How I Met Your Mother ~ [Fred and Kayla]

Samedi 13 Septembre 1997, 19h32.

Il y avait bien une semaine maintenant que « l'incident » était passé, mais Kayla avait l'impression que c'était la veille. Elle ne dormait que quelques maigres heures par nuit et ce malgré la potion du sommeil prescrite par les guérisseurs de Ste Mangouste ; et en parlant de l'hôpital magique, elle n'y était pas retournée, comme elle l'avait prévu. Elle n'en avait pas eu le temps, ayant promis à George de travailler au magasin de farces et attrapes qu'il tenait avec son jumeau hospitalisé. C'était ce qu'elle faisait, accueillant les clients avec de grands sourires, des pitreries et des plaisanteries. Maintenant que la rentrée était passée, les clients étaient surtout des anciens élèves de Poudlard, mais le principal était dans les commandes. Malgré les interdictions d'Ombrage, les élèves essayaient de faire rentrer en douce des produits Weasley&Weasley et ce n'était certainement pas Kayla qui allait les en empêcher. Parfois, elle souriait toute seule en reconnaissant l'écriture de ses cadets sur des bons de commande.
Les Aurors du ministère commandaient aussi chez Weasley et Weasley, aussi étonnant que celui puisse paraître. Les jumeaux avaient mis au point une gamme spéciale de produit d'auto-défense – par exemple, les Chapeaux Boucliers, des couvres-chefs qui avaient été ensorcelé à l'aide d'un charme du Bouclier, tout simplement – et visiblement, cela rapportait beaucoup.

Aujourd'hui, elle n'avait pas eu grand chose à faire, juste une invasion de hiboux dans le milieu de la matinée, et c'était tant mieux. George l'avait prévenue avec de grands sourires qu'il ne venait pas aujourd'hui car Fred était enfin entièrement rétabli et sortait de Ste Mangouste dans la journée. La nouvelle l'avait enchantée. Il fallait bien avouer que quand on côtoyait les jumeaux, on avait du mal à croire que quelqu'un puisse leur vouloir du mal au point de les tuer, ce qui avait faillit arriver à Fred, et son hospitalisation l'avait profondément troublée.
Elle ne s'était donc pas vraiment fatiguée, avait accueillit chaque client chaleureusement et s'était penchée dès qu'elle en avait eu l'occasion sur le côté administratif, qui, rien que d'y repenser, lui donnait la migraine. Elle n'avait pas exagéré quand elle avait presque ordonné à Fred de revenir, quelques jours auparavant : il y avait un côté de la gestion de leur magasin qu'ils laissaient volontairement de côté.
Du coup, elle avait rattrapé leur retard et s'octroyait maintenant une légère pause avant d'ensorceler le matériel de nettoyage. Elle, ainsi, pouvait tranquillement retirer son uniforme magenta et ranger ses dernières affaires dans l'arrière boutique pendant que la pièce principale se rangeait toute seule.

Elle revint dans un accoutrement Moldu par dessus lequel elle portait une cape de voyage – elle ne dormait plus assez pour pouvoir transplaner sans risque, et elle avait une peur bleue de la désartibulation. Elle s'assit au comptoir, dans l'espoir de mettre un semblant d'ordre dans les bons de commandes fraîchement arrivés de la matinée. Comme d'habitude, les trois quarts étaient de Poudlard, constatait-elle avec amusement et fierté. C'était une bonne chose que tous les élèves s'y mettent pour faire renvoyer cette vieille pourriture qui leur servait de directrice, et aussi quelques uns des nouveaux professeurs qui leur apprenait plus de magie noire que nécessaire, si l'on en croyait les lettres d'Emily (Allen n'écrivait que peu souvent).

Elle y passa encore une bonne dizaine de minutes avant de se dire qu'elle ne serait jamais rentrée si elle ne partait pas. La jeune Serdaigle allait se lever lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir.
 « On est fermés, repassez Lundi ! » lança-t-elle en espérant que l'opportun ne serait pas arriéré et s'en irait s'en faire d'histoire. Mais des pas se dirigeaient vers elle et elle releva la tête, tout en attrapant sa baguette dans sa manche – mesure de précaution qu'elle prenait depuis l'incident. Très rapidement cependant, sa méfiance retomba d'un coup pour faire place à une joie mêlée d'étonnement.
 « Qu'est-ce que tu fais là ? George m'avait dit que tu sortais aujourd'hui mais je m'attendais pas à te voir avant lundi ou mardi ! » dit-elle avec ravissement à Fred Weasley tout en se levant pour aller l'accueillir, se retenant juste à temps de l'enlacer pour le saluer. Elle n'était que son employée après tout, et c'était de sa faute si il avait été hospitalisé, il n'apprécierait certainement pas tant de familiarité venant d'elle. Mais le revoir sur pied tranchait nettement avec l'image macabre qu'elle avait gardé de leur dernière entrevue et lui mettait du baume au cœur, au point qu'elle s'en oubliait, elle et sa place. Elle se contenta donc de lui adresser un sourire chaleureux en attendant qu'il daigne lui expliquer sa présence ici aussi tôt.

Un sourire vint illuminer le visage de Fred Weasley lorsqu'il entendit "Vous pouvez sortir dans la journée." C'est à peu près tout ce qu'il avait écouté du monologue sans fin du médicomage en face de lui. Se reposer, ne pas forcer sur sa blessure, faire attention à ce qu'il mangeait et bla bla bla. Il était attendu de toutes parts, d'abord chez l'Ordre où il avait quelques comptes à rendre. Puis bien sûr au magasin, il y avait bon nombre de choses à revoir là bas en terme de gestion et même si cela ne l'enchantait guère, Fred se doutait que George n'avait pas plus avancé que lui. C'était cela les jumeaux Weasley: reporter les tâches ingrates au lendemain, en espérant qu'une âme en peine s'en chargerait avant lui. Quoiqu'il en soit, Weasley jubilait intérieurement alors que le peu de possessions qu'il avait étaient rassemblés sur son maigre lit d'hôpital qu'il était impatient de quitter. Il s'adossa au mur pour reprendre son souffle, la fatigue le prenait encore parfois sans qu'il en sache la raison. on s'était contenté de lui dire que c'était une conséquence logique du sortilège, qu'il en soit ainsi. Le médicomage lui fit signer quelques papiers, des décharges puis Fred sortit sa baguette pour que ses affaires viennent se ranger dans sa pauvre valise, qui avait mauvaise mine elle aussi. Il n'avait prévenu personne, bien décidé à faire une surprise en débarquant au Terrier avec quelques jours d'avance. Mais avant cela, il avait quelqu'un d'autre à surprendre...

Bien heureusement, on l'aida à se rendre à destination. Arrivé devant la devanture pour le moins coloré de son propre magasin, Fred esquissa un sourire. Il avait certainement fallu à quelques centimètres de la port pour apprécier les choses les plus simples. Le Weasley s'avança de sa démarche chaloupé et mal assuré. Puis, il entra dans l'édifice pour découvrir le regard surpris de Kayla Stark avant d'apercevoir un sourire chaleureux s'étendre sur son joli visage. Il s'avança, bien heureux de retrouver ses marques dans cet environnement qu'il affectionnait plus que tout. Toujours surprise, Kayla lui demanda ce qu'il faisait ici alors qu'il était clairement l'heure de rester au lit et de reprendre des forces après la tragédie qu'ils avaient tous les deux vécus.

Et bien, techniquement, je devais sortir après demain.. Mais, pris dans un élan de générosité, les médicomages ont décidé de me laisser sortir de prison et me voilà! Je ne pouvais pas ne pas passer ici avant de rentrer au Terrier!

Il lança un regard à son magasin pour constater qu'il était affreusement bien rangé et que rien ne trainait. Stark était une véritable professionnelle et Fred savait pertinemment qu'il pouvait lui faire confiance. Il marcha dans les allées avec sa démarche lente avant de revenir vers Kayla, fier de ce qu'elle accomplissait en son absence. Tout cela était comme une évidence. Pourtant, il ne pourrait pas retrouver ce cocon chaleureux avant quelques jours, il allait devoir vivre sous le joug de Molly Weasley en attendant, il avait bien intérêt à commencer sa préparation psychologique, la guerre risquait d'être ardue.

C'est que je t'ai bien appris le boulot ma chère Stark! Le magasin est de toute beauté. Tout compte fait, je vais peut être pas revenir et te céder ma place... Non, je rigole. Sans moi, les jeunes s'ennuiraient, j'en suis certain... Roh zut, je dois aller retrouver Molly avant l'appel de 20h à Ste Mangouste sinon elle va croire que j'ai fugué.

Molly, toujours à s'inquiéter pour un rien. Cela faisait des années qu'elle menait la guerre aux jumeaux et ce n'était certainement pas prêt de se terminer à moins que...

Cela te dit de m'accompagner? Je suis sûr que Molly serait ravie de te rencontrer..

A moins que Fred n'amène Kayla à la maison évidemment! Il sourit chaleureusement à son employée, bien décidé à faire ce qu'il fallait pour la ramener au Terrier avec lui aujourd'hui...

Les pas qu'elle avait entendus l'avaient intriguée. Démarche chaloupée, incertaine. Un des mangemorts qui l'avaient attaquée ?
Mais la vérité était toute autre et ne pouvait que la réjouir. Fred Weasley était de retour, bonne nouvelle pour elle ! L'air content mais fatigué, le rouquin lui avait répondu qu'il avait eu une permission de sortie plus tôt que prévu – ainsi, George ne savait pas tenir sa langue... - et le sourire de Kayla s'élargit. Si c'était vrai, c'était qu'il se rétablissait bien et qu'il n'aurait pas de séquelle, sa démarche incertaine devait être due à la fatigue et son inactivité. Puis, sous l’œil vigilant de son employée, il entreprit de faire un tour du magasin d'un air faussement sévère. Kayla s'assit sur le comptoir, légèrement inquiète. Avait-elle oublié quelque chose ? Fait quelque chose mal ? Apparemment non, à entendre le Weasley. Elle ne put s'empêcher de lâcher un soupir de soulagement tandis qu'il continuait sa petite tirade, et elle se remit à sourire, amusée. Elle avait oublié l'éternelle bonne humeur des jumeaux et c'était comme un vent d'air frais, incroyablement libérateur et bénéfique, comme si elle pouvait respirer librement à nouveau.
La seconde partie de sa tirade constituait une plainte quant à sa condition. Ainsi, il devait rester sous le contrôle de sa mère... Un sourire narquois s'étira sur ses lèvres. Comme c'était touchant. Le pauvre petit Freddy coincé chez sa môman. Ce devait être insupportable pour lui.
Elle allait lui faire part de ces pensées moqueuses pour le taquiner lorsqu'il lui demanda la chose la plus saugrenue qu'il lui soit sans doutes jamais venu à l'esprit. Qui ça, elle, venir avec lui ? La chose lui semblait toute naturelle à lui, vu le sourire qu'il arborait, mais elle...

 « Je croyais qu'on avait dit qu'on sortait plus ensembles, si c'est pour que ça finisse comme la dernière fois... Tu voudrais quand même pas retourner tout de suite à Ste Mangouste, si ? » fit la jeune femme d'un ton ironique en lui adressant un clin d’œil, avant de reprendre son sérieux. Elle redescendit du comptoir et fit face à son patron, prête à l'aider à se tenir debout si besoin.  « Molly, c'est ta mère, c'est ça ? Et le Terrier, c'est...? » Elle fit mine de réfléchir quelques secondes.  « Le nom de ta maison ? Je vois pas trop ce que ça pourrait être d'autre. » Elle semblait réfléchir à voix haute. Subitement, elle ouvrit grand les yeux de surprise.  « Attends, tu veux que je vienne chez toi ?! » Qu'est-ce qu'elle irait faire chez lui ? Bon OK, ils s'entendaient bien, mais bon... Ils n'étaient pas non plus les meilleurs amis du monde. D'un autre côté, elle appréciait le Weasley, vraiment, et elle n'avait pas le temps de discuter beaucoup avec lui pendant le boulot. La seule fois où ça avait été possible, Weasley était à l'hôpital. Elle le considéra un instant, méfiante.
 « Qu'est-ce que ça cache ? C'est un piège ? Depuis quand... Enfin, pourquoi... Pourquoi est-ce que ta mère voudrait me voir ? » Elle pencha sa tête sur le côté, intriguée et un peu gênée.

