Allons-y Alonso - Fred Weasley & Kayla Stark

Décidement, la 6ème année était bien la pire de celles qu’elle avait passé à Poudlard – niveau cours. Particulièrement de mauvais poil après son premier cours de défense contre les forces du mal – mais sérieux, c’était quoi cette petite boule rose nunuche qui leur apprenait rien du tout ?! – elle remit correctement son sac sur l’épaule en sortant de la salle de classe. Ah, ça allait être beau, aux ASPICs… Pourvu qu’elle parte aussi à la fin de l’année celle-là !
Un soupir amusé lui échappa alors que des premières années lui demandaient timidement le chemin jusqu’à leur cours de métamorphose. Revigorée par sa bonne action – quelle sainte ! – et perdue dans ses pensées, elle vagabonda dans les couloirs jusqu’à sa salle commune pour commencer à s’avancer dans ses devoirs, jusqu’au moment où elle rentra sans faire exprès dans un élève de Serpentard à l’air particulièrement chonchon. « Putain mais sérieux connasse tu peux pas regarder où tu vas ?! » La jeune Serdaigle releva un sourcil agacé, l’air méprisant. Tsh, quel kékette. Ah, et il levait sa baguette en blablatant un discours sur ce qu’elle méritait. De mieux en mieux. Chéri, si tu me cherches, tu vas finir par me trouver.
Elle allait se contenter de lever les yeux aux ciel et de repartir sans y faire plus attention mais non, il fallut que ce stupide résidu de véracrasse menace d’aller payer une visite à sa sœur.
La réaction fut instantanée : d’abord un expelliarmus, puis un bloque langue, elle s’appretait à en jeter quelques autres pour améliorer sa face de babouin lorsque la douce voix de McGonagall résonna à ses oreilles.
Arrivée à destination, elle relu une dernière fois sa convocation reçue la veille à la main, pour être sûre qu’elle ne s’était pas trompée. « Votre retenue aura lieu demain soir à 19h. Mr Rusard vous attendra devant l’argenterie. Minerva McGonagall »
Comme elle était un peu en avance, Rusard le fit commencer sans attendre 19 heures, pestant contre les élèves, son travail, les punitions « inadaptées »… Bref, Rusard fit son Rusard. Sa retenue consistait à nettoyer l’argenterie à la main, magie interdite donc. Un soupir et une grimace lui échappèrent bien vite devant l’ampleur de la tâche.
Heureusement, et elle l’apprit rapidement, ce n’était pas une tâche qu’elle devrait accomplir seule et elle fut assez anxieuse de savoir qui d’autre s’était pris une retenue dès la première semaine jusqu’à ce qu’elle voit de qui il s’agissait.
Comme par hasard, Miss Teigne vint chercher son maître et il s’absenta deux minutes en leur promettant diverses choses plus ou moins légales s’ils osaient s’évaporer et Kayla éclata de rire face à Fred Weasley. Ils effectuèrent leur salut rituel – tappage de main, rituel chamanique, tout ça, tout ça. « Dès la première semaine, sérieux ? » Elle éclata de rire avant de continuer sur sa lancée. « C’était pour quoi cette fois-ci ? » demanda-t-elle avec un air faussement exaspéré. Elle aurait dut se douter que ça allait être lui ou son frère… L’idée de nettoyer le contenu de la pièce à la main lui paraissait de suite moins ennuyeuse, d’un coup. Car elle savait qu’avec les jumeaux Weasley, il fallait s’attendre à tout !

Fred n'avait même pas tenu une journée avant de se faire attraper par Rusard en pleine illégalité. Enfin, illégalité, c'était vite dit. Après tout, Weasley connaissait le règlement par coeur et il n'y avait pas marqué que ses actions étaient répréhensibles mais avec Ombrage au pouvoir, même marcher devenait une chose interdite. Il la haïssait tellement et le jumeau savait d'ores et déjà qu'elle allait être la prochaine victime de la calamité de l'école. Après tout, le business qu'il avait bien entamé avec son frère en plein Poudlard était à son apogée et déjà, des signes de fatigues vis à vis de la directrice se faisaient entendre dans les couloirs. On disait surtout que les punitions données devenaient inhumaines et surtout interdites mais Fred ne s'en conforma pas. C'était Rusard qu'il l'avait arrêté et pas Ombrage, fort heureusement. Le jour où il ferait quelque chose d'interdit, il ferait en sorte qu'elle le voie. Au moins cela, c'était une certitude. Pour l'heure, Fred était toujours en plein milieu de la salle commune en train de revendre très discrètement quelques farces nouvellement inventées au Terrier quelques jours plus tôt. George était en train de raconter un de leurs exploits à un collègue de Gryffondor alors que Fred s'apprêtait à ranger le business pour ce soir. Il savait déjà qu'il était en retard, comme s'il allait faire le plaisir à Rusard d'arriver à l'heure à sa retenue. Il avait déjà une idée très claire de ce qui l'attendait en vue du lieu de rendez-vous apporté sur un bout de papier. Il allait devoir encore nettoyer quelques coupes et autres bibelots dont tout le monde se fichait vu le tas de toiles d'araignées qui s'y accumulaient depuis des siècles. Pourtant, il devait les nettoyer bien souvent ces foutus objets. Rien que l'an dernier, il avait du avoir des centaines de retenues à faire. C'était monnaie courante avec Fred & George. Et ils devaient avouer qu'ils aimaient bien cela. Ils avaient toujours plein de choses à raconter sur tous les toits après leurs aventures et en général, les Gryffondor rigolaient bien.

