instant crush - tian & cla

Londres, 22 décembre 1998

Cher Tiàn,

J'espère que tu te portes bien. Cela fait quelques jours que je pensais à t'envoyer une lettre. Est-ce que tu traînes du côté de Londres, ces derniers temps ? Si c'est le cas, n'hésite pas à me faire signe, je te dois toujours un café - pour t'avoir servi du jus de chaussette la dernière fois, promis, on sortira pour le prendre.

J'ai pas mal de boulot en ce moment, mais je suis contente de voir certains projets avancer. L'hypogriffe et le chien infernal que nous avons reccueilli se portent à merveille. D'ailleurs, j'ai un nouveau venu à la maison, un petit focifère du nom de Diango. Il est très coloré, il met des plumes partout, et Zeus adore lui courir après. Au moins, je ne m'ennuie pas !

Qu'en est-il de ton travail, à toi ? Je sais, je sais, tu n'as pas le droit d'en dire trop. Quel homme mystérieux tu fais. (tu ne me vois pas en train de ricaner, mais tu as le droit de m'imaginer.) Néanmoins, je suis curieuse de savoir si tout se passe bien. Je sais combien tu es consciencieux - j'espère que tu fais attention à toi et que tu prends soin de toi. Dors un peu et mange régulièrement.

Je joins à cette lettre un petit cadeau : une plume de focifère, d'un très joli bleu nuit. Elle fait une parfaite plume pour écrire, et les enchantements d'écriture automatique en font une plume à papote idéale. Ha, et comme j'ai oublié de t'envoyer un cadeau d'anniversaire, il est possible que mon petit hibou soit alourdi par une boîte de cigares. (mon fauteuil et moi nous souvenons de l'odeur particulière de ceux que tu fumais, le soir.)

Je cesse de t'ennuyer,
Réponds moi quand tu auras le temps,
Et ma porte t'es toujours ouverte. N'hésite jamais à venir me voir.

Amicalement,

Clarissa.

(lettre cachetée à la cire contenant le blason "B" pour Byron, envoyée à @Sebastian Rojas sur un parchemin délicat, à l'encre bleu nuit de la même couleur que la plume de focifère ; le hibou a un colis composé d'une jolie boîte en argent ouvragée contenant des cigares et la plume.)

Clarissa (*efface*)
Querida Clarissa, (*efface la mention avant de finalement réécrire ensuite*)
Chère Clarissa,

Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, et cela me fait très plaisir d'avoir des nouvelles de ce qui se passe dans ta vie. Je suis ravi que le petit Diango ait trouvé un refuge en ta maison, je sais qu'il sera très heureux. Il n'aurait pu trouver meilleur foyer. Du moins, du peu que j'ai pu te côtoyer lorsque je t'ai rencontré à ta réserve. Par contre, plus jamais je n'accepte de café sauf si ça vient d'un café réel donc j'accepte la proposition ! Tu m'en dois bien un étant donné la qualité du dernier que tu m'as offert. En écrivant ces lignes, j'ai encore l'impression d'avoir le goût de jus de chaussettes dans la bouche.

Je passe de temps en temps à Londres mais tu sais comme mon métier est, je n'y passe jamais longtemps. Je vais là où le travail m'appelle,  et il y en a encore beaucoup trop en fuite pour pouvoir se reposer ! Evidemment tu te doutes que je ne veuille pas divulguer l'affaire sur laquelle je travaille en ce moment mais ça pourrait être quelque chose de gros. Et puis oui je suis un homme mystérieux peut-être. Il paraît que les femmes aiment les hommes mystérieux !  (non pas que je veuille plaire à qui que ce soit). Je suis à Aberdeen en Ecosse quand j'écris ces mots.  J'ai une vue magnifique sur le Tolbooth museum, un magnifique bâtiment ! Il fait un peu froid et gris quasiment tout le temps mais je ne suis pas là pour les vacances. (d'ailleurs à quand date mes dernières vacances ? C'est une bonne question. Je ne m'en souviens même plus.) N'espère pas trop sur le sommeil cependant. Tu sais bien que je suis incapable de dormir tant que je suis sur une traque. Quant à manger, je mange.  Je mange tout en travaillant et parfois à n'importe quelle heure. Mamma mia, j'ai trouvé un excellent petit commerce où ils font de succulents burritos. Una verdadera delicia.

