problèmes qu'il lui causait par son besoin de nourriture.
Saraelle se passa une main sur les cheveux en soupirant. Il était clair qu'elle était agacée. Non pas parce qu'elle devait aider Heathcliff mais parce qu'elle ne savait pas précisément comment faire. La simple idée de ne pas lui être utile la torturait encore plus que son torse nu. Saraelle regarda autour d'elle comme si la solution allait se mettre à clignoter quelque part. Soudain, ce fut comme si ça avait été le cas car la jeune femme comprit ce qu'elle avait à faire. Elle se rendit jusqu'à la cuisine d'où elle sorti une paire de ciseaux. Doucement elle coupa un angle de la pochette de sang et versa une faible quantité de son contenu dans un verre transparent. De sa baguette elle prit soin de bien refermer la pochette et se rendit à nouveau devant Heathcliff, le verre à la main. A son regard, elle comprit que lui aussi redoutait l'exercice tout autant qu'elle, mais la sorcière n'avait pas le choix. Pour le tester, elle devait le pousser à ses limites.
« Tu vas devoir résister à l'envie de boire ce verre. Si tu essayes de m'attaquer ou de l'attraper, je t'attaquerai aussi » lui précisa-t-elle avec sérieux en bougeant légèrement sa baguette comme pour lui rappeler que si lui était un Vampire, elle n'en restait pas moins une sorcière. « Tu vas devoir résister en étant loin de moi puis au fur et à mesure de ta confiance en toi, tu pourras approcher » dit-elle avec une assurance qui n'était pas tout à fait certaine.
Saraelle avait confiance en Heathcliff, elle savait qu'il n'avait pas envie de tuer, qu'il ne voulait pas devenir un monstre et c'était pour ça qu'il avait si peur. Mais elle devait se rendre à l'évidence, si l'exercice se déroulait mal, elle risquait d'y laisser sa peau. Soit parce que Heathcliff commencerait à avoir vraiment faim et la tuer soit parce qu'elle se prendrait elle même pour un Vampire et aurait l'audace de le provoquer. Jamais Saraelle n'avait autant risqué pour aider quelqu'un...
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Sam 12 Mar - 18:41, édité 1 fois
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Lun 29 Nov - 15:28
Au moins, il l'avait fait un peu rire. Le vampire pouvait distinguer le sang qui était monté dans les joues de Saraelle pour les rosir légèrement. Il n'attarda pas trop son regard sur ce détail pour ne pas se laisser inutilement tenté. Après tout, aussi cruel et déplaisant que cela soit, la jeune femme était une sorte de sachet plein de sang ambulant. Heathcliff reprit ses esprits lorsqu'il l'entendit sousentendre que dans un futur plus ou moins proche – cela dépendrait de son avancement en tant que gentil-vampire-qui-ne-mord-pas-compulsivement-les-gens – elle serait partante pour sortir danser avec lui.
« Ce soir, on travaille ! » s'exclama soudain Saraelle qui avait repris constance.
Son invité aux longs dents haussa les sourcils alors qu'un sourire malicieux se dessina au coin gauche de ses lèvres sans qu'il put l'empêcher. La blondinette l'amusait beaucoup lorsqu'elle passait de la petite file gênée pour un rien à la femme volontaire sûre d'elle. Heathcliff pivota sur son tabouret pour la suivre des yeux comme elle quittait la cuisine pour passer du coté salon. Il ne pouvait nier qu'il était intrigué. Que projetait son ange gardien ? Lorsqu'elle s'attacha les cheveux, le regard du jeune homme se fixa sur sa nuque à présent dégagée et il déglutit lentement. Si son coeur n'avait pas été inerte, il aurait probablement bondi dans sa poitrine. Quand son hôte disparut dans le couloir, il se pencha un peu pour la suivre le plus possible et entendit le bruit d'une porte qui se ferme. Celle de Saraelle justement, et il se demandait encore quel phénomène magique faisait qu'il le savait même sans le voir.
Bon... qu'est-ce qu'il allait faire en attendant ? Essayant de chasser de sa tête la pensée selon laquelle une poche de sang l'attendait bien sagement tout près, Heathcliff se concentra sur lui-même pour tenter de s'analyser. D'analyser ses capacités. Il observa attentivement ses mains et plia lentement les doigts. Il pouvait distinctement sentir sa force. Il tenait pour certitude le fait qu'il saurait soulever à bout de bras l'un des lourds fauteuils du salon sans suer une goutte ou alors briser un carreau de fenêtre d'une simple pichenette.
Il était si absorbé par ses pensées qu'il mit un peu de temps à se rendre que la jeune femme était revenue. Quand il le fit, il remarqua immédiatement qu'elle s'était changée ; elle portait à présent un de ses survêtements en simili-polaire sans forme précise, le même que celui que portait sa soeur lorsqu'elle avait à traîner chez elle. Quand il s'en était étonné – Lizzie qui était toujours si à cheval sur sa tenue et si classe – elle lui avait confié que c'était le seul homme devant lequel elle pouvait se montrer comme ça, parce qu'elle se sentait parfaitement bien auprès de lui et qu'elle savait qu'il ne la jugerait jamais sur ce qu'il verrait, pas comme leur frère aîné. Alors c'était peut-être bête mais... Heathcliff se sentit honoré de voir Saraelle dans cette tenue décontractée au possible. Elle avait du s'habituer à sa présence finalement...
« Je vais être honnête, je ne sais pas du tout comment faire pour te préparer ne serait-ce qu'à sortir sans sauter à la gorge de tout le monde. Je vais donc improviser pour tester ta résistance au sang. Si tu as vraiment trop soif, du pourras boire une gorgée de la pochette. Mais j'aimerais que tu évites au maximum car tu n'en auras pas toujours. »
Heathcliff hocha la tête en silence et descendit lentement du tabouret sur lequel il était resté perché. Qu'attendait-elle de lui ? A quel genre de test allait-il devoir se soumettre au juste ? Il ne put pas s'empêcher de suivre son hôte des yeux pendant qu'elle se rendait à la cuisine. Même dans cette tenue négligée, Saraelle continuait de le fasciner irrésistiblement. Après tout, elle était le dernier lien qui lui restait avec le monde. Elle l'avait sauvé de beaucoup de choses. Tout à coup, une odeur le saisit à la gorge. la jeune femme avait ouvert la poche de sang et en versait dans un verre. Heathcliff fit un bond en arrière jusque sur le canapé en mettant la main sur son nez. Un éclair de colère traversa son regard. Il se sentait presque trahi, ou en tous cas poussé à la faute.
« Tu vas devoir résister à l'envie de boire ce verre. Si tu essayes de m'attaquer ou de l'attraper, je t'attaquerai aussi. Tu vas devoir résister en étant loin de moi puis au fur et à mesure de ta confiance en toi, tu pourras approcher »
Heathcliff avait gardé ce réflexe inutile de prendre de grandes inspirations lorsqu'il paniquait. Il secoua la tête frénétiquement.
_ Tu ne peux pas me faire ça. Tu sais bien que je n'ai rien bu depuis près de vingt-quatre heures... Et je peux déjà sentir ce manque en moi.