Avec un sourire narquois, Fred se décida finalement à sortir de l'antre des Gryffondor et avança dans les couloirs déserts de l'école. C'était fou à quel point les lieux étaient lugubres depuis qu'Ombrage effrayait la population de Poudlard. Plus personne ne tentait d'excursions secrètes ou même un aller retour à la bibliothèque passé dix huit heures. Restaient quelques têtes brûlées qui tentaient encore le diable malgré les recommandations expresses d'être dans sa salle commune après les cours. Cinq minutes plus tard, Fred était devant l'argenterie alors que Rusard l'attendait, les bras croisés et l'oeil mauvais. Il ne manqua pas de lui faire remarquer qu'il était en retard et que s'il ne se mettait pas au travail dans la minute, il resterait là toute la nuit. Fred se contenta d'un sourire avant d'entrer dans la pièce et tomber nez à nez avec Kayla Stark. Avant d'arriver à sa hauteur pour leur salut personnalisé, Fred ne put s'empêcher de l'apostropher avec un sourire au coin des lèvres. "Mais ne serait-ce pas la jeune et ô combien célèbre Kayla Stark? Ravi de te retrouver dans cet endroit de torture, camarade." Le salut effectué, Fred lança un regard sur la tonne de boulot qui les attendait, les mains sur les hanches. Oui, il n'avait pas tenu une semaine mais ce n'était pas tellement une surprise pour lui. Contrairement à la jeune Stark. "J'avais déjà commencé ma petite révolution dès le premier jour mais on m'a eu qu'à la fin de la semaine... Mais chut. Et toi qu'est ce que tu fais là? Je pensais que t'étais disciplinée dans ton genre!" En même temps, c'était difficile de faire pire que les Weasley, le fléau de Poudlard pour l'équipe enseignante. Fred commença à cirer une vieille coupe affreusement laide alors que Kayla lui demandait l'objet de sa punition. "Il parait que c'est interdit de tester des farces sur le chat de Rusard... Pourtant, je le connais le règlement! Je voulais me préparer pour l'ultime victime, notre chère directrice. Tant pis pour eux, ce sera pire la prochaine fois." Et il se mit à sourire en se tournant vers Kayla alors qu'il avait chuchoté sa dernière phrase. Sa tâche devenait moins affreuse avec la présence de la jeune femme qu'il avait rencontré dans le train, il y a quelques années.

La soirée s’annonçait longue et particulièrement ennuyante avant que n’entre Fred Weasley dans l’argenterie. Kayla aimait bien le rouquin ; ils s’étaient rencontrés lors de sa première année, dans le Poudlard Express. Lui et son frère l’avaient pris sous leur aile pendant le trajet en train et malgré sa répartition à Serdaigle, ils étaient restés en bon terme depuis. En assez bon terme pour avoir comme salut une sorte de danse rituelle, en tout cas. Ils profitèrent donc de l’absence brève de Rusard pour respecter ledit rituel, parfaitement ridicule mais qui leur était propre. Le Gryffondor en profita pour l’apostropher et elle lui répondit avec un grand sourire et une parodie de salut militaire.

Rusard revenant les surveiller, elle baissa la voix et  l’interrogea évidemment en se retroussant les manches et en saisissant un chiffon. La réponse la fit pouffer de rire et un sourire en coin s’incrusta sur son délicat visage tandis qu’il l’interrogeait en retour. « Oh, rien de bien grave… » Elle fronça les sourcils en insistant sur un tâche récalcitrante. « Il parait que c’est interdit de tester les maléfices de chauve-furie sur les serpentards par contre. Je te mets au courant juste au cas où l’idée te traversait l’esprit. » La serdaigle lança un regard entendu à son compagnon d’infortune. « Je m’en voudrais que ton ignorance sur le sujet te vaille un nouveau rendez-vous avec Rusard. » Elle lui adressa son plus grand sourire colgate, mais Rusard l’avait entendue et leur aboya dessus de se remettre au travail.

Elle leva les yeux au ciel mais s’exécuta néanmoins. Ecoper d’une retenue la première semaine était déjà bien assez, pas la peine de pousser trop mémé dans les orties non plus. La curiosité était cependant assez forte pour qu’elle se retourne discrètement vers Weasley. « Vous lui avez fait quoi à Miss Teigne, alors ? » Elle reposa le médaillon à nouveau propre grâce à ses bons soins avant de se saisir d’un trophée décerné à ellesenfichaitdesavoirqui pour ellesenfichaitdesavoirpourquoi.  « Et pour la nouvelle là, Ombrage, vous avez déjà des plans ? » Elle connaissait suffisamment bien les jumeaux pour savoir que si elle détestait cette harpie en bonbon, eux devaient la haïr avec chaque fibre de leur être. Elle les connaissait suffisamment aussi pour savoir qu’ils ne resteraient pas inactifs et s’emploieraient à lui rendre la vie impossible à l’école. « Quelle pétasse celle-là putain ! » Elle frotta avec une vigueur renouvelée,  comme pour passer sa haine sur ce pauvre trophée qui n’avait pourtant rien à voir avec leur nouveau professeur. « Je sais pas comment on est censé faire à la fin de l’année pour les examens pratiques avec cette vieille harpie. Si j’ai pas mes ASPICs à cause d’elle, je peeeeeense que je la tuerai. » A nouveau étincelant lui aussi, le trophée retourna à sa place avec fracas, et Rusard lui hurla dessus pour ne pas qu’elle abime le matos.

