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 You could still be what you want to | Noah

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MessageSujet: You could still be what you want to | Noah   You could still be what you want to | Noah EmptyDim 19 Aoû - 20:34

You could still be what you want to | Noah Tumblr_lq8zxq65iR1qb44qfo1_500

Pick it up, pick it all up, and start again.
You've got a second chance, you could go home.
Escape it all. It's just irrelevant.
L'avantage lorsque l'été arrivait, pour les gens comme lui, c'est qu'il n'avait pas à trouver un immeuble abandonné à squatter, accompagné de son sac de couchage et d'un briquet pour se réchauffer. Évidemment, à Londres, il faisait toujours plus ou moins humide, mais c'était parfaitement surmontable. Surtout qu'il avait l'habitude, depuis le temps. Il ne ressentait même plus le froid et il arrivait à survivre avec un repas par jour, ou moins. On peut très bien se contenter du minimum sans grandes difficultés, c'est simplement que les gens ne supportent pas l'idée de devoir vivre dans la misère. Comme si c'était une tare ne pas rouler sur l'or, un défaut, une anomalie... Erwan ne prétendait pas être normal, il ne le serait jamais et c'était bien malgré lui. Cependant, il avait comprit, à force de vivre dans la rue ou dans les endroits mal famés de la capitale, que les gens la parcourant tout comme lui étaient traités avec trop peu d'égard. Regardés de travers dans la rue, épiés par les autorités, méprisés par les plus vieux et aisés... Personne ne pouvait deviner ce qui avait mené ces personnes à devoir dormir sur le trottoir, alors on s'imagine qu'il s'agit de délinquants méritant l'état dans lequel ils se trouvent, de petits fouineurs, voleurs et emmerdeurs dignes de connaître la difficulté de la rue. Certes, une partie se retrouvait dans cette description, mais il ne fallait pas en faire une généralité.

Erwan avait croisé des prostituées obligées de vendre leurs corps, âgées d'à peine seize ans, parce qu'elle avait eu le malheur de se faire violer, de tomber enceinte et d'être foutues à la rue par leurs bourges de parents... Il avait vu des loups-garous aussi lorsqu'il lui arrivait de tomber sur des membres de la communauté sorcière, créatures jugées abjectes, qui pourtant vivaient tranquillement parmi les moldus avant d'être mordus... Il devrait s'estimer chanceux devant ces gens. Lui se contentait de vendre ce qu'on lui donnait, de prendre l'argent, de donner quelques ordres à d'autres dealers. Il se trouvait des planques, évitaient les flics depuis plus de trois ans avec succès... Comme les autres, il ne pouvait éviter les bagarres avec les clans qui se formaient ici et là. Il s'était fait tabassé, il avait eu des membres cassés, il lui était arrivé de ne pas se lever pendant plusieurs jours parce qu'il était trop faible... jusqu'à la soif soit trop forte et que l'instinct le force à se relever. Et il était toujours en vie. Alors il se disait que si la mort ne l'avait pas encore rattrapé, il devait bien y avoir une raison, un but à son existence, quelque chose de bien qu'il pourrait apporter dans ce monde... mais chaque nuit, ses cauchemars le rattrapaient et finissaient de le convaincre qu'il ne valait rien. Qu'ils valaient encore moins que ces putains de mangemorts qui tuent et torturent à tout va et dont tout le monde à si peur.

Il n'avait même pas le courage de se finir lui-même, il espérait simplement que le destin le mènerait naturellement à sa fin. Dire qu'il n'avait pas encore vécu un quart de siècle... Combien de temps devrait-il tenir ainsi ? En ce moment, il était moins torturé qu'à l'habitude néanmoins. Il avait trouvé quelque chose, quelqu'un, pour occuper son temps. Un jeune ''collègue'' vendeur de drogues. Quel âge avait-il ? Il lui avait dit dix-neuf, lorsqu'il l'avait retrouvé recroquevillé dans une ruelle, prêt à claquer au moindre coup de vent. Erwan lui en donnait quinze, et encore. S'il voulait tenir le coup ici, il devrait apprendre à mentir un peu mieux. Il n'avait pas pu s'empêcher d'amener le gamin chez le copain où il logeait ces derniers temps, se disant qu'un lit – un canapé avec une couverture plutôt – ce serait mieux que le béton pour l'aider à récupérer un peu de forces. C'était un rôle qu'il avait prit l'habitude de prendre auprès des plus jeunes, les aider quand il le pouvait... pour se racheter. Une torture plus qu'autre chose pour le jeune homme qui retrouvait en tous ces gosses le portrait de son frère. Il l'avait aidé à vendre la moitié de ses produits durant la journée, empêchant les brutes du coin de lui porter de nouveau la main dessus et lui donnant ses quelques conseils sur les endroits à ne pas fréquenter. C'était le minimum qu'il pouvait faire, en plus de l'aider à trouver de quoi se soigner sans dépenser une fortune.