Elle laissa passer un court instant avant de hausser les épaules d'un air indifférent. Cette soirée au... Terrier ? lui changerait certainement les idées et avec les Weasley, elle ne risquait rien, ça, c'était certain. Après tout, c'était bien lui qui l'avait poussée pour ne pas qu'elle se prenne le sortilège qui lui avait valu un petit séjour à Ste Mangouste.
 « Ah et puis, soyons fous ! De toutes façons, j'imagine que tu me laisses pas le choix... » fit-elle d'un air faussement désespéré, avant de se remettre à sourire.
 « C'est d'accord, je t'accompagne. Il faut qu'on parte tout de suite, je suppose ? Et on y va comment ? Parce que sans vouloir te vexer, t'as pas l'air en état de transplaner. » Elle le dévisagea, soucieuse. Avant de partir, il y avait de toutes façons quelques détails à régler. En effet, la Serdaigle n'habitait pas seule et après ce qui lui était arrivé, toute sa famille était sur le qui-vive, à commencer par Papa Stark qui s'il le pouvait, la ferait certainement suivre toute la journée. Heureusement que ce n'était pas le cas, elle ne le supporterait pas et enverrait certainement ces pauvres gens manger les pissenlits par la racine.
 « Il faudra qu'on passe un coup côté Moldu pour que je téléphone à mes parents pour les prévenir, sinon, ils vont piquer une crise... Ils sont un peu sur les nerfs depuis l'autre jour, à leur décharge. » justifia-t-elle avec un petit rire gêné. Elle réajusta sa cape sur ses épaules avant de sortir en prenant garde de ne pas marcher trop vite, tirant avec autant de délicatesse que possible le Weasley par le bras pour qu'il la suive en dehors du magasin, qu'elle verrouilla à grands renforts de sortilèges. Elle retourna ensuite pleinement son attention sur le rouquin, un sourire flottant toujours sur le visage, heureuse de le revoir sur pieds.

Fred avait trouvé un plan d'enfer pour calmer l'ouragan Molly pour la soirée. Oui, son employée était décidément tombée au bon moment. Sa mère savait qu'un jeune femme travaillait avec ses deux fils et elle espérait secrètement rencontrer celle qui le rendait fous avec un travail réellement bien fait. Elle serait comblée si Kayla acceptait sa proposition. Fred lui lança son plus grand sourire charmeur alors que Stark semblait désorientée et se demandait si ce n'était pas une autre des ces plaisanteries dont il était le roi. Il fallait avouer que dernièrement il n'avait pas eu le temps de préparer de gros coups avec George et cela lui manquait atrocement. Certainement pas à Molly d'un autre côté et à tous les coups, sa pauvre mère s'attendait à l'apocalypse. Ce serait d'autant plus vrai quand elle verrait débarquer Kayla à la maison. Son fils ramenant une jeune femme à la maison? La crise cardiaque n'était pas loin. La jeune femme ne semblait pas totalement convaincue de son invitation et fred devait trouver le moyen de trouver une raison valable à son idée. Le sorcier, outre son sourire, avait quelques atouts dans sa manche. En général, son charisme l'aidait naturellement à obtenir ce qu'il souhaitait et il comptait bien continuer à avoir une telle facilité avec les gens.
Bien évidemment, la sorcière appuya sur le fait que la dernière fois qu'ils étaient sortis ensemble, il avait terminé dans un lit d'hôpital mais Fred n'était pas un trouillard et il n'avait réellement pas peur du risque des mangemorts. C'est avec son célèbre sourire qu'il tenta de répondre à l'argument principal de Kayla.

Avoue plutôt que t'as peur de recroiser quelqu'un qui tente de nous assassiner ouais! C'était juste un coup de malchance la dernière fois. Je suis certain que ce coup ci, on nous laissera en paix! De toute manière, Ste Mangouste ne me résistera pas, je pense que je vais tenter de rester sur mes deux jambes ce coup, si cela ne te dérange pas évidemment!

Pas encore tout à fait remis de sa blessure, Fred grimaça légèrement en prononçant sa dernière phrase. A vrai dire, il ferait n'importe quoi pour ne pas retourner là bas avant ses quatre vingt ans. Kayla semblait surprise de sa proposition et encore plus de la manière dont il parlait de sa mère et le nom qu'il donnait à sa maison. Fred savait que les Weasley étaient hors du commun et sa réaction le fit sourire. Toujours naturelle, Kayla était véritablement quelqu'un qu'il appréciait. Le sorcier voulait profiter de cette incrédulité. Oui, les plaisanteries, toujours les plaisanteries. C'était pour cela qu'il vivait depuis bon nombre d'années.

Hum, non... Je veux que tu viennes m'aider à démolir Ste Mangouste... Oui, c'était bien ce que je voulais dire. Je voulais t'inviter au Terrier mais ce n'est pas une obligation. Même si je suis sûr que passer un moment dans un habitacle rempli de Weasley peut sembler être une sacrée corvée!

Bien évidemment, les doutes de Kayla se firent entendre bien vite. Elle croyait que c'était un piège de son invention. Fred s'était attendu à cette réaction, c'était le fruit des jumeaux depuis des années. On ne croyait jamais en leur sincérité et derrière chaque parole un tant soit peu gentille se cachait un piège monstrueux qui vous ridiculiserait. Mais pas cette fois. Un sourire sincère s'installa sur le visage du rouquin.

Parce qu'on parle de toi à la maison je suppose... Tu sais, elle se pose beaucoup de questions sur toi. Je pense surtout qu'elle voudrait avoir des conseils sur la manière de supporter ces deux tornades de fils. Tu sembles être la seule qualifiée dans l'entourage.

La jeune femme finit par accepter tout en émettant des doutes sur le moyen de transport à utiliser. Il était évident que vu l'état de santé de Fred, le transplanage était fortement déconseillé tout comme le marathon d'ailleurs. Heureusement que Fred avait eu la gentillesse d'accepter l'aide d'une personne de l'hôpital, bien décidé à le ramener en vie au Terrier. Un large sourire aux lèvres, Weasley avait la solution miracle pour régler ce problème. Kayla ajouta qu'elle devait également prévenir ses parents de cette petite visite au Terrier. Alors, Fred la tira par la manche pour l'attirer au dehors du magasin. Une fois les portes fermées, il regarda Stark.

Cela tombe bien, j'ai la solution miracle! Regarde, quelqu'un d'absolument merveilleux a accepté de me ramener au Terrier! Alors en voiture Mademoiselle! Oh et t'inquiètes pas, Arthur a de quoi faire pour appeler des moldus, ce ne sera pas un problème Mademoiselle Stark!

Et voilà que Fred entraînait Kayla dans les aventures de Weasley. Il y avait certainement de quoi avoir des surprises... Un chemin calme et ils arrivèrent au Terrier. Bizarrement, il n'y avait pas un bruit dans les environs. Aucune âme qui vive à signaler dans cette maison habituellement pleine de vie..

Un grand sourire scotché aux lèvres, Kayla leva les yeux au ciel aux remarques du rouquin, qui suivait de près chacune de ses réflexions. Il pouvait bien se moquer d'elle autant qu'il le voulait, cela la faisait plus rire qu'autre chose, de toutes façons. Cette semaine avait été éprouvante : se remettre des émotions, supporter l'absence des jumeaux Weasley, ou même l'humeur morose de George -inhabituelle!-... Le magasin avait semblé vide et George lui annonçant la sortie de Fred avait égayé sa journée. Alors le revoir maintenant, tout sourires et déjà en train de lancer des remarques narquoises... Il n'y avait rien de mieux pour l'enchanter.
A sa deuxième remarque, elle ne put s'empêcher de lâcher un rire ironique.
 « Hiiinhiiiin, trop drôle, j'suis morte de rire là ! Marre toi, ça te paraît évident, mais pour ceux qui connaissaient pas, hein ? » ajouta-t-elle sans méchanceté, tout en sentant ses joues rosir. Oui bon, c'était quand même énorme que le Weasley essaye de paraître gentil envers elle après ce qu'il s'était passé et elle en était flattée, mais elle n'allait pas non plus perdre tous ses moyens devant lui. Parce qu'il n'y avait aucune raison que cela arrive, n'est-ce pas ?

Pour autant le sourire narquois qu'il arborait ne disparut pas de son visage. Alors comme ça, on parlait d'elle chez les Weasley ? Elle haussa un sourcil et sentit ses joues s'enflammer un peu plus : à son sens, il n'y avait pas de quoi. Elle n'avait vraiment rien d'exceptionnel. La dernière phrase la fit sourire d'un air malicieux. Pas sûre qu'elle puisse livrer des secrets sur la manière de s'y prendre avec les jumeaux Weasley à leur mère... Parce que le secret, c'était d'entrer à fond dans leur jeu et de devenir comme eux. Elle lâcha un léger soupir avant d'accepter d'un air faussement contrit. Elle avait prévu d'aider Fred à sortir du magasin mais ce fut lui qui la tira par la manche à l'extérieur, avec un enthousiasme renouvelé. Après l'avoir regardée verrouiller le magasin, il lui annonça fièrement qu'il avait la réponse à ses deux problèmes. En effet, après avoir lâché des yeux le rouquin, elle aperçut un employé de Ste Mangouste qui lui fit signe, à quoi elle répondit allègrement.
 « Bien, puisque tu as tout prévu, je crois que je n'ai plus le choix maintenant... » lâcha-t-elle en se demandant qui était ce Arthur à qui Fred avait fait allusion. Sûrement quelqu'un de sa famille. Elle adressa un sourire radieux au Weasley, avant de le suivre, lui et la personne qui l'avait accompagné. Il était décidément difficile de lui résister...

Le trajet se déroula sans encombres et ils arrivèrent bientôt au Terrier. L'employé de Ste Mangouste les laissa non loin de la maison et après l'avoir chaleureusement remercié, ils furent seuls. La jeune sorcière profitait pleinement de sa situation pour observer les environs. Ils étaient en pleine campagne. A quelques dizaines de mètres d'eux se trouvait ce qui devait être la maison des Weasley, et la vue laissa Kayla bouchée bée.
La maison était gigantesque. En fait, il s'agissait probablement d'une ancienne ferme qui avait été refaite par magie, ce qui donnait l'impression que plusieurs morceaux de la maison avaient été rajoutés par la suite et le tout ne semblait tenir que par la magie. Plusieurs cheminées dépassaient du toit rouge pétant. Il y avait un petit lac dans le jardin, qui était des plus désordonnés, et au milieu de l'herbe qui méritait d'être tondue depuis un moment se dressaient plusieurs arbres noueux.
C'était la plus merveilleuse des maisons qu'il lui avait été donné de voir et immédiatement, la jeune Stark l'adora, même si elle n'en avait pas encore franchit le seuil.
 « Bon alors écoute, je te propose un truc : je te vole ta maison et en échange, tu me laisses faire. » annonça une Kayla tout sourire à son comparse qui l'emmenait en direction de son chez-lui.

Mais les lumières étaient éteintes. Pas un signe de vie, pas trace d'âme qui vive. Intriguée et instantanément méfiante, la Serdaigle suivit Fred et franchit le seuil de la porte. L'intérieur de la maison était tout aussi bigarré que son apparence extérieure. Si elle n'avait pas été aussi intriguée par l'absence de monde, elle l'aurait même trouvée fantastique. Ils étaient apparemment dans la cuisine et à en juger par la longueur de la table, les Weasley était une famille beaucoup plus nombreuse que ce qu'elle avait imaginé. En parlant de la table, une note était posée dessus, et Kayla lut par dessus l'épaule du rouquin, inquiète du fait qu'ils soient seuls. Signée de la main de Molly, le parchemin indiquait qu'il y avait un problème chez une certaine tante Muriel et qu'ils passaient donc la soirée chez elle, ils s'en excusaient vraiment mais comme ça Fred pourrait se reposer. Ils fêteraient sa sortie plus tard et Kayla y était conviée. A la base, elle était destinée à Fred et George – mais George n'était pas là non plus, certainement traîné chez cette Muriel lui aussi.
La Serdaigle sourit au Weasley.
 « Mmmmh... Quand je préviendrais mes parents, je leur dirai que toute ta famille est là, tu m'en veux pas hein ? Mais ça ferait une raison de plus à Papa Stark de te tuer sinon. » dit-elle d'un air narquois. En effet, son père risquait de ne pas apprécier trop le fait que les deux jeunes gens aient la maison pour eux tout seul, malgré le fait que légalement, sa fille était adulte. Chez les Moldus comme chez les Sorciers.
 « Et c'est quoi le programme maintenant ? » lança-t-elle sur le même ton moqueur, masquant sa gêne de se retrouver seule avec lui, et commençant à faire le tour de la pièce, contemplant l'endroit qui avait vu grandir ses patrons et qui, il fallait bien l'avouer, la fascinait. C'était la première fois qu'elle rentrait dans une maison autant imprégnée de magie et cela l'impressionnait fortement.
 « Je maintiens, je vais te voler ta maison je crois, si elle est entièrement comme ça ! » ajouta-t-elle avec un sourire éblouissant, ses yeux bleus pétillants d'une lueur rieuse. La soirée semblait bien partie, même si tout ne se déroulait pas comme le rouquin l'avait prévu.