De nouveau les yeux au ciel et poussant un soupir exaspéré, Kayla adressa un regard mauvais au concierge avant de se remettre à frotter une vieille coupe de Quidditch en grommelant dans sa barbe – façon de parler, bien sûr. « Comme si quelqu’un en avait quelque chose à foutre de ces trucs-là de toutes façons… »

Malgré le fait qu'ils n'étaient pas dans la même maison, Fred devait avouer qu'il avait toujours apprécié parler à Kayla. Elle était bien une des seules filles du coin à ne pas s'outrer pour un rien et préférait rire plutôt que pleurer. Parfois, cela avait du bon d'être différent des autres. Bien entendu, se retrouver en retenue dès la première semaine, on ne pouvait pas dire que c'était une véritable réussite, surtout pas pour la jeune Stark qui était rarement dans les embrouilles mais pour Fred, c'était dans la normalité. Il ne pouvait tout simplement pas s'empêcher d'être dans les coups bas, après tout, il avait de nouvelles farces à tester et si les jumeaux voulaient se débarrasser d'Ombrage, il était évident qu'ils devaient viser bien haut. Ils avaient déjà une petite idée derrière la tête pour la faire enrager: bousiller sa garde robe. En y réfléchissant, les Weasley rendraient un fin service à l'humanité s'ils arrivaient à éradiquer ce rose cochon de Poudlard pour les cent prochaines années. Il était évident que la sorcière ne penserait pas pareil qu'eux par contre mais s'ils étaient punis pour cela, Fred en serait ô combien comblé. Pour l'heure, il devait se contenter d'un plumeau et d'un millier de coupes à récurer en espérant que Rusard s'endorme dans les minutes qui viennent pour que lui et Kayla puissent aller s'amuser ailleurs que dans cette argenterie lugubre. Au moins, les propos de Kayla le distrayaient alors qu'il s'apprêtait franchement à laisser la coupe qu'il avait dans la main finir dans la poubelle. "Comment ça c'est interdit? Je l'ai fait au moins cent fois depuis le premier jour à Poudlard. Sur le sang neuf de cette maison, c'est ce qu'il y a de plus plaisant. Je prends note de ta mise en garde quand même." Il sourit à la jeune femme avant de retourner dans sa contemplation maladive d'un vieux trophée de Quidditch qui pourrait vraisemblablement gagner le concours de la laideur dans toutes les catégories des objets inanimés.

Bien sûr, Kayla voulait savoir ce qui lui avait valu un magnifique moment en tête à tête avec le concierge le moins avenant de l'histoire de l'humanité. Fred ne put s'empêcher un sourire avant de se pencher vers Kayla pour lui avouer son petit jeu. "Disons qu'on s'est amusés avec la couleurs des poils du chat. J'avoue, on a hésité à le raser complètement mais on s'est dit que ce serait plus dur sur la garde robe d'Ombrage... Alors tu vois, on a déjà plein de plans pour elle. C'est que le début." Et Fred était atrocement fier que lui et son frère avaient déjà présagé le malheur de la terrible dictatrice. S'ils devaient souffrir à Poudlard, ce ne serait pas de ses mains à elle mais plutôt de celles des examens, assurément. Il ressentait la même haine venir de la bouche de Kayla et cela faisait sourire Fred. Il y avait peu d'élèves qui osaient parler d'Ombrage en mauvais termes depuis son arrivée. Après tout, elle avait des espions partout et elle adorait punir les récalcitrants dont Kayla et Fred faisaient clairement partie. Le Weasley comprenait l'inquiétude de Stark même si lui et les études, ce n'était pas forcément une histoire d'amour réciproque. "Parce que tu comptes tenir jusqu'à la fin de l'année avec la harpie dans les parages? Chapeau bas! Sache que George et moi, on va tout faire pour que tes ASPIC se passent de directrice tyrannique!" Et parce qu'il n'était franchement pas concentré sur l'époussetage de ces maudites coupes, Fred en laissa échapper une. Il la ramassa bien vite en espérant ne pas avoir rameuté ce cher Rusard ou le chat avec des éclats de vert dans les poils. Il fallait avouer que la Serdaigle avait raison, cette punition n'avait pas une once d'intérêt. "Dis toi que c'est plus sympa que les punitions d'Ombrage. Regarde, t'as l'occasion d'essuyer des coupes en ma compagnie!" Il accompagna sa remarque d'un sourire en tentant de ne pas laisser échapper une autre de ses victimes sur piédestal. Pas sûr qu'il tienne la soirée à ce rythme.

