I've drowned and dreamed about this moment. ✗ Chris.

Les jours passaient et se ressemblaient au château. Il n’arrivait pas à dormir sereinement depuis ce qu’ils auraient pu appelés « l’incident ». Plus rien n’était pareil, et il détestait cette sensation d’avoir perdu plus que ce qu’il avait gagné dans cette histoire, on pouvait le qualifier d’enfant, mais il détestait ne pas avoir eu ce qu’il voulait, et il détestait surtout cette sensation de foutage de gueule que lui donnait Christopher. Il n’avait rien forcé dans cette histoire, et avait la sérieuse impression que le professeur avait ça dans une optique bien différente de la sienne. Bien sûr, il avait toujours ce poste d’assistant, et il aimait toujours autant ce travail, la différence était maintenant dans son rapport avec son chef. Christopher fuyait son regard, qui était devenu froid, il n’osait plus lui demander de service, ni rien d’autres, et Neal détestait définitivement cette impression. Il avait le sentiment de ne plus être qu’un étranger aux yeux de Chris, et c’était détestable alors qu’ils travaillaient ensemble, et alors qu’ils avaient partageait ce baiser dans lequel il y avait eu bien plus que ce que Neal aurait voulu. Mais Christopher savait maintenant parfaitement qu’il était gay et il avait un argument de poids pour l’emmerder. Pourtant, cela ne donnait pas pour autant envie à Neal de se servir de cette histoire pour lui faire du mal. Il avait l’impression que le professeur l’avait rendu incapable de faire du mal et il détestait ça. Il avait toujours été du genre revanchard en matière d’amour et de sexe, mais là, il n’arrivait pas à en avoir envie. Sans doute parce qu’il croisait le fils du professeur chaque jour, et qu’il n’avait aucune envie de détruire une famille, pourtant, ça ne lui ressemblait tellement pas… Un soupire lui échappa à cette pensée.

Il se leva doucement de son lit, regardant, le temps d’un instant par la fenêtre qui donnait sur le parc. L’automne était là maintenant, et il aimait voir les nouveaux élèves découvrant les beautés de l’automne à Poudlard. Il se souvenait de Poudlard à l’époque où il était élève, et ne pouvait s’empêcher de penser que beaucoup de choses avaient changés depuis. Le paysage, mais aussi et surtout, les professeurs et l’ambiance. Les professeurs, il en revenait toujours à la même chose et au même problème. Il ne pouvait plus continuer comme ça, son travail en devenait pesant, et il n’arrivait plus à tout contrôler, il fallait qu’ils aient une discussion, le problème, c’était comment aborder le sujet alors que le professeur le fuyait depuis l’échange de ce baiser. Il n’y avait qu’une solution pour réussir à lui parler. Le bloquer quelque part, l’endroit le plus petit serait le mieux, il permettrait moins de possibilités de sortie. « Y’a plus qu’à… » Il enfila un pantalon noir et un t-shirt avant d’attraper sa baguette qu’il glissa doucement dans sa poche. Hors de question de sortir sans alors que les élèves étaient chaque jours plus doués en sortilège et que les élèvES avaient tendances à le regarder d’un peu trop près, sans pouvoir se douter qu’elles ne pourraient jamais l’intéresser. Pas alors qu’il y avait un si charmant professeur dont le bureau était tout près. Pourquoi avait-il pensé ça encore une fois ?

