Je n'ai pas reçu ton dernier hibou en réponse à ma dernière lettre, peut-être le volatile s'est-il égaré.
Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Je joins à ma lettre un paquet de confiseries au café, tout droit venu de Californie. Mon dernier meeting s'est déroulé avec succès. Nul besoin de te dire que j'ai évité quelques maladresses de la part de mes collègues, qui auraient pu mener à des différents politiques si je les avais laissé glisser sur cette pente. Parfois, j'ai l'impression d'être le plus sérieux - je déteste être aussi paternaliste avec eux qu'avec toi. Mais il faut tenir son rôle, je suppose.
Me voilà qui digresse alors que j'espérais rédiger une courte missive. Aurais-tu l'obligeance de m'envoyer tes derniers résultats ? De plus, Mère a reçu la convocation à Poudlard pour rencontrer tes professeurs pour ton orientation professionnelle ; tu te doutes que ce sera moi qui viendrais. Revoir Poudlard me fera plaisir.
J'ai été invité au prochain match des Pies de Montrose. Je sais que tu n'apprécies guère le sport, mais est-ce que tu souhaiterais m'accompagner ? Mère a émit le voeu que l'on passe plus de temps ensemble - afin que je déteinde un peu sur toi. Si tu as besoin de conseils, je suis toujours là. Je ne cesserai de dire que Poudlard forme les grands esprits de demain, et il ne tient qu'à toi d'en faire partie.
Je te quitte sur ces bonnes paroles, Ton frère Caesius
Je me permets de te répondre directement au ministère, j'imagine que tu y passes la majeure partie de ton temps, quand tu n'es pas en voyage, bien sûr. Je te remercie pour les confiseries, j'ai essayé d'en offrir au professeur McGonagall pour qu'elle remonte la note qu'elle m'avait donnée à son dernier devoir, mais je pense que ma tentative de corruption n'a pas fonctionné.
Peut-être que toi et tes collègues auriez quelques conseils à me donner en la matière ?
Je me doute que notre mère ne se déplacera pas jusqu'à Poudlard pour venir discuter de mon avenir. Pourquoi venir discuter d'un sujet qui ne l'intéresse plus depuis des années ? Je préviendrai les professeurs que c'est toi qui assistera à la réunion à sa place, ils seront sans doute ravis de revoir leur ancien élève modèle avec une si belle situation.
En ce qui concerne le match de Quidditch, je pense qu'il est préférable que je reste au château pour me concentrer sur les examens qui arrivent. Et notre mère n'aurait-elle pas peur que je déteigne sur toi ? Je profite d'ailleurs de ce sujet pour te répondre au sujet de mes dernières notes.
Tu n'es plus le seul à avoir eu des résultats extraordinaires à Poudlard, je viens de recevoir un "K" à un devoir d'arithmancie. K pour Kakapo. Il paraît que c'est l'animal le plus stupide du monde. Qui aurait cru qu'il existait une note en-dessous du T ?
Comme tu peux le voir, j'arrive assez bien à me démarquer sans tes conseils.
Andrew
PS : Au cas où ce n'était pas assez clair, je plaisante pour ma note en arithmancie. Mais tu auras assez l'occasion de juger de mes notes par toi même quand tu viendras entretenir tes relations au château.
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Dernière édition par Andrew S. Ledwell le Jeu 8 Fév - 11:46, édité 1 fois
Caesius B. Ledwell
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Sujet: Re: brothers - andrew & caesius Mer 7 Fév - 15:39
aucun problème, ce n'est pas comme si je recevais quantité de courriers personnels au bureau. Je n'ai pas reconnu le hibou, est-ce l'un de la volière ?
J'ai failli avaler mon thé de travers. Corrompre McGonagall avec des bonbons ? Tu as encore beaucoup à apprendre, jeune frère. Il va te falloir être plus intelligent que cela et songer à la torture et avoir de meilleures notes naturellement. Cette grande professeure est sensible aux esprits affûtés, je ne doute pas que tu arriveras à déceler la manière de lui arracher un petit sourire qui ne soit pas empli de dédain.