Tout en reculant, il se bouchait un peu plus le nez pour tenter d'entraver l'odeur du sang. Mais alors qu'il parlait, ses yeux étaient fixés sur le verre et ne pouvaient s'en détacher. Il échappa un petit feulement de contrariété et s'accroupit sur la table basse sur laquelle était monté sans s'en apercevoir. A présent à demi caché par le fauteuil, il ruminait ses pensées. Saraelle se tenait toujours à l'entrée de la cuisine, le verre de sang dans une main, sa baguette magique dans l'autre, prête à toute éventualité. Il s'écoula au moins trois minutes avant que le vampire n'esquisse un mouvement. Il retira progressivement la main de son nez et se frotta les yeux avec, comme un enfant à l'amorce d'une crise de larmes. Lorsqu'il les libéra, ils s'avérèrent être considérablement assombri. Et ils avaient cet éclat à la fois mystérieux et inquiétant.
_ Est-ce que tu paries sur le fait d'être plus rapide qu'un monstre comme moi ? Sur tes réflexes... misérablement humains. Sais-tu seulement que j'ai la certitude profonde de pouvoir t'atteindre avant que tu aies eu le temps de prononcer ne serait-ce que le premier mot d'un de tes sorts magiques ?
Il ne disait pas cela pour l'effrayer bien sûr. Il voulait seulement mettre en avant le fait qu'elle risquait gros à vouloir jouer ainsi au dompteur de lion. Heathcliff se redressa avant de se mettre debout et de descendre de la table basse. Il était grand, fort... et magnifique. Sa peau pâle luisait presque à la lumière du plafonnier. Ses lèvres étaient entrouvertes dans une moue involontairement sensuelle. On ne distinguait pas ses canines pourtant bien présentes. Animal, il huma l'air en fermant les yeux et frissonna de plaisir. Le sang. Pour lui à présent, ce n'était comparable à rien d'autre. Ce verre plein de sang, tenu par une femme si peu sexy dans son survêtement et pourtant si attirante. Un nouveau feulement franchit la barrière de ses lèvres et il fit un pas en avant. Difficile à dire qu'il était toujours Heathcliff St John à ce moment-là. Il ressemblait davantage à un tueur, aussi séduisant qu'il soit.
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Mar 30 Nov - 18:08
[HJ : Ok, si c'est trop mauvais je réécris tout, j'avais simplement envie d'essayer depuis un moment mais c'est tellement différent de ce que je fais habituellement, je crois que c'est pas terrible en fait Sorry >//<'' :fleche: ]
The way Heathcliff reacted, Saraelle understood he was still human, even alive. More than many in the world, more than the witch has ever been in her entire life. Maybe he was thinking that being a Vampire made him a dead thing, but to her, the young man was still the one she completely felt in love with at first sight. That man who cut out her heart and ate it like the monster he became. A monster of love. Dangerous. Tempting. Lonely. Saraelle wanted to touch him, to tell him that he had no reason to be scared because she would be by his side whatever happened. But Saraelle was terrified herself. Not because Heathcliff was a Vampire. At least, she did not care that much about it. But because Heathcliff was the one she loved. It was hard for her to stay calm when she realized what Heathcliff was thinking, or in fact, feeling. Betrayed. The young lady did not though he would take it that way but now she admitted the Vampire was right. But did she has a choice ? Saraelle was shaking, feeling how hard it was for him to fight against his own nature.
_ Tu ne peux pas me faire ça. Tu sais bien que je n'ai rien bu depuis près de vingt-quatre heures... Et je peux déjà sentir ce manque en moi. *And so do I...* she though darkly.
Saraelle sighed, trying to hold back her tears. She was about to faint, to let fall the glass. Why did she has to prove anything ? Why did she has to try to be someone else ? She was a monster, no one could understand her, she was alone. The young lady breathed. It was not her thinking, or maybe Heathcliff's feelings were to close from hers, it was harder to handle. Saraelle wanted to say something but she felt like if she opened her mouth, she would trough out. After having swallowed her saliva, she dared.
“Just stay calm. Breath. It will be alright. You can do it” she said, but not able to tell if it was more to the Vampire than to herself.
When Heathcliff growled, Saraelle closed her eyes and tried to focus. His rage, his thirst, his will to fight his own nature were for the blond witch every reason to desire him. Her blood was burning making her temperature running high, her breath was missing and that glass which seemed so heavy... she wanted to let it fall, allowing Heathcliff drinking every single drop of her blood, killing her. Why ? Because it could not be harder to handle than being in front of the Vampire, looking at him when she knew he was spending one of his worse moment in his life. Maybe worse than the death of his wife because now, Heathcliff could not ignore that he was a hunter, a predator. But Saraelle wanted to prove him that somewhere, closer than he seemed to think, there was still the human she felt in love with. That strong, lovely and soft heart she saw the very first time was beating, fighting to stay alive. And because she heard it, Saraelle was not scared.
_ Est-ce que tu paries sur le fait d'être plus rapide qu'un monstre comme moi ? Sur tes réflexes... misérablement humains. Sais-tu seulement que j'ai la certitude profonde de pouvoir t'atteindre avant que tu aies eu le temps de prononcer ne serait-ce que le premier mot d'un de tes sorts magiques ? he said after a few minutes.
The witch was surprised. She did not know that much about Vampire stuffs, but she was pretty sure Heathcliff was learning fast. The last thing left was to admit if she was happy about it or not. Saraelle was not that kind of witch who was proud about her nature, her power. She was a witch, basta. Nothing more to say. But when Heathcliff implied that she had no chance against him, Saraelle discovered some “wizard pride” she never heard about before. Maybe it was Heathcliff own pride she felt, she had no idea, the only fact was that she fought with herself not to spell but a few seconds later, the Vampire changed the war. After pride, lust. What would be the next one ? He stood up, gorgeous, powerful and at this very moment, Saraelle felt like she was nothing compared to him. Not because he was a Vampire but he was Heathcliff St John. The young lady wanted to close her eyes, to focus but she could not. How could she possibly do that when there was something that magnificent in the room ? Her heart started beating faster, she was scared and because Heathcliff was a Vampire, Saraelle knew he could feel it too, like a lion which smells fear before killing. Yes, the witch was scared, terrified. But the only reason was that she never desire a man that hard. This feeling was so strong she could not think about something else, like saving her life. It was only Heathcliff in her head, his voice, his smile, the way he looked at his wife. A look Saraelle always wished a man gave to her. He showed his teeth, she lost control.
He growled. Softly. Saraelle waddle as if the Vampire already drank her blood. Her brain was burning, the fear came back but still, she could not think about anything else than Heathcliff and his magnificent body. He was loosing control as fast as she was. Her throat was killing her.
“Back off” she murmured with as much conviction as if she said “come to me”.
Her wand was in her hand but the witch did not know how to use it, which spell to use. Why did she has to fight again ? Why did she has to resist to man like him ? Heathcliff was coming but still, Saraelle was not moving. When she felt her desire caught her brain, crushed her reason, the young lady knew she was about to die because she put on purpose Heathcliff in a dangerous situation, making him hungry, even if she knew when he is thirsty she can do or think about anything else than making love to him. They were only monsters. One was hungry of blood, the other of love. Which one was worse ? Saraelle of course. Heathcliff was just a victim, the lady just lied to herself pretending that she only wanted to help him. To teach him something she did not know anything about. Selfish. In love. Foolish. Heathcliff disappeared after a few seconds, leaving alone the Vampire he became. That was not a problem because the more he was a Vampire, the less Saraelle was human. She could feel his rage, the danger he knew he was, and Saraelle wanted more because for the first time in her life, she felt alive. Wasn't it weird ? To feel alive next to a dead creature ?
“I said : back off.” she said again with an unusual dark look.