Retrouver le Terrier après ces journées difficiles à Ste Mangouste, étrangement, Fred n'avait pas imaginé qu'il se sentirait aussi bien en apercevant la demeure pour le moins unique de la famille Weasley. Heureux, enfin sur pied, le jumeau appréhendait tout de même un peu de revenir dans la famille. Il savait qu'il serait inquiet de cette tentative d'assassinat et les regards échangés avec eux voulaient tout dire. Les forces du mal les inquiétaient et personne ne savait qui serait le prochain touché... La mort les effrayait tous désormais même s'ils savaient qu'ils agissaient de la bonne manière, sauver le monde valait toutes les pertes possibles même si arracher un membre de la famille serait bien plus douloureux que de subir le courroux des mangemorts et leur maître absolu. Pour le moment, Fred tentait de faire abstraction de tous ces facteurs sur lesquels aucun d'entre eux n'avait de contrôle. Il se tourna plutôt vers Kayla qui semblait émerveillée devant la demeure unique de la région anglaise. Weasley ne put s'empêcher de sourire lorsque la jeune femme lui signifia qu'elle était bien enclin à lui voler sa maison. Un léger rire même s'échappa de la bouche souriante du roux qui n'avait pas vraiment l'habitude qu'on lui dise ce genre de choses. Les Weasley étaient une véritable communauté, on ne pouvait pas voir ce genre de familles ailleurs et de toute manière, ils n'avaient pas réellement de voisins pour discuter d'architecture. Ce qui comptait bien sûr était l'histoire de la demeure, tous ces petits assemblages qui en disaient tant sur cette famille toute rousse. Perdu dans ses souvenirs quelques instants, Fred finit par être tiré de sa rêverie par le salut du médicomage. Weasley le regarda avec un sourire et lui tendit un assortiment de pastilles façon Fred & George avec un clin d'oeil.
Puis, l'homme disparut rapidement et le Weasley se concentra de nouveau sur son invitée, toujours préoccupée par l'édifice. Fred s'approcha un peu puis répondit finalement à sa remarque.

Te laisser faire? Tout cela me semble fort plaisant mais tu risquerais certainement de te faire avaler tout cru alors je pense que je vais conserver la maison ma chère! Cela dit, n'aie pas peur, tu vas voir, ils sont tout à fait normaux! Si tu fais abstraction du fait que Ronnie a une tendance à beugler étrangement... Mais pas d'inquiétudes!

Fred tapota l'épaule de Kayla avec son sourire narquois. Puis, les deux protagonistes entrèrent dans le célèbre Terrier. Weasley chercha des yeux les têtes rousses qui couraient dans tous les sens habituellement mais un silence d'or les accueillit. Etrange. A moins qu'ils n'aient organisé un petit quelque chose pour son retour? Fred n'y croyait pas vu l'état d'angoisse de sa mère. Arrivé devant la grande table, le sorcier aperçut une note à son attention. Il reconnut du Molly tout crraché et constata qu'ils s'étaient absentés pour rendre visite à la chère tante Muriel. Inconsciemment, Fred remercia le ciel d'avoir échappé à cette corvée puis le jeune homme se retourna vers Stark qui ne manqua pas de faire un petit commentaire sur la situation. Se retrouver en tête à tête soudainement, idée qui paraissait plaisante mais qui ne serait certainement pas au goût du patriarche de sa famille. Ce cher Fred la regarda avec consternation avec des yeux rieurs pourtant.

Pour qui me prends tu? Je suis quelqu'un de respectable Kayla. Il y a vraiment aucune raison valable pour que papa Stark m'étripe! En plus de cela, ma famille m'a abandonné le jour où je rentre, regarde à quel point je suis malheureux là, tu pourrais faire un effort...

Tout en prononçant ces quelques paroles, Fred changea de visage et fit semblant de pleurer avant de se mettre à rire plus nettement. Il se retrouvait enfin après ces jours à l'hôpital où il n'avait pour ainsi dire pas plaisanté une seule fois. Un léger silence s'installa après cet instant de rigola: le programme... Intéressante question et maintenant qu'il y réfléchissait, Fred n'avait pas de véritable idée sur ce qu'ils pourraient faire au Terrier, à moins que...

Tu veux peut être dégnomer le jardin? Ma mère me tanne pour que je le fasse, je suis sûr que tes mains délicates adoreraient ces têtes de goule! Mais j'ai mieux à te proposer.. Découvrir les premiers prototypes de W&W! On a beaucoup travaillé avec George et maintenant que tu fais partie de l'aventure...

Il lui lança un sourire encourageant avant de l’entraîner jusqu'au lieu où tout avait commencé. Cette fameuse chambre qui ressemblait plus à un labo expérimental aujourd'hui. Il entendit une nouvelle fois Kayla faire un commentaire charmant sur le Terrier et le roux se retourna vers elle avec un sourire avant de monter quatre à quatre les escaliers sinueux de la maison. Il ouvrit la porte et laissa Stark entrer avec un geste théâtral, la laissant découvrir le lieu de fabrication des oreilles à rallonge ou encore des baguettes farceuses. Tout y était et bien sûr, le futur de la boutique se construisait encore ici!

Alors qu'est ce que t'en penses? On n'a pas fini avec George de rendre fou le Ministère. Mais, l'objectif principal en ce moment, c'est surtout de s'occuper des forces du mal, participer à notre échelle, enfin si l'on n'est pas à nouveau touché par un Sectusempra bien placé évidemment!

Ronnie, Ronnie... Pour une fois, le nom lui disait quelque chose. Mais qui était-ce, et où l'avait-elle entendu ? Cela dit, elle était notamment plus touchée par le refus de Fred quant à sa proposition et fit mine de bouder.  « M'en fiche, je trouverai bien un moyen pour kidnapper ta maison quand même ! »

Elle avait tout de suite été sur ses gardes en entrant dans la maison vide, après tout le souvenir de l'attaque était encore frais dans sa mémoire, et elle n'était pas la seule. Mais après avoir vu la note, tout s'éclaircit et elle se retint de rire en voyant l'air de Fred. Consterné à la suite de sa remarque. Elle faillit se faire avoir, avant de remarquer la lueur rieuse qui pétillait comme à l'habitude dans les yeux du rouquin.  « Moi je dis ça, c'est pour toi, si tu tiens à te faire trucider, c'est ton choix ! » Elle lui adressa un clin d'oeil accompagné d'un grand sourire narquois avant que son patron ne se détourne et ne se mette à faire semblant de pleurer. Se retenant à grand peine de hurler de rire, elle fouilla dans sa poche avant d'en sortir un mouchoir, et de lui tendre avec l'air le plus sérieux qu'elle pouvait l'être à cet instant, mais Fred s'étant mit à rire, elle ne tint pas et se joignit de bon cœur à lui.

Quand elle lui demanda ensuite ce qu'ils feraient, il y eut un léger silence pendant lequel son comparse fit mine de réfléchir, avant de lui proposer plusieurs choses. Dégnommer le jardin ? Pourquoi pas ? Elle ne l'avait jamais fait, elle ne savait pas en quoi ça consistait. Sa perplexité dut s'afficher sur son visage car il proposa rapidement autre chose, et elle hocha la tête avec enthousiasme. A ce qu'il en disait, ça avait presque l'air d'une réunion d'un gang top secrète et tout bien réfléchit, à l'époque, cela devait ressembler à ça : les produits W&W étaient toujours, à ce qu'elle sache, interdits à Poudlard, même si maintenant, un système perfectionné leur permettait d'introduire la marchandise en douce.

Il l'entraina donc avec un sourire encourageant dans le labyrinthe de sa maison. Kayla observait chaque chose d'un air émerveillé : c'était la première fois qu'elle entrait dans une maison de sorciers où la magie était si profondément ancrée et elle était, en plus, curieuse de voir l'environnement qui avait vu grandir les tsunamis qu'étaient les jumeaux. Fred marchait bien vite devant elle, pour quelqu'un qui sortait de l'hopital, et trop occupée à contempler le décor, elle le heurta de plein fouet.  « Désolée... » marmonna-t-elle en frottant son nez qui avait pris un sacré coup.
Rapidement cependant, la porte que Fred venait d'ouvrir attira son attention et elle s'avança dans la chambre. Enfin elle supposait que c'était la chambre qu'il partageait avec George, car elle arrivait à percevoir deux lits, mais l'endroit ressemblait plus à un laboratoire dans lequel une bombe aurait explosée. Fred se mit à parler, et elle le regarda, encore sous le choc.
 « Ce que j'en pense ? C'est... énorme ! » lança-t-elle avec un sourire éclatant. Puis il se remit à parler et Kayla hocha la tête, compréhensive.  « Oui, ça aide, c'est sûr. Etrangement, notre créativité n'est pas à son point fort quand on se vide de son sang. » Elle arpenta la pièce, prêtant attention à tout. Elle avait noté dans un coin de sa tête la phrase de Fred sur le fait de « combattre les forces du mal », et elle se disait qu'il y avait un lien, mais l'heure n'était pas aux interrogatoires. Elle n'était pas de la Police Magique, non plus !
Il y avait des cartons au pied d'un des lits et elle commença à déballer ce qu'il y avait dedans. La première chose qu'elle trouva fut une baguette farceuse. Lorsqu'elle la prit dans sa main, elle se transforma en canard en caoutchouc et elle ne put s'empêcher de sourire à ce classique.  « Je suis sûre que si on remplaçait la baguette de Tu-Sais-Qui par celle-là, le problème serait réglé ! » lâcha-t-elle avec sarcasme. En effet, il était facile de dire ça, pour elle, qui ne faisait rien que vendre des produits de farces et attrapes.

Dans le fond du carton, une série de boîtes attira son attention et elle en saisit une, lançant un regard interrogateur au Weasley. Mais sans attendre qu'il ne parle, elle décida de l'ouvrir.
BANG ! Une douleur vive dans l'oeil l'empêchait de voir un nuage de fumée se dissiper autour de sa tête. Aigrie par la douleur, elle n'en perdit pas moins le sens de la plaisanterie.  « Mais non, la solution est toute trouvée, on n'a qu'à envoyer ça à Tu-Sais-Qui et tous ses copains, comme ça on s'occupe d'eux pendant qu'ils sont dans le pâté ! » Son ton fut peut-être plus brusque qu'elle ne l'aurait souhaité mais bon, la boîte surprise des jumeaux venait de lui mettre un coup de poing et elle se payait un bel œil au beurre noir. Elle jeta la boîte sans ménagement dans son carton avant de jeter un regard furieux au rouquin, enfin... de son œil disponible, l'autre étant cachée par une de ses mains qui couvrait la moitié de son visage. Elle venait certes de se faire taper par une quelconque boite, mais elle n'allait pas laisser au Weasley le loisir d'admirer le fruit de son labeur.

Spoiler:

Retrouver sa demeure, enfin pouvoir marcher convenablement sans risquer de tomber à terre, Fred se sentait revivre et quoi de mieux pour cela que de faire visiter l'endroit où tout a commencé? Le fameux laboratoire des Weasley, leur chambre, qui avait failli maintes fois disparaitre à cause d'une expérience ratée ou d'un sortilège mal lancé. Le pire avait été évidemment d'éviter de se faire prendre par leur mère et c'est brillamment que les jumeaux avaient évité l'ouragan Molly. Aujourd'hui, Fred repensait à ses souvenirs avec un large sourire, tout cela paraissait tellement loin: les menaces du mal étaient encore éloignées d'eux, leur frère ne se mettait pas en danger avec sa bande, ils n'avaient pas le magasin. Oui, à l'époque, leur vie était bien différente mais le roux ne la regrettait pas. Il avait passé d'excellents moments à Poudlard, surtout lorsqu'ils testaient leurs farces sur leurs camarades mais aujourd'hui, ils étaient passé à un niveau supérieur et Fred était persuadé que demain serait encore différent. Grâce à leurs talents en sortilèges, Fred était persuadé qu'ils pourraient trouvé quelque chose pour mettre des bâtons dans les roues à tous ces mangemorts et leur chef de bande diabolique. Il suffisait de recommencer à travailler jour et nuit sur certains objets en cours de lancement et ils trouveraient la perle rare, celle qui permettrait de mettre en avant l'Ordre et tous ceux qui souhaitaient voir le bien triompher. Pour le moment, ils agissaient tous dans l'ombre pour préserver leur vie et celles de leur famille mais bientôt, Fred savait que la chance ne serait plus de leur côté. Le mal enquêtait, leur vie était en danger et l'incident de quelques jours plus tôt le prouvaient. Les Weasley étaient en ligne de mire et Fred q'inquiétait du sort des autres membres de sa famille, en silence pour le moment.
Il monta les escaliers aussi vite que sa hanche lui permettait et il sentit la collision avec Kayla. Il se retourna vers elle, avec un sourire narquois alors que la jeune sorcière lui faisait un regard désespérément désolé.

Décidément, t'en rates pas une Kayla! Toujours à vouloir me blesser!

Il rit un peu avant de continuer son ascension. Arrivé dans l'antre des Weasley, il contempla l'étendue de son travail et laissa Stark faire son petit tour des lieux. Ils avaient tellement travaillé dans cet endroit, tant de choses n'avaient jamais bougé, ces choses que Fred n'oublierait jamais. Les temps avaient changé certes mais pas lui et certainement pas George. Sa vie serait toujours son frère avant tout et il donnerait certainement tout pour que celui-ci soit heureux, sa vie restant illusoire à côté de la perte de la moitié de son âme. Il revint à lui en commentant sa presque mort de cette fameuse soirée et Kayla continua sur sa lancée avec sa petite phrase cynique. Fred se tourna vers elle alors qu'il tenait entre ses mains les résidus d'une oreille à rallonge.

