Une journée comme les autres ?

Sujet: Une journée comme les autres ? Mar 21 Déc - 16:05

Récapitulons. Ce matin, je me suis levé à six heures, comme d’habitude. Comme bien trop souvent à mon gout, William n’a pas dormi dans le lit cette nuit… Faut vraiment que j’arrive a savoir ce qu’il trafique dans cette cave, tant pi pour son jardin secret… Mes petits secrets a moi, ils ne me prennent pas tout mon temps… Seulement, plus le temps passe et plus j’ai l’impression qu’on se voit de moins en moins… Je n’aime pas ça et je compte bien y remédier. Mais donc, je reprend. Une fois encore je dois le réveiller en toquant à la porte de la cave… Comme je n’ai pas de réponse, je déjeune seule… C’est quand même bizarre de se sentir si seule quand on est mariée… Ca ne devrait pas être comme ça mais d’un autre coté, voila cinq ans que nous sommes ensemble, ça ne peut décidément pas être comme au début… D’un coup de baguette, ma vaisselle est lavée et rangée sans que je ne vois ne serait-ce que le bout du nez de William.

Je monte donc à l’étage et je sais qu’il viendra déjeuner pendant que je me prépare… Je secoue la tête, je ne veux pas penser à ça. Non, je suis heureuse avec mon ange et ça continuera comme ça toute la vie. En attendant, une bonne douche s’impose. Ensuite et bien je m’habille avec la robe du magenmagot comme tous les jours. Encore aujourd’hui, j’ai une sacré charge de bouleau qui m’attend mais j’aime ça, ça m’occupe. Quand je redescente, William est dans l’entrée, habillé de pied en cap, il m’attend pour partir. Même pas de bonjour, rien… C’est moi où il me fait la gueule ? Faisons comme si de rien n’était. Nous transplanons puis nous arrivons non loin de l’entrée du ministère. Comme d’habitude, je ne le quitte que lorsque je dois descendre à mon étage sans oublier de l’embrasser avant.

Ma journée commence entre les dossiers, les rapports, les convocations… Je ne vois pas la matinée passer. Je vois plusieurs personnes également mais vous les énumérer toutes serait trop long et puis je suis soumise au secret professionnel. Donc quand midi sonne, je sort de mon bureau, j’ai une bonne heure devant moi pour déjeuner et j’espère bien que William pourra m’accompagner… Je me rend donc dans son département et je le trouve en compagnie de sa collègue, quoi de plus normal… Mais encore une fois, je suis déçue… Il ne peut pas venir… Je repart donc penaude, triste mais toujours souriante pour sortir du ministère.

Assise dans mon restaurant habituel, j’essaie de me consoler comme je peux. Les yeux dans le vague, je mange pas automatisme tout en me disant que ça n’est pas de sa faute. Avec tous les ennuis qu’il y a au monde magique en ce moment, c’est normal qu’il ait autant de travail… Oui, je ne lui en ferait pas reproche, après tout je suis sur qu’il préfèrerait être en ma compagnie plutôt que de travailler… C’est normal, c’est aussi mon cas…

[HJ : je sais je reste assez vague mais je ne voulais pas t'imposer trop de contraintes]

Enfin, une après-midi de libre. Le professeur Rex Helsing n’était pas mécontent de ne pas faire cours aujourd’hui. Lui qui venait d’exercer sa première semaine de cours de Soin aux Créatures Magiques à Poudlard, il se demandait vraiment s’il avait bien fait. Il avait passé ces derniers jours debout devant une dizaine d’élève à enseigner. Enfin enseigner, c’était un bien grand mot. Il avait eu l’impression que tout entrait par une oreille et ressortait par l’autre. Autant parler de philtre d’amour à une fourmi. En même temps, avec une époque aussi troublé que celle-ci, il n’était pas étonné de voir les élèves préoccupé et n’ayant pas la tête à étudier. Mais tout de même ! Enfin, son cours de ce matin avec les cinquièmes années était fini et il se dirigeait maintenant vers le portail du château, en dehors du périmètre magique de sécurité pour pouvoir transplaner, direction Londres.