She smiled. In fact Saraelle wanted him to come to her, to take her, to bite every single part of her body. If he wanted, he could even turn her clothes right up, eat her heart and why not ? Her brain. Saraelle was not a strong witch. She knew she had to learn how to control her power but at this very moment, she never had been that glad to be able to feel Heathcliff inside her. It was like his soul burned her body of glass. And because it was good, she wanted more. As much as Heathcliff wanted her blood. He was coming, the young lady had to stop him.
“Heathcliff...” she said, wand up. But he was not listening to her. The witch was feeling his rage, his will to fight and that was why she reacted in a such foolish way. She attacked. “Diffindo !” the spell touch him, cutting Heathcliff at the very same place Saraelle would have bit him if she were a Vampire. But she was not.
Of course the young man attacked back but Saraelle was not scared, worse, she said the stupidest thing she ever said in her hall life. When the Vampire gripped her to drink her blood, Saraelle smiled, showing invisible fangs.
“So... You really think that you're stronger than I am ?” Yes he was. “I'm not scared. EXPULSO !”
Saraelle tried to breath, smiling like she was the monster, the powerful one here, forgetting that she was supposed to teach Heathcliff how to stay calm and not make him mad. But she did not care, she was having the time of her life.
“Open your mouth, show me what you got...”
Ok, has anyone seen Saraelle Juliet Myles ? Because she was definitely missing.
[HJ : //DIE// J'ai forcément oublié des fautes que je corrigerai plus tard :fleche: ]
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Mar 9 Aoû - 16:49, édité 3 fois
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Ven 11 Mar - 9:24
(Porcelain And The Tramps - King Of The World)
Spoiler:
Keep your head down Untill I tell you to speak You're not giving me the run around When you fall back Unto my coffin No you should've stayed out of my way Do not test me
'Cause I'm the fucking king of the world Get on you knees I'm the fucking king of the world Do as I please
So get up and get out and I'll show you What it means for me to control you 'Cause I'm the fucking king of the world
Bow to me Bow to me at my feet you'll bow to me Bow to me Bow to me at my feet you'll bow to me Bow to me Bow to me at my feet you'll bow to me Bow to me Bow to me at my feet you'll bow to me Bow to me
Heath regardait Saraelle mais je la voyais pas vraiment. Toute son attention était concentrée sur les battements de son coeur, la vitesse à laquelle il envoyait par ses pulsations le sang dans ses artères. C'était comme une douce chanson, comme s'il l'appelait, comme s'il le suppliait de venir l'arracher de sa poitrine. Il fit un pas supplémentaire en avant, ignorant les avertissements de la jeune femme ainsi que sa baguette pointée dans sa direction.
_ Diffindo !
Le sortilège de découpe jaillit en un million de petits points lumineux et frappa le vampire au niveau de la base de son cou, y laissant une belle entaille. Surpris, il baissa la tête et porta une main sur la blessure pour constater le dommage. Le sang ne perlait que très discrètement, puisqu'on ne pouvait plus vraiment dire qu'il circulait dans ses veines. Il porta ses doigts au niveau de son visage pour humer son propre sang, fermant les yeux pour savourer le plaisir que cela lui procurait. Puis, lentement, très lentement, il souleva ses paupières. Son regard noir d'encre à présent était fixé sur la gorge de son adversaire. Sombre présage. En une seconde, il fut sur elle. Sa main gigantesque était autour de son cou. Il lui suffisait de serrer un peu et il la tuerait. Oui, mais le sang d'humain mort était moins savoureux, il le savait d'instinct.
_ EXPULSO !
Surpris, Heathcliff fut contraint de lâcher sa prise et une force mystérieuse (mais en tous cas supérieure à la sienne) le projeta contre le mur opposé. Il se cogna la tête mais atterrit sur ses terres, fléchissant les genoux avec souplesse pour rester un instant accroupi, juste le temps de se remettre. Saraelle - enfin ce qui ressemblait à Saraelle - proféra une dernière provocation qui le fit feuler furieusement.
_ Tu n'aurais vraiment pas du, gronda-t-il d'une voix plus grave que le tonnerre, qui donna tout de suite un crédit phénoménale à ses paroles.
Le vampire s'élança de nouveau et cette fois, il mit sa vitesse surhumaine au service d'une esquive habile pour échapper tout sortilège risquant de fondre sur lui. Une fois à portée, il saisit immédiatement le poignet de la jeune femme, celui de la main qui tenait la baguette, et, d'une pression sèche, il le brisa entre ses doigts. Le bruit que furent les os en se rompant fut macabre et pourtant étonnement fascinant pour lui. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire de satisfaction, se demandant si son adversaire se pensait toujours plus fort que lui à présent. Il l'obligea à lâcher sa baguette et cette dernière tomba à terre. Un grognement de satisfaction surgit de sa gorge. Ce n'était définitivement pas humain. C'était celui d'un lion devant le festin qu'il s'apprêtait à faire, une antilope sans plus aucune défense.
Heath enroula un bras autour de la taille de la jeune femme et les projeta tous les deux sur le tapis à coté de la table basse. Il se positionna au dessus d'elle, mettant ses jambes en travers des siennes pour l'empêcher de s'en servir pour le frapper. Ses mains autour de sa gorge, il laissait glisser ses doigts sur l'encolure de son t-shirt pour le déchirer brutalement jusqu'au niveau de son nombril. Il avait fait cela dans le but de pouvoir voir sans entrave son splendide cou de cygne. Il promena sa main droite sur sa clavicule et la fit lentement descendre. Sa main gauche tenait à présent le poignet brisé de sa proie et appuyait sadiquement dessus lorsqu'il la sentait remuer un peu trop, lui rappelant la douleur encourue.
Le nouveau-né devait être un vampire extrêmement sensuel - ou était-ce parce qu'il s'agissait de Saraelle - parce que lorsqu'il se pencha vers elle, ce fut d'abord pour déposer un baiser sur sa mâchoire au niveau du menton. Il en laissa d'autres, fiévreux et parfois langoureux, sur sa pomme d'Adam, à naissance de son cou et sous sa clavicule gauche. Histoire de goûter la marchandise. Heath se pencha davantage et vint donner de petites caresses avec le bout de son nez sur l'oreille de la jeune femme avant d'y murmurer d'une voix rendue rauque par la soif :
_ N'aie pas peur, mon amour. Tu ne sentira presque rien.
Esquivant son regard, il fit glisser son visage jusque dans son cou. Il donna un cou de langue sur sa jugulaire, comme un chirurgien qui nettoie une zone avant de l'inciser. Puis il ouvrit la bouche. Ses canines étaient largement sorties. Elles lui faisaient presque mal en fait. Il les sentait vibrer, comme si elles voulaient d'elles-même aller se plonger dans la gorge de la jeune femme. Dans quelques secondes, ce serait fini. Heath ne ressentait rien vis à vis de ce sombre destin. Il n'y avait pas d'amie, pas de charmante personne qui l'avait recueilli quand il n'avait plus nulle part où aller. Il n'y avait qu'un distributeur de sang à sa merci et il s'apprêtait à le vider de la moindre goutte pour satisfaire sa soif. Une de ses canines perça vraiment très légèrement la peau de Saraelle, comme lorsque l'on se pique avec une aiguille. Une toute petite perle rouge se forma à la surface. Heath la recueillit avec sa langue. Elle était chaude et délicieuse.