Il quitta sa chambre, et parti d’un pas rapide vers le bureau du professeur d’arithmancie. Hors de question de lui demander son avis aujourd’hui. Il lui avait laissé une chance de s’expliquer, il ne l’avait pas saisit, si Chris ne ressentait pas le besoin d’en parler, Neal en avait le besoin, peut-être pour se lâcher un peu et laisser la pression retomber. Il croisa quelques élèves en avançant d’un pas toujours aussi rapide vers le bureau. Il fallait qu’il garde les idées claires : il lui en voulait de l’avoir embrassé en présentant ensuite de stupides excuses, il lui en voulait d’avoir osé dire qu’il avait pensé le temps d’un instant que son poste serait remis en jeu, il lui en voulait tout simplement d’être celui qui l’était et d’avoir fait ce qu’il lui avait fait. Il était maintenant devant la porte et inspira profondément. Il ne devait pas perdre ses idées, après tout, tout aussi craquant qu’était Christopher, il ne devait strictement pas se laisser séduire bêtement. Il l’avait laissé faire l’autre jour, et ça avait finalement été un échec. L’échec le plus total et l’un des râteaux les plus importants de sa vie.

Il toqua à la porte, sans attendre qu’on ne lui autorise l’entrée, il ouvrit la porte, la claqua derrière lui et la verrouilla d’un coup de baguette magique. Hors de question de le laisser lui échapper. Il le vit assis derrière son bureau et s’approcha sans un mot. Il vint se planter face à lui en plantant son regard froid dans celui de Christopher. « Tu vas te taire et m’écouter maintenant Christopher Hawkins. » Il ne fallait pas qu’il regarde ses lèvres avec autant d’envie et de désir, il allait perdre le contrôle de ce qu’il disait s’il faisait ça. « Tu m’as embrassé, je t’ai pas forcé, tu m’as embrassé, et ensuite tu n’as rien trouvé d’autre à faire que de présenter de stupides excuses ! Alors tu vas me dire quel est le problème, si c’est à cause de ta femme et de ton fils, ou à cause de moi compris ?! Il fallait qu’il se calme un peu, s’énerver de cette manière n’était définitivement jamais bon, pourtant, il ne pu définitivement pas se retenir de lui dire : « Ou alors si tu voulais juste bien te foudre de ma gueule et exciter ta femme en lui disant que t’avais roulé un patin à ton assistant, gay et plus jeune que toi. » Oups. Il n’aurait jamais dû remettre ça sur le tapis, mais il n’avait pas contrôlé du tout et il baissa doucement les yeux vers ses pieds en repensant à ce qu’il venait de dire.

Christopher était foutu. Oh il s’en était rendu compte il y a bien longtemps, mais il avait pensé pouvoir résister assez longtemps, se retenir, mais apparemment il n’avait pas plus de self-control que les adolescents à qui il donnait des leçons. Il n’aurait jamais pensé être le genre d’ordure qui tromperait sa femme, et il l’avait aimée, il en était quasiment certain, mais Neal… Neal était différent. Neal avait redonné naissance à des sentiments qu’il avait cru enfouis depuis bien longtemps, il avait ravivé une flamme que Chris avait bien pris soin de noyer dans son enfance, et maintenant il se retrouvait bien emmerder. Il avait perdu l’habitude de se battre contre ce genre de choses, il les avait étouffées pendant si longtemps qu’il n’était plus certain de réussir à les retenir maintenant qu’elles refaisaient surface. Et le pire, c’était qu’une partie de lui n’avait pas envie de lutter, n’avait pas envie de mentir et de tricher… Mais la solution inverse était trop douloureuse, inimaginable. C’était de la pure folie, et Chris avait le sens pratique. Ce n’était sans doute pas une façon très romantique de voir les choses, mais Chris savait que c’était dans l’intérêt de tout le monde de faire comme si de rien n’était et d’ignorer ses propres sentiments jusqu’à ce qu’ils finissent par disparaitre d’eux-mêmes. Ça ne prendrait pas bien longtemps, ce n’était qu’une phase, en tout cas c’est ce qu’il se répétait chaque matin en se levant.