Tes mots sont brutaux. Tu as de la chance que je sois le seul à les avoir lus. Notre mère tient à coeur ton avenir, quoi que tu puisses en penser. Mais ta responsabilité m'est échue et je prends ce rôle à coeur. Néanmoins, je t'autorise à expliquer ma venue. Je ne doute pas que les professeurs seront ravis ; peut-être afficherais-je mon ancien signe de préfet-en-chef par nostalgie.
Je te concède ce point. Tes examens sont plus importants que le reste. Nous aurons le temps de fraterniser par la suite plus en profondeur. Je réalise, en voyant le souci de mère pour nous deux, que nos années de différence et nos ... divergences profondes ont ouvert un certain gouffre que je souhaite combler. Il est naturel dans une famille de se serrer les coudes. Quant à l'idée que tu déteignes sur moi, disons que j'ai l'habitude de savoir où appuyer pour modeler mes collègues. Mon choix de mot est assez abrupt, et pourrait donner à penser que je suis un manipulateur sans scrupule, mais voyons cela comme une guidance vers de plus verts pâturages. Les ignares et les stupides n'ont aucune place à faire au ministère.
Tu ne vois guère mon froncement de sourcils, mais je te laisse savourer l'agacement de ma plume. De telles plaisanteries ne sont guère de mon goût, leur saveur étant trop amère. Au moins, cette note est-elle imaginaire. J'aurai, effectivement, l'occasion de connaître plus en détails tes résultats scolaires à ma venue.
Suis-tu toujours les cours de Dame Trelawney ? J'insiste pour te dire que ce n'est que des sornettes et une perte de temps indigne de toi. Tu pourrais, par exemple, user de ces heures inutiles à travailler à la bibliothèque. Ce n'est qu'un exemple, bien sûr.
Si c'est là tes manières de te démarquer, il est plus que temps que je m'immisce plus en avant dans le chaos que sont tes piètres choix. Ne t'inquiètes pas, tout ira bien. Et si tu n'arrives pas à suivre, tu pourras être fier d'obtenir une lettre K, si particulière, à un examen, n'est-ce pas ?
J'aurais été désolé de savoir que mes mots avaient blessé notre mère, pourtant je doute qu'ils lui auraient eu le moindre effet. Il me semble que c'est depuis la découverte de nos nombreuses "divergences", comme tu les appelles si bien, qu'elle a décidé de te confier la responsabilité de mon éducation.
Je suis ravi de lire que cette tâche ne te fait pas peur, et que tu pourras profiter de toute ton expérience avec tes collègues. Les moutons qui te servent de collègue apprécient-ils d'être guidés vers de plus verts pâturages ? Il ne faut pas s'attendre à ce que tous les animaux que tu guides te soient reconnaissants. Tu dois sans doute faire face à beaucoup d'ingratitude.
Tu me vois navré de lire que ma plaisanterie ne t'a pas amusé. Je te rassure, tu n'auras pas à rougir de mon implication et de ma participation en cours d'arithmancie. Je pense que j'ai réussi à me démarquer aux yeux du Professeur Warren. Je poursuis également l'apprentissage de la divination, et je suis loin de penser que ces cours sont inutiles. Au contraire, ces derniers temps je commence à me dire que cet art pourrait être une voie intéressante pour moi après Poudlard. La divination m'ouvrirait le chemin de carrières passionnantes, j'en suis certain.
Peut-être auras-tu le temps de discuter de mes options directement avec le Professeur Trelawney quand tu viendras au château ? En plus de ton badge de préfet, tu pourrais également amener des photos de toi à dédicacer pour les professeurs. Le Professeur Lockhart avait eu beaucoup de succès avec ses propres photos à l'époque. Mais tu penseras peut-être que ce serait présomptueux de ta part ?