Soudain, il fut assailli par tout un tas d'émotions et de pensées. Celle qui dominait était la peur, encore légèrement mêlé à une expression de désir. Ne pas mourir, pas maintenant, pas comme ça. Il perçut aussi de la douleur physique. Surpris, il relâcha le poignet cassé qu'il tenait toujours et cette sensation de douleur s'atténua. Il cligna ses yeux noirs d'encre et hésita. Qu'était-il en train de faire déjà ? Un éclair de compréhension traversa son regard, qui redevint humain pendant ce laps de temps. Vite ! Il fallait en profiter ! Le vampire se pencha pour attraper la baguette magique et la fourra entre des doigts de Saraelle. Si elle pouvait l'immobiliser et lui faire avaler le verre de sang qui l'attendait toujours quelque part sur une commode du salon, les choses devraient revenir à la "normale"...
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Ven 11 Mar - 19:54
•♦ Neon Trees • Helpless ♦•
S'il y avait un mot pour qualifier Saraelle Juliet Myles ce serait celui de l'ennui. Toute sa vie ce mot avait été celui qui rythmait son quotidien, son destin. Ses parents l'avaient surement abandonnée par ennui. Elle ne parlait pas de peur d'ennuyer les autres. Son silence était devenu ennuyeux pour tous. Sa présence l'était tout autant. Ses vêtements, sa décoration, même le regard qu'elle portait sur le monde. Saraelle était ennuyante et ennuyée. Se contentant d'exister sans être vraiment. Puis arriva le jour où Heathcliff perdit sa fiancée. Ce fut en le voyant tenir la jeune femme dans ses bras, hurlant à la mort, souffrant de désespoir que Saraelle comprit que par ennui elle avait manqué une chose essentielle : vivre. Le supplice que ressentait le jeune homme fut source de jalousie pour la sorcière qui n'avait jamais rien vécu d'aussi intense. Peut être avait-il mal, peut être avait-il envie de mourir, elle le savait, elle le sentait en elle, mais tout était si beau, enivrant et merveilleux que Saraelle voulu vivre ça pour elle même et non à travers les cœurs des autres, quitte à avoir mal. Oui, depuis ce jour, la jeune femme blonde rêvait d'amour, de peine, de colère, de rire, de souffrance, peu importait du moment qu'elle n'affrontait plus la solitude comme elle l'avait toujours fait dans sa vie.
_ Tu n'aurais vraiment pas du, murmura le vampire d'une voix sombre. Saraelle senti sa poitrine se compresser. Elle avait peur. La sorcière avait l'impression lorsqu'elle était avec Heathcliff de sans cesse être au bord d'une falaise, de regarder l'horizon. Ses longs cheveux blonds étaient fouettés par le vent frais, le soleil réchauffait sa peau et le vide était là, l'appelant toujours plus. Heathcliff aussi était présent à ses côtés. Il lui donnait le vertige mais c'était agréable. Saraelle avait sans cesse l'impression qu'elle perdait la vue par moment, des flashs de bonheur trop intenses pour son petit cœur fragile qui n'en avait pas l'habitude. Obsédée par le regard du Vampire, sa présence, elle en oubliait l'essentiel... La sorcière ouvrit la bouche mais aucun son ne sorti, son visage mais surtout ses yeux exprimant la douleur qu'elle ressenti à cet instant. Ce fut un retour brutal à la réalité mais le Vampire était désormais tout près d'elle et il venait visiblement de lui briser le poignet. Sa baguette était au sol. Quand était-il arrivé si près ? Quand était-il parvenu à l'attraper sans qu'elle ne puisse sentir venir le danger ? Son visage était proche du sien et dans une attitude de défit qui ne la caractérisait pas, Saraelle ne quitta pas les yeux du Vampire du regard. Inconsciemment elle savait que Heathcliff se trouvait encore là, quelque part derrière ces pupilles sanglantes et elle ne voulait pas briser le contact entre elle et lui. Jamais.
Heathcliff se mit à sourire d'un air sadique. Saraelle n'avait que senti ses os se briser mais à cause de son don d'empathie, elle pouvait comprendre le plaisir que la créature ressentait. Et parce qu'Heathcliff aimait lui faire mal, Saraelle eu un sourire. C'était particulier. Elle avait l'air d'une droguée qui recevait sa dose. Sa dose de violence, de vie, de Vampire, de Heathcliff. Si lui en tant que lion, sa violence était légitime, Saraelle par son empathie agissait en antilope sadomasochiste. Mais ce n'était pas sa faute. Enivrée par les émotions du Vampire, sa puissance, sa joie de dominer, son plaisir ressenti à lui faire mal, Saraelle n'entendait plus l'humaine au fond d'elle qui avait mal, qui hurlait au danger. Elle ne voyait que Heathcliff et sa magnificence. Elle était l'agneau éprit du loup, l'ange attiré par le diable, le papillon affolé par le feu, Saraelle amoureuse de Heathcliff.
Quand il enroula ses bras autour de sa taille, la jeune femme n'essaya même pas de lutter. Il pouvait faire d'elle ce qu'il voulait, elle n'avait aucune autre volonté que d'être sienne. Que ce soit en le nourrissant qu'en lui appartenant physiquement. Sur le sol, Saraelle avait mal au cœur. C'était comme s'il battait trop fort pour son corps, comme s'il souffrait du trop plein d'amour qu'il ressentait brusquement pour le jeune homme au dessus d'elle. Saraelle soupirait souvent, incapable de contrôler ce que le Vampire lui inspirait. Il lui faisait mal mais elle aimait. Depuis quand était-elle devenue ce genre de femme ? Attirée par la violence de l'amour, bouleversée par la beauté de la douleur ? Son poignet aurait du lui faire mal mais elle ne sentait rien à cause des trop nombreuses émotions qu'elle éprouvait à la fois. Évidemment, la soif du Vampire était la pire, la plus insurmontable. Sa gorge la brûlait, elle avait l'impression que chacune de ses respirations lui raclait l'intérieur du cou au couteau, que sa voix n'était plus, sa langue était pâteuse, elle la gênait. Saraelle gesticulait autant que possible mais le prédateur la tenait bien et pourtant elle ne cessa pas pour autant, adorant la sensation de le sentir contre elle. Il était glacé, dur, tandis qu'elle, avait l'impression que son corps aurait fait fondre la plus forte des glaces, tout en souplesse sensuelle qu'elle ne savait pas posséder. Dans les bras de Heathcliff, tout était naturel, même ce qui lui avait toujours fait peur, comme le simple contact charnel d'un homme. Saraelle se revit au bord de la falaise aux côtés du Vampire. Il n'avait pas l'air sauvage et il semblait bien plus humain. Heathcliff lui souriait paisiblement, comme s'il lui demandait de lui faire confiance, que tout irait bien. Il avait envie de sauter dans le vide. Saraelle avait peur, mais elle voulait le suivre. Jusqu'au bout.