Oui, vraiment, heureusement que Fred était là, en retenue avec elle. Elle avait certainement battu son record – elle n’était pas étrangère au concept – mais pour lui il n’y avait rien d’étonnant quand on y réfléchissait deux minutes. La surveillance prudente de Rusard –il savait à qui il avait affaire celui là – aurait voulu qu’ils se contentent de récurer tout ce bazar en silence mais en bons rebelles qu’ils étaient, ils n’en tinrent pas compte et se sentirent presque obligés d’échanger leurs raisons sur leur présence en ce lieu lugubre.
Rien que la tête qu’il tirait devant les coupes affreusement laides qu’ils devaient polir valait le coup d’être en retenue avec lui. Elle s’était mise à frotter en racontant les mésaventures qu’elle faisait subir aux serpentards et la réponse du rouquin la fit pouffer de rire encore une fois. Elle ne releva pas cependant. Se lancer dans de grandes discussions qui risquaient de les faire rire aux éclats alors que Rusard rodait était malavisé ; leur retenue ne faisait que commencer.

Même en étant en adoration devant les félins, Kayla dut se mordre l’intérieur des joues pour ne pas hurler de rire en imaginant une Miss Teigne arc-en-ciel. Elle ne comprenait que trop bien les rouquins. Jamais un chat n’avait été aussi désagréable depuis le big bang. La fin de la phrase en revanche la fit tiquer. Ils avaient déjà des plans pour Ombrage ? Malheureusement il n’en dit pas plus et elle ne pouvait pas protester avec Rusard qui leur faisait partager son haleine pas forcément fraiche par-dessus leur épaule. Putain ça commençait sérieusement à lui taper sur le système ça aussi. Et puis aucun doute que celui-là suivrait les idées d’Ombrage jusqu’au bout. Elle la voyait venir, à ne rien leur apprendre du tout et les rumeurs de ses retenues, elle était capable de rétablir les châtiments corporels que ce timbré ne cessait de vanter. Parlant d’elle, Fred continuait sur sa lancée et comme elle s’en était doutée, lui non plus ne la portait pas très haut dans son estime, pour ne pas dire qu’elle en occupait plutôt le plancher, voir même les sous-sols. « Ah, mais tout est une question de volonté mon cher. Un esprit supérieur comme le mien ne peut être brisé par un Boursouf rose, tu vois ? » Elle afficha un air faussement supérieur avec un sourire arrogant. Elle en plaisantait mais elle se considérait vraiment comme un meilleur être humain que cette pauvre folle. De toute façon, de ce qu’elle en avait vu, ce n’était pas trop difficile. « Si vous arrivez à nous en débarrasser rapidement vous aurez ma reconnaissance éternelle, ça c’est clair. J’pourrai même vous demander de devenir votre disciple, parce qu’elle a pas l’air prête à partir celle-là. » Disciple, c’était certes un bien grand mot, mais s’ils arrivaient à la faire partir il y aurait en effet des leçons à apprendre de ces deux-là. On pouvait dire ce qu’on voulait d’eux, leur génie ne se voyait pas à leurs notes mais à la créativité qu’ils avaient développés. Y’avait qu’à voir le commerce qu’ils avaient mis en place en arrivant et dont sa propre fratrie était un des plus fervents clients.

Malheur, le bruit leur avait à nouveau attiré les foudres du concierge qui prenait son rôle trop à cœur et il en profita évidemment pour leur hurler à nouveau dessus. S’ajouta à cela Fred à qui la coupe dont il s’occupait avait glissé des mains, et le pauvre homme frôla la crise cardiaque. Mais où est-ce qu’ils l’avaient trouvé celui-là ? Elle ne put s’empêcher de râler sur ce qu’on leur demandait de faire et le Gryffondor approuva, notant que c’était toujours mieux qu’une retenue avec Ombrage. Elle hocha la tête en signe d’approbation. « Ouais c’est clair, j’suis pas pressée de me faire coller par cette truie. » Une plume qui se servait de votre sang comme encre pour écrire en vous déchirant la peau comme au scalpel… Il y avait de quoi vous faire réfléchir à deux fois sur les conneries que vous comptez faire. L’air de rien, elle jeta un coup d’œil aux mains de son comparse pour voir s’il portait déjà les stigmates de l’autre folle et fut plus rassurée qu’elle ne l’aurait pensé de voir que ce n’était pas le cas.
Le lion rouge et or essaya même d’égayer sa soirée avec un trait d’humour – quoi que, c’était juste normal en fait, on parle bien d’un des jumeaux Weasley. Amusée, elle lui donna un léger coup de chiffon sur le bras avant de renchérir : « Oui c’est sûr, quitte à faire ça, autant le faire avec les meilleurs n’est-ce pas ? » Elle agita ses cheveux façon diva pour bien faire ressortir le sarcasme de sa dernière remarque – elle se permettait ce genre de plaisanterie justement parce qu’elle savait qu’il le prendrait bien et qu’elle l’aimait bien aussi.
Mais avec le boucan qu’ils avaient fait deux minutes avant, Rusard les gardait à l’œil et menaça de les séparer s’ils continuaient à bavarder.