Et encore une fois ce jour là, en sortant de son lit Chris essaya de se convaincre qu’il pouvait passer une journée de plus sans penser à Neal. Malheureusement pour lui, le souvenir de ses lèvres contre les siennes était encore trop vif, trop réel pour qu’il puisse l’ignorer complètement. Il finirait par oublier, comme toujours. Et c’est cette pensée qui le rassura assez pour le pousser à sortir de son lit et à s’habiller. Il ne descendit pas dans la grande salle pour prendre son petit-déjeuner et se dirigea immédiatement vers son bureau. Il n’avait pas cours aujourd’hui et avait prévu de corriger des copies. Il n’aimait pas travailler dans ses quartiers, il était trop facile de se laisser distraire alors que son bureau offrait un espace de travail calme et apaisant. Il ouvrit doucement la porte, se retenant de vérifier dans son dos que personne ne le regardait de travers ou que Neal l’avait suivi jusqu’ici. Il avait l’impression que Sean allait débarquer à tout instant pour lui hurler dessus, lui dire qu’il savait tout et qu’il allait dire la vérité à sa mère, qu’il allait s’enfuir et le laisser seul. Chris se força à chasser ces pensées de son esprit et s’approcha doucement de son bureau avant de laisser échapper un soupir fatigué. Il avait du travail et ses copies n’allaient pas se corriger toutes seules. Il allait bien falloir qu’il arrête de penser à toute cette affaire.

Deux heures plus tard, Chris avait bien réussi à avancer. Il avait mis une bonne demi-heure à réussir à se concentrer, mais à vrai dire, la musique qu’il avait mis en fond et les trois tasses de café qu’il avait bues avaient aidé. Il avait presque terminé sa pile de copies et était en train de mettre une annotation dans le coin d’un papier lorsque la porte s’ouvrit brusquement. Il sursauta malgré lui et sa plume gratta le papier, laissant une marque bien visible par-dessus l’écriture de son élève. Chris releva la tête, prêt à engueuler celui qui venait de l’interrompre mais les mots moururent au fond de sa gorge lorsqu’il reconnut son interlocuteur. Il resta bouche bée pendant quasiment toute la durée du discours avant de se résoudre à baisser les yeux et à fermer la bouche. Il avait commencé à rougir malgré lui, frappé de voir Neal s’exprimer aussi directement, et il était même prêt à s’excuser lorsque son assistant ajouta la remarque sur sa femme. Chris fronça les sourcils et releva les yeux pour lancer un regard noir à Neal, se levant brusquement en repoussant violemment sa chaise contre les armoires dans son dos. Il était prêt à accepter pas mal de choses, il l’avait mérité après tout, mais Neal allait trop loin, et il le savait. « Fais très attention à ce que tu dis, Neal, je te rappelle que je suis toujours ton supérieur et tu n’as pas le droit de me parler sur ce ton. » La voix de Chris était froide, sèche. Il savait très bien que se servir de l’excuse du patron était un coup bas, mais Neal l’avait mis en colère et il n’arrivait plus à penser correctement. Il avait passé une matinée déjà difficile et il n’avait pas besoin que son assistant en rajoute.

Il fit le tour de son bureau pour se retrouver face à Neal, envahissant son espace personnel et se retenant à peine d’enfoncer son index contre sa poitrine pour le faire reculer. « Je sais très bien que j’ai fait une erreur, mais si tu crois que ça m’amuse, tu te fourres le doigt dans l’œil ? Pourquoi est-ce que je choisirais de t’embrasser, de me compliquer la vie à ce point simplement pour m’amuser ? Tu crois que c’est une blague ? Que je ferais du mal à ma famille simplement pour le plaisir de t’embarrasser ? Non mais pour qui tu te prends au juste ? » Chris parlait de plus en plus fort et avait finit son discours en hurlant presque. Il avait attrapé le T-shirt de Neal alors qu’il parlait et ne venait qu’à peine de s’en rendre compte. Il relâcha son étreinte comme si on lui avait brulé la main. Il détourna finalement le regard pour reprendre son souffle, serrant la mâchoire lorsqu’il se rendit compte à quel point il avait crié. La musique tournait toujours mais elle n’aurait pas suffit à masquer le son de leurs voix si quelqu’un était passé dans le couloir. Et c’est sans doute la seule raison qui le força à parler d’un ton plus calme lorsqu’il reprit la parole. « Je suis désolé de t’avoir… de ce que j’ai fait, d’accord ? Mais ça n’a rien à voir avec toi, ce ne sont pas tes affaires et j’apprécierais que tu puisses faire comme si rien ne s’était passé. »

