AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

 

 Enjoy the silence | Octasia

Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 28 Juin - 18:08




“ And what we were and what we are is hidden in the scars „



Tu avais reconnu l’oiseau avant même qu’il ne se pose devant ton assiette. Tu ne pouvais pas t’empêcher de penser que c’était sacrément osé d’envoyer un message te demandant de te rendre auprès de ton maître alors qu’Ombrage était presque en train de filtrer tous les courriers entrants et sortants du château. Et elle n’était même pas directrice, c’était dire. Évidemment, les mots n’étaient pas aussi évidents que cela. Ce n’était pas noté Octavus, merci de venir te prosterner auprès de lord voldemort mardi à 18 heures, mais c’était tout comme quand on savait lire entre les lignes. Tu devais reconnaître la créativité de l’auteur et doutais que cela soit l’œuvre de Dolohov. Le message était bien trop féminin pour ça. D’ailleurs, c’était logique puisque c’était ta supposée mère qui te demandait de lui rendre visite pour prendre le thé. Tu aurais presque pu y croire. La présentation te donna une fugace pensée coupable à l’idée que tu évitais le manoir comme la peste. Un de ces jours, tu devrais rendre visite à ta mère, une fois que tu serais certain que ton père était bien parti au ministère. Tu savais bien que l’éviter pour échapper à des questions auxquelles tu ne voulais pas répondre ne tiendrait pas à la longue. Ne serait-ce que parce que vous deviez organiser une cérémonie de fiançailles d’ici peu. En attendant, la nouvelle t’assombrit considérablement et tu tentas de reprendre un air plus joyeux quand le professeur Mcgonagall te demanda si tu avais reçu une mauvaise nouvelle. Elle ne croyait pas si bien dire, mais tu ne pouvais pas l’avouer. Tu lui lanças un sourire fatigué avant de parler de famille.

Tu fis cours de théorie astronomique à tes dernières années durant deux heures avant de réaliser que tu allais devoir te rendre au rendez-vous, plutôt une convocation. Après avoir récupéré un sac contenant ton uniforme de mangemort, tu pris donc une nouvelle fois la direction de la sortie avant de partir à pré-au-lard au cas où tu serais suivi. Mieux valait être prudent. Même si vu la fréquence à laquelle tu sortais, une maîtresse était bien plus probable qu’une réunion de mangemorts, on n’était jamais trop prudent. Tu décidas donc de te rendre jusqu’à Pré-au-lard à pieds avant d’enfiler ta cape noire par-dessus une robe et ton masque. Ensuite tu transplanas au point de rendez-vous habituel que tu avais avec Dolohov. Le mangemort t’attendait et s’empara de ton bras sans un mot avant de t’ammener jusqu’à la demeure dans laquelle le lord avait élu résidence. Tu devais reconnaître que c’était malin de ne pas t’avoir donné la localisation, au cas où tu serais compromis. Vous arrivâtes dans un jardin mangé par les herbes folles. Tu reconnus les armoiries des Lestrange sur une vieille arche tombant en ruines et emprisonnée sous du lierre. Dolohov resta en place dans le jardin et tu continuas d’avancer, à pas plus lents. Tu avais un mauvais pressentiment. C’était toujours le cas, mais c’était différent. d’habitude, Antonin plaisantait, se vantait des massacres qu’il avait pu faire dans la semaine, aujourd’hui, tu avais l’impression d’être une des victimes. Avant d’entrer, tu t’assuras que tes défenses d’occlumentie étaient à leur meilleur. Si tu dévoilais l’existence de Wendy ou tes problèmes avec Aloisia, tu ne donnais pas cher de leur peau. À la place, tu te concentras sur le peu de fois où tu avais vu le trio, tes maigres conversations avec eux, sur Hermione que tu avais pu facilement approcher à cause de son besoin de prouver à tous qu’une née moldue valait autant qu’un sang pur. Tu savais très bien que c’était insuffisant, que tu avais échoué. Tu ne savais même pas si tu serais capable d’avoir l’air contrit quand il allait t’accuser d’être un incapable. Tu te demandais si ta mission n’avait pas été vouée à l’échec dès qu’il te l’avait attribuée, s’il n’avait pas voulu se venger d’une façon ou d’une autre du fait que tu n’aies pas voulu le servir dès que tu fus majeur.

L’endroit semblait abandonné, mais tu devinais qu’un sortilège était là-dessous. Une lumière froide brillait sous une double porte et tes chaussures claquaient bruyamment contre le marbre poussiéreux. Tu gardas un visage fermé, au cas où on t’espionnerait. La porte s’ouvrit devant toi et tu baissas les yeux, accomplissant les derniers mètres avant de tomber à genoux et d’embrasser la robe de la créature assise sur son trône. « Maître. » Les morts t’écorchaient la bouche. Du coin de l’œil, tu aperçus une autre paire de chaussures et réalisa que le rat immonde se trouvait comme toujours collé aux basques de son leader. Une façon d’avoir un témoin pour discuter de ton humiliation ? « Octavus… As-tu des nouvelles pour moi ? » Tu te redressas légèrement et remontas ton visage en direction du vieux sorcier, sans pour autant le regarder directement. Il n’allait pas aimer ce que tu avais à dire, c’était évident. « Maître, la sang de bourbe ne vient plus aussi souvent me rendre visite. Elle et ses amis disparaissent de plus en plus souvent en dehors des cours. Je ne sais pas où ils vont, mais leurs habitudes semblent être un objet d’intérêt pour Ombrage. » Des platitudes. Des faits non vérifiés et sans plus d’informations. Tu vis du coin de l’œil un doigt à l’ongle beaucoup trop long caresser sa baguette. « La fille passe aussi du temps dans les cachots et je ne crois pas que ce soit pour des retenues. » Tu étais en train de balancer le professeur, mais si cela pouvait te sauver, tu n’aurais aucun scrupule. Contrairement à toi, il n’avait pas été forcé de venir grossir les rangs de ce mégalo. « Essaies-tu de me dire que Severus fait ton travail à ta place ? A quoi me sers-tu au juste ? Je t’ai confié une simple tâche, il me semble…  Je suis mécontent de tes services. Ton père semble s’être trompé sur ton compte. Je t’avais pourtant averti. Et je ne suis pas le genre de personne à avertir les gens, n’est ce pas Queudver ? » La petite fouine semblait jubiler. Allais-tu finir comme lui, mutilé au nom de ton infériorité ? « Non, maître. » Le silence, seulement brisé par les battements erratiques de ton cœur, comme s’il avait peur qu’il ne puisse plus fonctionner d’une minute à l’autre.

« Je ne sais même pas pourquoi je ne te tue pas… » Une envie de rire chercha à sortir de tes lèvres blêmes et tu osas redresser les yeux. Tu n’allais pas plaider pour ta vie. Il te restait ta fierté. Quitte à mourir, tu n’allais pas mourir comme un lâche. Peut-être n’avait-il attendu que ça. Aussitôt cette sensation d’avoir ton crâne ouvert en deux apparut et tu tentas d’avoir l’air le plus faible possible tout en protégeant tes secrets. Si tu laissais échapper certains souvenirs, tu savais très bien qu’elles étaient mortes. Ton cerveau fut fouillé, souillé. Mcgonagall et toi dans un bar en train de discuter des élèves, Ombrage te félicitant d’avoir réprimé une tentative de rébellion des élèves. Liberia apparut brièvement, et cela sembla l’intéresser de voir qu’elle semblait bien plus observatrice que tu ne l’étais et prête à tout pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais il ne s’arrêta pas. Il continua à remonter jusqu’à votre précédente entrevue et tu ne parvins pas à cacher le fait que tu avais surpris ta fiancée en compagnie d’un autre homme. Finalement, il s’arrêta sur cette image et tu fus soulagé que tes plus lourds secrets aient tenus en dépit de tout, qu’il soit certain d’avoir tout vu. Diminué, tu réalisas vainement que tu saignais du nez, le sang coulant en petit bruit sur le marbre noir et tu manquas de t’écrouler en avant, tes bras t’empêchant de t’effondrer. Tu tremblais comme une feuille. « Il semblerait que je ne sois pas la seul à penser que tu es inadéquat. Peut-être devrais-je recruter ces femmes qu’en penses-tu ? Me seraient-elles plus utiles que toi ? Réponds ! » Tu avalas ta salive teintée d’un goût métallique avant de te mettre à parler, tentant d’avoir l’air convainquant et convaincu. « Non maître. Je suis désolé de vous avoir déçu, maître. Ça ne se reproduira plus. Je vais utiliser des stratagèmes pour obtenir des réponses, maître. Je vous dirai ce que vous voulez savoir. Je ne vous décevrai plus. » Sa baguette se pointa sur toi et tu sentis tes nerfs s’enflammer. Cette fois-ci, tes genoux cédèrent et tu t’écroulas au sol, luttant pour ne pas lâcher un son, la mâchoire serrée si fort que tu sentis une de tes dents se briser sous le choc. Cela ne semblait pas avoir de fin. Ton corps était secoué de spasmes. Il avait dû décider de te tuer finalement. Qui découvrirait ton corps ? Quelqu’un le trouverait-il seulement ? Peut-être que Dolohov allait devoir s’en débarrasser quelque part. Tu finirais comme cette femme du ministère qui avait disparu durant un de ses voyages. Tu n’arrivais plus à reprendre ta respiration. Le sort s’arrêta finalement ou bien tu avais perdu connaissance.

Quand tu repris conscience, tu avais l’impression d’avoir tous les os brisés et que ton corps n’était qu’une plaie béante. C’était possible. Qui pouvait savoir s’il n’avait pas continué de te torturer pendant que tu t’étais évanoui. Ta bouche avala de la terre et tu réalisas que tu n’étais plus dans le manoir Lestrange. Tu sentis ton estomac se soulever et ton repas retomba dans l’herbe. Cela allait bien faire rire les autres si Queudver parlait. Tu étais étonné qu’il n’ait pas poussé le vice en te ramenant à tes esprits avant de continuer. Mais cette fois-ci, l’avertissement était très clair. Tu devais utiliser tous les moyens possibles pour avoir tes informations, sinon tu allais mourir. C’était aussi simple que ça. Le seul fait qu’il ait vu Aloisia et ait pu ne serait-ce que suggérer qu’elle vienne à son service te rendait malade. Au final, même en l’éloignant, tu la mettais tout de même en danger. Tu posas une main au sol pour te redresser et regarder les alentours. Tu avais été déposé pas si loin du manoir familial si tu ne te trompais pas. Quel dommage que tes parents ne soient pas témoins de tout le mal qu’ils t’avaient apportés. Ta mère aurait eu le cœur brisé, mais elle ne s’était jamais opposé à lui, parfois tu lui en voulais pour ça. Tu attrapas avec des doigts tremblants ta baguette et essayas de lancer un sortilège pour te nettoyer des fluides qui te recouvraient. Tu dus t’y reprendre à trois fois. Tu ne savais pas si tu allais pouvoir retourner au château. Transplaner semblait ridiculement risqué. D’un autre côté, peut-être pourrais-tu invoquer un désartibulage pour expliquer tes lésions ? Une seconde, tu pensas envoyer un patronus à quelqu’un pour lui demander de venir t’aider, mais à qui ? Wendy ? Si tu faisais ça, tu savais que tu pouvais dire adieu à toute possibilité de la revoir. Au final, c’était ce que tu aurais pu faire de mieux pour elle, mais tu étais trop égoïste pour agir de la sorte. McGonagall était totalement exclu aussi pour des raisons évidentes. Tu n’avais personne. La solution logique aurait été d’essayer de retourner chez tes parents, mais ton père préférerait sûrement te laisser crever dans la rue plutôt que t’aider après que tu aies déplu à son maître chéri. Tu ne pouvais compter que sur toi-même.

D’abord, vérifier tous tes membres pour lister les blessures. Tes doigts de la main droite semblaient cassés. Tu inspiras par le nez avant d’essayer de les remettre en place. Ce ne fut pas très efficace à part te faire pleurer. La douleur prouvait au moins que tu étais vivant. Tu allais devoir gérer tout ça tout seul. Snape ne savait pas que tu étais un mangemort d’après ce que tu savais, alors tu ne pouvais pas te permettre de lui demander de l’aide. Ce serait difficile de cacher des doigts cassés à tous les gens occupant l’école. Tes jambes semblaient en état de marche bien que très faibles. Quand tu essayas de te relever, tu fus de nouveau pris de nausée. Il n’aurait plus manqué qu’un moldu te trouve dans cet état. Pour la peine, tu aurais presque été tenté d’aller dans un de leurs hôpitaux si tu n’avais pas dû gérer les questions après coup. Avisant un banc à quelques mètres, tu t’y trainas, appuyant ton dos. Aussitôt tu poussas un cri de douleur. La cape semblait collée à toi et ce n’était pas par la transpiration. Ton dos devait sûrement ressembler à de la bouilli. Tu te mis à rire de façon hystérique. Voldemort n’y était pas allé de main morte. Tu te demandais si la mort n’aurait pas été plus douce en fin de compte.