Un instant, l’horreur pût se lire dans le regard de la Serdaigle et elle articula silencieusement un long « Noooooooooooooooooooooooon » digne de Luke Skywalker découvrant l’identité de son père. Elle se tint néanmoins tranquille pendant quelques minutes qui lui parurent durer l’éternité. Pendant ce temps-là, son cerveau fonctionnait à plein régime. Elle était très tentée de jeter un sort à Rusard pour qu’il s’endorme et qu’ils puissent partir mais il la verrait sortir sa baguette et cela ne  ferait que leur attirer encore plus d’ennuis au final. Un soupir lui échappa alors qu’elle ne trouvait aucune solution pour les tirer de ce calvaire. « Dis, dans une de tes inventions, y’en a pas une qui pourrait le faire s’endormir lui et son monstre ? Genre comme ça on peut se tirer ni vu ni connu mais ça fera comme si on avait fait notre retenue… » finit-elle par souffler à Weasley en désespoir de cause. Qui sait, il avait peut-être exactement ce dont ils avaient besoin pour ne pas totalement perdre leur soirée.

Comme quoi on pouvait quand même s'amuser en essuyant des coupes pendant plus de trois heures. Il suffisait de se retrouver en présence de Kayla Stark et tout de suite, la corvée devenait plus plaisante. On ne pouvait pas dire que Fred la côtoyait tous les jours mais ils avaient quand même réussi à tisser un lien plus qu'étrange après quelques moments passés ensemble. Parfois, l'amitié se tissait de manières bien inattendues mais ce n'était pas Weasley qui allait s'en plaindre. Si se faire des amis comme la jeune Serdaigle pouvait lui permettre de survivre à une retenue plus qu'ennuyeuse avec Rusard, il était preneur. Depuis le début de la soirée, ils avaient réussi à discuter de tout et n'importe quoi. Mais surtout de Ombrage. Elle avait pris d'assaut le château en seulement quelques jours et déjà bon nombre d'élèves avaient lancé des rumeurs sur ses pratiques douteuses. Etrangement, Fred était prêt à croire à toutes ces rumeurs en vue de la cinglée qu'était cette sorcière et de tout ce qu'elle pouvait faire subir aux moins téméraires d'entre eux à l'heure actuelle. Fred était bien content de ne pas avoir encore subi son courroux, après tout, ils étaient en pleine préparation de leur meilleur coup avec George et ils ne voulaient pas se priver de leur effet de surprise. Ce qui était certain, c'était que leur plan serait infaillible et que le tyran regretterait probablement d'être née lorsqu'elle subira les affronts des Weasley. De toute manière, elle avait d'ores et déjà décidé que les Gryffondor seraient sa cible privilégiée alors il valait mieux avoir quelque chose de prêt quand elle choisira de décimer les rangs des lions. Tout était une question d'intimidation finalement et la remarque de Kayla en rapport avec ce sujet le fit rire légèrement. "Un Boursouf rose, vraiment? J'aurais pensé que t'avais un tantinet plus d'imagination pour trouver des surnoms!" Fred avait toujours adoré la taquiner, ce fait était une part intégrante de leur amitié. Et tout cela avec un véritable sourire, par dessus le marché. Mais Kayla avait raison, ils allaient devoir franchir toutes les limites du raisonnable pour espérer qu'Ombrage se décide à faire ses valises. Et encore, ce n'était clairement pas certain qu'elle abandonnerait la lutte, pas à la première bataille en tout cas. Elle était sacrément coriace, finalement, c'était peut être elle qui aurait dû s'appeler Miss Teigne au lieu du pauvre chat qui avait encore les poils plutôt colorés. Il devait y avoir une corrélation évidente sur le choix de la première cible des jumeaux pour le coup. "Ta reconnaissance éternelle? J'aurais espéré un meilleur cadeau... Mais, je veux bien accepter un disciple. Tu pourras faire cobaye le temps qu'on améliore nos produits. Sublime idée n'est ce pas? En tout cas, on fera ce qu'on pourra pour éliminer le monstre, t'en fais pas." Si les espions du fameux monstre leur laissait faire leur boulot. Pas certain que toute cette histoire se termine bien, finalement. Mais pour l'heure, Fred était en retenue et le seul danger imminent était bien que Rusard sillonnait autour d'eux à la recherche d'une faille pour les punir pour le prochain millénaire. Il finirait probablement par inventer quelque chose vu la haine qu'il vouait au gamins indisciplinés dans leur genre. Et dire que Fred avait osé touché à sa boule de poils, ce n'était plus seulement de la haine à ce stage mais le Gryffondor tentait de ne pas y penser. Et le concierge commençait à les suivre du regard un peu trop intensément. Fred se remit donc au travail en tentant de ne pas rire, c'était fou ce qu'il en avait envie pourtant même s'il semblait ne pas y avoir de raison particulière. Certainement que la poussière qu'il avait inhalé le rendait un peu dingue mais il n'avait pas honte de dire qu'il s'amusait bien avec Kayla, même si faire le ménage n'était pas son domaine de prédilection. Il n'y avait qu'à voir l'état du Terrier et de la chambre des jumeaux pour réaliser qu'il ne ferait pas carrière dans le rangement.