Après un « CRAC » sonore et un tourbillon de couleur, le voilà arrivé au Ministère. S’il avait décidé de passer ce moment de libre ici, ce n’était pas par pur plaisir mais surtout parce que son successeur Crispy Everdruck avait…..quelques difficultés à s’acquitter des responsabilités de son nouveau poste et criait à l’aide. Rex avait donc volontiers accepté de venir exceptionnellement lui donner un coup de main. Il avança dans les couloirs de marbre noire du Ministère qu’il connaissait que trop bien après toutes ces années de service ici. Il salua d’un coup de tête et avec un petit sourire aux lèvres les demoiselles de l’accueil et prit immédiatement la direction de l’ascenseur.

-Mais n’est-ce pas ce cher Monsieur Helsing

Rex se retourna et vu l’un de ses anciens subalternes, Joseph Tchépé. Il s’incrusta avec son ancien patron dans la cage de fer et discutèrent un moment. Apparemment, le terme « quelques difficultés » était un peu sous-estimé. Il commettait les pires âneries et tombait dans tous les piéges qui pouvait se présenter. Et à écouter le jeune Tchépé, le directeur du département ne se réjouissait pas du nouvel adjoint qui lui a été attribué.

-J’en suis peiné pour lui

Bien sur, Rex n’en pensait pas un seul mot. Le fait que le service était englué depuis son départ ne faisait que du bien à son ego. Puis, quand le jeune employé lui demanda ce qu’il faisait ici et que le nouveau professeur lui répondit qu’il était justement venu voir ce piètre remplacent pour lui donner un coup de pouce, il parut étonné

-Ah bon ? Mais il n’est pas là aujourd’hui. Il a du partir tôt dans la matinée en nouvelle Zélande. Une affaire de Crapaud Kamikaze j’ai entendu dire

Rex n’arrivait pas à y croire. Il se déplaçait, prenait sur le peu de temps libre qu’il avait pour venir rendre service et cet hurluberlu ne prenait même pas la peine de le prévenir pour se décommander. Impassible, il prit congés et redescendit au rez de chaussée. Il partit en direction de la sortie, prés à transplaner lorsqu’il entendit les coups de midi retentir. Pas la peine de retourner à Poudlard, le temps qu’il y arrive, les plateaux dorées remplit de victuaille lui auraient déjà fait faux bon.

Il décida d’allez pour une fois plutôt manger en ville, à l’inverse de ces habitudes. En effet, il était aussi commun de voir Rex allait sans obligation dans un lieu public remplit de monde que de voir un œuf de dragon dans sa soupe. Il ne supportait pas tellement le vacarme incessant des conversations, les faux sourires qu’il devait distribuer ou encore les raclements perpétuelles de fourchette sur leurs assiettes. C’était pour lui autant désirable qu’un sort Endoloris. Sauf que cette fois ci son estomac criait famine et que les envies de ce dernier passaient avant les humeurs du cœur.

Il choisit un restaurant au hasard (HS : je ne sais pas si tu es du côté Moldu ou du côté Sorcier ^^) et n’attendit pas qu’un serveur lui proposa une table. Il s’avançait dans les rangées, cherchant une table de préférence éloignée, histoire de ne pas être encerclé par ces bruyants gourmets. Pourtant, dans sa veine recherche de trouver une table dans cet établissement culinaire bondé, il tomba sur un visage assez familier.

-Miss Carter ?

Il connaissait quelque peu ce joli minois et ces cheveux d’or. C’était un visage plus que familier au Ministère. Une Magenmagot avec qui Rex avait quelques discussions assez…plates et conventionnelles.