Tu tendis ton bras en arrière avant de viser ton dos pour nettoyer la cape. Le sort sembla te râper le dos et tu te mordis la lèvre. Tu espérais que tu n’avais pas le visage tuméfié. Tu arrachas le masque qui te couvrait toujours le visage avant de le glisser dans la poche intérieure de ta veste. Tu allais devoir espérer que tu ne croiserais personne en rentrant et que tu pourrais faire semblant d’aller bien. Si ta couverture sautait, tu aurais bien d’autres problèmes que d’être torturé par Voldemort. Il ne manquerait plus que Dolores te trouve. Tu pourrais toujours dire qu’on t’avait attaqué pour te voler ton argent. Le mensonge semblait être devenu une seconde nature chez toi. Une fois sûr que tu n’allais pas être encore malade, tu te remis sur tes jambes, réalisant que tu tremblais sous l’effort. Il fallait attendre que ça passe avant de tenter de transplaner. Les minutes défilèrent et la lune brillait déjà haut dans le ciel quand tu t’estimas assez fort considérant les circonstances pour disparaître d’ici. Tu ne savais pas l’heure qu’il pouvait bien être, mais tu avais dû rester inconscient un certain temps. Au moins, ce serait plus simple pour échapper à l’œil avisé d’élèves ou professeurs. Fermant les yeux et visualisant le chemin reliant le château au village sorcier, tu sentis ton corps disparaître. Tu atterris en un seul morceau, bien que le déplacement ne fasse rien pour arranger ton sentiment de malaise et semble faire de nouveau saigner tes plaies. Tu marchas d’un pas lent en direction de Poudlard, ta baguette prête à servir au cas où… Après avoir ouvert et refermé le portail, tu sentis tes forces diminuer à l’idée de faire tout le trajet jusqu’à la porte. Tu lanças un accio pour récupérer ton balai, espérant que tu pourrais le faire venir jusqu’ici. Au bout de dix minutes, alors que tu commençais de désespérer à l’idée que quelqu’un ne sois alerté par ta présence, le bruit caractéristique d’un objet fendant l’air se fit entendre. « Merci, merlin. » Tu soulevas une jambe pour la passer de l’autre côté avant de poser ta main intacte sur le manche, laissant le balai faire son travail. Tu étais au ras du sol, juste suffisamment haut pour ne pas trainer des pieds, mais c’était préférable au cas où tu bascules. Si tu t’étais senti capable, tu aurais essayé de rentrer par la tour d’astronomie, mais à l’idée de monter aussi haut avec toutes ces blessures… Tu allais devoir risquer d’être repéré. L’obscurité était ton alliée. Tu refusas d’enlever la robe et la cape, réalisant qu’elles faisaient un bien meilleur travail pour dissimuler tes blessures que ton complet beige. Tant pis si quelqu’un remarquait le changement de tenue. Tu descendis une fois devant les portes, la déverrouillant avant de te glisser à l’intérieur. Ton balai et ta baguette touts deux dans ta main non blessée, tu pressas ton autre bras contre tes côtes sûrement fêlées. Le hall était désert. Heureusement. De toute façon, si un élève échappait au couvre feu, il allait sûrement rester caché le temps que tu aies disparu. Tu devais te dépêcher de rentrer dans tes appartements avant de t’évanouir de nouveau. Ce serait problématique que ton corps soit retrouvé par un élève demain matin.




©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyVen 3 Juil - 1:24


OCTAVUS & ALOISIA ❧ “Enjoy the silence.”  


Rien n'avait changé après cette désastreuse soirée dans les serres, strictement rien. Mes parents n'avaient pas eu vent de l'affaire pour la simple et bonne raison qu'Ombrage avait préféré réglé le problème en interne. Certainement qu'elle ne voulait pas que ça se sache, des élèves qui faisaient la fête sans autorisation juste sous son nez, ça ne plairait pas au ministère. C'était donc les directeurs qui avaient eu l'honneur de la punition pour leurs élèves respectifs. Maigre consolation. Rogue détestait la désobéissance et les retenues avaient été nombreuses et toutes très déplaisantes. Récurer tous les chaudrons sans baguette, réorganiser les armoires à ingrédients, aider Rusard à assurer la propreté du château, et j'en passe. Et tout ça pendant un bon mois entier. La seule chance que nous avions eu avait été qu'il ne nous avait pas privé de Quidditch, après tout nous étions une des rares équipes à avoir encore le droit de nous entraîner. La coupe était assurée pour les verts et argents cette année, il n'allait pas s'en plaindre. Et moi non plus. Je n'aurais certainement pas tenu le coup sans les entraînements quotidiens. Voler permettait d'oublier tout le reste, se concentrer quelques heures sur le jeu et ne vivre plus que pour ça. J'aurai pu ne faire plus que ça pour le restant de mon existence mais il y avait toujours un moment où je devais atterrir. Et Liberia savait très bien comment me ramener sur terre. Ça non plus, ça n'avait pas changé. Elle n'avait pas laissé tombé ses sombres dessins, même après mon échec avec Micah, et l'interruption d'Octavus pendant cet instant si critique n'avait pas semblé la déranger plus que ça. Après tout, qu'il ne soit pas au courant de notre arrangement était une de mes requêtes. Elle, tant que je lui obéissais au doigt et à l'oeil, elle se fichait bien de savoir s'il était au courant ou non de mes agissements. Du moins, c'est ce que je pensais, espérais. Les rendez-vous à la bibliothèque s'étaient multipliés, et puisque je ne parvenais pas à « passer le cap » avec un autre homme, elle semblait décidé à résoudre tous mes soucis par la conversation.

Elle était maître dans la torture psychologique, si bien que j'avais l'impression de ressortir blessée physiquement de chacune de nos entrevues. Parfois, elle se comportait comme si nous étions amies, qu'elle s'inquiétait réellement pour moi et ne voulait que mon bonheur. Elle me donnait des conseils, pointant pour l'occasion mes nombreux défauts qui avaient certainement poussés mon fiancé dans les bras d'une autre. De cette blonde qui n'avait rien en commun avec moi mais qui elle, le rendait heureux. Ou alors, elle partageait ses histoires sur lui, me racontait comment il était avec elle, combien il l'avait aimé. Des anecdotes toutes plus poignantes les unes que les autres et quand enfin je finissais par craquer, par m'énerver ou bien par pleurer, elle arrêtait toute souriante. Liberia avait du finir par comprendre que j'aimais Octavus, si elle ne l'avait pas compris ce jour-là dans les vestiaires de Quidditch, le fait que je n'avais toujours pas jeté l'éponge en était la preuve parfaite. Et puis il y avait Murdoch qui semblait être à mes trousses, toujours dans les parages à m'épier. Elle avait été là durant la soirée elle-aussi, pire encore, elle était entrée en même temps que lui. Je pouvais encore la voir poser sa main sur lui, comme si ils se connaissaient, qu'ils lui appartenaient.  Et je l'avais également croisé plusieurs fois à la bibliothèque. Elle semblait me porter un intérêt tout nouveau elle aussi et si elle n'engageait pas pour autant la conversation, les longue œillades appuyées auxquelles j'avais le droit ne laisser place à aucun doute. Mais je n'avais ni la force ni l'envie de m'occuper de la Gryffondore. J'avais déjà d'autres chats à fouetter.

J'avais reconnu le hibou avant même qu'il ne s'engouffre dans la Grande Salle. C'était celui de mes parents et chacune de ses visites me rendait nerveuse. Je n'avais pas ouverte la lettre tout de suite, de peur de réagir trop visiblement devant mes camarades, ou même devant Octavus. Même si je ne le regardais plus, et qu'il me le rendait bien, je savais qu'il était là. J'avais donc attendu de me retrouver seule dans le dortoir pour lire le message, plutôt court et concis. Mon anniversaire approchait et puisqu'un bal était organisé avec tout le gratin, ce serait l'occasion parfaite pour annoncer publiquement mes fiançailles et également la date du mariage. Ma mère précisait aussi que mon père et celui de mon promis avaient arrangé les choses avec le ministère pour que je passe ce week-end là au Manoir où, avant le terrible événement mondain, était prévu une séance d'essayage de robe de mariée en compagnie du couple McKenna et de leur fils, bien sûr. Tout ça allait trop vite. Ce qui était assez ironique au final, après douze ans d'une attente interminable, je priais Merlin pour qu'il m'offre plus de temps. Mais non, rien ne me serait épargné. Je redoutais avril plus que jamais à présent. Était-il déjà au courant ? Je n'en avais aucune idée. Il n'avait pas beaucoup de contact avec ses parents, mais peut-être que sa mère lui enverrait un courrier pour lui annoncer la nouvelle. À moins qu'ils nous pensent si proches pour que je ne m'en charge moi-même, ils seraient déçus de la réalité des choses. S'il ne m'en parlait pas d'ici peu, je m'en chargerai. Pourvu qu'il soit au courant. Je n'avais pas envie de subir une autre rencontre, de jouer le jeu de la mauvaise fille, celle qui n'en avait plus rien à faire. Je n'avais pas assez d'énergie pour ça. Et voir que lui était réellement passé à autre chose, qu'il n'en avait plus rien à faire de moi, me faisait me sentir vide. Sensation horriblement dérangeante.

Il était tard, bien trop tard. Plus personne n'errait dans la château quand enfin je sortis de cette bibliothèque de malheur. Et de toute façon, avec la brigade inquisitoriale en place, je ne craignais pas vraiment non plus d'être repérée. Un Serpentard n'embêtait pas un autre Serpentard. Même si j'étais physiquement épuisée, je savais que je ne parviendrai pas à trouver le sommeil. Ça n'était jamais facile de s'endormir après avoir vu Rasputin et même si je finissais par m'endormir, les cauchemars qui s'en suivraient me réveilleraient plus fatiguée encore. J'avais pris l'habitude de m'éterniser sur le chemin du retour jusqu'à la Salle Commune. Enfin seule, je n'avais plus à porter ce masque qui m'horripilait, je n'avais pas à jouer une autre ou à prétendre que tout allait bien. Et je pouvais apprécier le silence. Quelques minutes de paix avant de retourner au chaos qui m'entourait.

Je me figeais après que mon cœur ait tenté de bondir hors de ma poitrine. Alors que je m'apprêtais à descendre les quelques marches menant au hall, une silhouette sombre sembla jaillir de nul part. Certainement parce que j'étais encore trop préoccupée par ma session avec Rasputin pour prêter attention au monde qui m'entourait. Mais même malgré cela, ça n'était pas normal. Il n'y avait jamais personne ici à cette heure-ci. Je restais bête quelques instants, fixant encore et encore cet individu pratiquement entièrement dissimulé avant de reconnaître une mâchoire bien plus carrée que la moyenne. Et mon cœur manqua un autre battement. C'était lui. Mon esprit se mit à galopait plus vite que je n'aurai pu le soupçonner vu mon état de fatigue. Vu l'heure qu'il était, il n'y avait pas de doute sur ces activités nocturnes et la photo s'imposa à moi, effaçant presque la réalité. Quoi qu'il ait fait avant d'arriver ici, je ne pouvais pas me permettre de le rencontrer, puisqu'il était hors de question qu'il me demande d'où je venais moi-même. Je pourrais toujours lui mentir, mais je n'avais pas la force pour mettre debout une histoire qui tienne la route. Alors s'il parlait, il allait falloir que je l'envoie sur les roses et que je file tout droit jusqu'aux cachots. Oui, c'était ce que j'allais faire. Après un temps qui me sembla interminable, je descendis une marche, puis une autre, sans pouvoir le quitter du regard. Quelque chose n'allait pas. Je ne parvenais pas à le voir réellement, mais je pouvais le ressentir dans chaque recoin de mon être. Sa tenue, la manière dont il se tenait, cette lenteur avec laquelle il se déplaçait... Je n'étais même pas certaine qu'il ait remarqué ma présence, lui qui était si observateur.

Avant même de réaliser complètement, je dévalais le reste des marches qu'il me restait pour me presser jusqu'à lui. Et au fur et à mesure que je m'avançais, mes craintes se confirmèrent. C'est à peine s'il avait avancé et son souffle meurtri résonnait avec une force incroyable dans la pièce, ou bien était-ce seulement dans mes oreilles ? « - Octavus! » Combien de temps s'était-il écoulé depuis la dernière fois que j'avais prononcé son prénom avec sincérité ? Aucune idée. Maintenant que j'étais près de lui, je pouvais voir la pâleur de son visage, les traces de coups qu'il arborait, et mon estomac se tordit sous cette vision. Il souffrait, et même si je n'avais pas envie de le voir dans cet état, je savais qu'il me serait impossible de partir. Ma main se posa machinalement sur son avant-bras, après avoir hésité pour viser sa main, mais celle-ci avait l'air en piteux état. « - Tu es blessé, mais qu'est-ce qui t'es arrivé ? » J'en oubliais tout, sa trahison, le chantage de Liberia, ma propre souffrance. Il avait besoin d'aide, et je ne pouvais pas lui tourner le dos. J'avais décidé d'endurer tout ça pour lui assurer une certaine liberté, une part de bonheur, lui qui en avait été privé si longtemps. Le voir ainsi, presque agonisant, me donnait l'impression d'avoir échoué. « - Viens il faut aller à l'infirmerie. » La vieille Pomfresh le remettrait d'aplomb en un clin d'oeil, je l'avais déjà vu remettre des os en place plus vite que la lumière après les matchs de Quidditch. J'étais fébrile, je n'arrivais pas à comprendre, et plus je remarquais ses blessures, plus les questions affluaient. Mais chaque chose en son temps, il fallait faire vite. J'avais l'impression qu'il allait s'effondrer à n'importe quel instant. Je tirais légèrement sur son bras pour l'éloigner de son buste dans le but de le passer autour de mes épaules, il était clair qu'il ne parviendrait pas à faire le chemin tout seul. Et tant pis si tout Poudlard nous voyait et apprenait les liens qui nous unissaient, je m'en fichais comme de mon premier chaudron en cet instant.




©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptySam 4 Juil - 20:06




“ And what we were and what we are is hidden in the scars „



Tu avais l’impression que tu n’étais pas seul. Bien évidemment, cela pouvait tout autant être dû à une paranoïa naturelle qu’à une véritable présence. Il n’était pas exclu que miss Teigne soit dans les parages. Tant qu’elle n’alertait pas son maître, elle pouvait très bien être ici, tu t’en moquais. Pourtant, tes yeux commençaient de s’habituer à l’obscurité et malgré la douleur qui s’obscurcissait les sens, tu étais presque sûr de pouvoir distinguer une silhouette face à toi. Tu te stoppas, te rapprochant d’un mur, espérant que tu ne serais pas vu s’il y avait vraiment quelqu’un, mais il était évident que c’était voué à l’échec. Vu l’heure, il s’agissait forcément d’un professeur. Un élève se serait déjà enfui en courant et tu aurais été bien en peine d’essayer de le rattraper. Et l’enseignant allait sûrement s’imaginer que tu étais l’élève hors du couvre feu. Tu plissas des yeux pour essayer de voir des traits familiers, mais tu n’y parvins pas. La silhouette était plutôt fine. C’était tout ce que tu parvenais à distinguer. Clairement, ce n’était pas Ombrage. Merci Merlin. La personne s’arrêta net au bout de quelques secondes et tu te demandas si tu venais de te faire repérer. Tu essayas de calmer ta respiration beaucoup trop bruyante. Tu espérais qu’elle tournerait les talons ou passerait sans te voir. C’était étrange qu’elle reste dans le noir comme ça. Elle ne semblait plus bouger, comme si chacun de vous essayiez de jauger l’autre. Ta bouche ressemblait à du coton. Aussi étrange que ce soit, tu avais l’impression que vous étiez en train de vous regarder dans le blanc des yeux. Toujours sans un mot, l’inconnue s’avança lentement et tu te sentis instinctivement reculer. Il te vint seulement à l’esprit qu’il s’agissait peut-être d’une personne malveillante qui n’avait rien à faire au château. L’image de Sirius Black en troisième année s’imposa à ton esprit. L’annonce de l’attaque des élèves avait bien évidemment fait le tour du monde. Il fallait que tu parles maintenant avant qu’elle ne soit trop proche pour apercevoir ta main ou pire. « Minerva ? » Aucune lumière intempestive ne semblait surgir d’une baguette et tu n’allais certainement pas t’éclairer volontairement. Tu ne savais pas comment tu allais réagir si elle tentait de t’aider. Comment étais-tu supposé justifier tes blessures ? Tu savais très bien que tu étais en mauvaise position et tu n’étais pas certain de pouvoir survivre à une nouvelle tentative de légilimentie de la part de Dumbledore. Tu essayas de te redresser un peu plus, d’avoir l’air aussi impassible que d’ordinaire. Le geste t’arracha une sueur froide. Tes doigts semblaient incapables de tenir la baguette correctement, mais tu savais que tu devais rester prêt à te défendre au cas où.