Merci pour les cigares et la plume de Focifère qui est magnifico. La boîte de cigares est tellement magnifique et en argent en plus ! Les gravures inscrites dessus sont tellement belles que je m'en servirai à nouveau pour remettre des cigares dedans quand elle sera finie. J'ai remarqué la marque des cigares aussi. Je m'en suis pris un hier soir déjà tout en lisant les news de la journée dans le journal. J'ai réussi à me poser une petite soirée rien que pour essayer ces cigares. Je me souviens encore de celui que j'ai fumé dans ton fauteuil !  C'est un présent très bien pensé. Cette boîte a dû coûter pas loin de cinquante quids. Je me sens un peu redevable. Que vais-je pouvoir donc t'acheter en échange pour ton anniversaire ? Un vulgaire bouquet de fleurs ferait beaucoup trop commun. Peut-être un autre animal ? En tous cas merci pour les vœux d'anniversaire.

Je ne sais pas quand je serai de retour à Londres. Je te tiendrai au courant pour ce café !

Amistades, Sebastian.

Londres, 28 décembre 1998

Mon cher Tiàn,

Ta lettre m'a fait très plaisir !
Ton compliment me va droit au coeur. Je pense que cet aspect de ma vie m'est si cher que l'on ne pourrait me faire plus beau compliment. Et j'effaçerai donc ce petit air moqueur que je discerne dans ta plume, vil gredin !

Mais va pour le café, je te fairai visiter mes petits endroits préférés si tu as le temps. Il y a notamment une grande librairie qui propose des livres étrangers. J'ai un peu honte d'avouer que j'ai acheté un livre espagnol, tes quelques tics verbaux m'ayant donné envie de pousser mes rudiments plus loin. Mais je ne comprends pas un traître mot ! Il y a encore du boulot.

Je me doute que ton travail te prend énormément de temps et d'énergie. Mais je sais également combien il te tient à coeur - alors je suis de tout coeur avec toi, et avec tes traques.

Haaa, le fameux "les femmes préfèrent les badboys" hein ? Tu serais surpris. Le mystère peut attirer l'attention, mais trop en jouer, ça dégonfle vite tout enthousiasme. Ne joue pas trop les mystérieux alors ! Enfin, comme tu dis, non pas que tu souhaites plaire. Même si, à mon avis, tu plais involontairement - je veux dire, pas plaire de façon ... enfin .. tu es assez charismatique, en un sens. Si tu répètes ça à quelqu'un, je nierai les faits en blocs.

J'ai déjà visité l'Ecosse, mais pas la ville où tu es. Si tu as le temps, envoies-moi une photo ! J'adore l'architecture - quand j'ai le temps c'est un de mes petits hobbies, de traîner dans les coins des lieux où je voyage.

Grr. Bourreau de travail. Tu devrais prendre le temps de te reposer. Tu es humain, et deux semaines sous le soleil te ferait du bien. Au moins, tu te nourris ! Je sais qu'une fois ta traque terminée, tu seras un peu plus sage envers toi-même. En tout les cas, fais attention à toi, d'accord ? Je te dois toujours ce café !

Heureuse que le présent te plaise. J'espère que tu m'as écris avec ta nouvelle plume au moins. Et ne te sens pas redevable, voyons ! Je n'offre pas de cadeaux pour en recevoir, tu le sais bien. J'aime beaucoup gâter les gens que j'apprécie. Sois fier d'en faire partie, mon cher caballero misterioso.

Et si tu dois penser à mon anniversaire, ta simple présence serait déjà un somptueux présent. Je ne dis pas non à un gâteau, cependant. (je suis toujours aussi gourmande, que veux-tu.)

J'espère que mon hibou te trouvera en pleine santé et ayant fini ton boulot.
J'ai hâte qu'on se trouve des dates pour se revoir.
Tu m'as manqué.

Amicalement,

Clarissa.

(on est pas en 2022 sur le fow par contre tu t'es trompée xD)

5 Janvier 1999 à Dundee,

Chère Clarissa,

C'est face à la mer que je trouve enfin le temps de répondre à ta dernière missive ! Et d'ailleurs, je te souhaite une très bonne année ! J'espère que tu auras passé un très bon réveillon auprès des tiens et j'espère que l'année à venir aura beaucoup de bonheurs pour toi et les tiens. Au fait, j'écris bien la plume de Focifère que tu m'as offert !