La vie est bizarre voyez vous. Je ne peux pas prétendre être tout le temps totalement honnête avec les autres d’ailleurs je dirais même que je ne le suis jamais. Avouez que ces airs niais que j’ai conservé depuis mon enfance ainsi que mes sourires de façades sont tout de même assez inquiétants d’un certain coté… Pas que je ne sois jamais heureuse loin de là. Un regard de mon William et je me retrouve presque au paradis, mais disons simplement que j’ai appris a ne pas montrer aux gens si ça ne va pas bien. Hors, mettez moi un peu toute seule et le naturel s’en va pour laisser de véritables expressions soucieuses venir envahir mon visage. Au travail, c’est également le cas, je perd mon air niais sous la concentration, je n’aime pas perdre mes affaires, William est peut-être perfectionniste, mais moi aussi surtout dans le travail et me concernant. Aussi, j’imagine qu’en plaidoirie j’en ai surpris plus d’un en sortant des trucs plus intelligents que ce qu’ils me croient tous capable… Personne encore n’a jamais pris la peine de voir au-delà des apparences que je leur montre jour après jour… C’est plutôt pitoyable, ça veut dire que je n’intéresse personne… Mais je préfère encore n’intéresser personne plutôt que de les intéresser pour de mauvaises raisons.

Qu’est-ce que je mange au fait ? Je baisse les yeux vers mon assiette, je suis tellement prise par mes pensées en ce moment que je n’ai même pas fait attention à ce que je demandais au serveur… Ah… Poisson avec légumes… Bon ça me va… J’aime bien manger ici, parce que je me sens moins seul même si je n’ai pas de réelle compagnie. Il y a les gens autours, les serveurs… J’ai l’impression que je ne suis pas toute seule… Tien maintenant que j’y pense, personne dans ce restaurant ne doit savoir que je suis mariée, je n’ai pas souvenir que William ait pu un jour m’accompagner pour le déjeuné… Encore un soupire, je devrait peut-être penser au travail qui m’attend cet après midi pour ne pas trop me perdre dans des pensées douloureuses et inutiles. En même temps penser au travail ça n’est pas bien folichon et j’y songe assez au ministère…

« Miss Carter ? »

Que ? Hein ? Ah non ne me dites pas qu’on me poursuit jusqu’ici pendant pas pause déjeuner pour le travail ??? Je lève les yeux et je me rend compte que non, c’est pas ça… Oh mais je le connais celui là, un ancien employé du ministère qui est devenu professeur à ce qu’on en dit. Habitude quand tu nous tien, je lui fait un grand sourire ravis. D’un autre coté, je préfère encore qu’il soit là plutôt que de penser. Je lui fait donc un signe en direction de la chaise en face de moi.

« Oh monsieur Helsing ! Quel plaisir de vous revoir… Cela faisait longtemps.. Je vous en prie asseyez vous, je serais ravie de déjeuner en votre compagnie. »

Bah j’imagine bien que s’il est là c’est forcément parce qu’il veut manger non ?! Je ne vois vraiment pas pourquoi il viendrait ici dans le cas contraire.

« Enfin vous aviez peut-être rendez-vous… »

Oui, c’était fort possible ça aussi, pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt en plus s’il est professeur à Poudlard, la logique voudrait qu’il mange sur place et pas qu’il s’ennuis à venir jusqu’à Londres pour déjeuner dans un restaurant moldu…

Il crut la voir sursauter et apparemment il l’avait sortit de ses songes. Elle le regarda une fraction de seconde sans trop comprendre, il faut dire Rex et elle n’était pas très proche, quelques discussions par ci par l’eau, de la pluie et du beau temps généralement, des nouvelles du Ministère de temps à autre et quelques sourires polis et bonjour de tête. Il n’aurait même pas sur dire son âge et ce n’était certainement pas une question à demander à une dame de ce monde quand dans celui des Moldus. Il crut la gêner mais un sourire rayonnant apparut derechef sur ses lèvres, un sourire beaucoup trop heureux pour paraître vrai. Rex en dehors du don qu’il avait avec les animaux et pour se faire bien voir avec ses manières pondérées avait un don pour les gestes hypocrites ou d’apparence. Sûrement parce que lui était aussi adeptes de ses mimiques théâtrales faites par réflexe pour son entourage. Bien entendu, là encore, ce n’était pas une question à poser.