Je peux t'assurer que ma créativité est toujours à son point fort, c'est juste que je le cache! Comme tu peux le voir, c'est des années de créativité là et on est loin de la fin!

Puis, chacun des deux repartit dans son expédition. Kayla s'approcha dangereusement d'une farce que Fred affectionnait particulièrement. Il s'arrêta et croisa les bras alors que la jeune femme se fit frapper de plein fouet, le Weasley riant instantanément. Elle avait certainement raison d'ailleurs, même si ce genre de gadgets étaient encore inoffensifs, les rouquins pouvaient certainement voir plus grands et espérer enquiquiner le camp ennemi. Il sentit le regard excédé de la jeune femme sur lui et Fred bougea jusqu'à elle, évaluant d'un regard l'étendue des dégâts sur son oeil. Bel oeil au beurre noir, au moins l'efficacité de la farce n'était pas à prouver.

Wow, ça marche bien ça. J'avais presque oublié, j'aurai certainement dû te prévenir. Tu veux un câlin peut être pour effacer la douleur?

Fred rit une nouvelle fois, il avait failli mourir quelques jours plus tôt. Il fallait bien qu'il s'amuse un peu même si c’était au dépens d'une jeune femme qu'il affectionnait particulièrement. Quitte à mourir demain, autant faire en sorte de vivre une belle journée...

Spoiler:

Une grotte remplie de trésors. C'était ainsi que Kayla voyait la chambre des jumeaux. Pour d'autres, ça aurait été une simple chambre incroyablement mal rangée, avec des cartons partout, des objets dans un état de destruction plus ou moins avancé dans tous les sens, mais Kayla y voyait une véritable mine d'or. De quoi emmerder tout le monde ou s'aider soi-même. C'était donc tout naturellement qu'elle avait commencé à explorer le contenu des cartons. Fred avait l'air presque cérémonieux et il y avait de quoi : pour lui, ce devait représenter énormément. Ils ne discutaient pas énormément, trop occupés qu'ils étaient à dégager de vieux gadgets oubliés. Une remarque cynique de temps à autres, grand maximum.

Puis Kayla était tombé sur un piège, sans remarquer que le rouquin attendait de pied ferme qu'elle se fasse avoir, et lorsque le poing alla se ficher dans son œil, elle entendit son rire tonitruant. Agacée et endolorie, elle n'en avait pas moins gardé un certain recul sarcastique qui eut pour conséquence d'amener un Fred franchement amusé dans sa direction. Elle avait beau lui lancer des regards furibonds, son sourire restait accroché à ses lèvres et elle avait du mal à lui en vouloir : de son point de vue, la situation devait être comique. Et malgré la remarque acerbe qu'elle lui fit, il ne put s'empêcher de remarquer les effets fantastiques de son produit qui « marchait super bien ». Le reste de sa phrase la laissa estomaquée et son œil indemne s'ouvrit en grand tandis qu'elle lui lançait un demi-regard soupçonneux alors qu'il éclatait de rire.

Elle hésita pendant de longues secondes. Il venait de la laisser volontairement se faire taper dessus par une boîte et maintenant il voulait lui faire un câlin ? Ce n'était pas tant le fait qu'ils étaient patron et employée qui la gênait. Ça, elle était passée au dessus depuis un petit moment : travailler avec eux tenaient plus de la cour de récré que d'un véritable labeur et leur rencontre une semaine auparavant avait définitivement aboli tout « mur » qui aurait pu séparer les Weasley de la Stark. Non, c'était que justement, à cause de cela, elle hésitait encore sur la manière de se positionner par rapport aux jumeaux. Tout avait été chamboulé en une semaine, tout son beau petit monde de bisounours s'était entièrement écroulé et elle avait encore du mal à s'y adapter. Alors elle n'était pas encore prête à ce qu'on se moque d'elle sur tout ce qui était plan affectif, ça la détruirait à coup sûr. Le problème restait qu'il s'agissait de Fred Weasley et que justement, on ne savait jamais s'il se moquait de vous ou pas. Et étrangement, avec ce qu'ils avaient vécus la semaine dernière, elle sentait qu'elle supporterait encore moins que lui « joue » avec elle. En y réfléchissant bien même, l'idée de base ne la dérangeait même pas, fait étonnant en ce qui la concerne. D'où son effarement et son « bug » soudain quand lui demandait ça avec un naturel apparent.

Mais elle se souvint rapidement que c'était le rouquin qui l'avait poussée pour ne pas qu'elle soit touchée par le maléfice qui aujourd'hui encore l'empêchait de se mouvoir librement. Elle ne devait pas risquer tant que ça à entrer dans son jeu, non ? Il ne devait s'agir qu'un moment de rires et de détente entre amis, en admettant qu'ils la considéraient aussi comme telle. La Stark fit donc mine d'être sur le point de fondre en larmes, son œil au beurre noir lui compliquant la tâche car il la faisait encore grimacer.
 « Je pense que tu me dois au moins ça oui, en plus ça fait vraiment super mal ! » fit-elle d'un air vexé, accompagné d'un léger reniflement. Ce n'était pas tout à fait tort, la tête lui tournait dangereusement et son œil semblait enfler encore. Elle esquissa un pas vers Fred et perdit l'équilibre pour tomber en entraînant le rouquin dans sa chute.

La Stark se retrouva à plat ventre sur le Weasley et se dépêcha de se relever mais dans sa précipitation, elle perdit une nouvelle fois l'équilibre et retomba à quatre pattes sur Fred.
Une situation qui était parfaitement ridicule, Kayla en était parfaitement consciente et elle se mordit la lèvre en commençant un rire nerveux, les joues très rouges.
 « Je crois que ton machin marche un peu trop bien en fait, tu vas rire mais j'ai plus du tout le sens de l'équilibre... » Elle roula sur le côté et se retrouva assise à côté de lui, lui lançant un regard désolé et un peu affolé de son œil valide.  « Désolée, vraiment. Je t'ai pas fait trop mal au moins ?  Et me fait pas marcher parce que je me sens vraiment mal là !» Elle espérait surtout ne pas avoir cogné le côté encore douloureux de son patron. Il avait déjà fait un séjour à Ste Mangouste qu'elle estimait de son fait, et la Serdaigle ne voulait pas être responsable du retour à l'hôpital magique.

Spoiler:

Le début des Weasley: ce faux laboratoire qui constituait leur plus grande fierté. Sans ce lieux pour le moins exotique, aucun des jumeaux n'en serait là où il était arrivé. Une pointe de fierté s'échappait de Fred alors qu'il faisait le tour de ce qu'ils avaient accompli: toutes ces inventions étaient uniques et sortis de leur cerveau farceur. A eux deux, ils étaient capables de grandes choses. Malgré leur ressemblance frappante dans tous les domaines, chacun avait sa petite spécialité qui permettait de créer quelque chose d'original et aujourd'hui, il remportait le fruit de leur travail. Leur magasin fonctionnait à merveille et ils avaient recruté l'employée parfaite. Kayla ne manquait d'ailleurs pas de s'émerveiller de tout ce qu'elle croisait, enfin, jusqu'à ce qu'elle croise le chemin du coup de poing inventé par les jumeaux. Un joli oeil au beurre noir vint décorer la moue boudeuse de la jeune femme en l'espace de quelques secondes. Fred en parfait gentleman, s'était de suite dirigé vers elle pour voir si elle allait bien. Bien évidemment, il restait un jumeau Weasley et ne put s'empêcher de rire en constatant les dégâts sur le visage de sa salariée. Il ne perdait jamais son sens de l'humour et cette fois-ci ne ferait pas exception. Il affectionnait particulièrement le regard un brin en colère de Stark en son encontre et son rire se fit entendre de plus belle. Entre deux rires, il réussit à lui demander si elle ne voulait pas un câlin pour se réconforter. Du Fred tout craché. Il savait pertinemment que Kayla partirait au quart du tour et ne lui laisserait pas une chance. Enfin, cela c'était plutôt avant. Avant qu'il ne prenne des risques inconsidérés pour déjouer un sortilège mortel. Il en ressentait encore les effets même s'il le cachait à renforts de plaisanteries juteuses. Il regarda Kayla avec insistance alors que celle-ci semblait perturbée par le poing reçu.
Elle finit par accepter son invitation mais n'atteignit pas sa destination de la manière espérée. Elle perdit l'équilibre et atterrit sur Fred. A terre, ils avaient désormais l'air de deux idiots et le Weasley sourirait niaisement face à la situation. Avant qu'elle ne tente de se relever, il réussit à murmurer.

Décidément, tu veux ma mort! Oh et tu réalises que si papa Stark voyait ça, je finirais en pâté pour gobelins non?

Il esquissa un narquois et adorable sourire en la direction de Stark alors que la sorcière tentait de se lever. Ce fut un échec cuisant et elle termina une nouvelle fois à quatre pattes sur Fred qui, lui, tentait de ne pas faire de grimaces concernant sa hanche blessée. A la place, il préféra rire de la remarque de Kayla. Effectivement, cette invention marchait très bien et il devait vraiment penser à la commercialiser. Sait on jamais. Entre de bonnes mains, cette misérable farce pourrait faire des miracles. Au terme d'une lutte acharnée, la jeune sorcière réussit à s'asseoir à ses côtés et le roux put se mettre en position assise en tentant de ne pas écouter la légère douleur qu'il sentait au niveau de sa hanche. Il la regarda avec un sourire amusé, nullement fâché de ce petit malheur.

Effectivement, tu tiens plus sur tes jambes ma pauvre. Heureusement que t'es un poids plume. Rappelle moi à l'avenir de pas te laisser essayer les inventions Weasley. Risque d'incident bien trop important!

Bien évidemment, Fred n'était pas encore au top de sa forme mais il survivrait. La douleur se ferait de moins en moins importante et elle finirait par disparaître. Il intercepta le regard coupable de Kayla et lui sourit en retour.

Je te dis d'arrêter de t'inquiéter. Tout va bien! Regarde, je suis prêt pour un combat contre Tu-Sais-Qui même! C'est pas cela qui va m'arrêter. Arrête de faire ce regard là, c'est gênant!

Fred regarda droit devant lui pendant un moment. Les moments qu'il partageait avec Kayla depuis quelques semaines étaient tellement étranges que parfois, tout se mélangeait et le pauvre roux ne savait plus où donner de la tête. Heureusement que le Weasley se prenait rarement la tête sur tout cela, sinon il serait devenu fou depuis des années. Il grimaça quelques secondes et se remit dans une position plus confortable. Il survivrait, c'était le principal.

Elle pouvait sentir le regard insistant du rouquin pendant qu'elle hésitait et elle l'entendait parfaitement rire de sa mésaventure alors qu'elle était en train de réfléchir. Toujours rieur, il tendit les mains vers elle mais elle l’entraîna dans une chute maladroite. Si la situation était déjà ridicule avant, comment la qualifier maintenant qu'elle ne tenait plus debout et qu'elle se retrouvait sur lui ? Mais il ne semblait pas vraiment gêné par la situation et elle l'entendit faire une remarque sur son père qui la fit rire et rougir en même temps. Vrai que Papa Stark ne serait pas vraiment ravi d'entrer à cet instant précis dans la pièce... Les joues en feu, elle tâcha d'ignorer le sourire que Fred lui adressait et qui étrangement, lui fait perdre encore plus ses moyens. Elle pouvait sentir son cœur battre à un rythme d'enfer et ses entrailles se tortiller alors qu'elle s'était retrouvée à quatre pattes au dessus lui, prise d'une crise de rire nerveux. Elle tâcha de ne pas le regarder et finit par arriver à se mettre de côté, en position assise. Elle passa une main sur son visage, grogna quand elle passa sur son œil blessé. Décidément, ce n'était pas son invention préférée. A la moquerie du Weasley, elle répondit par un « Gnagnagna » enfantin et un tirage de langue en règle, prenant soin de cacher son œil au beurre noir.

Elle aperçut cependant une grimace sur le visage de son comparse et se sentit immédiatement coupable. Évidemment, elle était douée pour ça elle, pour attirer des emmerdes aux autres, mais Fred ne semblait pas d'avis de la laisser penser ça et elle esquissa un pâle sourire. Un léger silence s'ensuivit et le rouquin finit par éviter son regard.
Kayla tourna la tête de côté et sourit de toutes ses dents. Apparemment, elle avait trouvé un nouveau truc pour embêter le Weasley et elle n'allait pas se priver de ce petit plaisir.
 « Pourquoi c'est gênant, dis ? » fit-elle d'un air sournois, mais le Weasley regardait droit devant lui et semblait perdu dans ses pensées, sans l'entendre. Un léger sourire flottant toujours sur les lèvres, elle se déplaça lentement en silencieusement jusqu'à arriver en face de lui. Il parut à peine s'en rendre compte et elle prit le loisir de l'observer à son aise.
Il avait encore l'air fatigué du patient d'hôpital et grimaçait toujours un peu, certainement sa hanche, mais cela n'expliquait pas le froncement de ses sourcils ni cet instant d'absence. Mais pire que ça, c'était Kayla qui s'inquiétait elle-même : elle avait une sorte d'impression bizarre... Bah, sûrement la culpabilité. Oui, ça devait être ça. Et puis, c'était de sa faute à elle en plus s'il buguait comme ça.