Seulement, il était encore faible et il avait besoin de sommeil, Erwan était donc seul à traîner dans les rues une fois la nuit tombée. Soupirant, frappant des pieds contre le sol, Erwan passa une main dans ses cheveux. La rue dans laquelle il se trouvait était quasiment déserte, seules... deux ou trois personnes se promenant d'un côté ou de l'autre. Il n'allait certainement pas faire d'affaires ici. Il savait se situer, quel chemin prendre pour retrouver les endroits qui lui apporteraient le plus de bénéfices. D'ici à pied, il arriverait facilement en cinq minute dans un coin déjà plus propice à la vente. Il étouffa un juron, baissa les yeux sur ses baskets défoncées et son jean troué et se retint alors de rire. Il avait une apparence abominable, pourtant, il se tenait droit, son pas était régulier et s'il n'était pas impeccable, il dégageait une certaine connaissance de la bienséance. Le contraste devait être hilarant. Plongeant ses mains dans ses poches, il fit tourner le sachet de poudre, habitué maintenant à avoir cette texture sous les doigts. Il l'avait récupéré chez le gamin et ne jurait pas que la qualité soit impeccable... il arriverait difficilement à la liquider, il espérait que son expérience l'aiderait.

Il prit rapidement un détour et se retrouva près d'un parc... un parc de bonne famille, la journée, où les gosses venaient pique-niquer le week-end avec leurs parents roulant sur l'or. Mais la nuit, c'était une autre histoire. Il faudrait encore attendre un moment avant que le monde ne vienne et qu'il puisse se mettre au travail. Du moins c'est ce qu'il pensait, mais un des bancs étaient déjà occupés, à son grand étonnement. Prenant un air décontracté – rien ne sert d'être tendu – il alla s'asseoir à côté de l'inconnu, à une distance respectable. Il reconnaissait habituellement facilement ceux qui venaient ici pour se fournir, mais impossible de dire si c'était le cas du jeune homme... Il avait une apparence irréprochable – ce qui ne voulait rien dire en soi – et ne semblait pas... méfiant, ou quoi que ce soit, ce qui était le cas de la plupart des drogués venant refaire leur réserve pourtant. Se raclant la gorge pour essayer d'attirer son attention, il croisa ses jambes devant lui, étendit ses bras sur le dossier du banc et lui afficha un sourire en coin peu décidé. Il faisait trop sombre pour qu'il puisse comprendre quoi que ce soit par son regard... « Hum, bonsoir. » Il lui rappelait quelqu'un, il en était sûr, même s'il n'était pas distinctement visible dans la pénombre. Il en avait croisé des gens, il avait de la mémoire en ce qui concerne les visages. Il l'avait certainement déjà refourgué un de ces jours. C'était donc un client. « Vous cherchez quelque chose en particulier ? »
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MessageSujet: Re: You could still be what you want to | Noah   You could still be what you want to | Noah EmptyLun 20 Aoû - 1:42