-Oh monsieur Helsing ! Quel plaisir de vous revoir… Cela faisait longtemps… Je vous en prie asseyez vous, je serais ravie de déjeuner en votre compagnie.

Rex jeta un regard dans la salle, de toute façon, s’il voulait une place, c’était ça ou cherchait encore pendant une heure un restaurant convenable. Et puis, du peu qu’il en avait jugé, la Magenmagot n’avait pas un caractère dés plus désappréciable, bien au contraire. Tant qu’à être avec du monde, autant être en aussi bonne compagnie. Il lui sourit donc d’un sourire tout aussi doux que le sien et répondit d’une voix polie

-Ce serrait un plaisir de déjeuner avec une aussi plaisante demoiselle que vous mais j’espère ne pas m’incruster et gêné votre repas en solitaire

Rex avait horreur de gêné et il savait que quand quelqu’un perdu dans ses pensées et seul invitait généralement quelqu’un à le rejoindre par pure politesse mais n’espérait qu’au fond que celui-ci décline sa proposition et prend congés. De plus, les sujets de conversation du nouveau professeur étaient plutôt limités et il se retrouvait souvent sans mots à dire.

-Enfin vous aviez peut-être rendez-vous…, lui dit elle toujours souriante

Rex, repensant à cet imbécile qui lui avait fait faux bon, fit un peu la moue et répondit sans animosité dans sa voix

-Normalement oui mais il m’a fait faux bond sans me prévenir, une histoire étrange d’affaire en Nouvelle Zélande, me voilà donc à Londres sans personne et le ventre criant famine

Il tendit une main en direction de la chaise libre et demanda avec politesse

-Puis-je ?

Un serveur commençait déjà à se prendre vers lui, sans doute pour prendre son manteau. Quelle manie étrange il avait dans la restauration Moldu de toujours délester leur client de leurs pardessus. Avait-il peur que sans cela, on soit tenté de s’enfuir sans payer la note ? En tout cas, dés que celui-ci s’approcha de lui et tendit le bras, il ne le laissa pas terminer le geste ni ouvrir la bouche et lui fit signe que non, il le garderait. Sa baguette était dans sa poche intérieur, il ne s’en séparait jamais, se sentait trop vulnérable sans elle et avait toujours peur qu’un geste malheureux de leur part ne la casse. Et puis, imaginait qu’elle tombe, les Moldus le regardaient étrangement. Que pouvait-il faire avec une brindille dans sa poche ce gars là ?

Il semble hésiter et je me rend bien compte qu’il réfléchit peut-être n’a-t-il pas envie de manger en ma compagnie. J’ai beau faire en sorte d’éviter tout conflit, je ne peux pas me venter de plaire à tout le monde malheureusement. Et puis d’un autre coté, c’est tout a fait normal, l’approbation n’est jamais universelle. Enfin, je le vois qui me sourit finalement et rien qu’au sourire je peux deviner que sa réponses est positive tout compte fait.

« Ce serrait un plaisir de déjeuner avec une aussi plaisante demoiselle que vous mais j’espère ne pas m’incruster et gêné votre repas en solitaire »

Je sourit à mon tours - enfin comme s’il m’arrivait souvent de ne pas sourire - quoi qu’il en soit, je lui fait signe que non, il ne s’incruste pas du tout. Après tout c’est quand même moi qui lui ait proposé de se joindre à moi. Cependant une pensée me frôle soudainement l’esprit et j’ai bien peur de lui faire manquer un rendez-vous ce qui pourrait expliquer sa présence à Londres alors qu’il travaille à Poudlard si mes informations sont exactes.