Tu avais l’impression d’avoir le mot mangemort tatoué sur le front. Tu cillas quand l’inconnue s’avança d’un pas plus rapide vers toi. Beaucoup trop vite pour que tu ne te sentes pas menacé. Ton cœur rata un battement quand tu reconnus la voix qui prononçait ton prénom. Oh non… Pourquoi diable ne pouvait-on pas transplaner à l’intérieur de Poudlard ? Sans cette restriction ridicule, tu aurais pu revenir incognito. Personne n’aurait jamais rien su de ton passage à tabac. Si tu n’avais pas eu de doutes sur la sécurité de ta cheminée, tu aurais même pu essayer la poudre de cheminette, mais Ombrage surveillait tout. Tu préférais ne pas prendre de risque sur une potentielle surveillance de tes allées et venues. De toute façon, tu aurais dû entrer dans une habitation ou t’exposer dans un lieu sorcier pour pouvoir revenir dans tes appartements. Ce n’était pas possible non plus, à moins de t’infiltrer discrètement dans le manoir familial le temps de disparaitre.

Tu ne pouvais pas la voir maintenant. Tu ne ferais que la mettre un peu plus en danger. Elle ne devait surtout pas avoir le moindre soupçon sur ce que tu faisais de tes soirées. Tu aurais encore préféré qu’elle te surprenne avec Wendy. Cela aurait été une situation impossible, mais ce serait bien moins grave que si elle se doutait de ton allégeance forcée pour le lord. Cela n’avait d’ailleurs aucun sens vu tes fréquentations. D’ailleurs, tu ne comprenais même pas pourquoi elle semblait se préoccuper de toi. Elle avait été très claire la dernière fois. Au final, cela t’avait même arrangé. Tu avais fait ton point d’honneur de l’ignorer de nouveau, même si parfois tu l’observais en compagnie de certains hommes. Ton esprit calculateur te soufflait de laisser faire, que cela rendrait les choses plus faciles pour justifier ta décision. Et puis, peut-être même allait-ce finalement la sauver. Personne ne voudrait d’une sang pur qui était passée sous tout Poudlard. La pensée était terrible et peut-être injuste, tu préférais ne pas réfléchir à ce qu’elle faisait de son temps libre. Sa main se posa sur ton bras et tu retins un nouveau mouvement de recul. De si près, elle devait pouvoir deviner tout ce qui n’allait pas chez toi et l’odeur de sang qui devait te coller à la peau, malgré le nettoyage sommaire de tes vêtements.

Tu étais conscient que n’importe qui pouvait vous voir dans le hall et tu n’avais vraiment pas besoin de tout ça à l’heure actuelle. Tu regrettais fortement de ne pas avoir risqué de faire la montée jusqu’à la tour d’astronomie en balai. Si tu étais tombé au pire, tu aurais mis fin à tous tes problèmes. Tu essayas d’avancer, de t’éloigner d’elle. La voir s’inquiéter pour toi était pire que tout. pourquoi faisait-elle un tel revirement ? Tu pouvais presque penser qu’elle s’inquiétait vraiment pour toi. Tu devais t’en débarrasser. Tu cherchas une réplique cinglante qui l’amènerait à partir en trombe en te laissant tout seul. Tu n’en trouvas aucune. Qu’est ce qui t’était arrivé ? C’était une question que tu te posais depuis ton retour en Écosse. Effectivement, qu’est ce qui avait bien pu t’arriver pour te convaincre de laisser tomber la vie que tu t’étais construite en Russie afin de servir un fou ? « Rien du tout. Rien qui te concerne. Rentre dans ton dortoir. » Ta voix manquait la dureté nécessaire, et tu te maudis de ne pas être assez fort pour avoir l’air glacial au lieu de blessé. Tu aurais dû réagir de la même façon qu’elle l’avait fait. Qu’est ce que ça pouvait lui faire au juste ? Depuis quand se préoccupait-elle de tes problèmes ?

Quand elle parla de t’emmener à l’infirmerie, tu faillis te mettre à rire, mais la douleur dans tes côtes, t’empêcha de laisser éclater ton sarcasme. « Non. Pas l’infirmerie. Laisse-moi. » Ton balai tomba dans un bruit sourd sur la pierre alors que tu essayais de la pousser loin de toi avec ta main saine. Tu devais continuer d’avancer avant que la commotion ne ramène quelqu’un d’autre dans cette direction. « Je n’ai pas besoin de ton aide. » Tu inspiras fortement avant de te baisser pour essayer de ramasser ton balai. Le mouvement te donna une nouvelle fois la sensation d’être au bord de l’évanouissement et tu fermas les yeux pour reprendre tes esprits. Elle était toujours là. Ta volcanique et têtue Aloisia. C’était dans ces moments là qu’elle te rendait folle à insister autant. Tu devais t’assurer de son silence. Tu ne voyais pas pourquoi elle devrait tenir parole, mais si quelqu’un apprenait ce qui t’était arrivé, ta couverture risquait de sauter.  Ce serait déjà sûrement difficile de faire semblant demain. Tu n’avais rien de très efficace pour te soigner. Voldemort s’attendait-il à ce que tu ailles plaider ta cause auprès de Rogue alors même que tu devais vérifier qu’il ne travaillait pas pour Dumbledore ? Ce serait contre-productif. « Écoute-moi bien. Tu ne parleras à personne de ce que tu viens de voir. c’est bien compris ? Si tu veux éviter les ennuis, tu vas oublier cette soirée. »





©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 5 Juil - 20:57


OCTAVUS & ALOISIA ❧ “Enjoy the silence.”  


J'avais été toujours imprudente, c'était un de mes plus grands défauts. Je fonçais tête baissée sans prendre en compte les risques potentiels qui pouvaient se trouver sur ma route. C'était comme ça que j'étais devenue le pantin de Liberia, parce que je n'avais pas vu le danger qu'elle représentait. On aurai pu penser qu'après ce qu'il venait de m'arriver, j'aurais changé. Mais non, je ne voyais jamais le mal. C'est pourquoi je n'avais pas eu peur outre mesure en voyant une silhouette sombre dans le hall de mon école au beau milieu de la nuit. Un autre élève aurait peut-être hurlé, ou du moins aurait demandé l'identité de la personne. La plupart seraient certainement partis en courant et seulement quelques uns auraient dégainé leurs baguettes. Avec toutes les rumeurs qui circulaient ces derniers temps, la paranoïa de Potter et du directeur, c'était totalement compréhensible. Le château n'était pas impénétrable, encore moins avec Ombrage à sa tête. Elle représentait le ministère, et le ministère était facilement corruptible. Ou alors, je n'avais pas eu peur parce qu'au fond, mon corps avait compris avant mon esprit qui se trouvait devant la grande porte. Même dans l'obscurité quasi-totale des lieux, il m'avait suffit de voir l'ombre de sa mâchoire pour le reconnaître. Après tout le temps que j'avais passé à le regarder et à l'imaginer mentalement, ça n'avait rien d'étonnant. Je le connaissais mieux physiquement que n'importe qui d'autre, ou même qu'il me connaissait, ça c'était même sûr. Rien que le son de sa voix lorsqu'il me prit pour la professeure de métamorphose m'indiquait qu'il n'allait pas bien. Ses graves qui me hantaient toujours étaient faibles et si l'endroit n'avait pas été aussi grand et aussi vide, je n'aurais probablement rien entendu. Quelque chose n'allait pas, le savoir me donnait l'impression d'être plongée toute entière dans un bain glacé. Entendre sa détresse muette m'avait fait oublier tout le reste : notre rupture, ses mensonges, les miens. J'avais donc fait la seule chose que je pouvais faire, accourir auprès de lui. Parce que même s'il n'était pas mon ami, je voulais croire que je restais la sienne.

J'avais du mal à rester rationnelle auprès d'Octavus. N'importe quelle autre fille, avec tout ce qu'il m'avait fait, aurait prétendu ne s'apercevoir de rien et l'aurait laissé souffrir le martyr, s'en serait réjoui même. Je ne voulais pas son malheur, loin de là, et c'était bien là le drame de vie. J'étais prête à sacrifier beaucoup de choses pour lui offrir une part de bonheur et même la menace que représentait Rasputin, mes parents, et le reste du monde, ne parviendrait pas à me faire changer d'avis. Mais j'avais du mal à concevoir qu'il souffre. Pour moi, Octavus était cet homme fort et bon qui allait m'arracher de la prison que représentait le manoir. C'était un roc sur lequel j'avais espéré pouvoir m'appuyer, un point fixe dans mon univers qui resterait inchangé. Plus le temps avancé, plus je m'apercevais de toutes mes erreurs.

Maintenant que j'étais tout près, je pouvais sentir l'odeur de sang qui émanait de ses vêtements. Sa douleur semblait encore plus vive, si bien que je compris qu'il y avait bien plus que ce que je voyais. Sa main et son visage n'avaient pas été les seuls à être abîmé. J'avais l'impression qu'il était sur le point de s'évanouir, il était encore plus pâle que moi, c'était dire. Ses jambes tremblaient à vue d’œil lorsqu'il tenta de s'éloigner de moi et ma main quitta son bras sans pour autant que je ne bouge. S'il pensait qu'il allait pouvoir se débarrasser de moi de cette façon, il se trompait lourdement. Je supportais bien pire depuis des mois et mon ego avait disparu à la seconde même où j'avais compris dans quel état il se trouvait. Bien au contraire, le fait qu'il ne parvienne pas à donner la force qu'il voudrait dans sa voix ne faisait que m'inquiéter davantage. Comment pouvait-il me dire qu'il ne lui était rien arrivé alors qu'il ne pouvait même pas se déplacer seul ? Et aussi bon sorcier était-il, je doutais fortement qu'il puisse se soigner tout seul, sinon il n'aurait jamais pris le risque d'apparaître comme ça à la vue de quiconque. Et bien sûr que ça me concernait, il était la seule chose dans ma vie qui valait la peine que je continue de me battre. Si il était blessé, je l'étais aussi et j'étais déjà assez faible comme ça dernièrement. Il pouvait toujours rêver pour que je retourne dans mon dortoir, je ne lui obéissais pas déjà lorsque nous étions fiancés, alors ce n'était pas maintenant que nous ne l'étions plus que ça allait changer. Je ne pris même pas la peine de lui répondre, ça ne servait à rien de me disputer avec lui. Il y avait des choses biens plus importantes, le soigner par exemple.

Il refusa que je l'amène à l'infirmerie et ce refus catégorique me fit froncer des sourcils. Et il comptait aller où comme ça au juste ? Il pensait quoi, se coucher tranquillement dans son lit ? Aucun sommeil réparateur n'allait le remettre sur pieds là. Je commençais sérieusement à me poser des questions, si bien que je m'aperçus à peine qu'il essaya de me repousser vainement. Ses réactions me faisaient craindre le pire. Il était blessé et ses blessures n'avaient rien d'anodines. Son balai tomba à terre, brisant en fracas le silence des lieux. Mais il ne s'était pas fait ça en volant. Octavus était un joueur de Quidditch, et un bon, je l'avais appris à mes dépends. Il était inimaginable qu'il se soit fait ça en tombant de son balai durant une balade. Et il n'aurait pas refusé de ce faire soigner le cas échéant. Est-ce qu'il s'était battu ? Il était sanguin, c'était vrai, de là à en venir aux mains. Sa respiration difficile brisait mes tympans, me rappelant constamment que malgré tout ce qu'il disait, il souffrait comme jamais. « - Ah non ? Parce que tu te crois capable de monter tous les étages jusqu'à tes appartements là peut-être ? » Même avec toute la bonne volonté du monde, j'avais du mal à l'imaginer rejoindre la plus haute tour du château dans son état. Et en le voyant se pencher dangereusement pour récupérer son balai, je compris qu'il ne parviendrait même pas à atteindre le premier étage. Qu'il ne veuille pas de mon aide, je le comprenais très bien. Après tout, je devais le dégoûter après la soirée désastreuse des septièmes années et le comportement qui s'en était suivi en public n'avait rien fait pour arranger les choses. Mais là, il n'avait pas le choix. Soit il acceptait la main que je lui tendais, soit il allait devoir rendre des comptes lorsque quelqu'un le découvrirait au petit matin effondré dans les couloirs.

Je me figeais encore plus lorsqu'il utilisa le peu de forces qui lui restaient pour m'interdire de parler de ce qu'il se passait à qui que ce soit. Et à qui voulait-il que j'en parle au juste ? Il pensait que j'allais envoyer un petit courrier à ses parents, aux miens ? Ou que je me confiais à ces sombres idiots auprès desquels je devais passer mon temps ? Mais il y avait là un moyen de le faire plier. « - Je ne dirais rien si tu me laisses t'aider. Sinon, je suis prête à réveiller tout le château et crois moi, je n'aurai aucun scrupule à le faire. » Tout plutôt que de le laisser tout seul ainsi. Et puis pour les ennuis, j'en avais déjà tellement que ça ne pouvait pas me faire plus de tort. Je me baissais rapidement pour attraper le balai qui restait échoué sur le sol avant de plonger mon regard déterminé dans ses yeux meurtris. S'il lui restait un peu de bon sens, il accepterait. Il devait bien se rendre compte qu'il était incapable physiquement de parcourir une telle distance. Il ne me faudrait que quelques minutes pour le sortir du hall et le ramener en volant jusqu'à la tour, alors qu'il mettrait des heures à rentrer de lui-même. « - Décide toi vite, je suis sûre que tu n'as pas envie que Rusard nous surprenne. » Et avec le bruit fracassant du bois sur la pierre, il n'allait pas tarder. J'étais étonnée de moi-même, lui répondre aussi calmement et de manière implacable alors qu'intérieurement, j'étais morte d'inquiétude de ce que j'allais découvrir sous sa cape.


