☾☾J'étais près du lac, ma veste en cuir sur les épaules, je faisais tourner le zippo dans mes mains, jouant à refermer et ouvrir le couvercle d'une seule main, le bruit distinct du métal claquant contre lui même venait perturber les sons de la nature. Le soleil rasait l'horizon plongeant doucement Poudlard et le lac dans l'obscurité de la nuit. Cela faisait plusieurs fois que j'y pensais. Que j'angoissais même.
La cravate autour de mon cou, sans être attachée, pendait entre mes jambes alors que je plongeais un instant ma tête entre mes genoux. Demain on prendra le train pour quitter Poudlard. L'avant dernière année. J'étais majeur depuis octobre dernier, majeur, cela voulait dire toucher l'héritage d'oncle Alphard. Effie et Monty ont juré à James que je pourrais loger pour l'été encore chez eux. Peut être que je pourrais reprendre la maison ? Après tout, je m'étais offert une jolie moto pour la fin de l'année.
Mais l'idée d'être projeté dans un monde du jour au lendemain me terrifiait. Auror, c'était ce que je voulais faire. James aussi. Mais Peter ? Et Remus ? Oui... Moony. Loup garou de son état, il pourra jamais avoir un boulot stable. Peut être que je devrais lui demander si il veut loger avec moi, le temps qu'il trouve quelque chose. Mais serais ce bien raisonnable ? Cela faisait plusieurs mois que je ne voyais plus Remus Lupin comme un "simple" ami. Il avait prit une autre place dans mon cœur. Et cela me le déchirait un peu plus quand je voyais son état après chaque pleine lune, malgré nos forme animagus. James n'était pas dupe. Il avait remarqué quelques changements subtiles. Comme le fait que je lui tenait un peu plus longtemps le bras, ou que je prenais un peu plus soin de lui. Que j'avais besoin de son contact, de sa chaleur, de sentir sa peau, d'entendre sa voix, de voir son regard de miel posé sur moi.
Le problème n'était pas l'expérience. J'avais déjà couché avec des hommes et plus d'un fois même si je me faisais discret sur le sujet. Non, le problème c'est que Remus était un maraudeur, mon meilleur ami. Je ne pouvais pas avoir des vus sur lui. Et pourtant. Combien de fois je m'étais réveillé en sueur en pensant un peu trop à ses cicatrices, quand je pensais à la façon dont je pouvais lui prendre les hanches, embrasser son cou, le posséder, le faire crier mon nom...
Je soufflais, posa mon bras devant mes yeux et bascula en arrière dans l'herbe. Arrêtant de jouer avec le briquet métallique, le son des clapotis des vagues qui s'écrasaient sur les rochers vint jusqu'à mes oreilles. Mes cheveux en batailles, je restais là, observant le ciel passer d'un bleu ciel à un rose pale puis à un violet profond pour devenir la nuit. Les étoiles semblaient scintiller un peu plus et peut être que je devrais rentrer. Jamesie avait préparé une fête surement pour la dernière de l'année. Mais je n'avais pas le cœur à l'amusement. Pas ce soir. Ou peut être que si. Peut être que je devrais oublier dans les bras d'une femme ce regard un peu trop intense qui me faisait fondre...
C'est en allumant une cigarette, que je me redressais, soufflant la fumée blanche. La nuit avait bien commencé. Je me relevais, enfourna ma main gauche dans la poche de mon jean, je me dirigeais doucement vers Poudlard, fumant ma clope moldue. Mes cheveux attachés en une demie queue de cheval sauvage libérait quelques mèches de cheveux noir, cadrant mon visage. Une main dedans pour les rabattre en arrière, je me posais un instant dans la cour de la tour de l'horloge vide de monde. Ecrasant le mégot le faisant disparaître d'un coup de baguette magique que je replaçais dans ma tignasse entremêlée, j'entrais dans la tour. Au rez de chaussée, en passant une porte, dans le grand hall, au détour d'un couloir, je failli percuter quelqu'un. J'esquivais au dernier mot en posant mes mains sur les bras de la personne pour nous équilibrer et nous éviter une belle chute. Mon dos percuta cependant la pierre du couloir alors que j'écarquillais les yeux en reconnaissant la paire d'yeux unique.
« Moo... Moony ? »Je me redressais, le lâcha, comme si je m'étais brûlé et reposa mes mains dans mes poches, ne sachant pas trop quoi en faire. Je souffle et lui demande, en arquant un sourcil.
« Qu'est ce que tu fais ici ? Tu vas pas à la fête de Prongs ? »