« Normalement oui mais il m’a fait faux bond sans me prévenir, une histoire étrange d’affaire en Nouvelle Zélande, me voilà donc à Londres sans personne et le ventre criant famine »

Je ne suis guère au courant de ce qu’il se passe dans les autres services. Il faut dire que je met tout mon cœur à mon travail, cela me permet à la fois d’avoir une bonne réputation au niveau du magenmagot et également de m’occuper l’esprit pour m’empêcher de trop me torturer au sujet de l’attitude étrange de William. Cependant j’imagine fort bien la frustration de mon interlocuteur en se rendant compte qu’il s’était déplacé pour rien.

« Puis-je ? »

« Mais bien entendu. »

Un serveur s’approche et je vois le blond refuser de lui donner son manteau avant même qu’il n’aille jusqu’à le lui demander clairement. Moi non plus je n’aime pas me séparer de ma cape, d’ailleurs je l’ai sur moi et puis cela cache fort bien mon uniforme de travail. Je le laisse cependant passer commande, moi-même étant déjà servie et j’attend que le serveur s’éloigne pour tenter d’engager une conversation. Quitte a manger à deux, autant que cela soit le plus agréable possible n’est-ce pas ?!

« J’imagine fort bien votre déception en vous rendant compte qu’il vous ait fait déplacer pour rien au final… »

Elle-même aurait surement fait passer un mauvais quart d’heure à cet imbécile… Surtout s’il faisait partit des personnes qu’elle n’appréciait guère. Avouez que même le plus gradé des bon samaritain n’aime pas être dérangé sans raison.

« Mais comment vont les choses à Poudlard ? Est-ce que votre ancien travail ne vous manque pas trop ? »

Oui, le ministère et Poudlard ça n’est quand même pas la même paire de manches… En plus, je ne sais pas trop ce qu’il y fait. J’imagine fort bien qu’il y enseigne, il n’a pas du tout la tête d’un concierge… Mais quelle matière ? Aucune idée.

Le destin fait bien les choses. Il se voyait contraint par un malheureux mélange de hasard et d’impolitesse de déjeuner sur place, à Londres et la chance voulut qu’il rencontre une agréable compagnie pour cet aléa passager. Mais n’espérant pas déranger, il avait demandé la permission de se poser à la même table, ce qu’elle répondit positivement et avec le sourire en prime

-Mais bien entendu

Rex, ne se fit pas plus longtemps désire et s’installa rapidement en face d’elle. Les couvertes arrivèrent bien vite et un serveur s’était déjà approché, carte en main. Là encore, Rex ne le laissa par accomplir son acte jusqu’au bout et répondit derechef sans consultation du menu

-Une escalope de poulet à la crème sur un lit d’haricot vert et une bouteille de château Lamour pour accompagner tout cela.

Non, il n’avait pas ses habitudes, mais le professeur ayant comme fâcheuse habitude d’avoir eu peu de temps le temps de midi pour déjeuner, avait toujours comme réflexe de regarder les plats exposés devant l’entrée et d’avoir déjà choisit avant même franchit le seuil de la porte. Question d’habitude… Il avait maintenant du mal, notamment à Poudlard, de prendre son temps pour déguster les repas lui qui le déjeuner comme le souper, avait toujours déguster sur le pouce et avec un lance-pierre. Enfin quand le service s’éloigna quelque peu d’eux et qu’ils purent discuter à leurs aises, Miss Carter débuta la conversation. Heureusement pour Rex qui avait toujours aussi doué dans les discussions mondaine qu’un Troll dans les équations…

-J’imagine fort bien votre déception en vous rendant compte qu’il vous ait fait déplacer pour rien au final…

Repensant à cette contrariété, Rex fronça les sourcils un instant avant de reprendre la neutralité habituel qui prônait en toutes circonstances son visage d’un blanc nacrée. Et c’est avec politesse et maintient qu’il répondit enfin