Les jumeaux ne pouvaient s'empêcher de prendre tout à la rigolade de toute manière alors ce n'était pas si étonnant que cela Fred tente de dédramatiser la situation. Certes, ils avaient Rusard comme surveillant de leurs moindres faits et gestes mais ils étaient ensemble pour supporter la douleur, c'était plutôt pas mal cela non? En tout cas, c'était ce que le Weasley tenta de signifier à Kayla qui rentra dans son jeu avec subtilité comme toujours.  "Tu as tout compris à ma philosophie. Et je suis ravi que tu t'en rendes comptes..." Et il lui lança un clin d'oeil entendu. Rusard commençait à définitivement grogner dans son coin et Miss Teigne lançait des regards méprisants au Weasley. Sous peu, elle allait vraisemblablement lui sauter à la gorge ou lui ruiner ses chaussures. Les chats de nos jours... Ils étaient pires que des esprits vengeurs mais Fred sourit tout de même en époussetant une vulgaire médaille qui appartenait à un type oublié depuis des générations. Quelle tristesse. S'il était amené à mourir, Fred aimerait surtout qu'on se rappelle de lui durant des siècles sinon où était l'intérêt? Clairement nulle part. Ses farces l'aidaient dans cette entreprise d'ailleurs et la proposition de Kayla le fit réfléchir. Il avait toujours de quoi amuser la galerie dans ses poches. Sûr et certain que quelques unes de ses fameuses pilules traînaient dans le coin. Et Rusard n'y verrait que du feu, vu l'heure qu'il était. "J'ai toujours ce qu'il faut... Tu me connais si bien." Et il osa faire son sourire angélique au concierge avant de lui proposer de quoi manger... Enfin, manger était un bien grand mot, sous peu, l'homme serait endormi et ils n'auraient qu'à fuir et revenir le sauver d'ici quelques heures, en ayant bien profité de la soirée entre temps. Le plan de la perfection, n'est ce pas? Et Rusard sembla hésiter au premier abord mais finit par accepter l'offrande, se mettant à ronfler ostensiblement avant même d'avoir avalé tout le cachet. Victoire. Fred revint vers Kayla, attrapant le plumeau qui traînait encore dans sa main. "Je pense que tu ne vas plus avoir besoin de ça ce soir... Alors, on se tire d'ici?" Et son large sourire aux lèvres, Fred se dirigea vers le couloir, en espérant qu'aucun espion de la maléfique reine ne les verrait...

Pour une retenue, l’ambiance était plutôt bonne. Quoi de plus étonnant quand on se débrouillait pour être enfermé avec celui des jumeaux Weasley qu’on préférait, et qui en plus se trouvait être un ami de longue date ? Ce qui devait être un calvaire de plusieurs heures se transformait en retrouvailles enjouées et il fallait bien avouer que la punition perdait de son efficacité.
Aussi passèrent-ils plus de temps à bavarder qu’à récurer. Boutades, rires et clins d’oeils fusaient. C’était ainsi qu’ils fonctionnaient : ils se voyaient peu mais à chaque fois ne pouvaient empêcher de tout tourner en dérision. Même leur nouvelle prof de défense contre les forces du mal y passait, et vu le ton de Fred quand on la mentionnait, la harpie allait certainement prendre cher. Et pour une fois Kayla trouvait qu’ils n’exagéraient pas.
Evidemment, malgré l’ambiance bon enfant ils restaient en retenue et ce cher vieux Rusard en eut bien vite assez de supporter leur bavardages incessants. Il était temps de finir cette retenue, idée qu’elle partagea avec le rouquin qui évidemment, avait une solution pour ça. Elle s’en demandait presque s’il l’avait testée et attendu qu’elle lui demande son aide.

Partagée entre admiration et exaspération, elle observa du coin de l’œil Rusard tomber dans le piège pourtant flagrant de Fred. Le pauvre homme ne devait pas avoir beaucoup d’attention de ce genre pour se laisser avoir si facilement… Mais il n’arrangeait pas non plus sa situation avec son caractère grognon, décida la Serdaigle en époussetant une étagère.
Du coin de l’œil, elle vit donc Fred afficher un air si angélique qu’elle se serait empressée de partir en courant à la place de Rusard. Il lui tendit un de ces bonbons qu’ils avaient mis au point avec son frère et le concierge l’avala, méfiant. A peine deux secondes plus tard il était vautré dans sa chaise en train de dormir, son horrible chat – qui avait encore des reflets arc-en-ciel – miaulant à mort pour le réveiller.
Elle leva des yeux ronds sur son ami alors qu’il lui arrachait son plumeau des mains. Le plan du rouquin était tellement risible qu’il avait fonctionné à merveille. Elle secoua la tête, un sourire amusé aux lèvres mais surtout heureuse d’en avoir fini avec cette corvée. « Alors là j’applaudis ! » fit-elle en joignant le geste à la parole. Des génies ces deux-là putain. « Je te suis ! »