Elle s'approcha un peu plus de lui et attendit d'être sûre qu'il reprenne ses esprits pour lui refaire un regard coupable. Son manège dura quelques secondes avant qu'elle ne se mette à rire de la tête du Weasley.
 « Tu te verrais, c'est trop drôle, j'te jure ! » Il lui fallut encore quelques instants avant de se calmer, puis elle approcha son visage encore plus près de celui du Weasley, prenant soin de cacher son œil enflé avec une mèche de ses longs cheveux noirs corbeau.
 « Allez, dis, pourquoi c'est gênant ? » refit-elle d'un air narquois, un grand sourire aux lèvres, son œil rieur planté dans celui de Fred. Elle prenait grand soin d'ignorer la gêne qui la saisissait elle-même et dont elle ne parvenait pas à trouver une explication logique.
 « C'est le fait que je me sente mal qui te met mal à l'aise ? Mais tu sais c'est juste normal ça, j'ai pas envie de te renvoyer à Ste Mangouste moi ! »
Son sourire carnassier s'élargit encore.
 « Ou alors tu serais gêné parce que je suis là ? Mais dans ce cas-là tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même mon cher, c'est toi qui a tenu à ce que je vienne ici je te rappelle ! » Son regard prit une lueur satisfaite, avant qu'elle ne penche la tête sur le côté et ne fasse exprès sa bouille la plus adorable possible.
 « Alooooooors ? » Elle lui sourit avec l'air d'un enfant qui vient de faire une bêtise en sachant qu'il ne serait pas puni et c'était un peu comme ça qu'elle se sentait ; il fallait dire que tout ce petit jeu l'amusait beaucoup et lui faisait oublier ce qui la perturbait encore quelques secondes plus tôt.

Pour une fois qu'elle réussissait à avoir Fred Weasley à son propre jeu ! Elle espérait cependant qu'il ne se fâche pas, elle l'appréciait beaucoup et n'avait pas envie de se disputer avec lui, pas maintenant, pas aujourd'hui, pas après ce qu'ils avaient vécus quelques petits jours auparavant. Et puis, elle n'avait toujours pas réussi à savoir la véritable raison de cette attaque et elle comptait bien l'apprendre par le jumeau.
Pour l'heure, elle se contenter de le regarder et d'attendre qu'il réponde à sa question, fortement amusée par la situation.

Situation cocasse, il était évident que le Weasley arrivait toujours à se fourrer dans les mauvais coups, même s'il n'était plus à Poudlard. Aujourd'hui pourtant, les choses étaient bien différentes et beaucoup moins innocentes, les petites actions qu'il opérait au château n'avaient rien à voir avec les conséquences qui l'attendaient dans ces nouvelles circonstances. La mort l'avait pris pour appât et il avait encore mal là où le mal avait frappé. Heureusement, il était encore debout pour en parler même si Kayla semblait bien décidée à rouvrir sa blessure le plus de fois possible avant la cicatrisation. Fred était solide et heureusement sinon les conséquences de ce petit incident dû la farce de Fred auraient pris des proportions désastreuses. Il grimaça quelque peu mais réussit à conserver un sourire narquois en s'amusant un peu avec les sentiments de la jeune sorcière. On ne pouvait changer ce qu'il était et le roux adorait tourner toutes les situations en dérision surtout au détriment de personnes avec qui il s'entendait. Sur le moment, il vit la réaction de la jeune femme et ne put s'empêcher de rire alors qu'elle n'avait pas de réels argument à contre indiquer. Fred jubilait intérieurement de tout ce qu'il était capable de faire en utilisant son arme magistrale: celle de la parole. Ces discours valaient souvent des crises de rire et dans le cas de Kayla, des situations réellement sympathiques à observer.

Pourtant, Weasley n'eut pas vraiment le temps d'apprécier sa petite victoire puisque la jeune femme rebondit sur sa dernière remarque. La gêne lorsqu'ils ramenaient sur le tapis la culpabilité et tous ces évènements qui s'étaient déroulés quelques jours plus tôt. Fred avait littéralement pris un sortilège pour conserver Stark en bonne santé et ce simple barrage en disait long sur ce qui pouvait se tramer dans son esprit. Protecteur, toujours prêt à sauver son prochain, Fred faisant une bonne action n'était pas si surprenant. Ce qui l'était beaucoup plus était bien l'envie constante de savoir la jeune femme dans son radar, comme s'il avait peur qu'un autre mangemort débarquer pour lui infliger de nouveau un Doloris, cette fois ci mortel. Fred ne pouvait juste pas s'empêcher à cela, à ce qui se passerait pour elle désormais qu'il l'avait entraînée dans cette histoire plus que dangereuse. Il était responsable de sa vie et serait à l'origine de son décès soudain. Non seulement Fred s'en voulait mais il avait l'impression qu'une partie de son âme, celle a plus joyeuse, s'évanouissait au rythme de ses pensées. Il ne pouvait pas retourner en arrière, il ne pouvait pas lui demander de courir sans se retourner, elle ne pouvait plus fuir, seulement faire face avec lui à la grande guerre qui se préparait. Dans tous les cas, même si Fred faisait en sorte qu'elle reste en retrait, Kayla finirait toujours par revenir en première ligne. Elle était comme cela: un brin incommandable et diablement charismatique. Son regard toujours dans le vague, le Weasley entendit seulement d'une oreille les interrogations incessantes de la jeune femme. Il était ailleurs, dans un monde où le rire n'avait plus sa place, un monde où il ne pouvait plus être lui même. Être responsable, devenir un homme et empêcher le monde de blesser son entourage, tant de responsabilités qu'il avait oubliés pendant des années et aujourd'hui, cela le heurtait de plein fouet. Il n'avait suffi que d'un regard d ela jeune femme désormais en face de lui, qu'un seul pour que le monde de Fred n'éclate en une vision de terreur où le futur n'avait pas sa place.
La jeune sorcière semblait être entré dans son jeu, commencé quelques répliques plus tôt mais le coeur de Fred était tourné vers autre chose, quelque chose d'innommable, d'inexpérimenté et qui laissait une douce trace de frayeur dans son âme. Il finit pourtant pas relever son regard vers celui de la jeune femme. Celle-ci l'implorait de lui dévoiler ce qu'il en était. Elle le tannait pour avoir des réponses, jouait avec ses nerfs en usant de son charme naturel pour faire exploser le rouquin. Elle mit pourtant le point sur un des problèmes, l'un de ceux que Fred ne voulait pas discuter. Il ne savait pas ce qu'il devait faire pour ne pas s'impliquer de trop avec son employée, il sentait que l'épreuve qu'ils avaient traversé ensemble les avait rapprochés dangereusement et le sorcier ne savait pas comment faire face à ce genre de situations. Surtout pas alors qu'elle ne lui faisait face que d'un misérable mètre avec ce sourire enfantin sur le visage. Il entendit distinctement son "alors" insistant et sa moue de réflexion se transforma en léger sourire en voyant la réaction de Stark. Elle méritait sûrement de savoir ce qui se tramait dans le cerveau, ô combien énigmatique, du Weasley. Celui-ci tenta à son tour un rapprochement pour ne pas donner l'impression d'abandonner la bataille aussi rapidement.

C'est gênant... Hum, parce que je te rappelle que c'est bien à cause de moi au départ que la situation s'est envenimée. Au final, c'est toi qui m'a sauvé la vie alors forcément c'est gênant! Un jumeau Weasley n'a jamais besoin de personne pour planifier la fin du monde d'habitude.. Puisqu'on en est à la confidence, je tiens à te remercier pour ce que tu fais pour nous au quotidien. Il faut avouer que sans toi, je ne serais plus grand chose... Remarque si, je serait peut être bien portant au lieu d'envisager de sortir la canne avec cette fichue hanche!

Fred avait tenté de rattraper le coup comme il pouvait, encore une plaisanterie qui ne masquait qu'à peine le message subliminal. Kayla faisait partie intégrante de sa vie désormais et cela impliquait qu'il fasse tout son possible, qu'il donne tout ce qu'il pouvait de lui même pour que rien ne lui arrive. Promesse de Weasley.

Leur proximité n'avait rien de gênant ou de honteux. Après ce qu'ils avaient vécus, l'horreur de cette attaque de mangemorts, la compagnie de Fred lui était fortement agréable et elle avait presque l'impression de revivre, tant la culpabilité l'avait écrasée pendant ces derniers jours. Un lien s'était incontestablement tissé entre eux. Elle avait empêché un mangemort de l'attaquer de justesse, elle en avait payé le prix en se prenant un Doloris cuisant – elle en faisant des cauchemars terribles, la nuit – et lui avait faillit payer de sa vie pour épargner la sienne. Si on considérait les choses sous cet angle, la boucle était bouclée : mais Kayla ne l'envisageait pas comme ça, dans son esprit c'était de sa faute si aujourd'hui il tenait de justesse sur ses jambes, si elle n'avait pas été là, il n'aurait pas eu à se prendre ce sortilège. Elle essayait vainement de se dire qu'il valait mieux ça plutôt qu'on ait retrouvé le cadavre d'un de ses rouquins préférés au petit matin, George s'y était même mis, un matin où il l'avait vue arriver blême pour travailler. Mais rien n'y faisait. Elle avait pris sur elle toute la responsabilité de l'état de Fred.

Oh, cela ne l'empêchait pas non plus de vivre, comme en témoignait la scène qu'elle était en train de vivre. Assise en face du Weasley, à le tanner pour une toute petite remarque qu'il lui avait fait sur son air de chien battu car cela le gênait. Et pour une fois qu'elle pouvait retourner la situation à son avantage, elle avait voulu en profiter un maximum et jouer avec ses nerfs. On pouvait dire que c'était un juste retour des choses, car à cause de sa petite plaisanterie elle se payait un beau coquard et lui aussi avait essayé de jouer avec ses nerfs – avec succès d'ailleurs.
Le rouquin en état de faiblesse, ce n'était pas quelque chose qui arrivait tout le temps et elle avait fait de son mieux pour le déstabiliser, elle avait rit de lui, l'avait harcelé avec des questions plus ou moins pertinentes pour finir par faire son enfant, chose qui, elle le savait parfaitement, lui allait très bien et faisait en général craquer les autres – c'était d'ailleurs comme ça qu'elle avait persuadé son père d'adopter son chat, c'est cool hein ? Mais l'état de Fred n'avait pas l'air de s'arranger, comme s'il était préoccupé par un problème important, et venant d'un des jumeaux Weasley il fallait que ce soit véritablement important pour que ce soit à ce point. Alors derrière le sourire enfantin et charmeur de la Serdaigle se cachait également son inquiétude. Avait-elle réellement causé tant de soucis que ça, ou était-ce par rapport à quelque chose de plus important, quelque chose qui la dépassait, qui les dépassait largement ? Peut-être la véritable raison de l'attaque des mangemorts à Londres l'autre jour ?

Mais ce n'était pas le moment de poser toutes ces questions, car Fred semblait revenir à la réalité et semblait amusé par les questions incessantes et puériles de son employée. Sa réponse sembla convenir à la jeune femme, qui se remit à rire et à rougir en même temps. Mais son rire sonnait faux cette fois-ci, et malgré la tournure positive de ce qu'il venait de dire, elle sentait sa gorge se nouer tandis que sa culpabilité lui revenait de plein fouet à la figure, exactement comme si elle venait de se reprendre un coup de poing par la merveilleuse boite qu'il avait mis au point.
Elle finit par hausser les épaules en regardant le plancher.
 « Dans ce cas-là, il y a pas de quoi être gêné alors. C'est même pas drôle ! » ajouta-t-elle dans une tentative de ne pas plomber l'ambiance.  « Comme c'est à cause de moi que toute cette histoire est arrivée... Parce qu'en résumé si j'avais pas été là bah, t'aurais pas pris ce sort quoi ! »
Son regard fuyait celui du rouquin, s'accrochant à n'importe quoi plutôt que les yeux qui lui faisaient face : elle avait beaucoup trop peur de ce qu'elle pourrait y lire. Hésitante sur ce qu'elle devrait dire par la suite, elle se mordilla un peu les lèvres avant de soupirer.
 « De toutes façons, y a pas de quoi me remercier. C'est vrai quoi, tu l'as dit toi même, sans moi tu serais absolument tranquille donc bon ! » Elle tenta à nouveau un sourire gêné et croisa brièvement le regard du rouquin en tortillant une mèche de ses cheveux. Il fallait croire qu'elle arrivait de mieux en mieux à cacher sa culpabilité, cette fois-ci au moins elle n'avait pas fondu en larmes. Elle se souvenait avec beaucoup trop de clarté à son goût cet épisode désastreux à Ste Mangouste et elle avait eu peur de recommencer, mais le fait que non lui redonna confiance en elle.
 « De toutes façons, je suis sûre que tu peux plus te passer de moi maintenant, donc la question ne se pose même plus en fait ! » affirma-t-elle avec une assurance renouvelée. S'il y avait bien une chose qui était sûr en revanche, c'était qu'elle ne se passait plus d'eux – pour ne pas dire de lui – et elle refusait totalement de se l'avouer. Elle, dépendante des Weasley ? Une blague, à son sens. Pourtant, elle était là, assise à même le sol en face de Fred, dans sa chambre/laboratoire de chez ses parents. Assez significatif, tout de même.