Jamais il n’avait été du genre à s’attacher réellement à un Homme, c’était même bien souvent tout le contraire. Il préférait, et de loin, vivre des aventures sans la moindre importance dont on ne parlerait plus dès le jour suivant, mais force était de dire, que c’était une situation différente. Il n’avait jamais pensé que ce baiser compterait autant, mais il détestait l’idée à laquelle il essayait pourtant de se faire. Christopher l’avait embrassé et c’était tout, c’était fini. Il avait surtout l’impression qu’il s’était moqué de lui, et il détestait cette impression. Après tout, c’était ça dans le fond qui le dérangeait le plus, le fait que Christopher avait semblé tant apprécié ce baiser alors qu’une demie minute plus tard, il avait fuit comme face à un monstre. Ca ne pouvait être que ça qui le dérangeait vraiment, il n’était pas vraiment attaché à son patron, il ne pouvait pas en être amoureux ou avoir des sentiments autre que du désir à son égard, c’était tout simplement impossible dans le fond, ça ne lui était jamais arrivé alors… Mais il ne supportait pas cette impression qu’il envahissait chaque matin depuis ce jour là. Il ne supportait pas de rester silencieusement dans le fond de la salle où Christopher donnait ses cours et qu’il ne reste plus qu’entre eux, une sorte de silence gêné qu’on les gens qui on un tabou commun dont ils ne veulent absolument plus jamais entendre parler. Etait-il forcé de tolérer ce silence parce que Christopher avait décidé de le lui imposer ?

Il ne lui avait pas fallut longtemps pour se décider à aller parler à Christopher, tout juste le temps de se rendre présentable… Christopher était un nom qui lui aurait arraché un sourire quelques jours auparavant, qui lui aurait donné envie de lui faire réaliser qu’avec un homme, le sexe et le plaisir pouvaient être mille fois mieux qu’avec une femme, en particulier qu’avec une femme qu’on aime plus vraiment. Il savait que Chris ne pouvait plus le nier, il lui faisait de l’effet, et il n’aimait plus autant sa femme… Il n’avait pas ce caractère posé qu’il trouvait pourtant si craquant chez le professeur, et c’est ce qui faisait qu’il était strictement incapable de savoir ce qu’il dirait au professeur, sans doute aurait-il dû se préparer un minimum à la colère qui l’envahirait sûrement au moment d’évoquer ce qui c’était passé et qui lui avait fait tant de mal au moment où Chris avait fuit devant ce qui c’était passé entre eux… Il avait déjà eu des partenaires gays refoulés, mais jamais cela ne l’avait autant touché, et c’était sans doute parce qu’ils étaient forcés de travailler ensemble au quotidien et qu’il était strictement infichu d’oublier la sensation des lèvres de son supérieur sur les siennes, il se souvenait d’avoir doucement mordu la peau de sa lèvre infèrieure et d’avoir eu l’impression qu’une toute petite impulsion aurait suffit à faire couler une petite goutte de sang de sa lèvre…