©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptySam 11 Juil - 18:53




“ And what we were and what we are is hidden in the scars „



Tu ne savais pas ce qui pouvait lui passer par la tête pour mentionner l’infirmerie. Comment pensait-elle que Madame Pomfresh réagirait si elle te voyait arriver dans cet état, si elle sentait la magie noire qui te grouillait sur le corps ? Allait-elle fermer les yeux et te renvoyer chez toi une fois soigné, sans rien dire au directeur. Tu n’avais vraiment pas besoin de ça. D’après ce que tu avais cru comprendre, Rogue faisait le même boulot et il n’arrivait sûrement pas intact après ses réunions. S’il pouvait se débrouiller seul, alors toi aussi. Même si tu faisais un bien piètre travail pour le moment. Si tu avais évité de passer par le manoir de tes parents, tu n’allais sûrement pas te laisser faire par l’enfant avec qui ils t’avaient fiancés. Elle n’avait aucune idée dans quoi elle s’embarquait. Tu préférais largement avoir le mauvais rôle si cela voulait dire qu’elle serait en sécurité. Mieux valait un mari sang pur qui la traiterait comme un trophée, qu’un mari affilié à Voldemort et risquant non seulement sa vie, mais aussi mettant la sienne dans la balance. Bien sûr, cela aurait été beaucoup plus simple si tu avais dit tout ça. Sauf qu’elle était si têtue, elle le démontrait encore une fois en insistant lourdement pour t’aider, qu’elle aurait sûrement rejeté tous tes arguments rationnels pour l’écarter.  

Tes doigts malhabiles de gérer trop de choses finirent par faire tomber le balai et le son se répercuta en cascade le long des murs de pierre. Bravo. Il ne manquait plus que ça. Pourquoi ne pas carrément hurler ton emplacement ? Le balai t’encombrait et tu aurais presque envisagé de le laisser ici, si tu n’avais pas été autant attaché à ce vieux bout de bois. Il représentait une époque révolue, durant laquelle tu avais été heureux et plein d’espoir en l’avenir. Cela te semblait presque irréel à l’heure actuelle. « Je peux me débrouiller tout seul. » Et pourtant, tu n’y croyais pas toi-même. Pas après le boucan que tu venais de faire. Ta vitesse de déplacement était celle d’un scrout à pétard au repos, ou allais-tu te cacher si quelqu’un arrivait dans ta direction ? Tu n’arrivais même pas à attraper le balai sans manquer de perdre l’équilibre. Tu étais une loque. Tu allais devoir demander de l’aide. « Je n’ai qu’à utiliser mon balai. » Enfin, quand tu aurais réussi à t’en emparer de nouveau bien sûr. Et risquer d’être aperçu et d’avoir de gros problèmes avec un des autres professeurs qui t’accuseraient de montrer un terrible exemple aux élèves. De loin, tu avais peut-être l’air tout simplement ivre. A vrai dire, voilà qui t’arrangerait. Tu préférais que tes vieux démons soient dévoilés plutôt que la véritable cause de ta punition. Peut-être même que les escaliers se montraient gentils avec toi en voyant ton état et éviteraient de n’en faire qu’à leur tête. Tant que tu ne croisais personne, Peeves y compris, tu devais pouvoir faire le trajet. C’était dans ces moments là que tu regrettais d’habiter à côté de ta salle de cours. Tu aurais été parfaitement à l’aise avec un abri dans les cachots et puis, cela aurait été plus pratique pour espionner Rogue.

Ceci décidé, tu t’assuras qu’elle garderait sa bouche close. Pour le moment, elle ne t’avait pas donné de faire d’en douter, mais jusqu’à présent, tu n’aurais jamais pensé qu’elle s’afficherait de la sorte avec ses camarades masculins, alors tu devais t’assurer que cette nouvelle personnalité aurait encore un peu d’égard pour toi. Même si tu ne le méritais pas vraiment. Tu serrais les dents, chaque mot luttant pour sortir hors de tes lèvres semblant te poignarder les poumons. Pourvu que tes côtes n’aient pas perforé quelque chose. Même avec toute l’aide d’Aloisia, tu n’irais pas mieux. De toute façon, elle ne pouvait pas rester près de toi. Elle ne devait jamais savoir la vérité. Tu étais conscient que tous tes mensonges risquaient de t’exploser au visage. Mais tu n’allais rien dire. Elle oublierait rapidement ce qu’elle avait vu ce soir, même si tu devais un peu l’y aider. Elle capitula rapidement, mais tu compris vite pourquoi. Un sourire mi amusé, mi exaspéré apparut sur tes traits. Bien sûr, elle voulait que tu la laisses t’aider.

Vraiment trop têtue. Tu te doutais qu’elle était tout à fait capable de mettre sa menace à exécution et commencer à hurler. Mais tu n’avais pas envie d’admettre que tu avais besoin d’elle. Tu n’avais pas envie qu’elle soit responsable de toi alors que tu n’avais laissée tomber au pire moment. Et tu n’avais surtout pas envie qu’elle aperçoive les plaies qui te maculaient le corps. Tu n’avais jamais été aussi heureux de ne pas porter la marque des ténèbres. « Je pourrais très bien utiliser la magie contre toi et tu repartirai d’ici sans savoir que tu m’as croisé ou alors je pourrais te rendre muette. » Bien sûr, pour cela, encore faudrait-il que tu sois capable d’utiliser un sort. Ce n’était pas certain, voire même improbable. Après l’accio qui était arrivé par miracle à destination, tu ne savais pas si tu pourrais recommencer avant que tu aies récupéré un peu de tes forces. Tu n’avais pas envie de tester et de rater. Tu ne voulais pas sa pitié et il te semblait que c’était ce qu’elle t’offrait, sinon pourquoi n’aurait-elle pas continué son chemin ?

Tu lanças un regard noir à la rousse alors qu’elle enfonçait le clou, insensible à tes menaces. Évidemment, si tu n’avais pas eu l’air sur le point de t’effondrer, tu aurais sûrement été plus intimidant. Elle avait raison. Rusard semblait hanter les couloirs et son chat en faisait tout autant. En plus, vu la surveillance mise en place par Ombrage depuis la soirée désastreuse où tu l’avais surprise en galante compagnie, les patrouilleurs semblaient avoir augmenté. Comme tu étais souvent de sortie la nuit, tu prenais généralement la suite de tes collègues après minuit. « Très bien. » tu n’avais vraiment pas envie d’impliquer quelqu’un d’autre dans tes affaires. Tu te mordis la lèvre avant d’avouer que tu n’arrivais même pas à te baisser. « Il faut que tu attrapes le balai. » Traduction, tu es trop faible pour le faire toi-même mais tu ne comptes pas dire s’il te plait. De plus, si tu comptais accepter qu’elle t’aide à rejoindre tes appartements, tu ne comptais certainement pas la laisser voir les dégâts occasionnés par le dingue. La façon dont Voldemort traitait ses « sujets » avait sûrement contribué au fait que tu n’avais pas essayé très fort de découvrir ce que tramait le seul qui était supposé vous sauver tous de la domination de ce vieux fou. Il ne faisait aucun doute qu’il n’allait pas s’arrêter à l’Angleterre s’il gagnait. Mais c’était quelque chose que tu préférais ne pas trop envisager. Pour l’instant, ton problème principal venait du fait que tu n’avais de quoi traiter tes blessures de toute façon. Il aurait presque fallu que tu ailles faire un raid dans l’infirmerie. La prochaine fois, tu ne ferais pas la même erreur. Tu irais faire un tour chez l’apothicaire dès que tu serais en état de fonctionner normalement. « Comment est ce que tu comptes t’y prendre alors ? »






©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyJeu 16 Juil - 2:44


OCTAVUS & ALOISIA ❧ “Enjoy the silence.”  


Refusait-il mon aide par fierté ou bien était-ce parce que j'étais la dernière personne qu'il souhaitait voir ? Il était blessé, en mauvaise posture, et la seule personne qu'il croisait était celle qui l'avait privé de sa liberté et lui faisait honte désormais. Je pouvais comprendre sa réticence à me laisser lui prêter main forte. Je passais mes journées à me montrer aux bras des tombeurs de l'école ou à arpenter les couloirs avec mon air enjôleur et mon uniforme trop court. Nous n'étions plus que fiancés pour les apparences, mais mon attitude avait des répercussions sur lui. Entre les regards réprobateurs des professeurs et ceux appréciateurs de Liberia, j'étais au centre de l'attention, mais pas de la sienne. Si ce n'était notre brève entrevue près des serres, nous n'avions plus de contact. Je ne pouvais même pas lui expliquer que malgré tout ce qui était arrivé, il pouvait compter sur moi. C'était jouer avec le feu, j'étais certaine que son ex n'hésiterait pas à me le faire payer en le blessant lui. Mais alors que je faisais tout ça dans l'unique de le protéger, voilà qu'il revenait le corps meurtri pour je ne savais quelle raison.

Je ne pus retenir un ricanement en l'entendant. Il savait pertinemment que non, il ne pourrait pas s'en sortir tout seul cette fois-ci. Et sa présence dans le hall en était la preuve. S'il n'était pas retourné dans ses appartements en balai, c'est parce qu'il savait au fond qu'il n'en était pas capable et qu'il se mettrait plus en danger qu'autre chose en essayant. Il était fier mais certainement pas stupide. « - Si c'était le cas, tu ne serais pas là. » Il avait autant de chance de réussir à voler jusqu'à la tour d'Astronomie que d'arriver jusqu'au septième étage : aucune. J'étais déjà assez étonnée de le voir debout, bien que cet essai pour récupérer son balai semblait avoir eu raison de lui. Il pouvait être têtu mais je l'étais encore plus, après tout ce temps il devrait le savoir. Il était si pâle que certains fantômes de Poudlard semblaient mieux se porter que lui, il était hors de question de le laisser dans cet état. Et au pire, si je me faisais prendre, je n'en étais plus à une retenue près. Alors je le menaçais, c'était donnant donnant. Je ne dirais rien de cette soirée, ce dont je n'avais jamais eu l'intention de toute façon, s'il se laissait un peu faire. Et il ne sembla pas si surpris de ce chantage. Je me demandais s'il allait se poser des questions sur ce revirement soudain d'attitude. J'avais été plus qu'explicite la dernière fois, je ne voulais plus qu'il interfère dans ma vie. Ce soir, j'étais celle qui ne le laisserait pas s'en sortir comme ça.

Il aurait pu, certes, après tout il avait déjà sa baguette dans sa main. Mais j'avais déjà moi-même songé à lui lancer un maléfice pour en finir au plus vite. Après tout, j'aurais pu le pétrifier et le ramener en le faisant léviter jusqu'au septième étage. Il n'aurait ni pu bouger, ni crier, un vrai jeu d'enfant. J'aimais croire que je n'allais pas être obligée d'utiliser la force contre lui. Même si je ne l'excluais pas pour autant. « - Sois tu me sous-estimes, soit tu te surestimes. Tu peux essayer mais tu te retrouveras au sol avant même d'avoir levé le bras. » J'avais beau aimer Octavus, je refusais qu'il m'ensorcelle à sa guise. Je n'étais pas sa chose et il ne pouvait pas s'arranger à coup de sortilège d'amnésie. Je n'aurais aucun mal à me défendre et encore moins de scrupules à le faire. Ça lui montrerait peut-être que je n'étais pas aussi inoffensive qu'il semblait le penser. Il devrait pourtant le savoir, je n'avais pas hésité longtemps avant de m'en prendre à Murdoch histoire de la tenir à distance. Pour sa part, je n'étais pas sûre qu'il en viendrait jusqu'à là. Je savais combien il avait souffert de son dérapage dans la ruelle de Pré-au-Lard, sa colère après la soirée du nouvel an en était une autre preuve. Il avait pensé que je le craignais désormais parce qu'il avait eu sa baguette en main, comment pourrait-il s'en prendre à moi sciemment, sans remord après ça ? Comme pour attester de mes bonnes, ou mauvaises, intentions, je récupérais ma baguette et la gardais en main. Non, je ne plaisantais pas. Il me détestait tellement que le maîtriser n'allait pas empirer tellement les choses. Et au moins, je pourrais le ramener en toute sécurité jusqu'à ses appartements.

Il finit par accepter, après un temps qui me sembla ridiculement long puisque de toute façon, il avait toujours su qu'il n'avait pas d'autres choix. Je n'avais pas le cœur à me moquer, je savais combien ça devait lui coûter d'apparaître devant moi de la sorte. Lui qui était un monstre du contrôle et des apparences, l'homme blessé n'était pas un costume taillé pour lui. Le voir dans cet état me fit oublier ma propre condition, la fatigue et la lassitude avaient laissé place à l'adrénaline et la détermination. De ma main libre, je récupérais son balai rapidement, vérifiant d'un coup d'oeil derrière mon épaule qu'il n'y avait toujours personne. C'était le cas même s'il ne valait mieux pas traîner. « - En volant bien sûr. » Il n'y avait pas beaucoup d'autres moyens et parcourir les sept étages après le fracas du bois sur la pierre était exclu. Voler jusqu'à la tour ne me prendrait que quelques minutes et l'heure tardive assurait une certaine discrétion. D'un coup de baguette, j'entrouvris la grande porte avant de m'approcher pour passer son bras autour de mes épaules et l'aider ainsi à sortir au plus vite. Il n'avait pas l'air des plus ravis et si je n'avais pas été aussi inquiète, j'en aurai été certainement plus blessée qu'autre chose. Je ne refermais pas la porte derrière nous, je savais qu'il y avait encore quelque chose à faire avant de voler jusqu'à la tour d'astronomie. Je l'aidais à marcher en longeant le mur extérieur jusqu'à arriver à un buisson. «- Reste là, je reviens. » Je tournais les talons avant même qu'il ne me pose des questions, lui laissant son balai. Il allait m'encombrer et je savais qu'il ne ferait rien de stupide. Moi au contraire...