Son t-shirt fut brutalement déchiré. La sorcière échappa une exclamation de surprise. Ses joues auraient du devenir rouges. Elle aurait du se mettre à pleurer face à la violence du geste, avoir honte, ne pas supporter être touchée ainsi, être mise à nue sans son autorisation et pourtant... Saraelle eu une violente pointe de honte, elle était terrorisée à l'idée d'être nue face à quiconque, elle qui mettait des siècles à le faire devant un médecin, devant elle même, mais Heathcliff au dessus d'elle, la regardant avec faim, elle n'avait peur de rien. Pourquoi ? Parce que s'il y avait bien une chose dont elle était certaine, c'était que le jeune homme la voulait. D'accord elle n'était qu'un repas sur sa liste mais elle son don d'empathie, ou son amour pour lui, ne faisait pas la différence. Instinctivement, Saraelle posa les mains sur les omoplates du Vampire, essayant de griffer sa peau de marbre sans savoir si elle voulait qu'il continue ou non, le repousser ou l'attirer à elle. Sa peau brûlant la sienne. Quand il appuya sadiquement sur son poignet brisé, la sorcière poussa un léger cri qui fut rapidement remplacé par un feulement étrangement crédible. A nouveau elle redressa la tête et montra des canines invisibles. Son visage était clairement menaçant, comme si dès l'instant où Heathcliff la lâcherait elle se jetterait sur lui et le frapperait. La jeune femme blonde arrêta sa bouche à quelques centimètres du Vampire, ne le quittant pas des yeux où brillait une lueur violente inédite, non pas par volonté mais parce qu'elle ne pouvait pas aller plus loin. Quand il appuya sur son bras, le plaisir que ressenti Heathcliff fut si orgasmique que Saraelle échappa malgré elle un gémissement tandis qu'elle rejeta brusquement sa tête en arrière et détourna le regard.
Au sol, Saraelle remuait encore, essayant de se libérer de la torture que lui faisait subir Heathcliff mais c'était plus compliqué que ça. La jeune femme le sentait en elle, ses envies, ses émotions, sa soif, le moment qu'ils échangeaient était si intense qu'elle se sentait plus que Vampire, elle se sentait Heathcliff. Saraelle s'immobilisa pourtant un instant, le fixant , les dents serrées par la douleur. Il n'était pas affolé, au contraire, il semblait calme et mesuré. Quand elle le vit se pencher doucement pour embrasser son menton, Saraelle senti son cœur s'affoler d'avantage si bien qu'elle eu l'impression d'en avoir deux dans une même poitrine. Effrayée par l'amour inconditionnel qu'elle ressentait pour lui, Saraelle le regarda droit dans les yeux. Elle avait peur, elle était terrorisée non pas parce qu'il était visiblement sur le point de la tuer mais parce qu'elle était prête à endurer des centaines d'autres os brisés du moment qu'il continuait à l'embrasser tendrement. Les baisers qu'il déposa sur sa gorge la firent gémir de plaisir, de douleur. Saraelle était une louve pleurant d'amour à l'oreille du Vampire. Les baisers fiévreux qu'il lui donna, parfois langoureux eurent sur la sorcière le même effet que si le jeune homme lui avait fait l'amour passionnément. C'était intolérable pour la jeune femme qui se mit à pleurer silencieusement, gémissant parfois. Elle l'aimait, elle l'aimait tellement que son propre corps ne pouvait pas endurer le trop plein d'amour que lui inspirait le Vampire. S'il ne la prenait pas maintenant, elle se ferait du mal elle même pour en finir au plus vite. Jamais désirer un homme n'avait été aussi horrible. Heathcliff ne l'aidait pas. Sa lenteur, sa sensualité mettait Saraelle hors d'elle. Elle devait se défendre mais il la tenait, lutter mais elle n'en avait pas l'envie.
_ N'aie pas peur, mon amour. Tu ne sentiras presque rien. murmura-t-il à son oreille. Le son de sa voix eu sur Saraelle le même effet que si le Vampire l'avait saisie pendant un rapport privilégié. Elle sentait son désire pour lui crisper son bassin, électriser sa colonne vertébrale. Elle aurait pu avoir des réflexes de Vampire mais les mots de ce dernier la frappèrent immédiatement. L'avait-il appelée « mon amour » ? Se croyait-il avec sa fiancée ? Elles ne se ressemblaient pourtant en rien. L'aimait-il ? Toutes ces questions firent plus de mal à la sorcière qu'elle ne pouvait en supporter. « Tue moi » gémit-elle faiblement. Oui, s'il la tuait maintenant elle n'aurait plus jamais à souffrir de l'aimer à ce point, à subir la perfection de son corps, de son souffle mort. Saraelle mourrait en ayant entendu les plus belles paroles que jamais personne ne lui ait jamais dite. « Mon amour ». Personne n'avait jamais été assez fou pour la considérer comme une amie, Heathcliff St John l'avait qualifiée elle, de son amour. Pleurant de joie, la sorcière attendit. Un sourire se formant soudain sur sa bouche non pas par sadisme ou empathie. Elle était elle même plus que jamais. Qu'il la tue, elle avait suffisamment vécu désormais. Heathcliff avait dit qu'elle était son amour, à quoi bon se réveiller demain ? Les larmes perlant sur son visage, elle frissonna tandis que le Vampire lécha son cou, regardant le plafond sans le voir. Elle s'imagina à nouveau au bord de la falaise, le vent était plus intense, le vide plus attractif. Heathcliff la regardait et tendit la main. Saraelle eu un sourire timide et la saisit et tout les deux sautèrent dans le vide, vers l'inconnu. Puis, enfin, il trancha sa peau. Ce fut bref, comme une piqure.
Saraelle ouvrit les yeux en grands. L'instant suivant fut totalement inédit pour la sorcière. Elle qui avait tellement tenté de lutter sur le plan émotionnel contre Heathcliff ne parvint pas à le repousser. Il était dans sa tête, dans son corps, dans ses veines, il était le battement de son cœur. Mais une seconde plus tard, alors qu'il avait tranché sa peau, Saraelle parvint à réaliser un exercice unique. Alors qu'elle avait voulu pendant toute sa vie se protéger du monde entier, que personne ne puisse jamais savoir ce qu'elle cachait en elle tout en étant forcée de subir les émotions des autres contre sa volonté, Saraelle avait totalement repoussé son don d'empathie vers Heathcliff. Pendant quelques secondes, au lieu de ressentir ses émotions à lui, le Vampire fut totalement enveloppé du voile mortel des sentiments de Saraelle. La sorcière regarda la scène sans y croire. Elle avait l'impression d'être sous un voile transparent avec Heathcliff, de partager le même air. Il était en elle, elle le sentait, elle l'y avait autorisé sans le vouloir. Le jeune homme pouvait sentir sa peur, mais avant tout, son amour pour lui. Il était là, partout, violent, beau, craintif, désespéré, dévoué, inconditionnel. Comme spectatrice de son propre cœur, Saraelle fut frappée par l'intensité de la passion qu'elle éprouvait pour Heathcliff. Cela ne dura que quelques secondes et pourtant elle eu l'impression que des heures s'étaient écoulées, qu'elle avait plus que jamais été mise à nue. C'était encore plus fort, plus difficile que de simplement dire « je t'aime ». Son amour était palpable. Réel.