Il était finalement arrivé devant la porte du bureau du charmant professeur d’arithmancie, et son courage n’avait sans doute fait que redoubler. Il avait inspiré profondément une fois qu’il s’était trouvé devant son interlocuteur sans avoir pu prévoir auparavant qu’il allait s’emporter de la sorte… Il n’avait jamais été du genre calme, mais une chose était certaine il n’avait jamais voulu dire tout ce qu’il venait de dire à Christopher. C’était la dernière partie de son discours qui était surtout problématique… « Fais très attention à ce que tu dis, Neal, je te rappelle que je suis toujours ton supérieur et tu n’as pas le droit de me parler sur ce ton. » Il n’était pas certain d’apprécier ce que Chris venait de lui dire, mais il était forcé de reconnaître que c’était vrai, et que si Chris le désirait il pourrait facilement le virer, mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait le plus, loin de là. Le plus inquiétant était la noirceur du regard du professeur, jamais Neal ne l’avait jamais vu aussi en colère. Le jeune assistant fit d’ailleurs un pas en arrière comme pour être certain que son interlocuteur ne puisse pas l’atteindre au cas où il se mettrait vraiment en colère. « Ca semblait pourtant pas tellement te gêner que je sois ton employé l’autre jour… Mais j’imagine que ça non plus j’ai pas le droit de le dire ? » Il était plus touché que ce qu’il aurait voulu montrer. Il aurait voulu avoir l’air d’être détaché de cette situation et d’être venu pour de simples explications, et non pas d’avoir besoin d’entendre des vraies raisons dans la bouche même de la personne qui était à l’origine de cet état dans lequel il se trouvait depuis bientôt une semaine.

Bientôt, le professeur se retrouva face à lui, et il n’était pas certain d’en être ravi, l’index de Chris vint bientôt s’enfoncer contre sa poitrine de façon plu douloureuse qu’il n’aurait pu le croire… « Je sais très bien que j’ai fait une erreur, mais si tu crois que ça m’amuse, tu te fourres le doigt dans l’œil ? Pourquoi est-ce que je choisirais de t’embrasser, de me compliquer la vie à ce point simplement pour m’amuser ? Tu crois que c’est une blague ? Que je ferais du mal à ma famille simplement pour le plaisir de t’embarrasser ? Non mais pour qui tu te prends au juste ? » Il s’était forcé à l’écouter, malgré le fait que la main du professeur ait attrapé son t-shirt de façon menaçante. Il déglutit bruyamment alors que Chris lâcha enfin son T-shirt. « J’ai pas dis ça ! Ne transformes pas tout ce que je dis Chris ! Mais je refuse l’idée d’être une erreur ok ? Ca n’était pas une erreur, ton corps disait des tas de choses, sauf que c’était une erreur… » Il y avait beaucoup de chance que cela ne change strictement rien dans l’esprit du professeur, mais il avait ressentit le besoin de le dire. Il baissa doucement les yeux en entendant la suite du discours de son interlocuteur. « Je suis désolé de t’avoir… de ce que j’ai fait, d’accord ? Mais ça n’a rien à voir avec toi, ce ne sont pas tes affaires et j’apprécierais que tu puisses faire comme si rien ne s’était passé. » Ca en était trop cette fois, et Neal inspira doucement en le poussant contre la porte, sans brutalité, il le bloqua doucement, en posant les mains de part et d’autres de ses épaules et inspira profondément. Il était hors de question qu’il ne le traite comme s’il était un enfant, un enfant a qui on fait oublier les choses comme elles sont arrivées. « Je ne peux pas oublier en claquant des doigts moi. Et ce sont mes affaires puisque c’est moi que tu as embrassé. Tais-toi maintenant… » Il soupira doucement et vint l’embrasser sans plus attendre. Il n’avait pas besoin de son avis, il voulait lui faire réaliser à quel point cela lui avait manqué, et sa langue vint caresser les lèvres du jeune homme.

Chris savait qu’il était allé un peu loin en menaçant Neal, il n’avait pas voulu dire qu’il pouvait le virer, loin de là. Ça aurait été d’un manque de professionnalisme incroyable, mais il avait simplement besoin que Neal comprenne qu’il était son employé et rien de plus. Qu’il ne pouvait rien être de plus, jamais. Peu importait son erreur au fond, ce qui comptait c’était qu’il la regrettait et qu’il ne se laisserait plus avoir. En tout cas, il y était bien décidé. Chasser les images, les sensations de son esprit n’était pas si facile que cela, mais il est déterminé à y arriver. A terme.