-La déception n’est pas le mot juste, disons plutôt l’agacement. J’avais trouvé un créneau dans mon emploi du temps surchargé à Poudlard pour revenir au Ministère quelques heures sous demande express de mon successeur. Aux murmures des couloirs, il agit comme empotes et les gaffes qu’il commet dans le département sont plus que nombreuses. J’ai consentit à faire le déplacement et à accorder mon aide et la sagesse engendrée par mes années de service mais celui-ci a finalement pris la liberté de se décommander sans prévenir.

Un serveur revint avec la bouteille et d’un geste de tête, Rex l’invita à remplir son verre ainsi que celui de Miss Carter. Après une petite gorgée dans son verre, le professeur reprit plus calme encore

-Désolé de vous dérangez avec mes soucis et pardonnez moi de mettre emporté. L’énervement n’est pas encore partit.

Commencent à reprendre véritablement son calme, son hôtesse continua les questions usuelles

-Mais comment vont les choses à Poudlard ? Est-ce que votre ancien travail ne vous manque pas trop ?

Rex était un peu gêné par la question car après tout, s’il avait accepté ce poste à Poudlard. C’était part ordre express du Seigneur des Ténèbres. Mais il se voyait mal le dire ainsi. Il préféra répondre en demi-mensonge

-Eh bien, mon poste de professeur de Soin aux Créatures Magiques m’accapare certes beaucoup de temps mais moins qu’au Ministère. Mais Adjoint du directeur du Département de Régulation des Créatures Magiques et professeur à Poudlard…c’est deux mondes différents. Au Ministère l’ancienneté m’avait apporté la confiance, là je découvre que lentement les ficelles du métier. Et attention à la gaffe face à des centaines d’élèves qui n’attendent que ça…

Il adressa un sourire qui se voulait amicale pour ponctuer sa réponse. Son assiette vint enfin prête et lorsque le serveur après accomplissement de sa tâche prit congés, Rex continua la conversation sur le même sujet

-Et vous ? Beaucoup de travail au Magenmagot je suppose ?

« La déception n’est pas le mot juste, disons plutôt l’agacement. J’avais trouvé un créneau dans mon emploi du temps surchargé à Poudlard pour revenir au Ministère quelques heures sous demande express de mon successeur. Aux murmures des couloirs, il agit comme empotes et les gaffes qu’il commet dans le département sont plus que nombreuses. J’ai consentit à faire le déplacement et à accorder mon aide et la sagesse engendrée par mes années de service mais celui-ci a finalement pris la liberté de se décommander sans prévenir. »

Effectivement, je pensais également que dans un cas pareil, je serais également très agacée par l’attitude de cet homme. En plus, même si je ne suis pas vraiment rancunière, je ne recommencerais certainement pas à vouloir aider un tel individu par la suite des choses juste parce qu’il avait eu une attitude aussi grossière. La moindre des choses aurait été de prévenir monsieur Helsing de son absence impromptue et cela lui aurait évité un déplacement inutile. Le serveur revint, me sortant de mes pensées et je remarquais que mon ancien ‘collègue’ faisait signe a l’employé de me servir également avec la bouteille qu’il avait commandé.

« Oh merci. » Dit-elle en direction de Rex avec un sourire aimable.Un peu seulement… Je n’ai jamais vraiment beaucoup tenu l’alcool. »

Cela venait surement a cause du fait que je boive fort peu remarquez mais cela ne ma dérangeait pas bien au contraire. De plus cela me permettait de conserver une bonne réputation au travail. De quoi aurais-je eu l’air si jamais un jour j’étais arrivée complètement bourrée ou bien avec une gueule de bois monstre ? Je préférais autant ne pas y penser.