Je me glissais de nouveau par la porte que je refermais cette fois-ci, histoire que personne ne soit tenté de sortir examiner l'extérieur. Rapidement je descendis par les cachots, le pas le plus léger possible. Ça n'était pas la première fois que je rentrais par là comme une voleuse, c'était seulement la première fois que j'allais vraiment en être une. Je ne me dirigeais pas vers la Salle Commune mais bien vers la réserve de Rogue, celle-là même qu'il m'avait fait ranger quelques jours plus tôt. Une chance au final, je savais pertinemment que j'y trouverais mon bonheur et où exactement en plus de ça. « - Alohomora. » J'avais l'impression que ma voix résonna en échos dans tout le château et je m'engouffrais rapidement dans la pièce le cœur battant à tout rompre. Tout en avançant vers les étagères, j'éclairais les lieux pour lire les étiquettes des nombreuses fioles. Il ne m'en fallait que deux. Essence de Murlap et essence de Dictame. J'espérais que ça serait suffisant. Sans perdre de temps, je les rangeais dans la poche de ma robe avant de refermer la porte vitrée. L'inventaire étant très récent, je priais pour que Rogue mette du temps avant de s'apercevoir du vol. Je me replongeais ensuite dans le noir le plus complet quelques secondes, à l'affût du moindre bruit dans le couloir, avant de quitter la réserve. J'attendis encore un peu dans les escaliers du cachots avant de rejoindre en courant la Grande Porte. Toutes ces précautions m'avaient donné l'impression d'avoir abandonné le brun seul pour une éternité, au final j'espérais avoir été assez rapide. Le retrouver inconscient n'arrangerait en rien cette soirée.

« -On peut y aller. » Il n'avait pas bougé, comme si son état lui permettait de toute façon, et je m'abaissais une seconde fois pour récupérer son balai. Je l'enfourchais et tapais du pied légèrement pour décoller tout en prenant soin de rester à quelques centimètres du sol, histoire de faciliter la tâche à Octavus. J'espérais qu'il aurait assez de force pour ne pas se laisser tomber, j'avais déjà repéré qu'une de ses mains semblait particulièrement amochée. « - Accroche toi, ne me lâche pas. » J'attendis d'être sûre qu'il était bien installé avant de prendre de la hauteur, progressivement. Monter en piqué aurait été terriblement dangereux et pour la première fois depuis longtemps, je ne voulais pas prendre de risque.
©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 19 Juil - 20:41




“ And what we were and what we are is hidden in the scars „



Tu regrettais assez de ne pas avoir la capacité de devenir un animagus. Voilà qui aurait été bien pratique pour te déplacer discrètement jusque chez toi. Tu aurais dû ravaler ta fierté mal placée et demander asile chez tes parents. Ta mère aurait été horrifiée et cela n’aurait sûrement pas arrangé les relations houleuses entre tes parents, mais au moins tu aurais évité de la confronter à l’horreur des mangemorts. C’était déjà bien assez terrible de la marier de force à quelqu’un de voué à la cause. Maintenant il savait qui elle était. Il pouvait l’utiliser contre toi si tu ne te montrais pas assez efficace à ses yeux. Et tu savais très bien que quoi que tu fasses, ce ne serait jamais suffisant. Personne ne trouvait jamais grâce à ses yeux, même pas ses plus fidèles lieutenants. C’était peut-être pour ça que tu étais prêt à discuter pendant des heures de ta capacité à te débrouiller seul, même s’il ne faisait aucun doute que tu allais devoir céder à la fin. Cela conférait à l’extrême, sûrement parce que tu avais l’impression désagréable d’avoir une dette envers quelqu’un si tu délaissais ton contrôle l’espace de quelques instants et tu avais bien vu où cela t’avait mené. Ton père en avait profité allègrement. Qui pouvait savoir ce qu’Aloisia allait te demander pour avoir magnanimement bien voulu te secourir ? C’était évident qu’elle voudrait quelque chose. Ça avait été plus facile de garder l’impression d’avoir le dessus dans votre relation, d’être celui qui avait été trompé à plus d’un titre.

« Bien sûr. » Ta voix avait retrouvé un peu de son mordant usuel. Évidemment en volant. En plus, tu avais ton balai à portée de main et ce serait beaucoup moins bruyant que te faire monter tout en haut de ta tour par les escaliers. Ta fierté mal placée te soufflait que tu aurais vraiment dû prendre le risque de grimper là haut tout seul. Ton balai ne t’aurait sûrement pas laissé t’écraser d’une hauteur de plusieurs étages. Peut-être que tu pouvais encore lui laisser croire que c’était un mauvais calcul de trajectoire en balai qui t’avait fait t’écraser dans l’arbre cogneur. Oui, c’était plausible. Tout le monde savait que l’arbre n’était pas du genre à laisser s’échapper ses victimes sans les malmener. Tu ne délivrerais l’explication que si elle te le demandait. Cela ne te ressemblait pas de délivrer des informations gratuitement sans avoir une idée derrière la tête. Elle verrait immédiatement que tu cachais quelque chose. Tu ne comprenais pas ce que ça pouvait lui faire de te voir dans cet état, ni pourquoi elle insistait autant. Elle avait été très claire. Chacun allait de son côté et arrêtait de se préoccuper de l’autre. Tu avais tenu ta part du marché. Alors pourquoi revenait-elle sur sa propre demande ? Avait-elle subi un sortilège d’amnésie ? Si tu n’avais pas été sur le point de t’effondrer tu aurais d’ailleurs sûrement posé la question. Tu t’en étais empêché. Tu n’étais pas assez apte à gérer une nouvelle dispute. Et une part de toi avait peut-être aussi peur qu’elle ne te laisse en plan après avoir crié et rentre en courant dans son dortoir, te laissant en plan à la merci de qui te trouverait. Aussi désagréable que ce soit de l’admettre, tu devais te reposer temporairement sur elle. C’est ce que tu fis, essayant de ne pas t’appuyer de tout ton poids sur elle, tu avais encore un peu d’amour propre. C’était toi la demoiselle en détresse cette fois. C’était à mourir de rire.

Une fois de retour à l’extérieur, tu te demandas où elle se dirigeait exactement. Un buisson. Tu haussas un sourcil circonspect devant la découverte avant qu’elle ne t’annonce promptement qu’elle s’en allait et que tu devais l’attendre. Une pointe d’agacement se manifesta et tu plissas les lèvres. Ou allait-elle au juste ?  Tu avais des questions sur le bout des lèvres, mais tu ne la posas pas, en partie parce qu’elle était déjà trop loin et parler trop fort aurait été contreproductif. Il se serait agi d’une toute autre personne, tu aurais senti venir l’humiliation à plein nez. Et malgré tout, ta première idée fut qu’elle te laissait en plan à l’extérieur parce que tu n’avais pas été assez reconnaissant. Tu ne lui en aurais pas voulu de toute façon. Cela aurait beaucoup plus ressemblé à son comportement des dernières semaines.

Une fois qu’elle fut hors de vue, ton corps s’affala contre le mur, bien à l’abri derrière le buisson  et tu fermas les yeux, essayant de ne pas te complaindre dans la douleur qui te vrillait le corps. Une question t’effleura rapidement l’esprit, présente depuis que tu l’avais aperçue. Tu savais très bien l’heure tardive qu’il était, tu avais même compté dessus pour rentrer incognito. Alors que faisait-elle ici ? Tu comptais bien lui poser la question dès que vous seriez arrivés chez toi. Tu eus l’impression qu’elle était partie depuis des heures. Quand enfin, à travers ton souffle inégal, tu distinguas des craquements discrets venir dans ta direction, tu rouvris les yeux et te remis lentement debout, comme si le mouvement n’était pas aussi douloureux que t’enfoncer un poignard dans le ventre. « Je m’attendais presque à ce que tu aies changé d’avis, » tu sifflas entre tes dents. Tu cherchais les ennuis apparemment. Quand tu souffrais, tu avais besoin de le partager avec d’autres. Aloisia sembla cependant au dessus de tes piques et s’installa sur le balai. Tu devais faire pareil, rapidement de préférence. Enjamber le bois ne fut pas si compliqué, même si le geste semblait te vider de toute énergie, c’était plutôt de rester droit qui serait problématique. Tu te vis immédiatement en train de faire une roulade du paresseux, sauf que si tu glissais, il était clair que tu ne pourrais pas remonter. Tu t’écraserais lamentablement au sol. Alors oui, s’accrocher n’était pas une mauvaise idée, même si cela ne t’enchantait pas vraiment. Tu passas ta main saine autour de sa taille, t’assurant que c’était uniquement pour ta propre sécurité et pour rien d’autre. Tes doigts cassés restèrent à pendre le long de ta jambe. Ils ne seraient d’aucune utilité de toute façon. « Ok. » Tu étais prêt à monter. Ton balai normalement n’aurait aucune envie suicidaire en sentant un corps étranger en train de le diriger. Ce serait bien le moment qu’il décide de voir ce qu’Aloisia avait dans le ventre.

La promenade aurait presque été romantique n’eut été les circonstances. Le ciel était d’un noir d’encre, illuminé par les étoiles, pas une brise de vent, heureusement pour toi. Tu détournas finalement les yeux pour les poser devant toi, même si tu t’en étais empêché jusqu’à présent. C’était étrange de voir sa nouvelle coupe de cheveux de si près. D’ordinaire, les boucles rousses t’auraient chatouillé le visage. Maintenant seul un parfum discret semblait émaner de sa nuque. Non pas que tu étais en train de la renifler. Tu lui étais reconnaissante de ne pas aller vite, mais le silence était loin d’être confortable pour autant. Ça te rappelait vos premières rencontres une fois qu’elle avait passé le cap de l’enfance. A l’époque vous aviez abordé ces sujets banals et mondains, tout plutôt que rester à vous observer dans le blanc des yeux. La question qui semblait revenir en boucle dans ta tête trouva soudainement le moment idéal pour sortir. « Je peux savoir ce que tu fais en dehors de ton dortoir ? Si je ne me trompe pas, le couvre feu est dépassé depuis longtemps. » Au moins, tu avais essayé d’avoir un ton neutre et pas accusateur. Elle pouvait encore te jeter du balai. Tu avais beau ne pas faire d’hypothèses, tu en avais bien une. Encore un rendez vous dans un placard avec une nouvelle conquête ? Si oui, tu avais eu de la chance qu’il ne s’agisse pas d’un serpentard. Mais apparemment, Aloisia avait décidé d’élargir ses horizons en fréquentant toutes les maisons sans distinction. Mais bon, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Elle avait au moins pris ton avertissement à cœur et évitait de s’exposer aux yeux de tous durant ses activités nocturnes.  Puisqu’elle respectait sa parole, cela n’était pas supposé t’ennuyer. Et pourtant, ce n’était pas parce qu’elle était en train de te sauver la mise que tu n’allais pas poser des questions dérangeantes. Après tout, le statut quo était de retour maintenant qu’elle insistait pour te secourir. Tu t’autorisais à te mêler aussi de ses affaires.




©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 9 Aoû - 16:39


OCTAVUS & ALOISIA ❧ “Enjoy the silence.”  


Je ne saurais dire à quel moment nous étions passés d'alliés à ennemis. Trop rapidement à mon goût en tout cas. Je n'allais pas m'attarder sur la manière de me répondre, de cette froideur avec laquelle nous nous adressions l'un à l'autre ces derniers temps. Il pouvait bien être imbuvable, ça n'allait pas m'arrêter pour autant. Je n'allais pas le laisser rentrer seul, il pouvait bien m'insulter si ça le chantait, ça m'était égal, je saurais encaisser. Mais tout de même, cela montrait bien que les choses avaient entre nous et ce de manière irrémédiable. Je ne pouvais pas totalement lui en vouloir, j'étais en partie responsable et je savais me montrer dure aussi, pour me protéger bien sûr mais aussi pour qu'il n'apprenne pas la vérité. Tout semblait faux dorénavant entre nous, il était loin le temps de l'enfance où il avait été mon seul vrai ami. Peut-être que ça aussi, ça n'avait pas été. Je ne pouvais cependant pas m'empêcher de me rappeler ce jour où il était venu me réconforter dans la cuisine familiale. À partir de ce moment-là, sa manière de me regarder, de me parler, avaient changé. Je ne m'étais plus sentie seule et même mieux, j'avais commencé à avoir l'impression d'être protégée. Le rempart entre mes parents et moi. Sa simple présence au Manoir durant l'été rendait tout cela bien plus supportable et j'avais fini par attendre trop impatiemment sa venue. J'en avais été prisonnière même. Je me prenais le retour de bâton maintenant. J'avais trop compté sur lui, j'apprenais maintenant à survivre sur mon soutien. Alors que lui aurait toujours le mien, quoi qu'il m'en coûte. En tout cas, jusqu'à ce que cette mascarade prenne fin.

La série des risques pris concernant Octavus n'en finissait pas. Je m'attirais plus d'ennuis depuis notre retour de Russie que jamais de ma vie. Il n'était même pas la peine de mentionner Liberia qui représentait à elle seule une menace conséquente. À savoir quand cette bombe m'exploserait en plein visage. Les sermons interminables des professeurs sur mon attitude et mon manque de travail ça, je pouvais bien vivre avec. Ma réputation de fille facile était un peu plus difficile à vivre, au final, je commençais à m'habituer à ignorer les regards et les chuchotements sur mon passage. Mais maintenant, je devenais aussi une voleuse. Je n'avais pas hésité une seule seconde avant de m'introduire dans la réserve de Rogue, ça en disait long sur la personne que j'étais en train de devenir. Ou alors sur ce que j'étais prête à faire lorsqu'il entrait en ligne de compte. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas tarder à le rejoindre, de peur qu'on ne le découvre ou qu'il prenne une décision stupide en volant jusqu'à la tour de lui-même. Mais non, il était toujours là et l'apercevoir alors qu'il se pensait seul me montra à quel point il souffrait. Image qui se volatilisa à l'instant même où il s'aperçut de ma présence. La fierté mal placée des hommes... « - Définitivement, tu me connais mal. » Un constat qui m'arrachait le cœur à chaque fois mais qui s'avérait d'une effroyable véracité. Il aurait fallu que je me réjouisse, ça signifiait aussi que je jouais très bien mon rôle, trop bien même peut-être. Une petite partie de moi, celle qui désespérait toujours de voir les choses changer, aurait pourtant aimé qu'il se rende compte de tout ça. Je n'en montrais rien et montais rapidement sur le balai, attendant qu'il me rejoigne pour décoller. Même si je voulais arriver au plus vite à la tour d'Astronomie, c'était trop risqué de monter en flèche, il allait falloir y aller progressivement. Surtout que je sentais à peine sa prise autour de ma taille. Et comme si mon corps était lui aussi lassé de tout cela, il ne réagit même pas à cette proximité dont il n'avait plus l'habitude.