Enfin libres ! Elle ferma délicatement la porte derrière, de sorte que Miss Teigne ne les suive pas. Manquerait plus qu’elle leur fasse rappliquer Rusard… encore une fois. Un grand sourire aux lèvres, elle se tourna vers son comparse. « Tu vas retourner de suite chez les Gryffondors ou tu traines un peu ? » Quoi qu’il fasse, elle, elle n’avait pas l’intention de retourner chez les Serdaigles immédiatement. Non plus qu’elle ne les aime pas, mais elle se sentait d’humeur plutôt rebelle et l’idée de trainer dans les couloirs alors que c’était interdit était diablement alléchante. D’excitation, elle sautillait plus qu’elle ne marchait. En plus, comme elle le constata en regardant par les fenêtres, il n’était même pas si tard que ça. Le challenge serait de trouver un endroit où elle, voir ils, ne se feraient tout de même pas attraper de suite. Ils n’étaient pas censés se balader après tout…
« Vous les aviez déjà testées avant ces trucs qui font dormir là ? » demanda-t-elle soupçonneuse à Weasley. Manquerait plus qu’ils aient empoisonnés Rusard par accident…


« Qu’est-ce que c’était ce bruit ? » La voix aigüe d’Ombrage résonna derrière eux dans le couloir.
Oh putain c’est pas vrai…
Un sourire en coin aux lèvres, les yeux gris de Kayla se plantèrent dans ceux du rouquin. « On court ? » Sans même attendre une réponse de sa part, elle s’élança dans le couloir, fuyant celle qui pouvait ruiner sa soirée avec le Gryffondor. Et elle n’avait pas l’intention de se laisser attraper une nouvelle fois et elle n’était visiblement pas la seule, au bruit des pas qu’elle entendait derrière elle. Enivrée par la course, elle souriait toujours. Arrivée à un croisement elle jeta un sort par-dessus son épaule pour faire croire à la vieille harpie qu’ils étaient partis de l’autre côté. Ralentissant un peu, elle finit par trouver un placard dans lequel elle s’engouffra, faisant de la place à son comparse. Et elle laissa libre cours à son hilarité. Décidemment la soirée était nettement mieux que ce qui était prévu…

Fred avait toujours eu de la ressource. A vrai dire, avec George, ils en faisaient voir de toutes les couleurs à plus ou moins la planète entière. Pour autant, jamais personne ne réagissait avec plus de ferveur à leurs farces que leur chère mère. La plupart du temps, elle leur criait dessus pour un oui ou pour un non dans l'espoir plutôt vain, avouons le, que les jumeaux s'assagissent. Autant dire que ce n'était pas prêt d'arriver en tout cas pas dans ce monde là et dans cette vie. Alors, les autres Weasley devaient faire avec, notamment Ron qui devait subir les quolibets de ses aînés les trois quarts du temps. C'était la beauté de leur attitude qui leur amenait bon nombre de problèmes. Au fond, Fred et George adoraient se faire remarquer, contrairement au reste de la fratrie, à l'exception peut être de Percy mais ils ne le portaient plus tellement dans leur coeur ce frère là. Les jumeaux préféraient faire des gros coups, se rebeller contre un système préétabli et qu'ils considéraient comme tyranniques et Ombrage représentait exactement tout ce qu'ils détestaient: l'autorité sous sa forme la plus traître. Alors, si Fred devait passer le restant de ses jours dans cette argenterie pour démontrer ses convictions profondes, il le ferait. Rien n'était mieux que de se servir d'un plumeau pour se débarrasser d'une punition idiote. De toute évidence, la retenue s'annonçait plus sympathique que prévu. Il avait déjà fallu que Kayla l'accompagne dans sa dure labeur et en plus de cela, la jeune Serdaigle l'avait plus ou moins poussé à utiliser une bonne farce spécial Weasley pour terrasser Rusard le temps de quelques heures. Autant dire que le plan avait marché à merveille, allez savoir pourquoi vu à quel point il était méfiant comme la teigne -petit jeu de mot avec le chat du monsieur, oui, oui, oui- et vraiment pas commode. Mais il avala la pilule avant de se mettre à ronfler avec force. Un sourire aux lèvres, Fred croisa les bras avant de se tourner vers Kayla, incroyablement fier de son accomplissement. "Voilà à quoi ça sert de bosser nos sortilèges pendant l'été avec Georgy. Bon, sortons de là avant que quelqu'un passe!" Et ils étaient dans les couloirs déserts de Poudlard. Il y avait des chances pour croiser des gens de la Brigade, voire même Ombrage elle même alors il fallait conserver un profil bas et éviter de crier sur tous les toits qu'ils échappaient à leur corvée sous peine de subir une douleur intense probablement. Il se tourna vers Kayla qui lui demanda s'il comptait aller se retirer chez les lions ou plutôt traîner dans les couloirs... Sans aucun doute qu'elle connaissait déjà la réponse à sa question. "J'imagine que tu sais déjà ce que je compte faire... A quoi ça sert de sécher une retenue pour aller se coucher? On a un château à passer au peigne fin,ma chère!" On ne changeait pas les Weasley et certainement pas Fred qui fanfaronnait déjà dans le couloir, prêt à lancer des sortilèges sur tous les nabots de la Brigade s'il le devait. Il se mit à rire légèrement lorsqu'il entendit la remarque de Kayla. Tester avant utilisation? Pas tout à fait, sauf sur eux mêmes mais ils avaient suffisamment confiance pour savoir que les effets étaient réversibles... Et dans le pire des cas, ils seraient débarrassés de Rusard, il n'y avait pas forcément de mal à tout cela, non? "Disons qu'on a fait des tests sur nous mêmes... Mais ça marchait parfaitement et on finissait toujours par se réveiller, pas d'inquiétudes!" Il valait mieux éviter de se dire que le vieux concierge pouvait très bien ne pas se réveiller. Ils avaient d'autres chats à fouetter que Miss Teigne d'ailleurs, étant donné qu'ils se promenaient dans les couloirs après le couvre feu et que la directrice était connue pour ses virées nocturnes, prétextant que le travail était toujours mieux fait par soi même.