« Désolé de vous dérangez avec mes soucis et pardonnez moi de mettre emporté. L’énervement n’est pas encore partit. »

D’un vague signe de la main, je lui fait comprendre qu’il ne m’ennuie pas. Je préfère largement que nous discutions, même s’il ne s’agit que de banalités. Manger en compagnie de quelqu’un et ne pas lui décrocher une parole c’est assez inconfortable alors autant se sentir à l’aise. J’enchaine donc en lui demandant comment vont les choses à Poudlard. C’est vrai que je ne suis pas bien au courant de ce qu’il peut se passer dans le château. Pas que ça ne m’intéresse pas, mais disons plutôt que tant qu’un élève ou un professeur n’aura pas recours a mes services de magenmage, je ne m’épancherai pas d’avantage sur le sujet.

« Eh bien, mon poste de professeur de Soin aux Créatures Magiques m’accapare certes beaucoup de temps mais moins qu’au Ministère. Mais Adjoint du directeur du Département de Régulation des Créatures Magiques et professeur à Poudlard…c’est deux mondes différents. Au Ministère l’ancienneté m’avait apporté la confiance, là je découvre que lentement les ficelles du métier. Et attention à la gaffe face à des centaines d’élèves qui n’attendent que ça… »

Ah, voila comment obtenir le vrai sans en avoir l’air. Maintenant je sais qu’il est professeur de soins aux créatures magiques… J’hoche la tête d’un signe affirmatif lorsqu’il me dit que de travailler à Poudlard n’est absolument pas comparable au fait de travailler au ministère. Forcément, on y cotoie pas les mêmes personnes et n’y faisons pas les mêmes choses. Et puis j’imagine fort bien que le rythme de vie y est très différent également. Je souris légèrement amusée à sa dernière remarque. Oh, se taper une petite honte devant les élèves ça n’est pas bien grave, une bonne retenue à celui ou celle qui essaie de le chambrer et hop, il n’en entendra plus parler… D’où l’avantage d’être professeur.

« Il est vrai que j’ai souvent entendu, dans les bruits de couloirs, que l’on s’interrogeait beaucoup sur les raisons de votre changement total d’orientation professionnelle… Personnellement, je pense que toute personne a le droit de changer de voie lorsqu’elle en ressent l’envie… Et puis si un jour le poste d’enseignant ne vous convient plus, rien ne vous empêchera de revenir au ministère… Après tout vous leur avez déjà fait vos preuves. »

Rien n’était défini à l’avance dans la vie. Moi par exemple, j’avais été surprise plus souvent qu’à mon tours par les coups du sort. Alors qui sait ce que nous seront tous dans une dizaine d’années ou même avant. Certains ne savent même pas ce qu’ils feront le lendemain et ils vivent très bien ainsi… Le serveur arriva avec la commande de monsieur Helsing et ne perdit pas de temps pour repartir et nous laisser seul. J’aimai la discretion dont les employés de ce restaurant faisaient preuve, c’était une bonne preuve de professionnalisme. Enfin, nous n’allons pas nous attarder cent sept ans sur des gens que nous ne connaissons pas et dont nous ne ferons sans doute jamais réellement connaissance.

« Et vous ? Beaucoup de travail au Magenmagot je suppose ? »

J’ai un air hésitant mais sympathique en continuant de manger la fourchette que je viens de prendre. Je prend tout de même le temps de finir ma bouche avant de lui répondre.

« Oh… C’est surtout une affaire de journée… Certains jours sont calmes, d’autres moins… Mais… Comme vous devez sans doute le savoir, je n’accepte pas n’importe quelle affaire… Même si, contrairement à ce que les gens pensent, j’inspecte minutieusement tous les dossiers que l’on me propose. »

Lui parler de mes affaires plus en détail ? Non c’est hors de question de toute façon je suis soumise au secret professionnel. Même lorsque j’en parle vaguement à William, je ne lui dit pas tout. En même temps je ne suis pas persuadée qu’il m’écoute vraiment…

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