Il se mordit la lèvre en entendant la réponse de Neal, sachant parfaitement qu’il avait raison, qu’il n’avait aucune raison de s’énerver. C’était son erreur, son problème mais le fait que son assistant se sente obligé de s’en mêler l’irritait, lui donnait envie de hurler, de se défouler… et de faire d’autres choses plus inavouables encore. Son regard glissa sur les lèvres de Neal et il se força à avaler sa salive, préférant se concentrer sur sa colère pour l’instant. Il s’approcha de son assistant, le faisant reculer en pointant un doigt contre sa poitrine, décidé à gagner cette discussion, coute que coute. Laisser Neal le vaincre revenait à se laisser aller, à admettre quelque chose qu’il ne se sentait pas prêt à avouer et qu’il avait passé la moitié de sa vie à nier. Et ça, c’était tout bonnement impensable.

Alors il continua à hurler. C’était plus simple, plus sur. Et pourtant, Chris frissonna en entendant Neal l’appeler par son surnom, quelque chose qu’il ne se serait pas permis en temps normal. Et c’est ça, plus que le reste encore, qui fit comprendre à Christopher qu’il était perdu. Qu’il était allé trop loin et qu’il n’y avait peut-être aucun moyen de revenir en arrière. Pas sans dégât en tout cas. Comment en était-il arrivé là ? Comment avait-il pu risquer sa vie, sa carrière, sa famille… pour Neal ? Pour quelque chose qu’il savait mal, qu’il savait immoral mais qui l’attirait toujours autant, malgré tout ce qu’il essayait de se dire pour s’empêcher de refaire la même erreur. Car, il n’y avait aucun doute dans son esprit et tout ce que son assistant pourrait lui dire n’y changerait rien : c’était une erreur.

Chris comprenait le jeune homme, il aurait lui aussi aimé pouvoir oublier d’un claquement de doigt mais savait très bien que c’était impossible. Rien n’était aussi facile, et rien ne le serait plus jamais. Pas après ce qu’il avait commencé à comprendre, pas maintenant que son regard se dirigeait involontairement vers les lèvres de Neal. Les lèvres qu’il avait effleuré avec les siennes… Sa respiration s’accéléra malgré lui et il maudit son corps – le traître ! – avant d’essayer de se concentrer sur ce que Neal disait. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre les mots du jeune homme, il lui avait dit de se taire et l’avait repoussé contre la porte. Chris était plus fort que Neal, il le savait, mais il se laissa faire. Il n’était plus sur d’avoir envie de se battre, pas maintenant qu’il savait ce que son assistant était sur le point de faire. Pas maintenant qu’il savait exactement l’effet que ça lui ferait…

Le baiser ne l’aida pas à se calmer, surtout pas lorsqu’il sentit la langue de Neal venir caresser ses lèvres. Le contact réveilla Chris et il agrippa le T-shirt de Neal pour le presser contre lui, penchant légèrement son visage pour pouvoir réellement se saisir des lèvres du jeune homme. Il mordit sa lèvre inférieure avant de venir caresser sa langue avec la sienne. Il sentit son cœur commencer à s’accélérer, tellement qu’il n’était plus sur de le sentir battre du tout. Chris repoussa légèrement son assistant, le suivant de manière à ce que leurs corps ne se séparent pas jusqu’à ce que son dos rencontre le bord de son bureau. Il mit un peu plus de pression sur le baiser, forçant son assistant à se pencher au dessus du meuble avant d’enfin se rendre compte de ce qu’il était en train de faire.