La voix du tyran résonna à leurs oreilles et en un rien de temps, les deux fugitifs cavalaient en toute discrétion pour trouver un repaire de fortune. Elle était coriace cette Ombrage et un brin paranoïaque aussi alors il était sûr et certain qu'elle tenterait d'aller au bout de cette histoire avant d'en conclure que c'était Peeves qui s'amusait dans les couloirs. Kayla était déjà partie, lançant un sortilège pour tromper Ombrage, il était plus que temps qu'ils trouvent une cachette. Et étrangement, au détour d'un couloir, Kayla l'entraîna dans un placard et ce fut bientôt la pénombre qui les accueillit alors qu'ils tentaient de retenir leur souffle en se faisant une place dans leur cagibi de fortune. Jusqu'à ce que Stark se mette à rire et que Fred essaye de ne pas succomber à son tour. Il tenta de chuchoter pourtant. "Tu sais que si on se fait coincer on est plus que mal? Je peux pas l'endormir elle tu sais..." Il rit légèrement avant de laisser échapper un chut en entendant des bruits de bas. Fred se crispa instantanément alors que des bruits se faisaient entendre en dehors de leur cachette. Il valait mieux attendre avant d'en sortir et le jeune Gryffondor garda sa main fermement sur sa baguette alors qu'il sentait le souffle court de Kayla non loin de lui. C'était dans ces moments là qu'il regrettait de ne pas être bon pour devenir invisible... Bien au contraire même. Mais au moins, il n'était pas seul et la présence de la Serdaigle le rassurait.

Ils pouvaient prévoir ce qu’ils voulaient, apparemment cette sale truie d’Ombrage serait toujours sur leur dos pour tout gâcher. Ils venaient juste de se dire que se balader en toute illégalité dans le château serait le plan parfait mais la harpie les avait entendus… Et une course poursuite s’était engagée dans les couloirs de l’école. Fred sur ses talons, Kayla courait aussi vite qu’elle le pouvait. Technique un peu stupide quand on entendait le bruit que ses talons provoquait ; mais la jeune sorcière mit cet inconvénient à profit en lançant un sort par-dessus son épaule qui éloigna leur professeur. Au moins le temps qu’ils se glissent dans un placard… Et persuadée qu’Ombrage n’était pas juste derrière eux la Serdaigle éclata d’un rire qui sonnait un tantinet nerveux.

Visiblement Fred ne partageait pas son hilarité. Enfin si, mais d’un côté plus pragmatique : il avait raison, si elle continuait à ricaner, Ombrage allait l’entendre et ils se feraient prendre. Elle préférait ne pas penser aux conséquences si cela devait arriver… Des bruits de pas se firent d’ailleurs entendre et Fred lâcha un « chut » parfaitement inutile qui lui valut un regard cassant – pas sûre qu’il puisse le voir, mais l’intention était là. Kayla resserra sa main sur sa baguette et s’efforça de respirer en faisant le moins de bruit possible. Elle sentait Weasley se crisper juste à côté d’elle sans se rendre compte qu’elle en faisait autant. Elle sentait aussi son cœur battre la chamade alors que les pas semblèrent s’arrêter juste devant la porte…

Pendant un terrible instant elle crut qu’Ombrage allait ouvrir la porte de leur minuscule placard, qu’ils se feraient prendre et qu’ils seraient renvoyés… Elle s’imagina revenir chez ses parents, travailler chez les Moldus…
BONG ! Plus loin dans le couloir, un bruit retentissant se fit entendre, comme deux meubles qui se cognent violemment. Aussitôt la personne derrière la porte s’éloigna à pas précipités à grand renfort d’exclamations suraiguës sur la présence d’un esprit frappeur dans un collège.
Presque immédiatement un soupir de soulagement s’échappa des lèvres de la jeune élève alors qu’elle sentait la pression redescendre.  « On a eu chaud ! » chuchota la Serdaigle en se mordillant les lèvres pour ne pas rire à nouveau. Ses yeux s’étaient habitués à la pénombre et elle distinguait maintenant le visage du Gryffondor en face d’elle. « Bon, on fait quoi du coup ? » demanda-t-elle l’air de rien. La vérité, c’était qu’elle n’osait pas trop sortir, elle n’avait pas envie qu’Ombrage leur tombe dessus, mais d’un autre côté la présence de Fred avait un effet apaisant sur ses nerfs et elle se sentait d’humeur plus aventureuse que d’ordinaire. Elle rangea sa baguette dans sa poche en attendant qu’un plan se dessine, un léger sourire sur les lèvres.

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