Noah E. McKinley
&
Erwan H. Denshire

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Noah avait eu la chance de naître chez les McKinley, à défaut d’avoir été une famille pour l’enfant qu’il était, et l’homme qu’il était devenu, ils avaient toujours veillés à ce qu’il ne manque de rien pour ne pas qu’il puisse revenir se plaindre, ou être à nouveau dans leur pattes, comme ils le lui avaient si délicatement fait comprendre. Il n’était pas, et ne serait jamais, un membre à part entière de la famille. Il n’avait de cette famille que le nom, et de sa mère que ses deux yeux tirant magnifiquement vers le vert. Avec le temps, il avait d’ailleurs appris à ne rien vouloir d’autre de la part de ce clan de sorcier. La désillusion avait pris naissance en même temps que lui, et la déception lorsqu’il avait été envoyé chez les Serdaigle. Il n’avait été « aimé » que quelques mois par ses grands parents, quand ils savaient qu’il était sorcier, mais qu’ils ignoraient encore qu’il était fils d’un père moldu. Les choses avaient été difficiles à accepter lorsqu’il n’était encore qu’un enfant à qui sa mère préférait son chat, mais maintenant, il savait qu’il devait vivre pour lui, et plus pour personne d’autre que cela. Bien sûr il ne s’aimait toujours pas beaucoup, et se trouvait toujours aussi mauvais de ne pas avoir réussi à être édité, mais il savait qu’il vivait pour lui, et que si un jour, il parvenait à faire éditer l’un de ses livres, la satisfaction ne viendrait que de lui-même. Pourtant, nombreux étaient les jours où il doutait d’être un jour capable d’être satisfait de lui-même. Ce jour n’arriverait que quand il aurait réussir à écrire quelque chose qui sera publié. Son rêve de toujours était l’écriture, et s’il n’était en ce moment plus capable d’écrire quoi que ce soit, il était loin d’avoir abandonné définitivement.

L'avantage d'être né dans une famille que l'on pouvait facilement ranger dans la catégorie des gens aisés, c'est qu’on n’avait aucune difficulté pour la suite de sa vie. S'il payait dorénavant son logement seul, sa famille avait toujours donné suffisamment d'argent pour qu'il puisse habiter un quartier chic. Pas question de laisser trainer le nom des McKinley dans les bas fonds Londonien. Ce serait ternir encore davantage la réputation de cette famille, qui avait déjà été suffisamment entamé avec la naissance et la répartition de Noah. Noah habitait donc un quartier plutôt chic, avec des immeubles de bon standing et où il faisait bon vivre, même s'il n'était pas rare qu'il aille se perdre dans le Londres moldu pour se vider la tête et surtout, pour ne pas que les gens ne pensent plus vite qu'il ne parlait lorsqu'il annonçait son nom. Puisque bons nombres de sorciers connaissaient, au moins de nom, la famille de Noah, et dire qu'il était en quelque sorte, le nanti de la famille, n'était jamais chose facile. C'est sur cette pensée que le jeune homme soupira en regardant la vue qu'offrait la fenêtre de son appartement. La vue était aussi belle que l'immeuble, et ne laissait rien voir de la détresse dans laquelle vivait certaines personnes moins aisés vivant, elles aussi à Londres. Pourtant, à bien y regarder, il y avait bel et bien deux mondes qui existaient côte à côte, et il ne s'agissait pas que d'un monde sorcier et l'autre moldu.

Il repensait soigneusement aux événements de ces dernières semaines. Il y avait eu le bal masqué au bras de Cassandre, puis il y avait eu cette virée dans un bar moldu, où un jeune homme avait décidé de lui ouvrir les yeux sur sa sexualité, et où il s’était très clairement laissé faire sans opposer la moindre résistance et cela voulait très certainement dire, qu’il n’était pas si fermement hétéro qu’il ne le pensait, et quelques semaines auparavant, il y avait eu une autre rencontre qui lui avait laissé un souvenir plutôt étrange. Cette rencontre avait eu lieu dans un parc qu’il fréquentait souvent pour écrire à l’air libre, en s’aérant l’esprit. Noah aimait particulièrement écrire en extérieur, son imagination n’en était que plus fertile, mais son problème était que lorsqu’il écrivait, son esprit était bien trop occupé pour se préoccuper d’une chose aussi futile que l’heure qu’il était, aussi se retrouvait-il souvent dans ce parc à la tombée de la nuit, voir parfois même un peu plus tard lorsqu’il était vraiment absorbé par son récit. Il se souvenait très précisément de ce jour, parce que cette rencontre l’avait mis face à quelque chose qu’il n’avait jamais vraiment réalisé, et auquel il n’avait jamais réellement pensé. La nuit était éclairée de la lumière tamisée du dernier croissant de lune cette nuit là, et il se souvenait précisément avoir pensé que l’appellation croissant était idiote quand on pensait aux pâtisseries françaises du même nom. Il y avait aussi un léger vent, plutôt frais et agréable pour la saison, qui lui avait fait porter une écharpe en tissus pour ne pas prendre froids à traîner ainsi dehors.