Se ressentant humaine, Saraelle reçu une violente explosion au niveau du poignet. Le contact avec Heathcliff était rompu, elle avait plus mal que jamais. Plus peur aussi. Vidée, la sorcière resta sur le dos, le souffle court tandis que le Vampire lui fourra sa baguette dans les mains. Cependant elle n'avait plus la force de s'en servir. Pour faire quoi après tout ? Les jambes fragiles, avec une violente envie de vomir, la jeune femme se redressa. Un vertige puissant la saisit et sa vue fut brouillée un instant. « C'e...C'était quoi ça ?! » demanda-t-elle avec toute la peur du monde. Évidemment elle ne parlait pas de l'attaque du Vampire mais de son don d'empathie qui avait en quelque sorte évolué. Rapidement elle porta la main à son cou blessé. Elle avait la nausée, elle se sentait fiévreuse. Saraelle regarda Heathcliff à nouveau, terrifiée, tremblante. Elle savait ce qui s'était passé mais l'admettre lui foutait les jetons. « N...Ne m'approche pas ! » s'exclama-t-elle en reculant d'un pas avant de se précipiter en courant dans sa salle de bain où elle s'enferma à double tours. Les mains sur la porte, elle fondit en larmes. Saraelle se laissa tomber au sol, à genoux et pleura, elle frappa, hurla. Elle avait mal, tellement mal. Elle aimait Heathcliff mais n'arrivait pas à le supporter, c'était trop, trop pour son cœur fragile. Comment pouvait-il lui faire endurer ça ? Pourvu qu'il n'ait pas comprit à quel point elle était amoureuse de lui, qu'elle voulait mourir de ses canines s'il le fallait.
Saraelle renifla et respira doucement. « Heathcliff ? » appela-t-elle d'une voix douce mais brisée. Elle ne parlait pas fort, elle n'en avait pas la force et puis il l'entendait parfaitement. Les yeux plantés vers le sol, elle renifla à nouveau. Elle ne voulait pas qu'il parte. Sa réaction avait été démesurée. Si Heathcliff avait était poussé dans une situation aussi extrême c'était uniquement à cause d'elle et de ses idées foireuses. « Je suis désolée » marmonna-t-elle en regardant la porte sans savoir s'il était de l'autre côté au non. « Tout à l'heure, ce que j'ai dit... C'est à cause de mon pouvoir... Pas de toi » précisa-t-elle. Parce qu'elle ressentait sans cesse les émotions du Vampire, la sorcière savait quel image il avait de lui, son dégoût de son être, sa peur d'exister. Saraelle n'avait pas fait preuve de tact en lui disant ça le regard terrifié mais c'était vrai. Il ne devait plus la toucher, elle ne survivrait pas la prochaine fois. « Toi... » 'je t'aime trop' tenta-t-elle de poursuivre mais elle ne pu pas. Saraelle renifla doucement et se redressa tant bien que mal. Debout face à la porte de la salle de bain, elle resta un instant à fixer la poignée.
Dernière édition par Saraelle J. Myles le Lun 11 Avr - 10:54, édité 1 fois
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Sujet: Re: CHAPITRE 2 « Teach Me Tonight » Dim 10 Avr - 20:51
Heathcliff se releva, la mâchoire serrée au maximum comme si cela l'aidait à maîtriser son envie de poursuivre sa proie, et marcha lentement jusqu'au verre plein de sang abandonné sur une petite étagère. Il l'attrapa d'une main tremblante mais le porta à ses lèvres sans aucune hésitation. Cul sec ! Sentant le liquide ruisseler dans sa gorge, il ferma les yeux et échappa un petit gémissement de plaisir. Il avait l'impression d'étancher une soif qui durait depuis des années. Peu à peu, ses pupilles se rétractèrent jusqu'à reprendre une taille humaine normale et s'éclaircirent légèrement. Il ne sentait plus physiquement ses canines effilées même s'il se doutait qu'elles étaient toujours présentes puisque non rétractables comme certains mythes vampiriques l'affirmaient. Quand il se mit à avoir la nausée, il fut certain d'être redevenu lui-même. Boire du sang le dégoûtait toujours autant. Il reposa hâtivement le verre là il l'avait pris et s'en éloigna comme s'il était contaminé par une maladie mortelle – ce qui était déjà à peine ironique pour un vampire.
Son regard glissa à sur ses pieds, plus précisément sur la tapis où il avait allongé Saraelle il y a quelques minutes à peine pour mettre fin à ses jours, et la scène lui revint à l'esprit. Il avait l'impression de se souvenir d'un film qu'il avait vu il y a longtemps et dont il venait juste de se rappeler à cause d'un détail qui l'avait fait flasher. Une pensée ne tarda pas à s'imposer dans son esprit : il avait failli tuer Saraelle. Non, en fait, c'était pire : il avait failli plonger ses dents dans la chair de la jeune femme qui l'avait secouru pour drainer la moindre goutte de sang de son corps. Oui, c'était largement pire.
Heathcliff fit les cent pas à travers le salon, les mains crispées derrière la tête, ruminant sa colère contre lui-même et contre le monde entier. Même s'il ne voulait pas y penser franchement, il ne pouvait pas ignorer la petite voix qui lui murmurait que ça n'allait pas le faire. Chaque minute que Saraelle passait à coté de lui était une menace pour la jeune femme et il ne pouvait pas lui infliger ça. C'était lui qui avait débarqué dans sa vie sans se faire annoncer. Elle, elle n'avait fait que l'aider gentiment à surmonter l'épreuve qui s'était dressée devant lui, parce qu'il avait besoin d'un guide, de quelqu'un pour lui expliquer les choses. Il ne pouvait pas la remercier en mettant sa vie en danger. C'était injuste et il ne pouvait lui faire ça. Le nouveau né frotta son visage entre ses mains en insistant au niveau des yeux et poussa un long soupir. Il aurait tellement voulu que ça puisse fonctionner. Il n'avait pas envie de quitter cet endroit où il avait trouvé refuge, et quel refuge ! Il s'y sentait bien. Était-ce que parce que son hôte l'avait accepté malgré sa particularité ou parce que c'était elle, Saraelle Juliet Myles ? Il l'ignorait. Tout ce qu'il savait c'était que pour l'en remercier, il allait devoir la quitter pour affronter seul le nouveau monde qui s'offrait à lui. Cette idée le terrifiait.
« Heathcliff ? » entendit-il appeler grâce à son ouïe extrêmement développée depuis sa transformation.
Le vampire arrêta de marcher et tourna la tête en direction du couloir. Saraelle était enfermée dans la salle de bain et sa voix brisée trahissait des larmes. Il n'osa d'abord pas bouger d'un pouce, suspendant même sa respiration pour prêter encore plus d'attention à ce qui se passait dans la pièce d'à coté.
« Je suis désolée... Tout à l'heure, ce que j'ai dit... C'est à cause de mon pouvoir... Pas de toi »
Heathcliff s'approcha de la porte de la salle de bain. Ses pas ne faisaient pas de bruit. La respiration toujours suspendue, il posa doucement une main sur le battant.
« Toi... »
Le jeune homme pencha la tête jusqu'à poser son front contre le bois de la porte et ferma les yeux. A peine deux mètres derrière, il y avait une jeune femme triste et encore un peu effrayée. Une personne à qui il tenait vraiment. Alors, à contrecœur, il dit d'une voix rauque :
_ Je ne peux pas rester ici. Je ne peux pas rester avec toi. Ce soir, j'ai bien failli te tuer et ce n'était que ma première tentative. C'était un miracle si j'ai réussi à me retenir le temps que tu puisses te dégager. On ne peut pas prendre le risque que ça se reproduise parce que la prochaine fois... l'issue pourrait être bien moins glorieuse.
Il avait beau savoir qu'il disait la vérité et qu'il avait bien raison de le faire, il n'empêchait qu'il détestait avoir à dire ces mots.
_ Je vais partir, souffla-t-il avant de plisser les yeux et de serrer la mâchoire comme s'il devait accuser un coup qu'il venait de donner à lui-même.