Je prends bonne note de ton impatience de pouvoir avoir une plus grande influence sur mes choix. De toute évidence, le modelage dont tu parles n'a pas encore été très efficace sur moi, mais j'admire ta persévérance. Je suis certain qu'à force de travail, tu arriveras à tes fins, même s'il me semble qu'il y a au moins une "divergence" sur laquelle tu ne peux pas espérer me modeler à ton image.
PS : Je confie cette lettre, comme mon dernier courrier, à Lydia, ma chouette. Tu ne l'as sans doute pas reconnue, mais après tout elle ne m'accompagne que depuis 6 ans.
PS 2 : Je soupçonne que la corruption avec des confiseries fonctionnerait surement mieux sur elle que sur le professeur McGonagall.
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Sujet: Re: brothers - andrew & caesius Jeu 8 Fév - 12:21
Mère n'a pas été mise au courant de tes propos ingrats. Je ne lui en ai pas fait part, et j'espère pouvoir la protéger ainsi encore longuement. Je ne comprends pas tes réactions ; tu as vu ce qu'elle a vécu avec le bon-à-rien cruel et stupide qu'était notre géniteur. Nous avons, dès que j'en ai eu l'âge, pris la décision que je reprendrais ce rôle paternel à tes yeux, afin d'avoir quelqu'un pour te guider. Comment peux-tu la juger aussi sévèrement ? Est-ce la jalousie brute et primitive qui parle ? Tu te fourvoies sur les intentions et les sentiments de notre mère. Elle te laisse des libertés qu'elle ne m'a pas offert.
Tu connais ma nature lupine. Si certains moutons se voient pousser trop de crocs à songer à devenir loup à leur tour, je ne suis pas homme à laisser autrui se mettre en travers de son chemin. Qu'il s'agisse d'eux ou toi, j'octroie beaucoup de temps à suggérer et à conseiller. Néanmoins, si leur ingatitude m'est indifférente, j'aimerai effectivement voir plus d'enthousiasme et de reconnaissance de ta part. Certes, je sais que nos visions ne concordent que rarement, mais je suis sincère quand je te dis que j'oeuvre pour ton bien.
Me voilà perplexe. Si je te fais confiance dans le domaine de l'arithmancie, je suis d'ailleurs très heureux que tu continues à t'impliquer là-dedans, t'imaginer travailler dans cette branche du charlatanisme qu'est la divination me fait froid dans le dos. Mettre à mal ton potentiel pour aller jeter de la poudre aux yeux avec des prédictions illusoires et des boules de cristal désuètes ? Bah, nous discuterons de tout cela avec tes professeurs. Peut-être que Dame McGonagall saura te convaincre, puisque mon avis te semble aussi peu important.
Ne me tentes pas. Comme mes ambitions politiques me font rêver au poste de ministre de la magie, il ne serait pas si incohérent que je cherche à me créer de futurs électeurs au sein de Poudlard, ou qu'au moins je laisse mes charmes et mon bagout agir dans les jeunes esprits pour leur laisser une marque indélébile. Je vais peser ta suggestion, peut-être n'est-ce pas aussi cynique que tu devais le penser.
Nous sommes différents, et je le note depuis des années. Cependant, cela ne m'empêche pas de vouloir le meilleur pour toi. Peut-être es-tu trop jeune pour comprendre les obstacles qui jonchent ma route alors que je me débats avec tant de problèmes. Je ne veux pas que tu changes ta nature profonde. Je désire juste que certains aspects superficiels se modifient, mutent pour te permettre d'user de mes conseils comme tremplin. Même si ton orientation sexuelle (je ne suis point idiot, et je sais que c'est à cela que tu faisais référence) nous a beaucoup surpris, Mère et moi, je saisis que c'est une donnée intrinsèquement liée à qui tu es. Par Merlin, même si Mère a été déçue de ne pouvoir espérer de petits-enfants naturels de ta part et qu'elle a prit l'annonce comme un choc, comprends qu'il nous ait fallu du temps pour réellement appréhender cela. Non pas que cela nous importe profondément, puisque l'aspect amoureux de quiconque ne regarde que lui, mais Mère devait faire le deuil de certaines aspirations. Et cela ne t'a pas rabaissé à ses yeux. Même si tu sembles penser que nous sommes hostiles, ce n'est pas vrai. (Par contre, je continue de remarquer que tu y fais bien souvent allusion, et que c'est un mécanisme pour attirer l'attention ; ce n'est pas grave ni mauvais, mais certains seraient moins neutres à ce sujet. Beaucoup de personnes trouvent l'homosexualité contre-nature. Ne te fais pas d'ennemis. Du moins, pas d'ennemis que je ne puisse vaincre.)