Le balai était facile à manier et à cette vitesse, voler était un jeu d'enfant. Je me forçais à faire quelques détours, évitant les rares fenêtres encore allumés à cette heure-ci. Il était aussi préférable de contourner la tour des Gryffondors, ces satanés rouges et ors étaient toujours là où il ne fallait pas. Je me concentrais sur mon plan de route pour éviter de penser à tout le reste. Des questions, j'en avais des centaines qui pressaient ma bouche, mais je savais pertinemment que ça ne servait à rien de les poser. Octavus serait une tombe ou alors, il me mentirait. Et il m'avait assez menti pour toute une vie j'avais l'impression. Lorsque finalement il entreprit de briser ce silence, certes gênant, je mis quelques secondes avant de répondre à mon tour. Des secondes qui, je l'espérais, ne le pousseraient pas à la curiosité. « - Vraiment, tu veux qu'on se lance dans un interrogatoire ? Je crois que de nous deux, tu es celui qui dois des explications. » Parce que oui, je n'étais pas dans mon dortoir, mais moi au moins je n'avais pas le corps roué de coups. On ne pouvait pas en dire autant de lui. Il était préférable d'éluder la question, je ne pouvais tout bonnement pas lui dire que j'étais avec Liberia à cette heure si avancée de la nuit. J'aurai toujours pu lui mentir, lui dire que j'étais en retenue, mais les retenues se finissaient toujours avant minuit. Et il aurait certainement été capable de demander à ses collègues ce qu'il en était vraiment. Je préférais encore le laisser croire que j'étais avec un garçon, ça au moins ça pouvait toujours servir ma cause et ça ne lui ferait aucun mal. Plus il croirait à mes aventures, plus Rasputin sera satisfaite.

Après un trajet qui me parut durer une éternité, nous arrivâmes enfin à destination. Je n'atterrissais pas sur la terrasse, rapidement mais avec délicatesse, je lâchais d'une main le manche de son balai pour attraper ma baguette et la pointer sur les portes fenêtres qui s'ouvrirent pour nous laisser passer. Enfin, je finis par poser pied à terre et me retournais vers lui pour l'aider, abandonnant son balai sur le sol. Je repassais son bras autour de mes épaules en me dirigeant vers ce qui devait être sa chambre. L'endroit était si différent de son appartement de Saint-Petersbourg que c'était à se demander s'il vivait bien là. Peut-être ne passait-il pas souvent la nuit ici aussi... L'image de la blonde s'imposa à mon esprit, elle n'était jamais loin de toute évidence. Avait-elle un quelconque rapport avec son état ? Savait-elle juste au moins qu'il était blessé ? Certainement que non sinon, il serait auprès d'elle. Il n'aurait pas accepté mon aide s'il avait eu un autre choix, avec Aleksei si loin, il était sûr qu'elle n'était au courant de rien, il ne se serait pas embarrassé de ma présence sinon. « - Allonge toi et laisse moi voir tes blessures. » Je l'aidais à s'installer sur son lit avant de ressortir les deux fioles volées quelques minutes plus tôt. Ça n'allait certainement pas tout guérir mais au moins ça l'aiderait à se sentir un peu mieux. J'avais été assez proche pour savoir que sa cape était imbibée de sang, il y avait donc des plaies ouvertes. L'essence de Dictame les refermera et celle de Murlap servira à apaiser la douleur. « - Je peux faire quelque chose pour ta main mais tu vas plus souffrir que si tu allais voir Pomfresh. » Une dernière tentative de le convaincre d'aller à l'infirmerie, perdue d'avance bien sûr. Quoi qu'il lui soit arrivé, il ne voulait pas que ça s'ébruite, même auprès de ses collègues. Avec le Quidditch, les membres cassés se comptaient par dizaines et j'avais vu la vieille femme ou même Madame Bibine lancer ce sort si souvent qu'il m'était plutôt familier. « - Enlève ta cape. » Je glissais ma baguette dans ma poche pour ouvrir avec précaution le premier flacon, prête à voir ce qu'il cachait encore sous son vêtement. Vu les grimaces de douleurs qu'il n'arrivait pas aussi facilement qu'il aimerait dissimuler, le pire était à craindre.

©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 23 Aoû - 11:19




“ And what we were and what we are is hidden in the scars „



Si Aloisia avait eu toutes les données en main, elle aurait sûrement compris pourquoi tu ne pouvais plus faire confiance à personne. Pour de multiples raisons. Envie de ne pas les mettre en danger. De ne pas être jugé et de perdre ceux qui étaient encore tes proches. Égoïstement, tu devais bien reconnaître que le second critère avait beaucoup d’importance à tes yeux, un peu plus que le premier tout du moins. La seule qui n’entrait pas dans cette catégorie était Wendy, mais ce n’était pas mieux, même si beaucoup plus facile, puisque vous ne parliez pas vraiment de votre véritable vie. Mais elle avait totalement raison. Tu la connaissais très mal. Sinon, tu aurais été persuadé qu’elle n’aurait jamais été se vendre à quiconque même en pleine crise d’adolescence. La réciproque était vraie, mais tu l’avais toujours tenue à distance, donc ce n’était pas vraiment de sa faute. Dans deux mois tout au plus, ce ne serait même plus nécessaire de faire semblant de toute manière. Tu ne te donnas même pas la peine de répondre. Ça n’en valait pas la peine. Elle ne faisait que déclarer l’évidence, même si tu trouvais qu’elle avait presque l’air déçue par cette observation. C’était un peu hypocrite considérant les actions totalement hors personnage qu’elle avait réalisées ces derniers temps. Tu pouvais bien lui retourner le compliment, mais toute réplique aurait sans doute lancé une confrontation.

Ça ne t’avait pas empêché de lui demander pourquoi elle était dehors après le couvre-feu. Il était bien sûr possible qu’elle soit encore en retenue pour la soirée clandestine, surtout si Ombrage avait décidé d’utiliser ses méthodes peu conventionnelles pour s’assurer qu’ils ne recommenceraient pas. Pourtant, tu pressentais qu’il ne s’agissait pas du tout de cela. Était-ce par jalousie ? Surement pas. Tant qu’elle restait discrète comme tu lui avais ordonné la dernière fois. Bien sûr, tu n’allais sûrement pas sauter de joie, mais c’était tout de même normal. Elle ne répondit pas et tu pensas qu’elle ne te fournirait aucune explication. Tu t’apprêtais même à utiliser l’excuse d’être son professeur, quand elle te retourna la question. Cela t’arracha un sourire qu’elle n’aperçut fort heureusement pas. Tu savais bien reconnaître une tentative de changer de conversation et cela ne fit qu’aiguiser un peu plus ta curiosité et ta paranoïa, mais tu décidas de céder. Tu étais trop faible pour t’emporter et elle n’était pas à l’abri de te laisser en plan si tu l’ennuyais trop. Tu ne savais même pas depuis quand tu avais implicitement accepté de la laisser t’aider, mais les faits étaient là. « En tant qu’adulte, je suis en mesure de faire ce qui me chante, le couvre feu s’applique en revanche à toi, mais nous en reparlerons plus tard. » Vu sa façon de réagir, tu étais presque persuadé qu’elle avait en effet tenu compagnie à quelqu’un. Tu ne voyais pas vraiment pourquoi elle devenait timide maintenant après t’avoir jeté l’autre imbécile au visage, mais bon… Cela voulait aussi dire qu’il ne s’agissait pas d’un garçon de sa maison. Un Gyffondor ? A moins qu’elle ne soit passée aux filles maintenant ?

Avant que tu ne parviennes à partir encore plus loin dans tes suppositions, le balcon de la tour d’astronomie fut en vue. Tu n’avais plus qu’une seule envie, t’écrouler sur ton lit, honnêtement même le sol conviendrait vu la situation. Tu allais pouvoir la renvoyer dans sa salle commune et essayer de réparer les dégâts pour que personne ne se doute de rien demain matin au petit déjeuner. Tu ne pouvais pas vraiment te permettre de le rater. Tes intentions te firent presque culpabiliser quand elle t’aida à descendre du balai sans un mot. Tu réalisas que c’était la première fois qu’elle rentrait dans ces appartements là. C’était assez ironique que tu aies accepté de l’accueillir dans ton sanctuaire mais pas ici alors que tu ne te sentais même pas chez toi. Si tu avais pu, tu aurais d’ailleurs préféré retourner dans ton appartement tous les soirs et revenir pour tes cours. Ou ne pas revenir tout court. Tu n’aimais pas cet endroit, tu avais l’impression d’en être prisonnier.

C’était assez amusant de voir quelqu’un de presque la moitié de ton âge se montrer aussi autoritaire avec toi. Par esprit de contradiction, tu envisageas une seconde de résister pour qu’elle ne fasse pas la moindre illusion, mais illusion de quoi ? Elle n’en avait plus rien à faire et toi non plus après tout. Tu consentis en effet à te laisser tomber sur ton lit avec son aide. Le mouvement provoquant de nouveau une vague de douleur que tu ravalas. Par contre, lui montrer tes blessures, c’était une autre question. Tu aperçus enfin ce qu’elle avait sûrement été chercher durant sa brève disparition. Voilà qui était intéressant. Des fioles. Ou les avait-elle volées ? Infirmerie ou Rogue ? Tu espérais presque que c’était la seconde réponse. Si tu étais chanceux, il soupçonnerait Potter et n’aurait pas vent de ta punition lors de la prochaine réunion des mangemorts. Tu décidas de ne pas l’éconduire immédiatement quand elle mentionna ta main. Elle avait raison, tu en avais besoin en état de marche et tu n’allais pas pouvoir t’en charger seul. Tu préférais ne pas empirer la situation. Les sorts de soin n’avaient jamais été ton fort. il fallait dire que tu n’en avais jamais eu besoin jusque là. L’avertissement était en tout cas dûment noté. A partir de demain, tu allais te plonger dans les livres de médicomagie pour pouvoir gérer toute représailles éventuelle. Le fait que la prochaine punition soit la mort ne t’effleura pas l’esprit. C’était préférable.


« Pas l’infirmière. » Tu avais été très clair. Et tu n’allais pas non plus lui fournir de plus amples explications sur les raisons de ton refus. Tu préférais ne pas envisager la possibilité qu’il ait dis vrai et qu’il puisse mettre sa menace à exécution. Si tu avais tort, ton orgueil risquait de la perdre, mais pour le moment, l’ignorance était le meilleur des deux maux. Enlever ta cape. Il ne fallait mieux pas. Tu étais certain que cela allait faire un mal de chien vu que le sang devait être en train de se souder au tissu, mais pour l’instant, cela cachait le plus gros. Imaginait-elle que parce que tu étais diminué, tu allais obéir sans broncher ? Tu devais simplement te réparer assez pour apparaitre demain. Rogue allait se douter de quelque chose en plus avec les flacons manquants si tu semblais brusquement porté disparu. « Laisse moi les flacons et je m’en occuperai tout seul une fois que ma main sera fonctionnelle. » Ta voix n’avait pas particulièrement de conviction, parce que tu sentais qu’elle allait insister, mais tu devais essayer de la faire fuir, quitte à employer les grands moyens et la blesser un peu plus. Tu ne voulais pas qu’elle te voit dans cet état. Ce n’était même une question de ne pas te montrer, mais un seul coup d’œil suffirait à détecter les traces de magie noire qui enflammaient les plaies. C’était peut-être l’entrainement qui te permettait de sentir le mal qui te rongeait bien plus que la chair. Mieux valait qu’elle reste le plus loin possible de tout cela. Si tout se passait bien, on la marierait à quelqu’un qui n’avait absolument aucune affiliation de près ou de loin avec le sorcier qui avait transformé ton corps en œuvre d’art de protestation.





©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 6 Sep - 0:08


OCTAVUS & ALOISIA ❧ “Enjoy the silence.”  


Après tout ce qu'il s'était passé et qui se passait encore sans qu'il n'en ait la moindre idée, il continuait de me considérer comme une enfant. Comment le pouvait-il encore ? Si notre nuit ensemble en Russie n'avait pas suffit, notre rupture et encore plus notre mensonge, ne jouaient donc pas en ma faveur ? Il fallait croire que non. Pour sa défense, mon changement de comportement n'était pas pour venir l'aider à changer d'avis. Ça ne devrait plus rien me faire, pourtant c'était blessant. En fin de compte, il ne m'avait jamais considéré autrement, nous avions toujours été dans une relation inégale, dans un rapport de supériorité où j'étais forcément la perdante. Je devais lui rendre des comptes, me faire discrète, là où il ne se justifiait de rien et me faisait payer ses pots cassés sans même le réaliser. Il me précipitait dans un avenir sombre et sans fuite possible et semblait en prime me blâmer pour cela. Et malgré tout, je ne parvenais pas à lui en vouloir. À croire que j'étais bien celle qui avait un problème. Je ne lui répondis rien, pour lui dire quoi de toute façon ? Il ne m'écoutait jamais. Nous n'en reparlerons pas, tout bonnement parce qu'après cette nuit, lui comme moi ferions tout notre possible pour nous éviter soigneusement. Il ne voudrait pas me donner une occasion de lui poser des questions, comme je refusais de m'abaisser à me justifier. Nos routes n'allaient pas se croiser de nouveau, jusqu'à mon anniversaire, qui arrivait trop vite à mon goût.

