of sins and hunt ((diego))

+ s'il n'a pas reçu de pouvoirs magiques à la naissance, sa colère et sa jalousie vis à vis de cela se sont estompées. à présent, il pense que c'est même mieux comme ça. il pense que s'il était né sorcier, il n'aurait pas pu autant en apprendre sur le monde moldu et s'y acclimater aussi vite.
+ il s'entraîne plusieurs heures par jour pour garder une forme olympique. l'âge n'aidant pas, il ne s'en entraîne que plus dur. qu'il s'agisse de combat au corps à corps ou à distance, ou simplement agilité et souffle, tout est bon à prendre et il est très rigoureux, il a une façon de vivre proche de celles de moines, avec une alimentation réglée à la calorie près.
+ il a été joueur de batterie dans un petit groupe de rock de son lycée, adolescent. s'il a bien sûr quitté le groupe et qu'il ne parle plus à ses amis de cette époque, le temps et la distance n'aillant pas aidé, il continue de préférer des musiques et des sonorités assez bruyantes, très rythmées. il n'est pas rare de le voir pianoter sur sa cuisse ou sur une table une mélodie entraînante quand il est songeur.
+ est capable de confondre sucre et sel dans une recette, ou d'oublier la fameuse chaussette rouge dans la machine de blanc. diego n'est pas très doué quand il s'agit de tâches familières. il préfère largement le bricolage, la mécanique.
+ ses missions sont financées par un organisme dont il ne sait que peu de choses. à la manière de cellulles d'espionnage, il a un nom de code, dérivé des noms de code militaires, ECHO ; depuis qu'il a démontré ses facultés et sa loyauté, il a reçu un arsenal digne des soldats. armures en kevlar, fusils silencieux, bombes et grenades ...
+ il a d'ailleurs appris que, face à un sorcier frontalement, il n'avait aucune chance, et que la méthode pour réussir était souvent plus fourbe. baillonés, la plupart ne peuvent lancer de sorts, tout comme lorsqu'ils sont sans baguettes. tout les moyens sont bons : flirter et glisser de la drogue pour les attacher par la suite et les questionner ; les abattre de loin au sniper ... ces assassinats sont de mauvais goût, mais il assume. il est un chevalier oeuvrant pour le bien des moldus. il devine que certains de ceux qu'il traque sont des mangemorts, de ceux qui s'en sont pris aux né-moldus ou aux moldus durant la guerre.
+ fenrir greyback est son cauchemar. s'il avait déjà combattu des lycans, ce dernier était plus fort et plus sournois, disposant d'une primitivité animale. avec une cruauté bestiale, il a longuement profité des cris de Diego, faisant bien attention à le griffer uniquement sans le mordre pour ne pas ajouter cet ennemi à leurs rangs. Diego a été rappatrié en urgence et rafistolé mais il en garde de profondes sillons dans le dos. les lycans sont également sa proie de prédilection ; il ne voit en eux que des bêtes incapables de se retenir. quand bien même ils possèdent un masque humain la plupart du temps, cela ne fait d'eux que des marionnettes aux doigts de leur loup intérieur.
+ il s'est beaucoup rapproché de plusieurs groupuscules : qu'il s'agisse de moldus ayant connu des sorciers, des bonnes soeurs oeuvrant pour le bien de tous les hommes, des victimes de vampires, il essaye d'avoir des contacts partout, telle une arachnide tissant sa toile. l'information est capitale dans son métier et il possède un répertoire mondial et bien fourni.
+ ses dons en informatique ne sont pas du vent ; il s'y connait et saurait hacker assez facilement banques et données personnelles si besoin. hélas, nombre de sorciers n'utilisent guère les objets moldus et cela ne lui sert souvent qu'à approcher des moldus proches de ses proies ou pour servir sa couverture ou son personnage.
+ c'est un menteur doué, capable de vous balancer des fabulations et de vous tromper, avec ses prunelles droit plantées dans vos yeux. il a apprit quelques fourberies, à lire dans le non-verbal, à suivre son instinct. jouer chaque personnage, tromper les autorités avec ses faux papiers, c'est devenu une seconde nature. au point que parfois, tristement, il ne sait plus qui il est ou ce qu'il est devenu, tout au fond ...

TW. sang, mentions de drogues, d'esclavagisme, d'assassinnat.

Entrée 14-V-5898 du journal de ECHO.
A l'attention de [donnée d'accréditation de niveau Alpha, information effaçée]

A l'affût du sujet 14VA-12.
Ai tenté un abordage via le flanc gauche.
Méfiance du sujet. Abandon de la tentative.
Dispotisif de repérage et de traquage mis en place.
Approche de la proie. Enregistrement envoyé à l'unité [donnée d'accréditation de niveau Bêta, information effaçée]

Enregistrement n°158496, concernant le sujet, en vue d'un C-46, écoute téléphonique future si échec de la mission.