Elle lui sourit de nouveau avant de se relever et de tendre une main en direction du Gryffondor pour l'inciter et l'aider à faire de même.  « J'aurai bien aimé ne pas bouger tout de suite mais il faut que je prévienne mes parents, sinon Papa Stark va encore s'imaginer des scénarios catastrophes et j'ai pas envie de me faire tuer quand je rentrerai. » Elle jeta des coups d'oeils furtifs autour d'elle, comme si elle cherchait quelque chose.  « Le téléphone doit pas passer ici, et comme vous faites tout à la magie de toutes façons ça capterait pas... Tu aurais de la poudre de cheminette ? S'il te plait ? » fit-elle avec un sourire timide. Elle adorait la maison des jumeaux, même si elle présentait ce léger inconvénient qu'utiliser les moyens moldus devenait compliqué, mais qu'importe ? Elle était avec Fred et ils passaient un bon moment ensembles. Pas de quoi en faire un drame, contrairement à ce que les papillons qui virevoltaient dans son ventre essayaient de lui faire croire !

Une sacrée aventure que le Weasley avait vécu et à en juger par la situation du monde des sorciers, rien n'était terminé. Il se savait en danger et il était certain également qu'il n'était plus le seul dans cette histoire; bien évidemment sa famille mais désormais la jeune Stark qui s'était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Pourtant, Fred tentait de prendre tout cela avec le sourire. Après s'être momentanément perdu dans ses pensées, il reprit une contenance en se perdant dans le regard de la jeune femme. Elle trouvait toujours le moyen de mettre la faute sur ses actions alors que Fred savait très bien qui était le fautif dans toute cette histoire. Après tout, c’était lui qui était un membre à part entière de L'ordre, c'était lui qui avait choisi de mener cette guerre contre le mal et c'était toujours lui qui était en mission ce soir là, pas Kayla. Il tenta un faible sourire en sa direction tout de même, manière détournée de la rassurer, de l'empêcher de culpabiliser encore une fois pour quelque chose qui ne pouvait pas être changé. Le destin avait voulu que Weasley soit malmené. La raison lui était inconnue mais le sorcier était certain qu'il devait comprendre un message derrière tout cela, la mort n'était pas encore pour lui mais son futur était compromis. Que faire pour pallier à tout cela? Vivre intensément? Se tuer à la tâche pour que le combat soit gagné par le bon côté? Ou bien attendre, désespérément attendre que le monde décide pour lui? Rien n'était certain, l'issue était loin d'être proche et Weasley était un peu perdu sans pour autant le montrer à son invitée.
Fred remercia la jeune sorcière tout de même. Après tout, sans elle, les choses auraient été bien différentes dans les environs et le pauvre sorcier serait dans une galère incommensurable. Il accompagna ses paroles d'un sourire et entendit sa réponse, bien concentré sur la jeune femme. Entre eux, c’était une spirale infernale: un cercle de culpabilité, une bonne dose de sarcasme et une affection qui se voulait cachée, mais pour combien de temps le manège pouvait bien durer?

Je te le répète, tout cela n'est pas ta faute. J'avais une raison pour me faire blesser de la sorte et tant que je suis en vie, ça n'a plus d'importance! Et non, sans toi, je ne serais pas tranquille on plus. Un peu certes, il faut l'avouer, mais qui j'embêterais? Je connais George par coeur et lui me connait par coeur, ça marche beaucoup moins bien!

Encore une plaisanterie. Fred ne savait pas réellement quoi lui répondre sur le moment, fait étrange alors qu'il était le roi de la parole habituellement. Ne pas pouvoir se passer de Kayla, c'était certainement ce qui le caractérisait depuis qu'il l'avait embauché au magasin mais pour le reste, qu'en était il? Bien difficile à dire pour le sorcier. Il se contenta de rire légèrement avant de reprendre son air neutre. Un jour, il éclaircirait tout cela mais pour le moment, il préférait se concentrer sur sa survie. Et la sienne...

Certainement, ma chère, certainement... Mais joue pas trop, si ça se trouve c'est toi qui peux plus te passer de moi!

Un autre silence puis Kayla lui annonça qu'elle devait prévenir ses parents de sa présence chez lui, pour ne pas qu'il se fasse assassiner par toute la famille. Geste bien apprécié qui faisait sortir un sourire sur le visage de Fred. Bien évidemment, son père ne savait toujours pas comment faire marcher les instruments moldus de communication mais il avait en effet de la poudre de cheminette dans le salon. La jeune sorcière se releva d'un bond et lui tendit une main assurée pour qu'il se lève à son tour afin de l'accompagner accomplir cette mission. Il accepta sa main et réussit à se remettre sur ses deux jambes, non sans une légère grimace.

Sans souci! Je dois bien avoir cela quelque part. Je voudrais pas que papa Stark croie à une nouvelle escapade à Ste Mangouste!

Il descendit les escaliers, toujours avec lenteur avant de se retrouver au salon et de trouver ce qu'il voulait. Il tendit le pot à Kayla, avec un sourire charmeur. Il n'était pas sûr de ce qu'il faisait mais tant pis, après tout, il avait failli mourir...

Spoiler:

Fuir. C'était peut-être la solution. Fuir le regard de Fred, fuir les Mangemorts qui lui couraient après, les fuir car ils s'attaqueraient peut-être aussi à elle désormais. Fuir la réalité en somme. Mais fuir était un luxe qu'on ne pouvait pas se permettre. Les temps étaient aux préparatifs de guerre, elle le sentait, et le jeune Potter aurait très certainement besoin de chaque baguette qui pourrait lui servir. Alors pouvait-on réellement se permettre de telles fuites dès maintenant ?
Car si la Stark fuyait désespérément le regard de son boss, lui s'accrochait au sien fermement, et elle ne pouvait pas s'empêcher d'y prêter attention. On lui répétait que tout ce qui était arrivé n'était pas de sa faute, mais quand même... Si elle n'avait pas été là, est-ce que Fred aurait faillit mourir en se vidant totalement de son sang en quelques petites minutes ? Le doute était permis. Et elle n'hésita pas à l'exprimer devant lui, avec une pointe de sarcasme et sourire gêné. La réponse du rouquin vint bien vite et parvint à dérider Kayla. Leur échange tournait un peu au concours de celui qui parviendrait à clouer le bec de l'autre et la Serdaigle était plutôt fière de sa remarque. Elle le fut encore plus quand Fred confirma ses dires mais pour une toute autre raison que la compétitivité ou un ego surdimensionné. Une raison sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre un mot.
Quant à sa dernière pique... Elle la fit largement sourire et elle décida qu'elle ne valait même pas la peine de répondre, ou plus précisément de donner satisfaction au Weasley en confirmant ce qu'il venait de dire. Elle ne fit que lever au ciel, avec une expression qui signifiait plus que clairement « Ben voyons ! ». Elle avait presque envie de répondre que ce n'était que de sa paie qu'elle ne pouvait se passer mais elle n'était pas sûre que Fred le prenne bien, surtout étant donné le contexte.

Un court silence s'installa avant qu'elle ne réalise subitement qu'elle avait une famille qui devait se ronger les sangs en ne la voyant pas rentrer. Elle en informa immédiatement le Weasley et prit l'initiative de l'aider à se relever, et visiblement ce ne fut pas un mal, songeait-elle en le couvant d'un regard inquiet. Mais la plaisanterie qu'il fit la rassura et elle le suivit de près dans les escaliers, prenant son mal en patience – elle était plutôt du genre à débouler les escaliers comme une furie, quitte à se casser la gueule : au moins, elle était en bas rapidement. Il la mena au salon et elle observa autour d'elle avec un léger sourire. Elle imaginait bien Fred et George dans ce décor, elle visualisait vaguement leur frère et leur sœur qui étaient tout le temps fourrés avec Potter. Son regard fut attiré par une horloge singulière qui ne marquait pas l'heure mais l'emplacement de chaque membre de la famille. Et elle fut surprise de voir qu'elle en comptait neuf. Neuf ! Elle avait bien remarqué le nombre de chaises autour de la table dans la cuisine, mais à ce point !
Fred dût passer sa main devant ses yeux pour qu'elle sorte de sa rêverie. Il lui tendait une espèce de pot de fleur avec un sourire charmeur et elle cligna des yeux quelques secondes d'un air ahuri, essayant de l'imaginer avec autant de rouquins autour de lui. Quand ils étaient tous ensembles, ce devait être le pire des bordels imaginables.

Elle reprit ses esprits cependant et finit par remercier le Weasley d'un sourire tout en prenant une pincée de la poudre de cheminette qu'il lui tendait. Ensuite, elle inspira profondément avant de se placer devant l'âtre de la cheminée.  « Bon, eh bien, à tout de suite ! » Un jet de flammes vertes, un dernier sourire, et Kayla était chez elle.


Lorsque Kayla reparut devant la cheminée des Weasley une dizaine de minutes plus tard, le froncement de ses sourcils et la raideur de ses traits trahissaient un profond agacement. Et encore, son père n'était pas là, songeait-elle en nettoyant les cendres qu'elle avait répandu sur le sol d'un sort. Le sac qu'elle portait lui faisait mal à l'épaule et elle le laissa tomber, jetant un regard noir à Fred même si le comportement de sa mère n'était en rien de son fait... Du moins osait-elle l'espérer.
 « Tu vois, j'ai même pas eu le temps de te manquer ! » fit-elle d'un ton railleur parfaitement accordé à l'exaspération qui faisait étinceler ses yeux. Avec un soupir, elle ramassa le sac et en sortit une boite de chocolats.
 « Parait que j'dois donner ça à ta famille. Ah, et ma mère s'est mise en tête que je dormirai chez toi. Rassure-toi, je n'en ai pas l'intention. » lâcha-t-elle d'un ton trop mesuré tout en tendant ladite boîte de chocolats au Weasley avec des gestes encore plus raides que ses traits. Ses yeux bleus lançaient des éclairs, et elle fixa son regard dans le sien, comme pour le mettre au défi de se moquer d'elle.
Ne nous méprenons pas, Kayla Stark adorait sa mère. Mais certainement pas lorsqu'elle se mettait en tête des plans foireux et dégageait sa fille à coup de pieds sans se rendre compte de ce qu'elle risquait. Et avec les jumeaux Weasley, Kayla savait qu'elle risquait gros. Très gros même, d'où son apparente mauvaise humeur.

Spoiler:

Continuer à s'excuser, inlassablement pour une situation qui n'était la faute que du mal perpétré dans le monde entier. Fred savait bien que ce qui lui était arrivé aurait pu arriver à n'importe quel membre de l'Ordre, pourtant, il ne pouvait imaginer qu'il n'y aurait pas de représailles à son égard. Après tout, Kayla et lui avaient mis à terre quelques mangemorts et le Ministère avait fini par se mêler à la bataille. Oui, le sorcier avait fait ce qu'il fallait et la présence de Kayla avait été une bonne chose, une bonne chose pour sa survie et celle des innocents présents dans ce bar. Heureusement pour eux, personne n’était mort et il était temps de mettre cela dans le passé pour se concentrer sur ce que le futur leur apporterait: certainement quelques lots de malheurs ou du moins des attaques spectaculaires du monde du mal. Kayla en avait certainement conscience elle aussi même si elle ne prit pas la peine de répondre à son commentaire sarcastique.
C'était toujours de cette manière enfantine qu'ils interagissaient; le sarcasme, l'ironie et toutes ses plaisanteries qui continuaient de fuser entre eux et c'est ce qui plaisait certainement au Weasley. Après un léger silence, la jeune femme lui avoua qu'elle devait prévenir ses parents de sa présence au Terrier et c'est avec une force légendaire qu'elle réussit à relever le blessé sur ses jambes. Celui-ci l'entraîna dans le reste de la maison avant d'arriver devant la célèbre cheminée. Il prit avec précaution le pot avec la poudre avant de le tendre à Kayla qui semblait être repartie dans ses rêveries. Il agita le bocal devant elle et elle finit par revenir à elle, un peu troublée mais avec un sourire triomphal sur les lèvres.

Tente de ne pas te perdre, on sait jamais..