Quelle remarque acide, pour un adolescent qui devrait respirer la joie de vivre. Attention à ne pas devenir aigri trop tôt, cela donne des rides. Eh bien, dois-je présenter mes plus plates excuses à Lydia, dois-je m'incliner devant ton rapace pour ne pas avoir noté son apparence, durant ces années ?
PS. j'ai nourri Lydia avec quelques friandises, comme tu m'as préconisé. elle a hululé de plaisir et a semblé plus empressée à te porter cette lettre, quand elle est partie en trombe. la corruption marche quand on sait quels leviers utiliser. il suffit de connaître ce qui motive les gens.
ton frère, Caesius
b l a c k f i s h
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Je te remercie d'avoir nourri Lydia. Sache que tes conseils sur la corruption ne seront pas oubliés, j'en ai pris bonne note.
Si tu espères trouver ma lettre pleine de gratitude pour l'honneur que tu me fais en prenant le temps d'essayer de modeler ma vie sur la tienne, tu seras très certainement déçu. Il faudrait un esprit bien malléable et faible pour se réjouir quand on sait que quelqu'un essaie de nous manipuler pour nous mener là où il le souhaite, d'autant plus quand cette personne l'avoue ouvertement. Malheureusement pour toi, et sans doute pour notre mère, je ne possède pas ces qualités qui doivent t'être si utiles chez tes employés.
En ce qui concerne mes aspirations de carrière après Poudlard, je ne saurai que trop te recommander d'en discuter longuement avec le Professeur Trelawney. Tu la trouveras une interlocutrice pleine de bon sens. Tu pourrais sans doute en profiter pour lui demander de plus amples détails sur tes chances de devenir ministre de la magie.
Je suis agréablement surpris que tu aies déchiffré mon code secret, j'avais pourtant passé beaucoup de temps à chercher un moyen de dissimuler ce que j'essayais de sous entendre. Mais ta perspicacité me permet d'aborder le sujet plus librement.
Je n’ose pas imaginer le chagrin de notre chère mère à l'idée que je ne puisse pas lui procurer des petits enfants. Mais étant donné l'opinion qu’elle a de ses deux fils, je n’ai aucun doute qu’elle préfère voir un jour tes enfants plutôt que les miens. Je te souhaite d'ailleurs plus de réussite dans ton éducation de ces enfants que tu n’en as dans la mienne.
Permets moi toutefois de douter que ce soit la véritable cause du problème. Tu le dis bien toi-même dans ton courrier. Peut-être que mon homosexualité vous poserait moins problème si vous pouviez être persuadés qu’elle resterait un secret. Je m’en voudrais beaucoup que mon existence ne devienne un poids pour tes ambitions au ministère, ou qu’elle ne mette notre mère dans l’embarras auprès de ses amis.
Je sais combien les apparences vous sont chères, et qu’il vous paraît normal de cacher les choses qui pourraient froisser le reste du monde pour ne pas gâcher d'éventuelles opportunités. Puisque tu le mentionnes, je me permets une remarque et, oserais-je dire, un conseil. Il me semble que sur la question de l’ambition et de l'importance qu’on apporte au regard des autres, tu as plus pris de notre géniteur que moi. Peut-être que c’est ce point qui devrait préoccuper notre mère, plutôt que ma vie sentimentale ou mes résultats scolaires ?
Puisque tu te permets de me donner tes conseils, j'espère que mon conseil sera aussi bien reçu que les tiens le sont.
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