Diego s'accouda au bar en évitant volontairement tout contact visuel avec la femme à sa droite. Il sentit cependant l'attention de cette dernière, sa curiosité, son attrait quand elle baissa les yeux mais que son buste se mit dans l'alignement du moldu. Il commanda un whisky avec un geste de la main, et observa la pièce où, enfumée et pleine de lumières, nombre de personnes s'amusaient, dansaient, crapotaient clopes au bec, buvaient des litres incommensurables d'alcool bon marché. Il avait été surpris de voir que sa cible était preneuse de ce genre d'établissement, mais il ne jugeait pas. Il était là pour sa mission, pour rien d'autre. Alors qu'il faisait semblant de boire son alcool, le torse tendu sous son t-shirt blanc et son blouson de cuir fatigué, un raclement de gorge timide lui enseigna que la jeune femme allait prendre la parole. Le jeu était en marche, les réflexes s'enclenchèrent.

« Jolie montre ! Vous venez souvent, ici ? Je ne vous y ai jamais vu. »
« C'est la première fois. Je suis de passage, et je cherchais juste un endroit où décompresser. Être toujours sur la route, ça vous moud un homme plus sûrement que l'âge » fit-il sur le ton de l'humour.

La demoiselle, dont l'apparence aurait donné au tout venant l'impression d'à peine atteindre les trentes ans, en avait en réalité trente-huit. Sexe féminin. Aînée de trois soeurs. Parents divorcées. Née-moldue. Ancienne Gryffondor. Et, surtout, dealeuse et receleuse de drogues magiques. Le genre d'individu au minois délicat, dont personne n'aurait jamais songé le moindre mal. Mais Diego savait que la beauté pouvait camoufler l'âme la plus nauséabonde. Si elle n'avait été que trempée dans des histoires de drogues, cela aurait sûrement pu passer en-dessous des radars. Mais il avait fallu qu'elle commence à mettre les mains dans un service d'esclavages de créatures et de nés-moldus. Des avis de recherche, assez discrets, étaient placardés dans plusieurs villes. Et, d'après l'enquête, elle vendait ces esclaves à de riches acquéreurs ; certains avaient servis de cobayes pour certaines expériences désagréables. Ce qu'ils en avaient retrouvé tenaient parfois dans une main. Diego songea à cela alors qu'elle flirtait.

« Eh bien, Esteban, je suis contente que vous soyez là. Je m'ennuyais. Vous m'invitez à danser ? »
« Vous avez été sage ? »

Le timbre grondant lui fit pétiller les yeux. Elle ne se doutait pas que, loin de la draguer, il retenait la bête en lui, le prédateur là uniquement pour en finir avec ses agissements. On lui avait donné un code RED. Traquer la cible, modifier le dossier selon les remarques, espionnage et, une fois la cible approchée, résoudre le problème qu'elle représentait. Traduction : assassinat autorisé. Et lorsqu'un code RED était échu à Diego, il ramenait rarement ses cibles vivantes. Si le code passait à une telle acréditation, c'est que les agissements des cibles touchaient à la prostitution de grande envergure, aux tueries, ou mettaient en danger un nombre grandissant de moldus. Il était là pour agir, pour éviter que des innocents sans pouvoir ne soient victimes. Elle lui prit la main et l'entraîna sur la piste ; leurs deux corps se touchèrent et elle papillonna des yeux. Si elle avait un charme physique, il n'en goûtait pas l'aspect. Il ne voyait en elle que souillure, immondice - elle avait sans sourciller offert des moldus à des mangemorts pour leur amusement. Si elle-même avait sans doute esquivé de tuer de ses propres mains, il n'en était pas moins clair pour Diego qu'elle était aussi sale.

« Vous habitez loin ? »

La soirée avait avancé. Elle devait être persuadée d'être tombée sur un moldu innocent. Selon ses traditionnels modus operandi, elle amenait dans son appartement les personnes qu'elle draguait, ou qu'elle droguait si besoin. Elle profitait parfois d'eux, puis les revendait. Mais cette soirée ne se passa pas comme elle l'espérait. Diego avait été minutieux : ayant repéré les lieux, il avait camouflé une arme dans une cache, près des tableaux électriques du bâtiment. Une fois récupérée, discrètement, alors qu'il avait fait mine de passer un appel, la suite fut facile. Sans baguette, sans possibilité de parler - avec la machoire disloquée, c'était moins facile - il n'eut pas la patience de l'attacher. Il devrait, de toute façon, se débarasser du corps ensuite.

Son silencieux claqua discrètement. Il avait lu la peur, l'incompréhension dans ses yeux, avant qu'il ne termine sa mission. Alors, Diego avait murmuré, le minois durci par l'acte abominable et pourtant si familier qu'il s'apprêtait à faire : « Melvin vous salue. » Et elle avait comprit. Quelques secondes, une étincelle de rage et de désespoir se peignit. Puis, elle s'affaissa. La balle avait fait son travail. A lui de faire le sien.

[fin de l'enregistrement]

note de bas de page du journal.

Les preuves ont été savamment incinérées ; sujet 14VA-12 annihilé.
En attente de vos prochains ordres.



Diego posta le tout dans une cache. C'était ainsi qu'ils travaillaient. La poste traditionnelle n'était pas fiable, alors ils avaient des coursiers et des secrets, partout. Il regarda le pan de la cache se refermer avec un cliquetis ; à l'oeil nu, impossible de remarquer quoi que ce soit, il fallait savoir qu'elle était là. Il se retourna et ferma le zip de son blouson. Ses affaires étaient rangées dans son sac en bandoulière. Il allait donc partir de cette ville et retourner à Londres.
En attendant de recevoir une nouvelle missive.