Il lui fit un léger clin d'oeil et la regarda disparaître dans les flammes. Les choses changeait si vite et d'une manière spectaculaire. Il n'aurait jamais cru que cette jeune sorcière retiendrait son regard, elle était son employée depuis seulement quelques mois et depuis quelques temps, il passait plus de temps avec elle qu'avec George. Le cycle de la vie certainement, bien évidemment, jamais on ne pourrait remplacer la moitié de son âme mais Fred savait désormais qu'il n'y avait pas que lui dans sa vie. Il souriait et il admirait cette cheminée, celle où elle s'était évaporée quelques minutes plus tôt. Que pouvait-il bien se passer désormais? Que le destin leur réservait-il? Depuis déjà quelques temps, les Weasley baignaient dans le flou le plus total et la guerre approchant, rien n'arrangeait. Il ne fallait pas penser à tout cela, Fred n'avait pas le contrôle sur les évènements, encore moins sur lui même ces temps ci mais il devait continuer, se laisser porter par son instinct et tout irait bien.
La jeune femme finit par réapparaître entre les flammes, un regard méprisant à l'encontre de Fred. Pas étonnant lorsqu'on constatait qu'elle était chargée comme un mulet et cela, à cause de sa chère mère. Elle lança un commentaire rempli de sous entendus au Weasley et celui-ci ne lâchait pas son sourire, oui, il se doutait que tout cela n'était pas gratuit et que ce genre de remarques était certainement un test, le fruit de leur rapprochement de ces temps ci.

Non, effectivement. Et à en juger par le regard que tu me lances, je t'ai pas manqué non plus va!

Un petit rire s'échappa de sa gorge et il regarda son employée relâcher le sac au sol, essoufflée. Fred attrapa la boite de chocolats que Stark lui tendit en écoutant ses propos. Un cadeau de la matriarche Stark, un échange ou peut être un pacte silencieux entre leurs familles. Fred rit une nouvelle fois lorsque Kayla confessa l'envie de sa mère de la voir déguerpir pour la soirée. Bien évidemment, la sorcière lui précisa qu'elle n'en avait clairement pas l'intention. Fred posa la boite sur la table quelques pas plus loin avant de revenir vers elle, les bras croisés et clairement amusé de la situation.

Tu remercieras ta mère de la part de la famille alors. Et tu comptes dormir dehors du coup? Non parce que j'ai comme l'impression que tu viens de te faire éjecter de chez toi là! Vu tout ce que t'as amené...

Spoiler:

Un regard lancé vers le ciel, un sourire et coin et elle disparaissait dans un éclat de flammes vertes, apercevant au passage une dernière fois le Weasley qui ne cessait de sourire.
Et son sourire, il l'avait encore lorsqu'elle revint, mais elle n'y avait plus le cœur. Sa mère trouvait toujours le moyen de l'agacer, elle et son monde de bisounours. Si elle avait tant envie que ça de passer la soirée en seule à seul avec Papa Stark, elle aurait au moins pu la prévenir avant mais non, c'était quand même tellement plus drôle de l'expédier chez les JUMEAUX WEASLEY au dernier moment, avec un grand sourire, comme si de rien n'était. Elle l'enviait, en Moldue elle n'avait pas ce souci de savoir que si elle mettait un pied dehors, elle risquait de tomber sur la mauvaise personne et on n'entendrait plus parler d'elle. Elle en avait conscience s'en en prendre pleinement la mesure. Pour Kayla, ce temps était révolu. Sa dernière sortie lui avait servit de leçon et elle s'était empressée d'en assimiler tout ce qu'elle pouvait.
Toujours était-il que ce sourire qu'il arborait eut le don d'agacer Kayla encore plus et elle ne put s'empêcher de le fusiller du regard avant de laisser tomber son fardeau à même le sol, juste après qu'elle l'ait nettoyé. Et le pire étant que Fred avait tort. Elle aurait bien aimé qu'il soit là lorsqu'elle essayait de se dépatouiller avec sa mère. Et au rire qu'il lâcha, il devait s'en douter. Était-elle si ridicule que cela ? Ses entrailles s'entortillèrent et sa fureur redoubla. Putain, quand elle rentrerait, elle lui en ferait voir de toutes les couleurs à sa mère, elle regretterait d'avoir mis des gamins au monde. Mais bon. Ce n'était pas la faute de Fred. Pas la peine de s'énerver sur lui. Elle prenait donc sur elle en lui expliquant brièvement la situation, qu'il prit manifestement à la rigolade, fidèle à lui-même.

 « Je n'ai pas eu exactement le choix, dirons-nous. » grogna-t-elle en plissant les yeux d'un air particulièrement mal luné. Il pouvait se foutre d'elle autant qu'il le voulait, ça lui était bien égal.  « Et tu vas pas me faire croire que je vais dormir ici... Tu viens juste de rentrer de l'hôpital, je serai juste un tout petit peu de trop je crois. En plus je serai même pas sûre de me lever en un seul morceau demain ! » Ce n'était pas totalement faux. Elle n'était pas de la famille, elle n'était que leur employée bon sang ! Elle ne méritait certainement pas autant d'attention de leur part !  « Je ne commenterai même pas ta dernière allusion, tu n'as pas deux chromosomes X, tu ne peux pas comprendre ! » finit-elle par lâcher avec un sourire crispé. En fait, elle n'avait qu'une vague idée de ce que le sac pouvait contenir. Apparemment, sa mère l'avait elle-même rempli et le lui avait tendu dès qu'elle était arrivée en se confondant en excuses. Mais ça, elle n'allait certainement pas le reconnaître devant le rouquin – en tout cas pas tant qu'elle ne savait pas elle-même ce qu'il y avait dedans... Et vu le comportement étrange de sa mère, elle craignait un peu de le découvrir.

 « Et on ne se moque pas ! » ajouta-t-elle en levant un index rageur vers le rouquin qui s'en donnait à cœur joie. Elle ne voulait pas le reconnaître devant lui, mais elle se voyait mal camper dehors, tout comme elle se voyait mal toquer à la porte de connaissances de Poudlard demander l'asile pour une nuit. Et sortir... Après ce qu'il s'était passé, elle n'en avait pas envie. Il était trop tôt, beaucoup trop tôt. Elle ne dormait toujours pas à cause des cauchemars qui lui faisaient revivre l'attaque dans ce bar moldu, elle tiquait à la moindre ombre sur le chemin de traverse, alors sortir... Hors de question. En fait, sa mère l'avait laissée carrément en galère et elle devait avouer qu'en plus d'être furax, cela commençait à l'inquiéter un peu. Mais encore une fois, elle devait prendre sur elle en attendant. Ce n'était pas de la faute de Fred et de toutes façons en s'énervant ainsi elle ne faisait que le faire rire encore plus, ce qui n'allait pas l'aider.  « Sinon je pleure et je m'en vais ! » s'entendit-elle dire avec surprise, d'un ton plus chaleureux qu'auparavant. Quoi ? Bon, c'était toujours mieux que de lui passer un savon pour quelque chose dont il n'était pas responsable, mais... N'était-ce pas un chouilla ridicule et puéril ? Il serait capable de la rejeter en plus, de la mettre dehors rien que pour voir ses limites, ou rien que pour l'emmerder aussi. Elle ne le souhaitait pas. Elle se rendait compte sans vouloir l'avouer qu'elle refusait net que Fred la mette dehors lui aussi. Pour le coup, c'était elle qui avait besoin de lui, même si elle prétendait le contraire encore deux minutes auparavant.

Alors elle resta plantée là, sourcils froncés, moue boudeuse et le fusillant du regard, croisant les bras sur sa poitrine dans une attitude de défi. Elle ne savait pas vraiment ce qui lui prenait, mais sa mauvaise humeur semblait déjà s'évaporer : il lui était impossible de rester bien longtemps en colère quand il se tenait devant elle, rieur de tout et surtout d'elle d'ailleurs. Mais bon, ce n'était pas comme si elle n'en avait pas l'habitude, de toutes façons. Et qu'elle le veuille ou non, il ne se privait pas pour se payer sa tronche, elle avait bien le droit d'en faire de même. Elle avait juste envie de se comporter comme une gamine et d'oublier deux minutes qu'elle était dans la merde. Et Fred était une des personnes les mieux placées sur sa liste pour cela. Elle finit par soupirer avant de marmonner d'un air penaud :  « Où est-ce que je peux poser mes affaires ? ... S'il te plait ? » Elle savait très bien qu'elle venait d'avouer sa défaite, mais elle ne voyait pas d'autre alternative et puis, s'il se foutait d'elle, comme elle le disait, elle pouvait toujours "pleurer et partir", même si elle savait aussi faire preuve d'imagination quand il s'agissait de se venger, surtout avec quelqu'un comme lui.

Spoiler:

La furie Stark fut de retour en un éclair. De mauvais poil, agacée par le comportement de sa mère et par la même occasion, par le sourire narquois de Fred Weasley. On ne changeait pas le comportement d'un jumeau Weasley aussi facilement: c'était des années d'entraînement et de pratiques à annihiler. Il prenait tout sur le ton de l'humour, même sa propre mort pouvait être un sujet de plaisanterie pour le sorcier. Il n'aimait pas être sérieux et lorsqu'il l'était, cela ne durait que quelques minutes. Il avait eu son moment d'angoisse dans la chambre un peu plus tôt et maintenant qu'il était remis sur pied, il était plus que prêt à emmerder le reste du monde, Kayla en premier. Celle-ci avait dû faire face à l'ouragan Stark en passant dans la cheminée du Weasley. Elle était revenue avec un gros sac de voyage et une mauvaise humeur palpable: en somme, elle était virée de chez elle et on pouvait se douter qu'elle n'était pas ravie de cette situation. Après tout, les deux jeunes gens se retrouvaient déjà seuls au Terrier, ils avaient failli mourir quelques jours plus tôt et pour couronner le tout, ils se retrouvaient à devoir dormir sous le même toit. Il ne fallait même pas mentionner le fait qu'ils étaient liés par un lien de subordination directe inculqué par le contrat de travail signé quelques mois plus tôt.
Fred comprit bien vite que Kayla était embarrassée de profiter de l'hospitalité de sa famille. Elle était bien sûr obligée de faire sentir ce fait en précisant qu'elle avait peur de ne pas revenir en un seul morceau chez elle à l'aube. Eclat de rire de nouveau chez le Weasley: il fallait avouer que Molly était loin d'être un ange dans certaines situations mais le roux se doutait qu'elle ne toucherait pas à la jeune Stark. Après tout, elle mourrait d'envie de la rencontrer et de la remercier d'avoir ramené son fils à la maison en quasi un seul morceau.

T'as peur de te faire agresser par qui au juste? Je t'assure qu'il n'y aucun mangemort dans le coin.. Non, on a juste une goule.. Et une furie aussi! Mais, vraiment rien de très agressif plus de cinq minutes et la violence physique, c'est pas trop son credo, je te rassure! Aucun risque à courir à rester ici pour la nuit ma chère!

Sa mère, cette chère Molly la furie, non, décidément, Stark n'avait rien à craindre et de toute manière, elle n'avait plus réellement le choix si elle ne voulait pas congeler dehors. La remarque de Kayla qui suivit le fit rire une seconde fois: elle avait tellement de ressources, un humour particulier mais ô combien plaisant. Le pauvre Fred semblait être totalement sous le joug de son employée mais il continuait de tenter de lui renvoyer la balle avec autant de force que possible. En vérité, ses forces de résistance s'estompaient au fur et à mesure et il ne manquerait pas de laisser tomber les armes au premier signe d'obstacle, cette jeune sorcière le faisait baisser bien trop sa garde pour qu'il puisse agir contre elle encore bien longtemps...

Je dois pas pouvoir comprendre, t'as raison mais j'ai comme l'impression que toi non plus, tu comprends pas trop comment ce sac peut être aussi lourd alors pas de mystères Stark! Avoue que c'est ta mère qui s'en est chargée, y a pas de honte hein!

Fred semblait avoir encore quelques remarques intéressantes à sortir et ne s'avouait pas vaincu face aux grands yeux bleus de la jeune sorcière. Oui, elle était douée, infiniment doué mais il pouvait l'être également lorsqu'il y avait de la compétition, de la vraie. Puis, Stark ne renchérit pas: simplement un avertissement lacrymal s'il continuait sur sa lancée. Propos assez étrange lorsqu'on côtoyait Kayla quasi quotidiennement: elle était la force incarnée, la jeune femme qui pleurait certainement le moins au monde et la femme la plus dure à désarmer ou mettre à terre. Tout cela devait être un plan bien machiavélique pour lui rabattre le caquet avec violence mais Fred n'en tint pas rigueur, il était hors de question que son employée refasse une crise comme à l'hôpital: il avait été gêné, avait surtout eu envie de la prendre dans ses bras en espérant que les larmes s'arrêtent. Moment douloureux et qu'il ne souhaitait pas revivre avant longtemps. Weasley continuait de sourire discrètement pourtant.

Toi pleurer? Ce serait bien surprenant. Promis, je me tiens à carreaux alors. Je ne voudrais pas que tu me balances des horreurs et je ne suis pas assez sadique pour te laisser dormir dans la toundra.

Un léger silence s'installa avant que Stark ne lui demande avec une voix fluette et un regard suppliant où elle pouvait s'installer. Fred semblait avoir gagner la joute verbale finalement. Et un s'il te plait pour ponctuer sa phrase d'une teneur plus insistante. Fred attrapa le sac de Kayla sans ménagement -et ce malgré sa hanche évidemment- puis se retourna vers Stark une nouvelle fois.