Ce soir là, il était assis sur un banc et s’était levé pour regagner son appartement, lorsqu’un jeune homme brun, avec deux yeux magnifiquement bleus était arrivé en face de lui, et lui avait proposé d’un air plutôt convaincant, quelque chose qui lui ferait vivre une expérience extraordinaire. L’homme en question était plus jeune que lui, avait déjà, visiblement, pris de nombreux coups, et avait un regard qui malgré tout le cœur qu’il mettait à sa vente, laisser deviner sans difficulté la détresse et la misère dans laquelle il vivait. Noah s’était sentit obligé d’accepter ce qu’il lui proposait, et c’était contre un bon paquet d’argent moldu, puisque c’était un parc moldu, qu’il avait acheté un petit sachet de poudre blanche. Il ne pensait pas à y toucher, il n’avait jamais voulu fumer, ou prendre autre chose que le tabac qui se trouvait dans les rares cigarettes qu’il fumait lorsqu’il était à bout de nerf, mais la détresse qu’il avait pu lire dans ces yeux bleus lui avait rappelé celle qui était lisible dans ses yeux d’enfants après que sa mère ait laissé une trace sur sa peau, alors cet homme était bel et bien un dealer, et il était peut-être même consommateur, mais il ne pouvait pas le juger, et il espérait que l’argent qu’il lui avait donné contribuerait à l’aider un peu. L’argent ne faisait pas le bonheur, mais il pouvait parfois donner accès à des choses nécessaires.

C’était sur ces souvenirs que les pas de Noah l’avait ramené dans ce parc qui se trouvait non loin de chez lui. Il espérait parfois y recroiser le jeune vendeur de drogue pour essayer de lui parler, essayer de l’emmener chez lui boire un verre, pas parce qu’il lui plaisait, juste pour qu’il ait l’impression d’avoir un chez lui, et pour essayer de voir, dans ces deux grands yeux bleus, un semblant de réconfort. Il ne lui apporterait sans doute pas le bonheur, mais il refusait de voir encore, dans deux si beaux yeux cette détresse. Il s’était finalement assis sur le même banc que lors de sa première rencontre avec le dealer et s’était mis à lire, ou du moins à faire semblait de lire un livre, dont il n’était même pas sûr de pouvoir dire le titre, tant son esprit était occupé ailleurs, à penser à autre chose. Il avait finalement regardé d’un air absent un jeune homme qui été venu s’assoir sur le même banc que lui lorsque celui-ci pris finalement la parole : « Hum, bonsoir. » Quoi de plus banal pour lancer une conversation, mais cela voulait bien dire que ce jeune homme comptait lui parler. « Bonsoir… » Il se tourna finalement vers l’homme qui venait d’ouvrir la bouche et qui enchaîna bientôt sur autre chose. « Vous cherchez quelque chose en particulier ? » Noah arqua un sourcil surpris. Qu’est ce que cela pouvait bien dire ? Il croisa alors le regard du jeune homme et la détresse lisible dans ce regard, même si leur couleur était gâché par le peu de rayon de lune présent cette nuit, le fit immédiatement reconnaître l’homme en question. « Et bien… C'est-à-dire que… Je vous ai acheté quelque chose une fois… Je crois. » Il était toujours gênant de dire cela à un revendeur de drogue, même si on avait pas touché du tout à la substance achetée !

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MessageSujet: Re: You could still be what you want to | Noah   You could still be what you want to | Noah EmptyMar 21 Aoû - 21:51