Il n'était pas du genre à se laisser donner des ordres, c'était un bon indicateur de sa souffrance. Qu'il me laisse le guider sans rien répliquer n'était pas pour me rassurer. À la limite, me battre un peu pour qu'il me laisse l'approcher aurait été un signe réconfortant pour le coup. Je l'aidais avec le plus de douceur possible à s'installer sur son lit, ça ne l'empêcha pas de grimacer sous l'effort. Au moins, il n'aurait plus vraiment à bouger, on était arrivé à destination. Ne restait plus qu'à le soigner, là encore j'allais devoir me montrer convaincante. Je lui laissais encore une dernière chance de me laisser aller chercher Pomfresh, certainement plus pour moi que pour lui d'ailleurs. Le connaissant un minimum, jamais il ne changerait d'avis. Ses raisons restaient obscures, son obstination, elle, ne cillait pas. Octavus ne dit pas implicitement qu'il voulait que je m'en charge, il refusa juste une aide extérieure. Il savait qu'il allait avoir encore plus souffrir, pourquoi se donner autant de peine supplémentaire ? Je sentis un poids tomber sur mes épaules, parce que même si j'allais réussir à remettre sa main en place, ça allait lui faire littéralement un mal de chien. « - Très bien. » Je ne pouvais pas lui laisser voir mon appréhension, ça n'allait pas arranger ses affaires.

Je lui intimais d'enlever sa cape pour me laisser voir ses blessures et évidemment, il refusa. Ça devenait lassant ce combat de coq. Surtout parce que celui-ci, j'allais le gagner. Bon vu son état, je n'avais aucun mérite, mais tout de même. « - C'est ça oui. Et bien je terminerai par ta main dans ce cas. » Moi aussi, j'étais têtue. Je glissais donc ma baguette dans ma poche, qu'il garde sa main cassée tant pis pour lui, et ouvrais un des deux flacons que je posais sur sa table de chevet. Il ne fallait pas être médicomage pour deviner qu'il devait avoir des côtes cassées, je le voyais mal se contorsionner dans tous les sens pour appliquer les potions sur ses blessures. Blessures qui devaient être multiples et plutôt profondes. Il avait certainement essayé de nettoyer son vêtement un minimum, pourtant l'odeur lourde du sang avait l'air d'y être imprégnée à jamais. Je n'étais pas du genre à me sentir malade pour les petits bobos, j'avais même assisté à de gros incidents au Quidditch. Mais là, même si je ne le montrais pas, je redoutais de voir l'ampleur des dégâts. Peut-être était-ce parce qu'il se montrait aussi mystérieux sur ce qui lui était arrivé, ou alors tout simplement parce que je n'aimais pas que ça le touche, lui. Je n'étais pas du genre à tendre ma main à n'importe qui, encore moins à voler dans les réserves de mon professeur de Potions. J'avais beau jouer à la perfection la comédie depuis tout ce temps maintenant, sa détresse faisait transparaître la vérité.

« - Je n'hésiterai pas une seule seconde à t'arracher cette fichue cape alors ne fais pas ton prude et enlève là. » De toute façon, ce n'était pas comme s'il allait la remettre un jour. Il était trop soigneux de sa personne pour se rhabiller avec un vêtement dans un tel état. Un coup de baguette et je pouvais l'en dégager sans même qu'il n'ait le temps de lever le bras. Je préférais qu'il le fasse de son plein gré mais après tout, je n'étais plus à ça près. D'ailleurs, ça l'aiderait peut-être même, il ne semblait pas en état de se soulever suffisamment pour faire passer la cape au-dessus de sa tête. « - Oh et puis merde. » Je n'étais pas souvent aussi grossière, mais là entre l'angoisse et l'impatience, je passais un cap. Je ressortais rapidement ma baguette de ma poche et je la pointais droit sur sa poitrine. « - Diffindo ! » Le tissu se déchira sur toute la longueur sous mon mouvement. On allait pas y passer la nuit non plus hein. J'attrapais un pan que je tirais plus ou moins délicatement et laissais tomber ce qui fut sa cape au sol, à mes pieds. « - Tu enlèves le reste gentiment ou je recommence ? » Je gardais ma baguette en main, juste pour lui montrer, s'il en doutait encore, que je ne plaisantais pas. J'étais même prête à le pétrifier sur place s'il ne me laissait pas le soigner.

« - Par Merlin... » Enfin débarrassée de ses vêtements, je pouvais voir l'ensemble du tableau. Et il était désolant. À voir les bleus sur ses flancs, j'avais eu raison de penser qu'il avait certaines côtes touchées. S'il n'y avais eu que ça... L'ensemble de sa peau était tâchée de son sang, tellement qu'il aurait été difficile de repérer les entailles si elles n'avaient pas révélé autant la chair entamée. Quoi qu'il lui soit arrivé, ça ne ressemblait pas du tout à un accident. Quelqu'un lui avait infligé ça. Mais qui ? Son père ? Lui avait-il dit la vérité sur notre rupture ? Je ne pouvais pas croire que le vieux McKenna, aussi froid et calculateur soit-il, s'en prenne autant à son héritier. Ça, c'était plus le genre de ma mère. Est-ce que sa nouvelle copine était lié à tout ça ? Si oui, j'allais lui rendre une petite visite et moi aussi faire un carnage. « - Ça va aller. » Là encore, j'essayais de m'en assurer moi-même en premier lieu. Il fut un temps où Poudlard avait des professeurs en défense contre les forces du mal un minimum plus efficaces qu'Ombrage. Les plaies causées par magie noire étaient facilement repérables. Je n'étais pas une experte mais j'étais certaine qu'il en avait été la victime. Dans quoi s'était-il fourré bon sang ? J'essayais de chasser tous les scénarios qui se formaient de mon esprit alors que j'appliquais de l'essence de Dictame sur une des blessures les plus importantes. Ce n'était pas agréable mais ça devrait se refermer. Pas tout de suite si c'était bien de la magie noire, mais dans la nuit très certainement, la fumée verdâtre qui commençait à s'en dégager attesté du bon déroulement de l'opération. Je continuais alors, listant par-là même le nombre de blessures, encore plus nombreuses qu'attendues.

Ça prit bien plus de temps que je ne l'avais pensé mais la tâche était fastidieuse. Octavus avait l'air d'arriver au bout de ses forces et peinait à se tourner pour me dévoiler son dos, dos tout aussi ravagé. « - C'est fini, Octavus montre moi ta main. » Une dernière douleur avant de le laisser en paix, enfin avec la nuit qu'il allait passer... Il m'avait confié avoir lui aussi des problèmes à trouver le sommeil, il avait peut-être un somnifère dans ses appartements. Je positionnais ma main gauche sous sa main droite pour qu'il puisse se reposer dessus alors que je relevais la baguette pour lancer le sortilège, concentrée pour bien effectuer le geste. Ça ne fut évidemment pas assez. Je lui avais fait mal et pas qu'un peu, je sentis mon ventre se tordre en le sentant se crisper de la sorte. Au final, il y avait des chances et que je ne trouve pas le sommeil, et que je me sente malade. « - Il te reste des somnifères ? » Je détournais le regard, parce que la vision de mon ancien fiancé aussi mal en point devenait insupportable, mais aussi parce que les questions pressées plus que jamais mes lèvres. Je savais qu'il était primordial qu'il se repose, c'était bien ce qui freinait ma curiosité. Avant qu'il ne me réponde, je me baissais pour attraper ses vêtements laissés au sol et les poser sur le fauteuil. Ce ne fut qu'à cet instant que j'aperçus un masque sombre dépasser de la poche découpée par mes soins. Pourquoi diable se déplaçait-il avec un masque ? Tournant le dos à Octavus, je tirais sur le bois avant de m'arrêter net, me sentait pour bon malade. Ce masque... ça ne pouvait pas être ça. Tout sorcier avec un minimum de culture l'aurait reconnu. C'était un masque de mangemort.

Je restais interdite quelque secondes. Il fallait que je bouge, une partie de mon esprit avait intercepté la voix d'Octavus. Certainement qu'il m'avait répondu mais j'étais incapable d'en être certaine. Je replaçais rapidement le masque entre les pans de tissus avant de me retourner vers lui, plus pâle encore. « - Je... Qu'est-ce que tu disais ? » Octavus avait été attaqué par de la magie noire et se promenait avec un masque des sbires du Seigneur des Ténèbres. Ça n'était pas possible. Il avait été mon seul ami, je ne pouvais pas si peu le connaître.

©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyVen 25 Sep - 23:22




“ And what we were and what we are is hidden in the scars „



Tu étais un disque rayé. Pas l’infirmière. Non pas elle. Personne d’ailleurs. C’était assez tragique à bien y réfléchir. Toute ta vie ici était construite sur un mensonge. Aucun ne savait qui tu étais vraiment et c’était la seule qui avait eu un bref aperçu de tes démons qui était apparue ce soir. Tu n’étais pas certain de bien savoir comment prendre que ce soit elle précisément qui te vienne en aide. Quoi que tu fasses, il semblait que tu sois totalement incapable de la laisser de côté. Plus tu la poussais en arrière, plus elle insistait pour avancer. Tu avais envie de savoir pourquoi elle brassait le chaud et le froid, te lançait que tu n’avais pas à te mêler de ses affaires quand elle s’abjurait le droit de se mêler des tiennes. Elle était si brave, si stupidement brave. Et toi si lâche. Et pourtant, tu continuais à te raccrocher à tes certitudes, à blesser avec tes mots. Une part de toi espérait qu’elle allait réaliser qu’elle devait s’en aller avant d’en avoir trop vu, qu’elle allait te laisser tranquille et oublier cette soirée. Tu ne poserais pas de question sur sa sortie après couvre feu et elle ne découvrirait jamais qui t’avait fait ça, ni pourquoi.

Était-ce réellement juste de lui demander d’endosser la responsabilité de te remettre suffisamment sur pied pour faire illusion demain matin avant que tu ne puisses aller à l’allée des embrumes chercher de quoi te guérir totalement ? Certainement pas. Même en tentant de la garder à distance, tu ne faisais que l’entrainer un peu plus vers toi. C’était comme si plus tu luttais pour oublier jusqu’à son existence et plus tout semblait conspirer à vous rapprocher. Il aurait peut-être été plus sage de tout lui dévoiler, de mettre les choses à plat. Quitte à ce qu’elle soit en danger même maintenant que tu avais coupé définitivement vos liens, ne méritait-elle pas toute la vérité ? Tu savais à quel point elle détestait avoir l’impression d’être un jouet, un objet décoratif envoyé là ou on l’estimait plus utile. C’était pourtant si simple de la pousser à te détester, à penser que tu l’avais utilisée et puis jetée pour en trouver une autre. Plus simple plutôt qu’elle sache que cet homme fou dans la ruelle n’avait pas été qu’un moment fugace, mais une part entière de ta personnalité qui ne demandait qu’à sortir depuis que tu avais rejoint ces monstres assoiffés de violence. Si seulement tu n’avais pas pris ces résolutions idiotes de ne plus jamais lui montrer le vrai monstre que tu étais. Certes, contrairement aux autres mangemorts, tu t’en sortais relativement bien, tu étais trop caméléon pour qu’on t’envoie casser des sangs de bourbe avec le bas de l’échelle. Cela ne voulait pas dire pour autant que tu ne mériterais pas la punition adéquate le jour venu si l’homme à qui tu appartenais finissait par être vaincu de la main même du gamin que tu devais espionner. Était-ce elle ou toi que tu cherchais à protéger en te taisant ? Pouvait-elle vraiment éprouver plus de dégoût et de mépris pour toi qu’actuellement ?

Tu ne savais apparemment plus ce que tu disais puisqu’à chaque mot que tu prononçais, elle semblait prendre le contre pied. Pourquoi lui donner de mauvaises idées ? Il serait peut-être plus sage que tu évites de trop en dire à l’avenir, il était clair que ton esprit n’était pas au meilleur de sa forme. Tu allais devoir te renseigner sur la psychologie inversée quand tu aurais un peu de temps libre. Peut-être souhaitait-elle réellement te rendre fou ? Le monde entier ne conspirait pas contre toi, même si tu en avais parfois l’impression. Tu avais ce sentiment étrange d’être quelqu’un d’autre à l’intérieur et d’être enfermé dans un corps qui ne t’obéissait qu’à moitié. Tu en venais à te demander si tu n’aurais pas mieux fait de rester là ou on t’avait abandonné au lieu de risquer de t’attirer tous ces problèmes. Tu inspiras calmement pour éviter d’ouvrir la bouche avant de réaliser ce qui allait en sortir. Elle avait une capacité incroyable à te faire sortir de tes gonds au pire moment qui soit. Tu ne savais pas comment tu aurais fait si tu l’avais eue en classe pour être honnête. L’un de vous aurait fini par achever l’autre avant la fin de l’année. Même sans ces heures supplémentaires sous l’œil acéré des élèves, vous n’en étiez pas si loin. Que faire ? Lancer une nouvelle dispute, obtempérer ? Elle semblait décidée à tenir parole et le montra bien en se départissant de sa baguette. Tu retins un soupir ennuyé avant de te lancer dans un concours de regard noir. Ce serait à celui qui cillerait le premier. Au final, tu fus presque surpris de l’entendre te menacer. En d’autres circonstances, un sourire moqueur aurait pris place sur tes traits, à l’idée qu’elle avait sans doute rêvé de faire cela depuis plusieurs années, mais tu restas interdit. Il te fallut tout de même quelques secondes supplémentaires avant de déposer le drapeau blanc, les lèvres plissées de mécontentement. Tu savais très bien qu’une fois que ce serait fait, ce ne serait plus pareil. Si elle avait une once d’intelligence, elle partirait en courant en voyant ce qui avait provoqué ces plaies. « Très bien, c’est à tes risques et périls. » Les menaces. Un dernier avertissement pour lui laisser l’opportunité de fuir en courant avant qu’il ne soit trop tard. Elle persistait à se diriger au bord du précipice, te courant après alors que tu étais certain de chuter.

Tu t’apprêtais à te redresser pour tenter maladroitement de lui obéir quand tu la sentis bouger. Tu ne savais pas ce qui était le plus surprenant, entre l’invective et le fait qu’elle ait agi, sans doute t’estimant trop lent, empoté ou même simplement mécontent pour le faire. La cape s’arracha à ta personne, ton visage trahissant un mélange d’outrage et de stupeur. Tu avais l’impression d’être un gamin récalcitrant. « Hé ! » ta chemise prit le même chemin, te laissant torse-nu, la peau douloureuse de là ou le tissu avait décidé de se souder à tes plaies. Ton regard se baissa instantanément vers ta poitrine, fascination morbide à l’idée de voir les dégâts en chair et en os. Évidemment, ce n’était pas beau à voir, mais la douleur t’y avait à moitié préparé. Voldemort ne faisait jamais les choses à moitié de toute manière. Tu en avais presque oublié la caractérielle rousse qui manifesta sa présence par une nouvelle menace, baguette en main. Elle pouvait faire peur, tu en avais la preuve sous les yeux. Tu ne savais pas ce qui était le plus gênant entre le fait qu’elle te voit comme ça ou qu’elle te déshabille elle-même. Si, en fait tu savais. Tu ne mis pas longtemps avant de t’exécuter cette fois de peur qu’elle ne prenne ta lenteur pour une marque de refus. Bien sûr, il n’y avait rien qu’elle n’ait déjà vu… Rien que repenser à ce moment de faiblesse provoqua une bouffée de colère contre toi. Une minute plus tard, tu avais enlevé tout ce que tu avais sur le dos. « Contente ? » Comme il aurait été tentant de t’arranger pour qu’elle ne se rappelle de rien une fois sortie de tes appartements. Bien sûr, pour cela il aurait fallu que ta magie coopère et tu savais bien que tu avais poussé au-delà de tes limites. Un peu plus et ce serait sûrement mettre ta vie plus en danger que ces blessures l’avaient fait.