A vos quartiers mademoiselle! Je vous proposerais bien mon antre mais je suis certain que la furie se poserait beaucoup de questions! Ginny sera donc certainement d'accord pour t'accueillir. Même si elle ne l'est pas, elle n'a pas le choix de toute évidence.

Et c'est avec un sourire franc qu'il se dirigea de nouveau vers l'escalier, en direction de la chambre de sa soeur.

Même si elle commençait déjà à se calmer, elle n'en laissa rien paraître et continua à fusiller le Weasley du regard. Qu'il ne croie surtout pas qu'elle allait le laisser gagner sans se battre un peu – parce que bon, ça paraissait quand même évident qu'il allait gagner dans cette affaire. Il faut dire qu'entre Kayla et lui, tout semblait tourner autour de mini-batailles, tout le temps, chacun tenant à prouver sa valeur à l'autre, et la jeune femme savait qu'elle avait un adversaire à sa taille. Le tout étant pris avec humour, elle ne pouvait bien évidemment que se dérider et oublier le temps de la soirée le comportement exaspérant de sa mère.
Fred semblait tout de même décidé à la faire rester ici puisqu'il s'appliqua à la « rassurer » sur ses chances de finir vivante au petit matin, tout ça en continuant à rire évidemment, un de ces jours l'un des jumeaux allait probablement mourir de rire, mais genre euh, pour de vrai ; restons cependant dans le sujet. Une goule ? Tant qu'elle ne la croisait pas, cela ne la dérangeait pas, mais elle n'était pas particulièrement rassurée par la présence de la créature dans la maison, même si elle essaya de ne pas le montrer en enchaînant sur un autre sujet, et encore une fois il démonta avec aisance son argumentation pourtant parfaitement structurée et logique – non vraiment, c'était à n'y rien comprendre. Ne souhaitant pas perdre ainsi la face et ne voulant surtout pas admettre qu'il avait raison – elle n'allait tout de même pas lui donner volontairement des raisons de se foutre d'elle, ça reviendrait à une opération kamikaze – elle employa les grands moyens : la menace. Sauf qu'elle était plutôt dans la menace à la féminine.

Autant vous le dire tout de suite, on ne peut pas dire que ça a été vraiment efficace mais ce cher Fred eut la bonne idée de jouer le jeu, toujours avec un sarcasme redoutablement plaisant, et ajouta même que de toutes façons, en gros, elle n'avait pas le choix. Une petite remarque pour la route en la présence d'un :  « Oh, vraiment ? » un rien ironique, mais la Stark sentait son abdication arriver. Aussi finit-elle par avouer sa défaite, s'attendant à une tempête qui ne vint pas. On ne pouvait pas dire qu'elle avait l'air très fière, et le rouquin eut le bon sens de ne pas en rajouter une couche, souriant simplement et prenant son sac pour l'installer dans la chambre d'une Ginny... WAIT WHAT ?!
Plusieurs points intriguèrent la Serdaigle, à commencer par son sac, dont le Weasley s'était emparé comme si de rien n'était. Le suivant sur quelques pas, elle le lui reprit sans ménagement et avec un air agacé. Parce que fuck, elle n'était pas en porcelaine et fuck, il sortait de l’hôpital, elle n'allait pas l'employer comme porteur alors qu'elle s'incrustait ! Enfin, passons. Elle se contenta de lui offrir un grand sourire éclatant et quelques battements de cils tout en marchant à ses côtés comme toute explication.
Deuxièmement, « Ginny », comme la Ginny super rousse qui sortait avec Potter ? Non pas que Kayla soit friande de commérages, mais celui-ci avait tellement fait jacasser les dindasses attardées que ses pauvres oreilles fragiles et délicates n'avaient pu faire autrement que d'en entendre parler. Quoi qu'il en soit, c'était quand même intriguant, de son point de vue. La dernière de la fratrie Weasley n'était-elle pas censée être à Poudlard, et de la même génération que ses terreurs de frère et sœur par ailleurs ?
Et enfin... « Je vous proposerais bien mon antre mais je suis certain que la furie se poserait beaucoup de questions! » ? Sérieusement ? Sans oser développer ses pensées, rien que le mentionner la mettait un peu dans tous ses états. La « furie » ne serait pas la seule à se poser des questions, si Kayla s'autorisait à y penser un peu plus en détails. Heureusement que non, car sinon elle ne pourrait pas dormir la nuit... Ce qui, en y repensant, risquait fortement de se passer.

Il s'avéra que la chambre de Ginny était juste en dessous de celle de Fred et George. Ce qui avait du être autrefois une chambre très girly faisait à présent... adolescente un peu « rebelle », et sans s'y sentir particulièrement chez soi non plus, la Serdaigle en eut une bonne impression.  « Ca va en fait, ici au moins j'aurai la place de dormir ! » lança-t-elle en laissant tomber son sac à même le sol, un léger sourire aux lèvres avant de faire un maaaaagnifique pivot de sorte à faire face à Fred parce que biatch please, Kayla is fabulous.  « On retourne dans ton labo, ou tu veux faire autre chose ? » lui demanda-t-elle ensuite, non pas qu'elle s'ennuyait avec lui, non, ça c'était clairement impossible, mais elle se doutait qu'il n'avait pas forcément envie de squatter la chambre de sa sœur et que passer la soirée à étudier les vieilles créations qu'il avait réalisé avec son jumeau ne lui plaisait pas forcément non plus. Et comme il était l'hôte, elle estimait qu'elle devait se plier à ses désirs de mec totalement timbré qui revenait juste de l'hôpital.

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Pas la peine de tenter le diable, Fred savait pertinemment que le combat était gagné d'avance. La pauvre Kayla venait de subir le courroux de sa matriarche et n'avait certainement pas envie de repartir dans une joute verbale sans fin. C'est donc avec un sourire non feint qu'il enfonça le clou légèrement avant de la traîner vers ses quartiers pour la soirée. Il n'y avait pas à dire, depuis qu'il était sorti de Ste Mangouste, Weasley se surpassait niveau discours; il fallait croire qu'être blessé plus souvent devrait faire partie de ses objectifs sur le long terme. Mais trêve de plaisanteries. Fred ramassa le sac décidément très lourd de la jeune femme qui ne manqua pas de le récupérer deux secondes après, question de principe. Tant pis, il aurait essayé. Dans tous les cas, il la traîna de nouveau dans les escaliers et termina sa course dans la chambre de sa chère soeur Ginny. Il comprenait d'ailleurs bien vite pourquoi il ne passait plus son temps ici. L'adolescence. Oui, l'adolescence donnait son lot de surprises et Fred ne put s'empêcher d'éclater de rire en présentant les lieux à son employée. Ginny traversait une période assez sombre à en juger par la décoration mais il ne s'en étonnait que très peu finalement. Ce qui le faisait plutôt rire, c'était bien Kayla dans ce décor. Oui, c'était décidément très drôle et la sorcière semblait intensément ravie. Et pensive. Fred la regarda avec son sourire sarcastique bien accroché sur son visage. Décidément, les choses étaient toujours très drôles en sa compagnie, sans qu'il ne puisse définir pourquoi.

Quoiqu'il en soit, le rouquin écouta Kayla commenter sa chambre pour la nuit et c'était bien de la satisfaction qui en ressortait de son discours. Tant mieux. Comme cela, Fred n'aurait pas à subir la colère noire de Molly, puisqu'une règle d'or était bien que tout le monde se sente chez soi au terrier. Une bonne chose de faite en somme. Encore plus de contentement pour tout le monde. Fred fit face de nouveau à la jeune femme, pensif avant de rétorquer, toutes dents dehors.

De la place... Oui, je pense que cela devrait être suffisant. Reste à savoir si tu te sens d'attaque pour combattre les cauchemars. Ce serait dommage que je sois obligé de venir te border. Et là tu te dis que si j'avais pas failli échapper à la mort y a moins d'une semaine, tu me casserais le nez n'est ce pas?

Un petit sourire en coin et un léger silence pendant lequel chacun des deux sorciers prenaient ses marques. Puis, Kayla lui demanda ce qu'il voulait faire par la suite. A vrai dire, Weasley n'en avait aucune idée, étrangement. Il regarda Kayla avec un sourire à peine masqué.

Comme tu le désires ma chère. Je suis fatigué de décider, ça me fait trop penser au magasin. Ouais, moi et les responsabilités, on n'est pas amis à la base!

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L'affaire était décidée, et convenait aux deux partis. Les nerfs de la jeune sorcière étaient calmés – difficile de rester de mauvaise humeur tant la bonne humeur du rouquin était contagieuse – et lui devait certainement trouver son comportement fort amusant. Bah, qu'il continue de rire, pensait-elle. Cela ne la dérangeait pas, loin de là !
Mais quitte à rire, le Gryffondor prenait des cibles et évidemment, seule personne disponible, à sa portée, c'était la brunette qui de fait était forcée de s'y coller. Une sympathique remarque quant à d'éventuels cauchemars qu'elle ferait, des réactions puériles qui s'ensuivraient de sa part ; il n'en fallait pas moins pour que mademoiselle stoppe sa contemplation de son lieu de sommeil pour se tourner, un sourcil relevé, l'air désappointé, vers son hôte. Lequel devrait s'estimer heureux que les regards ne vous renvoient pas illico presto à Ste Mangouste. Seriously dude ? Kayla pleurer pour des cauchemars ? PFOUAH. En effet, il avait de la chance de sortir de l’hôpital, et d'être dans un état de faiblesse, car la damoiselle ne lui aurait pas cassé que le nez, vous pouvez me croire ! Quoi qu'à l'instant où elle l'aurait frappé, elle aurait probablement pensé à son job – car malgré les apparences, il restait son boss – et aurait probablement agit... Eh bien, telle une fangirl des fins fonds de tumblr, en hurlant, sautant sur place d'effaremment, quelque chose dans ce genre là...

Mais bien heureusement ce ne fut pas le cas, aussi ne nous attardons pas d'avantage ! Penchons nous plutôt à sa véritable réaction. Outre ses yeux bleus, révolvers, et puis son regaaard qui tuuuue, il fallait évidemment qu'elle réponde. Voyez-vous les enfants, on répond toujours à Frederic Weasley, sinon il considère que vous perdez contre lui – en tout cas notre Serdaigle le prend ainsi – mais justement, cette même Serdaigle ne supporte pas de perdre – on l'aura compris – et donc pendant son défi oculaire son petit cerveau fonctionnait à toute vitesse pour trouver une réponse adaptée à la situation. Ce qui vint à son esprit fut ceci :

 « Fais attention Weasley, c'est pas au nez que t'as été blessé, j'hésiterai pas à tapper dessus ! » lança-t-elle sur un ton mauvais, que contredisait le sourire en coin qui était devenu sa marque de fabrique.  « En fait si je te casse le nez comme tu dis, ça rendrait service à tout le monde... On arriverait enfin à vous différencier avec George ! » rajouta-t-elle avec sarcasme, sur le ton de la plaisanterie, en faisant mine de réfléchir. Quoi qu'à certains moments, elle devait admettre qu'accomplir ce « service public » elle-même la démangeait.

Passé ce petit moment détente, il fallut bien décider de ce qu'ils allaient faire par la suite. En tant qu'invitée, Kayla posa la question à son hôte – qu'elle est bien éduquée, cette petite ! - mais il n'avait pas l'air de déborder d'idées, cette fois-ci, car il lui laissa carte libre.
 « Eh bah on est mal barrés ! » lâcha-t-elle d'un ton ironique à propos de la remarque concernant la gestion de la boutique ; en revanche, elle n'avait pas vraiment d'idées quant à ce qu'ils pourraient faire maintenant qu'elle avait déposé son sac dans sa chambre. Aussi prit-elle le temps de réfléchir, en se machonnant la lèvre inférieure, regardant autour d'elle à la recherche d'inspiration un peu comme l'auteur de ce post.
 « Tu serais capable d'aller dehors ? » lui demanda-t-elle comme si elle lui lançait un défi, jettant un bref coup d'oeil à sa hanche blessée. Mais sans attendre sa réponse, elle dévalait les escaliers dans un tourbillon de cheveux bruns et de rires. [AVOUE C'EST TROP BEAU!]

Une fois la porte d'entrée passée, cette jeune fille eut l'obligeance d'attendre son compagnon de fortune – ou d'infortune, c'est selon – le temps que celui-ci la suive à travers la maison. Mais arrivée devant l'étendue qui s'offrait à elle, son esprit farceur se mis en pause. D'un coup, elle jalousait ce qu'avait dût être l'enfance des jumeaux. Un léger sourire flottait sur son visage, de paire avec son regard ébahi.
 « On pourrait jouer au Quidditch là-bas ! » fit-elle au bout de quelques instants en désignant le potager un peu plus loin.  « Ouais c'est décidé je vais m'approprier tout ça en fait ! » dit-elle en prenant un air faussement supérieur et décidé. Oui, décidément, elle se plaisait beaucoup à cet endroit, et la présence de Fred avait un effet de détente sur elle fort agréable. Malheureusement, les évênements de la semaine passée étaient encore trop frais dans sa mémoire pour qu'elle arrive totalement à lâcher prise.

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