Il n'eut pas à attendre longtemps pour avoir sa réponse et l'hésitation palpable avant que l'inconnu n'ouvre la bouche le fit sourire, dans une expression ironique - ce n'était définitivement pas un habitué de ce type d'activités. En l'observant un peu plus longtemps, il se souvint en effet l'avoir croisé il y a peu... au même endroit, d'ailleurs. Erwan pouvait se faire confiance sur ces choses là, il fallait bien qu'il se souvienne des physiques de ceux qu'il fréquentait et des lieux qu'ils parcouraient pour les retrouver facilement, à défaut de connaître leurs noms. Il l'avait abordé en sachant pertinemment qu'il n'achèterait la marchandise que par pitié, n'ayant aucune honte à abuser de sa condition de pauvre réprimé pour subvenir à ses besoins. On fait avec ce qu'on a. Rien que pour cette raison, c'était étonnant de le revoir ici... Après tout, depuis qu'Erwan l'avait abordé, il devait avoir comprit que plusieurs personnes de son genre occupait l'espace pour faire leurs petites affaires. Pourtant il était là, avec son livre, assis comme si de rien n'était. Soit il était stupide et n'avait pas capté que des "choses" se passaient dans le coin, ou alors le fait d'avoir acheté une fois l'avait converti... ce serait trop surprenant. Il n'avait pas la tête d'un type nouvellement accro affreusement en manque. Et généralement il ne se trompait pas dans ses jugements. « Je m'en souviens, oui. » A quoi bon en dire plus ? Le coin de ses lèvres se releva légèrement, lui donnant cet air amusé. Il détourna la tête un instant, passant sa main dans la poche intérieure de sa veste et en ressortir le sachet de poudre qu'il secoua vivement.

« Intéressé ? » Erwan ne comptait pas la lui vendre. Aussi étrange que ça puisse paraître. Il ne manquait actuellement pas d'argent, il faisait ça juste pour aider le gosse qu'il avait prit sous son aile pour quelques jours. Il pourrait toujours filer un peu de sa réserve à ce dernier pour compenser le manque de ventes, ça n'allait pas le tuer. Il trouvait simplement que ça changeait de l'habitude de voir un homme dépenser son argent dans de foutues drogues sans avoir l'intention de les utiliser. Depuis le temps, le jeune homme s'était fait à ses têtes de déterrés, à ses voix rouillées et ses paroles détachées dénuées de sens propres à ceux qui sont sous médicaments non-stop. C'était presque déroutant de retrouver un peu de normalité dans son monde de brutes... mais plaisant aussi, d'être regardé par ses deux yeux verts curieux plutôt que dévisager par les regards défoncés de ceux dont ils partageaient le quotidien. « Malheureusement, je suis trop honnête pour vous refourguer ce truc, c'est de la vraie camelote. Même si ça se voit que vous auriez rien remarqué, vous y connaissez certainement pas grand chose dans le domaine... » Claquant légèrement la langue, il fourra de nouveau le paquet dans sa poche, poussant un soupir.

En temps normal, il se serait contenté de ses paroles et serait reparti comme il était venu, d'un pas mesuré et calme. Il n'était pas d'un naturel curieux, il s'en fichait complètement de ce qu'un gars de classe normale pouvait chercher avec des gens comme lui, tout comme il était assez indifférent à la routine pour ne pas avoir d'envie particulière d'y mettre fin en entamant la discussion. Seulement, ce n'était pas le fait de se retrouver dans cette situation qui lui donnait envie de s'attarder ne serait-ce que quelques secondes supplémentaires, mais davantage la sensation que ça lui procurait. Dans les bas fonds londoniens, il était traité d'égal à égal par les autres, malgré qu'une certaine hiérarchie existe. Il s'était fait une place parmi les parias. Assis sur ce banc, cette échelle n'avait plus lieu d'être. Il se retrouvait reclassé dans une structure totalement différente. Lui côté à côté avec un individu intégré dans la bonne société. Il était redescendu à son juste niveau, chez les misérables résidus que comptent l'Angleterre. Certains auraient trouvé ça détestable et auraient fui, ou se serraient mis en colère sans raison, au choix. Erwan, s'il sentait sa gorge se serrer en se rendant compte une nouvelle fois de l'état dans lequel il s'était mit, trouvait néanmoins approprié ce sentiment d'affliction qui l'habitait. Il le méritait amplement. Ce n'était pas un instinct masochiste profond qui ressortait, non, plutôt le besoin de payer ses erreurs dès que l'occasion se présentait, peu importe la manière.