On peut dire que j'ai passé les jours entre ma dernière lettre et celle-ci sur la route ! Décidément, les fugitifs que j'ai pour mission de suivre sont toujours sur le qui-vive et ne reste jamais longtemps à la même place. Malheureusement je n'ai pas encore l'autorisation de pouvoir les arrêter (bien que l'envie n'y est pas là mais j'attends le moindre faux pas et ils sont cuits). Jusque là nous n'avons pas encore suffisamment de preuves et leur cas ne pèsera pas lourd au tribunal. En tous cas pour le moment, je prends l'air à la mer tout en écrivant cette lettre d'une petite terrasse. Je ne m'habitue malheureusement pas à la gastronomie Ecossaise. Je n'ai pas réussi à digérer le pudding que j'ai eu hier au restaurant. Je n'ai pas de photos d'Aberdeen à t'envoyer mais si tu as l'occasion d'y aller un jour, tu pourras le voir par toi-même.

Buena suerte avec ton livre d'Espagnol ! Je pourrai t'indiquer quelques trucs grammaticaux quand je le pourrai ; en tous cas je suis impressionnée que tu veuilles tenter l'apprentissage de la noble langue Espagnol qu'est la mienne ! La meilleure langue du monde si je ne m'abuse !  Mais vous les Anglais avez des accents assez originaux aussi, par contre ce n'est rien par rapport à ceux d'ici en Ecosse ! J'avoue être un peu perdu quand je les entends parler !

Pas encore le temps de penser à venir chercher mon café à Londres, lo siento deerest Clarissa ! Peut-être que demain j'aurai encore bougé.

PS : Et ne t'en fais j'ai tout oublié concernant le fait que je sois charismatique comme tu l'as si bien dit. Cela ne ressortira donc pas en-dehors de cette lettre :8 De toutes façons, tu ne seras pas la première personne à me trouver « cette qualité » !

(2023 ? j'vois pas de quoi tu parles ? moi une quiche en chrono ? )

8 janvier 1999

mi querido Tian,

si tu avais la mer sous tes prunelles lors de ton écriture, moi je t'écris depuis une réserve exotique en Andalousie. Nous avons été appelés assez expressemment pour venir nous occuper d'un Basajaun, esprit de la forêt ressemblant au yéti. Il faisait des dégâts dans le coin, alors nous aussi, on est en filatude si je puis dire. Même si je préfère nettement me retrouver face à une créature du folklore basque que face à ceux que tu traques. D'ailleurs, sois tranquille : j'ai apposé sur nos lettres un petit sortilège qui rend les yeux curieux incapables d'en lire la teneur. Ce qu'ils y découvriront sera futile et impossible pour eux de remonter jusqu'à toi. Je refuse que tu puisses être en danger à cause de nos lettres, même si tu n'évoques jamais de détails.

Mon réveillon s'est bien passé, je suis un peu triste pour toi qui a du passer le tien en dehors de ton pays ou d'Angleterre. Que cette nouvelle année t'apporte le bonheur et la réalisation de tes voeux. Je te souhaite bon courage pour ta petite chasse ; il n'est pas facile de serrer un tel gibier, surtout s'ils peuvent jouer les innocents. Quant à la gastronomie Ecossaise ... Je vais surement paraître très anglaise, mais de quelle gastronomie parles-tu voyons ? Je plaisante. Mais je dois avouer que voir trôner chez eux dans leurs menus des panses de brebis fourrées ne me donne absolument pas envie d'y manger. Mais j'adore visiter l'Ecosse, ses sublimes paysages verdoyants, sa mer houleuse, ses châteaux hantés. Je note Aberdeen pour la prochaine fois, j'y ferai un crochet en allant voir si mon petit Vert Gallois se porte bien.

Je prends volontiers tout type de conseil pour l'espagnol. C'est une langue riche, fluide, et mes rudiments me semblent bien piètres. Cependant, je n'abandonne pas (tu sais comme je peux être têtue) et plus je lis et parle cette langue, plus je l'aime. La fluidité dans la mélodie, la sonorité, tout est beau. Et tu n'es absolument pas biaisé en l'érigeant meilleure langue du monde, hein ? Je suis sûre que j'ai un très bon accent. Ou au moins mignon, ou drôle. Je ne mâche pas mes mots comme les Ecossais. Bon courage, avec leur accent bourru !