Heathcliff resta plusieurs secondes à écouter les battements du coeur de Saraelle que ses oreilles de vampire pouvaient percevoir avant d'ajouter d'une voix hésitante :
_ … mais j'ai besoin que tu fasses une dernière chose pour moi. Toi, tu connais le monde de la magie alors je me demandais si tu pouvais me mettre en relation avec d'autres... choses comme moi. J'ai... j'ai peur d'être tout seul. Je ne voudrais pas blesser quelqu'un, tu comprends.
En fait, il n'avait aucune idée du mode de vie des vampires dans le monde réel. Les mythes les voulaient soit solitaires, soit regroupés en clans. Il espérait que l'un de ces derniers voudraient bien l'accueillir. Devenir une bête sanguinaire lui faisait vraiment peur et c'était ce qui ne manquerait pas d'arriver s'il se retrouvait livré à lui-même, sans... nourriture.
Saraelle tremblait encore avec force. Elle avait l'impression que son corps allait cesser de la porter d'une seconde à l'autre. Elle n'en aurait pas la force, elle ne tiendrait pas plus longtemps. Heathcliff l'avait vidée de toutes ses forces et maintenant que la sorcière y repensait elle se demandait à quoi elle s'était attendu en lui proposant un tel exercice. C'était du grand n'importe quoi. Il était clair que Saraelle ne savait pas ce qu'elle faisait avec lui, autant sur le plan vampirique que humain. La jeune femme avançait les yeux fermés sans se soucier des conséquences. Oui elle n'avait peur de rien parce qu'elle n'avait rien pour la rattacher à ce monde, personne à qui manquer, personne pour la pleurer, mais Heathcliff ? Etait-ce pour autant une raison valable de mettre sa pauvre conscience déjà bien assez torturée en péril ? Il ne méritait pas se sentir coupable de la mort de la femme qui l'avait aidée. Parce que Saraelle avait un don d'empathie, elle avait capté la gratitude qu'il ressentait envers elle. C'était surement pour ça qu'elle ne le considérait toujours pas comme un monstre, pas même après toutes ces attaques. Ce n'était pas grave. Elle allait sortir de la salle de bain, demander pardon à Heathcliff et tout repartirait comme en 14. Sauf que non, le Vampire en avait décidé autrement.
_ Je ne peux pas rester ici. Je ne peux pas rester avec toi, dit la voix doucement cruelle du jeune homme. En entendant ces mots, le souffle, le cœur de Saraelle cessèrent un instant d'être. Il n'était pas sérieux là ? Il n'avait pas le droit de lui faire ça ! Debout face à la porte, face à Heathcliff sans même le savoir, Saraelle senti un puissant coup être porté à sa poitrine. Elle aurait pu chanceler si elle ne s'était pas transformée en glace. Tout en elle était devenu froid, vide. La sorcière aurait pu pleurer mais elle n'en eu pas la force. Ce soir, j'ai bien failli te tuer et ce n'était que ma première tentative. C'était un miracle si j'ai réussi à me retenir le temps que tu puisses te dégager. On ne peut pas prendre le risque que ça se reproduise parce que la prochaine fois... l'issue pourrait être bien moins glorieuse. Le cœur de la sorcière se remit à battre plus vite. Il était paniqué, affolé, terrorisé. Bien plus que lors de l'attaque. Saraelle ne voulait pas. Il ne pouvait pas lui faire ça. Elle avait mal à la tête. Son crâne était une véritable torture. Pourquoi ses paupières devenaient-elles lourdes ? Sa bouche était sèche. Ses mains tremblaient avec force. Heathcliff partait. Il ne reviendrait plus. Les pupilles de Saraelle la brûlait. Que quelqu'un éteigne la lumière ! Le vide dans sa poitrine s'agrandit, elle n'arrivait plus à respirer, à bouger. _ Je vais partir ajouta-il dans un souffle parfaitement audible. Non. Non. Non ! NON !
Parfois, la douleur atteint un tel degré que l'on ne la ressent plus, on se contente d'être, de subir, notre corps étant trop épuisé pour avoir mal. C'était ce que ressentait Saraelle à cet instant. La souffrance que lui faisait endurer Heathcliff était si profonde, si intense qu'elle n'en trouva pas la force de pleurer. Certes elle tremblait encore, elle avait mal partout, surtout au cœur. L'expression avoir un pincement au cœur n'est pas venue de rien. La sorcière avait l'impression que Heathcliff lui même avait transpercé sa poitrine de sa main glacée et compressait avec sadisme son pauvre petit cœur humain qui n'avait que trop peu servit. Une multitudes de sentiments se mirent en place sans qu'elle ne soit capable de les identifier. Le Vampire se remit à parler, Saraelle n'osait même plus l'écouter, de peur qu'il lui dise des choses encore plus cruelles, qu'il porte le coup fatal. _ … mais j'ai besoin que tu fasses une dernière chose pour moi. Même elle, qui n'était pourtant pas ce genre de personne, ne parvint à retenir un faible sourire sarcastique. Ben voyons... Parce qu'il pensait sincèrement qu'après tout ce qu'elle avait déjà fait pour lui, après ses attaques, son abandon, elle l'aiderait à partir dans de bonnes conditions ? Il pouvait crever ! Ah mince, c'était déjà fait... Toi, tu connais le monde de la magie alors je me demandais si tu pouvais me mettre en relation avec d'autres... choses comme moi. J'ai... j'ai peur d'être tout seul. Je ne voudrais pas blesser quelqu'un, tu comprends.
Pff. Le beau discours du Vampire torturé qui a peur de faire du mal autour de lui ! Il fallait y penser avant mon coco ! Il fallait y avoir pensé alors que Saraelle lui avait proposé de rester chez elle ! Il aurait du demander à partir dès le départ ! Pourquoi l'abandonner maintenant ? Ils étaient si près du but ! Heathcliff se contrôlait presque ! Mais non, il voulait partir, il en avait assez de Saraelle, il l'abandonnait lâchement. La sorcière n'avait jamais été le genre de personne qui se met en colère. En fait, elle ne ressentait quasiment aucune émotion. Mais à cet instant, elle en voulait vraiment à Heathcliff. Elle lui en voulait de se montrer aussi responsable – bien qu'il soit trop tard, elle l'aimait déjà - , d'agir en parfait petit Vampire qui ne veut pas faire de mal. Elle lui en voulait de lui demander de l'aide encore une fois. Enragée, Saraelle ouvrit brusquement la porte de la salle de bain , prête à la bagarre mais... Quand elle vit le regard du jeune homme, ses yeux sanglants, son air torturé, quand elle capta son sentiment de culpabilité, tout s'effondra. La sorcière retint son souffle, s'empêchant alors de crier et se dégonfla littéralement. Ses épaules s'affaissèrent, son visage redevint léger, son regard mélancolique. Heathcliff... Il ne méritait pas tout ça. Il ne voulait faire de mal à personne. C'était un homme bien. Dans l'histoire c'était Saraelle l'égoïste, c'était elle qui voulait le garder enfermé ici, l'empêcher de vivre sa vie comme il le devait. Et comment lui en vouloir ? Le monde était tellement merveilleux, pourquoi rester avec elle ?