L’image de Sean lui revint en mémoire et il écarta son visage comme si on venait de le brûler. Et pourtant, il ne put pas se résoudre à reculer complètement, gardant son corps collé à celui de Neal. Il détourna le regard avant de poser ses mains sur son bureau, de chaque côté des hanches de son assistant.

« Je suis désolé Neal, ce n’est pas de ta faute. C’est entièrement de la mienne. » souffla-t-il avant de passer sa langue sur ses lèvres. Geste qu’il regretta aussitôt eut-il senti le goût de Neal sur celles-ci.

« Tu ne peux pas comprendre, tu es trop jeune, tu n’es pas marié. Peu importe ce que tu penses, ce que je veux, c’est une erreur. S’il-te-plaît, ne me force pas à aller plus loin, tu sais très bien que c’est impossible. J’ai des responsabilités, j’ai… pour l’amour de Merlin, j’ai une famille ! Tu peux comprendre ça ? »

Chris laissa échapper un soupir las, s’empêchant de croiser le regard de son assistant car il savait qu’il était capable de le faire craquer. Et il ne pouvait vraiment plus se le permettre. Il avait tant à perdre, et Neal devait pouvoir le comprendre.

Neal détestait qu’on lui dicte les règles à suivre, il n’avait tout simplement jamais été du genre à aimer qu’on lui impose les choses, et le ton menaçant de Christopher venait de le lui rappeler. Il détestait ce ton, il savait que ce n’était pas le Chris qu’il connaissait et qu’il avait peu à peu commencer à désirer. Il ne pu retenir un soupire, particulièrement excéder par le comportement de Hawkins. Il ne comprenait tout simplement pas ce qui se passait, il ne comprenait pas pourquoi Christopher niait et rendait les choses si compliquée. Elles auraient pu être très simples, et ils auraient pu agir en hommes mûrs et ainsi, ni sa femme, ni son fils n’auraient jamais su ce qui se passait entre eux.

Dans l’esprit du jeune assistant, il n’avait strictement jamais été question de gagner ou de perdre. Il désirait purement et simplement l’entendre de sa bouche, l’entendre dire que lui aussi en avait envie, et que se laisser aller ne leurs faciliteraient que davantage les choses. Après tout, ils étaient tout deux, des adultes responsables, ils pouvaient tout à fait coucher ensemble et tout irait probablement mieux ensuite... Christopher serrait libérer de la tension qui résidait entre eux, et ils recommenceraient à travailler ensemble, comme deux adultes responsables. La femme de Chris n’avait pas à le savoir… Et puis dans le cas où cela leur aurait plu à tout les deux, ils pourraient toujours recommencer encore… D’ailleurs, l’assistant espérait bien être capable d’être suffisamment convaincant pour que le professeur ait envie de recommencer….

Il y avait quelque chose qui clochait dans cette discussion avec Christopher. Le ton du professeur sonnait faux, beaucoup trop faux en tout cas. Ce n’était pas simplement, un homme qui refusait d’envisager qu’il puisse être attiré par un autre homme, au contraire, il semblait même l’avoir admis en quelques sortes, le problème n’était là du tout. C’était un homme qui était attiré par lui, qui semblait avoir admis qu’il puisse avoir envie de l’embrasser, mais qui préférait hurler le contraire de peur de blesser sa famille. Neal n’était pas amoral, il pouvait comprendre que Chris ait du respect, et peut-être même de l’amour pour sa famille, mais il savait qu’il n’aimait plus sa femme. Plus comme il le fallait en tout cas, et que ce n’était plus elle qu’il désirait, mais lui. Il ne supportait pas d’être repoussé pour cette fausse raison, et pour cette rigueur morale dont il faisait preuve…