Ne te tracasses pas, nous avons tout le temps du monde pour ce café. Ma tendance à m'enflammer me perdra sans doute. Et j'aurais presque boudé ton PS sans cette question qui me brûle la plume : ainsi donc, Sebastian Rojas a des groupies ? Et voilà, je t'imagine entouré de donzelles qui piaillent devant tes airs mystérieux et ton accent chantant. Je compte sur toi pour garder ce petit compliment que je t'ai fais secret. Si tu es sage, peut-être que tu en auras d'autres ... Mais seulement si tu es sage.

Bien à toi,
Clarissa.

15 Janvier 1999

Querida Clarissa,

Je te remercie pour les vœux de nouvel année mais je ne me plains de la solitude. Tant qu'il y aura des mangemorts en liberté, je ne pourrai pas passer un nouvel an tranquille chez moi ! Je me suis quand même posée dans un café et ai mangé un petit plat épicé Espagnol (même s'ils mettent pas assez d'épices ces Ecossais) pour le jour du nouvel an. J'ai assisté au compte à rebours. Deux heures plus tard, j'ai eu un appel de mon complice pour me dire que nos hommes se remettaient en mouvement et qu'il fallait bouger à nouveau. La nouvelle année sera pareil que la précédente ! Tant qu'ils nous pondent pas un taré de Voldemort de nouveau dans la nature, ça me va.

Uhmmm, l'Andalousie ! L'Espagne ! Mon dernier séjour là-bas remonte à si longtemps et comme tu le devineras c'était aussi pour le boulot. J'y ai à peine passer trois jours donc pas le temps de visiter !  Ce n'était pas l'Andalousie cependant mais du côté d'Alicante. J'espère que tu as bien profité du soleil d'Espagne, non pas c'est un peu rare en Angleterre mais un peu quand même. Un Basajaun, voilà qui est intéressant. J'en ai déjà entendu parler en cours à Castelobruxo mais n'en ai jamais vu de réel. Je serai vraiment ravi d'en voir un un jour !

Devine ce que je fais ? Je fume un de tes cigares tout en répondant à cette lettre qui m'est parvenue il y a quelques jours. Un peu plus longtemps car elle est allée d'abord à l'endroit précédent où je logeais et c'est donc l'aubergiste qui l'a renvoyé à la nouvelle adresse que je lui avais laissé pour faire suivre le courrier si des éventuelles correspondances lui parvenaient pour moi. Il m'a dit que le hibou était claqué quand il est arrivé chez lui et tout décoiffé. Il faut dire qu'il y a énormément de vent dans le coin des Highlands où l'auberge se trouve. Il l'a laissé se reposer quelques jours avant de le renvoyer avec ta lettre et la nouvelle adresse. Cette lettre m'est parvenue donc un peu plus tard que les précédentes mais c'est un petit répit dans ma mission très agréable ! Au fait, je ne te l'ai pas dit mais écrire les lettres en ayant utilisé ce sortilège pour rendre les lettres illisibles pour quelqu'un d'autres que le destinataire de la lettre est une très bonne idée. On ne sait jamais dans quelles mains tombent nos courriers.

Oh, et à ce propos, je n'ai pas des groupies ! Un infierno se abriría bajo mis pies !! C'est beaucoup trop de boulot et un boulot j'en ai déjà un qui me prends déjà tout mon temps... Enfin ce doit être l'effet que tout hispano fait en débarquant en Angleterre !  Les petites Anglaises veulent sûrement un peu d'épices à leur vie ! Bon, cessons donc de parler de moi. Je n'en parlerai qu'en présence de mon avocat ! En ce qui concerne l'Espagnol et ton apprentissage, tu me ravis la vue en lisant tout ces beaux compliments sur ma langue maternelle car (en toute objectivité) ils sont tous vrais ! Mais citez-moi une seule autre langue qui soit aussi riche dans ses sonorités et élégant dans son parler que l'Espagnol ?!

Bon je dois arrêter d'écrire. Hasta luego !

Sebastian.