« Vous n'êtes pas venu pour les produits, je me trompe ? Vous attendez quelqu'un peut-être ? » Il se redressa quelque peu sur le banc, lançant un coup d'oeil sur les côtés, guettant le moindre mouvement. Réaction instinctive due à l'obscurité. « Qui que ce soit, ça doit pas être quelqu'un de très futé pour vous avoir donné rendez-vous ici. » Depuis combien de temps Erwan n'avait-il pas tenté de tenir une conversation anodine comme celle-là ? Il était partagé entre l'envie de fuir - ne sachant pas s'il se faisait réellement souffrir en restant ici ou s'il s'autorisait injustement le plaisir d'une dialogue - et celle de se ridiculiser encore davantage en restant. Il se trouvait particulièrement pitoyable à faire sortir des banalités pareilles de sa bouche et ça l'aurait presque fait rire, si le contexte n'était pas aussi absurde et désolant. Il était tellement aisé de voir que l'univers du jeune roux était diamétralement opposé au sien. Habituellement, ça ne posait pas de problèmes, comme il traînait avec des gens presque aussi peu estimables que lui... là c'était différent. Erwan se sentait quasiment coupable. Lui, le bandit réprouvé, était en train de le souiller en le forçant à lui parler, même si cet inconnu n'en avait pas conscience.
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MessageSujet: Re: You could still be what you want to | Noah   You could still be what you want to | Noah EmptyJeu 23 Aoû - 11:12

Se droguer était bien une chose qui ne lui était jamais passée par l’esprit. Il était probablement beaucoup trop sage pour faire tout cela, mais c’était aussi un manque d’occasion, il n’avait jamais été du genre à avoir des amis qui aimer traîner dans les rues pour acheter de la dogue et la consommer. Il n’avait jamais eu beaucoup d’ami non plus d’un autre côté, autant dire que se droguer tout seul, avait quelque chose de désespéré et même s’il avait eu des moments particulièrement difficile, ou la solitude avait pesé sur son cœur et où il n’avait eu de cesse de penser qu’il était un raté qui ne parviendrait jamais à atteindre son rêve, il n’avait jamais eu la faiblesse de se réfugier dans l’alcool ou dans la drogue. Il ne jugeait en aucun cas les gens qui arrivaient dans ce cas, il savait que la difficulté résidait dans le fait d’arrêté et non de commencer, pour l’avoir souvent lu dans des livres, mais ils savaient aussi que des tas de gens vivaient une détresse bien plus profonde et plus difficile que la sienne et personne ne savait ce qu’il aurait pu faire s’il avait été dans ce genre de cas, juger était bien idiot. Il ignorait si ce revendeur de drogue qu’il avait rencontré l’autre jour était du genre à consommer aussi un minimum, mais il savait que cet homme était en détresse lui aussi et il avait des yeux beaucoup trop bleu et beaucoup trop troublant pour qu’il décide de le laisser seul. Il voulait l’aider comme personne n’avait su l’aider lui-même. « Je m'en souviens, oui. », le moins qu’on puisse dire c’est qu’aider cet inconnu ne serait pas particulièrement simple. Il ne semblait pas du genre à être bavard, mais dans le fond, ce n’était qu’une preuve supplémentaire de l’état dans lequel il devait se trouver. « C’était ici aussi.. Je crois. » Non, il ne croyait pas, en réalité il était sûr que ça s’était passé ici et que c’était il y a peu de temps. Il avait baissé timidement les yeux en lui répondant, et se tourna finalement vers lui en le voyant agité un petit paquet de poudre blanche similaire à celui que Noah lui avait acheté la première fois qu’ils s’étaient vus.

« Intéressé ? » Il allait lui répondre oui, comme lors de leur première rencontre, ainsi il donnerait son argent au jeune homme et espérait l’aider un peu financièrement. L’argent ne ferait pas le bonheur, mais il pourrait peut-être l’aidé quelque peu. Sa famille lui faisait toujours des virements afin d’être sur qu’il ne vienne pas les voir en ruinant ainsi la réputation de la famille qu’ils avaient mis tant de temps à reconstruire, et il ne voulait pas dépendre de cet argent, alors autant en faire profiter des gens qui en avaient visiblement besoin pour tenir dans une vie bien plus difficile que la sienne. « Malheureusement, je suis trop honnête pour vous refourguer ce truc, c'est de la vraie camelote. Même si ça se voit que vous auriez rien remarqué, vous y connaissez certainement pas grand chose dans le domaine... » Il lâcha un léger soupire, il était donc flagrant qu’il n’était pas du genre junkie, et qu’il n’était pas un grand connaisseur en matière de poudre blanche. Il jeta un petit regard intimidé au jeune homme assis à côté de lui et lui offrit un petit sourire qui montrait qu’il était un peu gêné à l’idée qu’on ait découvert si facilement qu’il ne se droguait pas. « Je… Veux bien vous l’acheter quand même. Dites moi combien vous voulez… » Il savait que cet inconnu se moquerait peut-être de lui, mais Noah était simplement gentil et désirait simplement l’aider. Il avait toujours été gentil, et avait toujours voulu aider les autres. Sans doute parce que dans le fond, il aurait aimé que quelqu’un puisse l’aider lorsqu’il allait très mal.