Tu réalisas vite qu’elle venait de prendre conscience du champ de bataille que représentait ta propre chair et perdis un peu de mordant. Pourtant, ta première envie fut de lui dire que tu l’avais prévenue. Parfois, tu étais persuadé qu’elle avait un côté gryffondor à foncer tête baissée sans réfléchir aux conséquences. Tu sentis une envie de rire monter quand elle t’annonça que tout irait bien. Si seulement Aloisia pouvait savoir toute l’histoire… Ça ne tenait qu’à toi, mais tu l’épargnerais aussi longtemps que tu le pouvais. Pendant qu’elle appliquait les potions, qui brûlaient beaucoup trop pour tes maigres forces, tu en vins à te demander pour oublier la douleur comment Voldemort avait pensé que tu puisses t’en sortir. Sûrement, il devait se douter que tu ne pourrais pas demander de l’aide. Tu en venais presque à penser qu’il souhaite que tu te fasses repérer. Mais pourquoi ? Tu étais pathétique, c’était évident, mais de là à t’offrir aux détraqueurs. Tu avais mal partout et nul doute que tu allais sûrement garder des cicatrices de cette petite soirée. Si au moins ton corps avait eu la décence de perdre conscience pour t’épargner les soins. Tu fermas les yeux, refusant de voir Aloisia en train de contempler ces horreurs d’une guerre qui allait éclater. Quelle heure était-il au juste ? Comment allais-tu trouver la force de te lever ce matin ? Tu te décalas sur le côté lourdement pour qu’elle vérifie l’autre côté, lacéré sans aucun doute. Et pourtant, tu savais que le plus douloureux serait sûrement ta main. Tu n’allais pas tarder à le savoir. Une fois de nouveau sur le dos, tu posas le membre inutile sur la main qu’elle te tendait, essayant te de préparer à ne pas réagir. Tu n’avais pas le choix. Tu te mordis l’intérieur de la bouche pour ne rien dire, mais un piteux son sortit malgré tout, ton corps se rebellant contre le sort qui replaçait tes os correctement. « Merci. » Tu relevas des yeux épuisés vers elle, pour voir à quel point elle était pâle et te sentis coupable de ne pas avoir plus insisté pour qu’elle s’en aille. Tu aurais aimé pouvoir effacer ce souvenir et la transporter jusqu’à son lit pour qu’elle oublie tout cela.

Elle détourna la conversation et tu fis comme si tu n’avais pas remarqué qu’elle semblait totalement incapable de te regarder. Voldemort avait réussi là ou tu avais échoué. S’il te restait des somnifères ? Tu passais tellement de temps à vivre durant la nuit que tu avais adopté une autre méthode pour dormir correctement. Ton esprit semblait incapable de se concentrer sur le contenu de ton placard de salle de bain. « Je ne crois pas, mais si tu me donnes de la vodka, ça devrait avoir le même effet. » Une bonne rasade te permettrait de dormir du sommeil du juste. Elle ne t’avait pas écouté. Tu te demandas ce qui la troublait autant, mais préféra ne pas demander. Tu craignais de te douter de la réponse. Elle savait de quoi tu étais capable, alors il n’était pas difficile d’additionner les deux. « Est-ce que tu peux me donner ma baguette s’il te plait, je vais vérifier. » Un simple sort d’accio à courte distance devait être dans tes cordes et si jamais, tu utiliserais ta méthode de secours une fois qu’elle serait retournée dans son dortoir.




©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia EmptyDim 4 Oct - 15:56


OCTAVUS & ALOISIA ❧ “Enjoy the silence.”  


Je n'avais pas le temps de me disputer avec lui et même s'il semblait en avoir sacrément envie, lui non plus ne continua pas vers cette voie. J'étais têtue, il le savait pertinemment, mais il n'avait jamais vu à quel point. Certainement que ça allait le conforter dans son choix de ne pas m'épouser mais ça n'avait plus d'importance, il avait déjà pris cette décision et je n'étais pas le genre de personne à changer pour qui que ce soit, malheureusement même pas pour lui. Si j'avais pu être meilleure, je l'aurais fait, c'était juste hors de portée pour moi. Il finit par capituler, me laisser enfin m'occuper de lui. Après tout ce que nous avions vécu, je comprenais ses réticences à se mettre nu devant moi. Mais ses blessures ne laissaient pas de place pour ce genre d'enfantillages. Le voir me choqua tellement que je ne réagis même pas à son œillade qui criait le « je t'avais prévenu ». qu'est ce qu'il croyait ? Que j'allais devenir hystérique, me mettre à vomir peut-être, avant de quitter ses quartiers en courant ? Certes, j'allais avoir encore plus de cauchemars, ça n'allait définitivement pas arranger mes nuits. Mais je n'étais pas une lâche, je ne fuyais pas contrairement à ce qu'il semblait penser. J'étais incapable de dire pendant combien de temps je m'occupais de son corps meurtri, bien plus que je ne l'avais estimé en tout cas. Finir par sa main fut aussi difficile pour lui que pour moi. Au moins, nous en avions fini. Pour l'instant. Je n'étais pas stupide, tout ce que je venais de faire ne servait pas à grand chose réellement. Des blessures aussi sombres mettaient un temps considérable à disparaître, certaines restaient à vie même. Il allait devoir se procurer certains produits puisqu'il refusait de voir un professionnel. Et je comprenais de plus en plus le pourquoi de cette attitude...

J'avais imaginé beaucoup de scénarios ces derniers mois, j'avais un esprit trop fertile et un besoin de comprendre qui restait sans réponse. Croire qu'il avait pris ce poste à Poudlard pour se rapprocher de moi avait été d'une crédulité sans nom. Son père aurait pu l'y contraindre, après tout il l'avait bien obligé à se fiancer à une enfant. Mais ça n'était pas non plus dans ses intérêts, pour le prestige, il valait mieux avoir un fils bien placé au ministère de la magie russe plutôt que professeur d'Astronomie. J'avais eu un bref aperçu de sa vie en Russie, je savais qu'il avait été contraint de quitter tout ça et la réaction de ses collègues montrait clairement qu'ils n'avaient pas apprécié perdu un tel élément. Pourquoi, pour qui, avait-il changé de vie ? Ces derniers temps, j'en avais conclu que puisque ce n'était pas pour moi, c'était pour une autre. J'avais appris au contact de Liberia que je m'étais lourdement trompée, je n'avais jamais été à Octavus, et il n'avait jamais été mien. Bien au contraire. L'existence de cette blonde avait eu l'effet d'une véritable tempête. Il était donc venu ici pour elle, pour se rapprocher. Et il l'aimait tellement qu'il en avait sacrifié sa carrière florissante et ses amis pour elle. Ça avait été des plus douloureux à accepter, qu'il ait fait tout ça pour elle alors qu'il ne m'avait jamais rien accordé, à moi.

Encore une fois, je m'étais trompée. Je le réalisais alors que le monde semblait s'être arrêté à l'instant même où j'avais pris ce masque entre mes doigts. Rien n'aurait pu le contraindre à renoncer à sa vie, si ce n'était ça. Et ça voulait dire un paquet de choses. Déjà, que les bruits qui couraient sur le retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom étaient vrais. Dumbledore n'était peut-être pas aussi fou que ça au final. De là à croire que ce Poufousffle avait vraiment été une de ses victimes ? Je ne savais pas trop. Ça semblait irréel d'imaginer le Seigneur des Ténèbres revenu d'entre les morts pour s'infiltrer au beau milieu d'un tournoi de jeunes sorciers. Des mangemorts, j'en connaissais, même si ça n'avait jamais été clairement dit, j'avais été entouré par eux toute ma vie. Je n'avais aucun doute sur les activités passées de mon père. Ça ne m'aurait pas étonné d'apprendre qu'il en était de même pour celui d'Octavus. C'était monnaie courante dans les familles de sang-purs, encore plus lorsqu'elles étaient prestigieuses comme les nôtres. Oui, c'était des choses que je savais mais c'était plus commode de tout repousser dans un coin de mon esprit et de ne jamais y penser. Mais ce masque, il était à Octavus et ça changeait tout.

Je ne pouvais pas croire qu'il faisait partie des disciples du Lord. En même temps, tout commençait à s'expliquer, à devenir bien plus clair. Potter. Tout tournait autour de Potter ici. Il ne pouvait pas être venu enseigner pour l'amour de la profession, je le soupçonnais même de ne pas du tout aimer ça. Si c'était vrai, que le Seigneur des Ténèbres, était réellement de retour, alors il devait chercher le garçon. Pour se venger puisqu'il était celui qui l'avait défait. Est-ce qu'Octavus avait été mandaté pour cette mission ? Il était incapable de tuer qui que ce soit, ça j'en avais la certitude. Et ce qui était arrivé dans la ruelle n'était pas à prendre en compte, c'était totalement différent. Je l'avais poussé à bout et le désarroi qui l'avait envahi après avoir lâché prise montrait bien que ce n'était pas un tueur. Mais alors, que cherchait-il ? Des informations ? Potter et ses crises à répétition, à constamment tomber dans les pommes comme une petite chose fragile, j'avais du mal à le considérer comme une menace, comment le Mage Noir pouvait-il l'envisager ainsi ?

Tout allait trop vite dans ma tête, je cherchais déjà à comprendre les détails alors que l'information principale n'était toujours pas digérée. Octavus n'était pas celui que je croyais. Et même mon imagination n'avait pas pu aller aussi loin. Sa voix me ramena dans sa chambre après avoir été perdu pour ce qui me semblait des années dans cette horrible vérité. Je le regardais, hagarde, quelques secondes. Il me demandait sa baguette. Pourquoi faire ? Je lui avais parlé de somnifère, j'étais presque sûre qu'il n'en avait pas. Oui c'était ça, il avait parlé de vodka. « - Je... Non je vais aller voir. » Une minute seule ne serait pas de refus. Je m'en allais chercher le liquide russe, essayant de reprendre contenance. J'avais envie de vomir et ça n'avait rien à voir avec ses blessures. Je finis par trouver la bouteille, un tranquillisant que je connaissais à bien connaître. Sans même y réfléchir, j'ouvris la bouteille pleine et en pris une gorgée. Le liquide, trop fort, me fit un bien fou. C'était comme une décharge qui me ramena sur terre tout en brûlant l'intérieur de mon corps. Je soupirais longuement sentant les effluves de l'alcool, moins tremblante que l'instant d'avant. Il fallait que j'accepte qu'il n'avait jamais été celui que je croyais. Et même s'il n'avait jamais été mon ami, je voulais être la sienne.

Je revenais dans sa chambre et posais la bouteille sur sa table de chevet. Je ne le regardais pas, aussi bonne menteuse étais-je devenue, c'était sûrement trop pour moi. Il était mal à point, fatigué d'avoir du subir des soins aussi douloureux. Il n'allait pas tarder à s'endormir, la vodka aidant ce n'était qu'une question de minutes. Je refermais les flacons, ne m'approchais plus de ses vêtements déchirés. Je rangeais aussi son balais dans un coin de la pièce, je n'allais pas réussir à voler. Faire le trajet en balais avec la tête aussi confuse était définitivement une mauvaise idée et un blessé par soirée, c'était amplement suffisant. « - Il faut que je parte. » Que je me retrouve seule pour prendre le temps d'assimiler tout ce que je venais d'apprendre. J'allais éviter Liberia comme la peste, elle était bien trop perspicace et je devais me reprendre avant de l'affronter. Je rouvrais la porte de sa chambre, bien décidée à ne pas lui jeter un œil, avant de m'arrêter sur le seuil. « - Malefoy parle beaucoup ces derniers temps. » Pourquoi est-ce que je lui disais tout ça ? Est-ce qu'il était intéressé par ce genre d'informations ? Peut-être, dans le doute, autant lui en parler. Si ça pouvait lui éviter de rentrer de nouveau dans cet état. « - Il est persuadé que Potter et sa bande se réunissent en secret dans une salle du septième étage. Qu'ils préparent quelque chose. » Je n'en savais pas plus, je n'accordais pas beaucoup d'importance aux ragots, encore moins ces derniers temps.

Je n'attendais pas une réaction de sa part et filais sur le champ. Je m'arrêtais contre un des murs du couloir totalement plongé dans la pénombre. J'étais terrifiée. Dans quels draps s'étaient-ils encore fourrés ? Il n'aurait jamais du revenir au Royaume-Uni. Il fallait que toute cette mascarade cesse. S'il n'avait plus de raisons « officielles » de rester à Poudlard, certainement que les gens allaient se poser des questions s'il le faisait. Peut-être était-ce là son échappatoire. S'il éveillait les suspicions, on le ferait partir, non ? J'étais devant l'entrée de la Salle Commune des Serpentards. C'était un miracle de n'avoir croisé personne alors que je n'avais même pas réalisé que je m'étais mise en marche. Il devait être endormi depuis longtemps, moi je ne parviendrai pas à trouver le sommeil c'était sûr. Avait-il compris que j'étais enfin au courant de la vérité ?


THE END

©clever love.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Enjoy the silence | Octasia Empty
MessageSujet: Re: Enjoy the silence | Octasia   Enjoy the silence | Octasia Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Enjoy the silence | Octasia
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» I don't enjoy hurting you, I'm not a sadist.
» Youth is so vulnerable. It is so ruthless, so sure. // Octasia
» You were right from the start {Octasia}
» The trust of the innocent is the liar's most useful tool - Octasia
» The only thing I know is I need you here, will you be gone forever? {Octasia}
unbreakable vow :: Les couloirs communs :: Couloirs