« … D'accord » dit-elle simplement dans un souffle. Sans même essayer de le retenir. Saraelle fixa un instant Heathcliff dans les yeux, espérant qu'il changerait d'avis, qu'il dirait quelque chose mais rien ne vint. « Je... Je vais me changer... » dit-elle subitement en croisant les bras sur sa poitrine dénudée. La sorcière tourna les talons en direction de sa chambre, le dos voûté. Oui, c'était la meilleure chose à faire. Heathcliff voulait partir, elle le sentait. Qui était-elle pour le retenir ? Au nom de quoi ? De l'amour ? Pff...
Saraelle arriva aux aurores au Ministère de la Magie ce matin là. Le reste de la nuit avait été douloureux pour les deux jeunes gens. Se quitter tout en étant obligés de rester encore un peu ensemble n'était pas la situation la plus confortable au monde. Pour mettre fin à ce calvaire la sorcière avait alors décidé de prendre les choses en main le plus rapidement possible, quitte à donner l'impression qu'elle n'attendait que ça, que Heathcliff parte. En réalité c'était courir vers la mort histoire d'abréger ses souffrances. Rester à attendre son départ était intenable pour elle; Le Vampire dormait tranquillement chez elle, en sécurité, loin de la lumière et si tout se passait bien, peut être pourrait-il partir ce soir. Saraelle eu un vertige en sortant de l'ascenseur. Rien que de s'imaginer sans lui elle avait l'impression que tout son corps allait lâcher sur place. Elle avait envie de fondre en larmes, de tout casser. La jeune femme s'attendait à ressentir de la tristesse en plus d'un vide incommensurable mais en réalité c'était la colère qui primait. Elle était là, pesante, étouffante. Arrivée au bureau des Oubliators, Saraelle se mit directement à la recherche de Enzèl, l'un de ses coéquipiers. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Je te croyais en vacances ! » dit le jeune homme visiblement surprit. La sorcière baissa automatiquement les yeux, comme toujours lorsqu'elle s'adressait à quelqu'un autre que Heathcliff. Comment fuir de telles pupilles ? Enzèl ne s'en formalisa pas, comme tout ceux qui connaissaient Saraelle, il savait que c'était normal.
« Je... J'ai besoin d...d'un renseignement...hum... Tu... Tu... Tu sais pour le Vampire... hum... » Saraelle se passa une main tremblante dans ses longs cheveux blonds qu'elle commença à peigner par nervosité avant de se racler à nouveau la gorge et reprendre avec rapidité, comme si elle s'apprêtait à sauter dans le vide. « J'ai besoin que tu m'aides avec le...le...le... » le peu de confiance qu'elle ait trouvé s'évanouit à nouveau. Saraelle soupira avec force, visiblement à bout de nerf. Enzèl la regardait avec un petit sourire tendre, comme un parent amusé de voir son enfant se débattre avec ce qui semble être pourtant si simple. Alors que la sorcière tournait les talons, ce qu'elle faisait souvent en pleine conversation quand elle abandonnait, Enzèl la saisit par le coude. « Attend, attend ! » dit-il avec un rire. « Laisse moi deviner. Tu es celle qui l'a ammené à St Mangouste non ? Il est resté chez toi depuis ? » Saraelle hochait la tête à chaque question, refusant toujours de regarder le jeune homme. « C'est toi qui était chargée de son éducation ? » la sorcière ne le vit pas mais au son de sa voix elle était certaine qu'il avait ouvert les yeux en grand. « Il ne t'a pas fait de mal au moins ? » « Non ! Non ! Je t'assure ! » s'empressa de répondre Saraelle en levant les yeux vers Enzèl. Heathcliff avait été formidable de A à Z, c'était elle qui avait tout fait rater. « Il veut v...vivre avec les siens m...maintenant » dit-elle douloureusement. « Je vois... Je connais un gas au département des créatures magiques, je m'y connais pas beaucoup en Vampires mais je crois qu'il faut que tu déclares ton St Paul, là » « St John. Heathcliff St John » corrigea Saraelle les yeux à nouveau baissés. C'était un détail mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. « Ouais bref, on s'en fou » coupa Enzèl qui était très direct en mettant les mains dans les poches de son pantalons et s'asseyant sur son bureau. « Il peut pas partir seul dans la nature comme ça. Quand il vivait chez toi il était sous ta responsabilité mais tu dois te décharger de lui avant auprès du Ministère. Je suis à peu près certain que ça marche comme ça. » Se décharger ? En cas de meurtres c'est ça ? « Q... quand je peux le renc...contrer ? » demanda Saraelle qui parlait vite malgré son bégaiement. Elle tremblait à nouveau. « Ça dépend. T'es libre pour le déjeuner ? » demanda Enzèl avec un sourire en coin. Saraelle le regarda dans les yeux, surprise.
La sorcière était assise dans sa chambre, sur la fameuse chaise dans un coin sur lequel elle jetait parfois ses robes de sorcière quand elle était trop épuisée pour les ranger directement. La porte de la pièce était close, ainsi que les volets. La seule source de lumière provenait de sa petite lampe de chevet à côté du lit sur lequel dormait mortellement Heathcliff. Il était tellement magnifique que Saraelle avait l'impression de se brûler les yeux à force de l'admirer. Les jambes repliées sur elle même, les bras croisés sur ses tibias, son menton sur ses genoux, la sorcière était restée ainsi tout le reste de la journée, dès l'instant qu'elle était rentrée chez elle. Elle n'avait pas cessé de courir depuis l'aube. Entre la déclaration de Heathcliff au Ministère de la Magie comme Vampire officiel et indépendant, la rencontre avec l'ami de Enzèl qui avait promit de contacter un chef de clan grâce à ses relations puis l'achat de quelques sachets de sang, Saraelle n'avait pas arrêté un instant. Elle était vidée. Mais là encore, elle ne pouvait pas fermer les yeux. C'était comme si dès qu'elle cèderait aux appels de Morphée, le Vampire quitterait sa vie pour toujours. Saraelle ne voulait pas s'endormir, elle ne voulait pas manquer son départ, pas une seconde en sa compagnie. Et pourtant, quand elle y repensait, entre le vide et la tristesse, c'était la colère qui primait toujours. Il l'abandonnait.
La nuit tomba officiellement dehors. Saraelle le su car Heathcliff ouvrit brusquement les yeux. Quand il se redressa, la sorcière en fit de même et se tint debout, devant sa chaise, le dos droit et fier, comme il était si rare de le voir chez la jeune femme blonde. Elle n'avait même pas sa baguette en main, depuis longtemps d'ailleurs, trahissant le fait qu'elle n'avait pas peur de lui. A peine eu-t-il ouvert les yeux qu'elle se mit à parler d'une voix posée et neutre, sans laisser le temps au Vampire d'émerger. « J'ai fait le nécessaire au Ministère. Tu es officiellement un Vampire déclaré. Tu fais partie de mon monde. Un chef de clan viendra te chercher dans deux jours. Peut être plus, peut être moins » dit-elle sans coupure, puisant son assurance dans celle qu'émanait naturellement le Vampire. Saraelle le regarda un instant, s'attendant, espérant, priant pour qu'il change d'avis une fois de plus, qu'il lui dise qu'il n'était pas prêt, qu'il lui demande de rester, ou de partir avec lui, qu'il fasse quelque chose ! Qu'il lui prouve que tout ce qu'ils avaient vécus valait la peine, mais rien. Saraelle, senti son cœur s'embraser, elle suffoquait, elle avait mal, elle étouffait. Penser au fait que Heathcliff allait la quitter dans quelques jours ou même quelques heures la tuait à petit feu. C'était pour son bien à lui mais elle, que deviendra-t-elle ? Qui allait la sauver ?