Il vit le jeune homme ranger son paquet de poudre, mais lui tendit malgré tout un peu d’argent. Il désirait l’aider, et dans le fond, même s’il avait de l’argent, Noah s’en moquait, s’était une façon de lui dire qu’il voulait l’aider, et puis, lui avait beaucoup trop d’argent pour que ce qu’il lui tendait puisse être une privation à ses yeux. Il avait au moins l’impression d’être utile pour une fois et surtout, d’exister aux yeux de quelqu’un. Quelqu’un qui se souvenait de lui alors qu’ils ne s’étaient vus qu’une seule fois. Il détourna le regard, en plongeant les yeux dans le ciel. Le ciel et cette lune qui éclairait si joliment le par et qui aurait pu lui donner un aspect presque féerique si il n’y avait pas eu temps de personnes douteuses, même si le dealer assis à côté de lui avait quelque chose d’aussi hypnotisant que la lune. Noah ignorait tout de la vie qui existait dans les bas fonds Londonien, il ne connaissait de Londres que le joli côté, le côté qui faisait rêvé le monde entier ou les jeunes qui habitaient à la campagne, il n’avait jamais connu que ça, mais à bien y regarder dans les beaux yeux bleus de ce jeune homme, il devinait qu’il existait autre chose, quelque chose de plus sombre, et de beaucoup moins facile. Une vie qui ne tenterait probablement personne. Il sortit de son sac deux barres de chocolat et en avait tendue une au jeune homme. « Mangez, ça vous fera du bien. » Noah aurait presque eu un air de Rémus Lupin en disant cela, mais il avait vu la détresse grandir encore dans les yeux du jeune homme, et le chocolat avait toujours été un remède à la déprime, peut importe quelle était la nature de cette déprime. Son geste était accompagné d’un sourire doux et encourageant. Il voulait simplement partager quelque chose avec ce jeune homme pour rendre sa vie un peu moins difficile et un peu moins sombre, et pourquoi ne pas commencer par une barre de chocolat.

« Vous n'êtes pas venu pour les produits, je me trompe ? Vous attendez quelqu'un peut-être ? » Il baissa de nouveau timidement les yeux. Il avait l’impression d’être aussi clair qu’un livre ouvert aux yeux du jeune homme et c’était quelque chose de troublant quand on se disait qu’ils ne se connaissaient pas... « Qui que ce soit, ça doit pas être quelqu'un de très futé pour vous avoir donné rendez-vous ici. » Il ne pu retenir un petit rire doux et timide qui résonna un moment dans l’air de la nuit. « En fait…je… Oui, c’est ça. J’attendais quelqu’un… J’espérais vous voir pour… Fin.. » Fichu timidité qui avait tendance à le faire bafouiller lorsqu’il était sombre face à un quasi inconnu et qu’il disait autre chose que de simples banalités. Il inspira aussi profondément qu’il ne le pu, en se disant que cette fichue poudre l’aurait peut-être aidé à aligner deux mots convenablement. « En réalité, je vous ai vu l’autre jour… Et je me suis dis que vous auriez peut-être envie de boire un truc chaud… Ou un truc fort… Je sais que la solitude n’est pas facile et… si je peux vous aider, un petit peu… » La proposition était maladroite, mais elle était là, et il n’y avait strictement rien de sous entendu, ni même de graveleux dans cette proposition. Il n’y avait jamais rien de graveleux avec Noah, sauf peut-être quand il avait trop bu et qu’il était face à des gens comme Kealan, mais là n’était pas la question. Il voulait simplement être gentil avec lui. Il voulait simplement l’aider.
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