Il se passa une main dans les cheveux, les décoiffant encore davantage. Il avait simplement envie que Chris ne l’écoute et n’accepte d’entendre ce qu’il lui disait, et ce que lui disait son propre corps. Il avait donc décidé de prendre les choses en main, et de donner la parole au corps de Christopher. Il l’avait poussé contre la porte, sans un mot de plus, et sans lui demander son avis. Il comprit pourtant rapidement, qu’il avait eu raison et son corps avait comprit lui aussi qu’on lui offrait la chance de se laisser aller. Un petit sourire malicieux apparu doucement sur ses lèvres qui étaient collés à celle de son supérieur en se disant que si, quelques secondes avant, il était évident que Chris le dominait physiquement, c’était bien lui qui devait l’aider à se décider dans le cas présent… Il ne voulait plus libérer ses lèvres, il ne voulait plus qu’une chose, les avoir encore et encore davantage contre les siennes et les dévorer jusqu’à ce qu’ils en meurent d’étouffement…

Neal ne pu s’empêcher de passer les mains dans le dos de Chris en sentant le professeur agripper son T-shirt et le presser de la sorte contre lui . Il en avait autant envie que lui et semblait enfin enclin à l’avouer. Leurs langues vint doucement s’offrir de douces caresses et Neal plaqua encore un peu plus Christopher contre la porte. Il était hors de question qu’il ne lui échappe, pas maintenant. Il ne pu retenir un nouveau sourire sous un nouveau baiser bien plus chaud que le précédent, en sentant Chris le pousser jusqu’à son bourreau. Il ne semblait définitivement pas aimer qu’on prenne le contrôle sur lui. Rapidement, son dos rencontra le bureau, et il se cambra doucement en arrière, en raffermissant sa prise sur les hanches de Chris, sans libérer ses lèvres. Chris semblait avoir tout compris, il semblait définitivement avoir compris ce qu’il aimait… Et Neal le lui fit rapidement savoir en lui mordant doucement la lèvre inférieure avec envie.

Pourtant son bonheur fut de courte durée, et même s’il tenta de retenir les lèvres de Chris entre les siennes, le baiser fut rompu et il soupir à regret. Il garda malgré tout les mains dans le dos de son ami, pour ne pas le laisser lui échapper, et pour le garder coller contre lui… Les mains de Christopher vinrent se placer de part et d’autres de ses hanches et il fut surpris de ne pas le sentir essayer de lui échapper. « Je suis désolé Neal, ce n’est pas de ta faute. C’est entièrement de la mienne. » Il ne pu retenir un soupire de regret. Il ne savait plus de quoi est-ce qu’il devait se désoler… De n’avoir pu profiter de Chris quelques secondes, ou de devoir supporter ses stupides excuses.

« Arrêtes Chris. S’il te plaît arrête…. Je veux pas t’entendre dire ça… » Il soupira à nouveau doucement, en lui jetant un regard presque suppliant. Il ne voulait plus l’entendre dire qu’il était désolé. Qu’il avait envie lui, oui. Qu’il était désolé non. « Tu ne peux pas comprendre, tu es trop jeune, tu n’es pas marié. Peu importe ce que tu penses, ce que je veux, c’est une erreur. S’il-te-plaît, ne me force pas à aller plus loin, tu sais très bien que c’est impossible. J’ai des responsabilités, j’ai… pour l’amour de Merlin, j’ai une famille ! Tu peux comprendre ça ? » Il se mordit doucement la lèvre et resserra encore son étreinte sur le jeune professeur, venant poser son visage dans son cou, et déposa un baiser très doux, sur la peau, particulièrement douce du professeur. « Je comprends Chris… Je comprends…. Mais tu n’as pas le droit de nous refuser ça… On ne dira rien… Personne ne saura… mais laisse nous essayer…. Tu veux bien ?... » Il revint doucement loger son visage dans son cou, pour le couvrir de baiser bref mais, particulièrement doux, remontant doucement vers son oreille. « Serres moi encore davantage contre toi, et tu verras si je peux faire comme si rien ne se passait... » Soufflât-il au creux de son oreille, avec un sourire malicieux sur le visage.