Sujet: La soirée ne vaut pas les chandelles. Sam 6 Avr - 19:08
Une nouvelle année, c’était terminé, mai rien n’avait réellement changé. Toujours cette grande maison vide et cet ennui que je noyais en alcool, vaporisait en fumée ou trompait en sensation forte. Toujours aucune réponse de la part du ministère à propos de mes parents, à part ce ramassis de connerie qu’était ce rapport d’enquête.
Bien sûr, j’avais le droit d’utiliser la magie en dehors de l’école maintenant. Je n’étais plus obligé de prendre ce stupide train. Les sorciers étaient certes doués de pouvoir, mais restaient tout aussi idiots que les moldus. Qu’on ne me dise pas qu’il n’existait pas un seul moyen plus rapide et sûr pour transporter des centaines d’élèves à Pré-au-Lard. Sérieusement sans même parlé de magie à l’heure des trains à grande vitesse, les sorciers étaient restés à la vapeur. Mais bon, je n’avais pas à me plaindre ni à supporter ce long trajet. En un coup de baguette, j’étais devant les grilles de l’école.
Rien n’avait changé, toujours ces mêmes gargouilles, ces mêmes couloirs, ces mêmes fantômes et ces mêmes tableaux. Pourtant, cette année, c’était finit des cours et des punitions. Je n’étais plus étudiant, mais que pouvais, je faire d’autres que de revenir ici. Si mes parents revenaient et me cherchaient, ils viendraient forcément à Poudlard pour avoir de mes nouvelles. Je n’avais pas d’autres choix que de rester et ne pouvant pas redoubler, je devais forcément faire partit du corps professoral.
Mais comment pouvais considérer Neville comme un élève, comment pouvais je considérer le professeur Rogue ou Mc Gonagall autrement que comme un professeur. Après toutes ces années et la bataille de Poudlard, j’avais l’impression d’être un imposteur et non un enseignant.
Il y avait toutefois une bonne chose à ça. Ce que je devais faire en cachette la nuit en espérant ne pas me faire attraper, je pourrai cette année le faire sans être inquiété durant mes rondes nocturnes. C’est comme ça qu’à ma première ronde, je me retrouvais dans les couloirs prêts à entraîner avec moi une élève qui chantait sans aucune conscience des risques qu’elle prenait à ne pas respecter le couvre-feu.
Du français, j’en étais certain, j’avais suffisamment voyagé avec mes parents pour reconnaître cette langue de barbare bourrée de contradiction sans compter les interminables heures de classes à ânonner bêtement de verbes des différents groupes et leurs conjugaisons respectives. Mon accent devait être terrible à entendre, mais j’en savais suffisamment pour l’approcher et me présenter dans sa langue.
Sujet: Re: La soirée ne vaut pas les chandelles. Mar 9 Avr - 12:04
Citation :
Si on t’organise, une vie bien dirigée, où tu t’oublieras vite. Si on te fait danser, sur une musique sans âme, comme un amour qu’on quitte.
Il fait noir entre les pierres froides de la perfide Albion. C’est la nuit, le couvre feu, le silence. La solitude, enfin. Les cours n’ont pas commencé ou à peine et déjà j'en ai assez. Assez du bruit ambiant, de cette langue qui est la mienne mais qui n'est pas celle de mon coeur, de mon pays. Les choses ici sont à la fois identiques et différentes, et ça m'agace. Je ne dois pas être faite pour vivre en groupe. Alors oui, je fais illusion, bien sûr. S'adapter fait partie de mon adn. Je souris, je fais des plaisanteries, je tente de me faire des "amies". Des amies. J'ai bien vu ce que valait l'amitié quand je me suis retrouvée vraiment dans la merde.Tant pis, tant mieux. Je n'ai besoin de personne, vraiment.
J'ai enchanté mon MP3 pour pouvoir l'utiliser même dans des lieux totalement magiques. J'ai mon casque sur les oreilles et France Gall qui chante Michel Berger et je me suis eclipsée des dortoirs pour un peu de solitude. Ce que ça fait du bien d'entendre les sons familiers de mon pays d'origine ! Et cette chanson galvaudée dont personne n'écoute les paroles pourtant si importantes. Je ne sens pas le froid. Je ne suis plus seule. Je suis dans ma zone, tranquille, sans jugement, sans regard extérieur, sans rien. Je suis moi.
Citation :
Tant de liberté pour si peu de bonheur, est ce que ça vaut la peine. Si on veut t’amener à renier tes erreurs, c’est pas pour ça qu’on t’aime.
Moi, ce n'est pas la fille qui a failli tuer un gars. Moi c'st la joie, la tristesse, la peur, la violence, la colère mais aussi l'optimisme, la détermination, l'envie d'un monde meilleur. Et je sens le sol sous mes pieds nus qui dansent sans logique. Et je sais que les courants d'air jouent avec mes jambes nues dans un short de nuit qui m'arrive à mi-cuisse. Et oui, j'ai l'air idiote dans un maillot bleu blanc rouge marqué Zidane, taillé homme XL qui flotte totalement sur mon torse d'adolescente. Et alors ? Les fantômes peuvent bien me voir, ils n'en mourront pas à nouveau. Je chante dans mon micro barbie en plastique, celui que je cache sous mon lit comme on le ferait d'un sex-toy. Osef. Je décharge. Ca me fait un bien fou.
Citation :
Danse pour le début du monde, danse pour tous ceux qui ont peur, danse pour les milliers de coeurs qui ont droit au bonheur.
"Bondsoir Mademoiselle." fait maladroitement une voix grave. Surprise, je me retourne. Ca, c'est pas France ou Michel, ils n'ont pas un accent aussi poucrave. C'est un type. Le trauma veut revenir. Je croise les bras. Frissonne. La dernière fois que je me suis retrouvée dans cette position... et j'ai bêtement utilisé ma baguette comme pic à chignon.
"Wesh, t'as du mal regarder, Roger. J'ai rien d'une demoiselle et va pas croire que j'suis en détresse."
C'est un peu nul comme répartie mais il m'a prise par surprise et c'est uniquement pour poser l'ambiance de toute façon. N'approche pas, je mords. Et puis, comme j'ai pas envie qu'il s'approche plus et que je ne suis pas certaine qu'il capte quoi que ce soit à part le fameux "voulez vous coucher avec moi ce soir" j'enchaine en british.
"Les toilettes c'est à l'étage du dessus."
En vrai j'en sais rien, j'ai aucune idée d'où je suis. Contrairement à lui qui connait probablement l'endroit par coeur...
*En français dans le texte
_________________
Catherine Guillaume
Oh ! Je te parle ! Là, au-dessus. On lève les yeux allez !
Sujet: Re: La soirée ne vaut pas les chandelles. Mar 30 Avr - 21:09
Toutes ces années, passées à Poudlard sans jamais pratiquer une autre langue, l’avaient rendu rouillé. Son vocabulaire était devenue limité et seul quelques phrases bateaux subsistaient dans sa mémoire. Parmi toutes celles qu’il avait retenues, il y en avait une qui permettait aux élèves de ne pas passer pour de cons en cours et ce même s’ils n’étaient pas attentifs. Désolé, je n'ai pas compris.*
Enfin pas complètement, s’il comprenait bien les mots, il n’arrivait pas à en saisir le sens ou la subtilité. A y regarder de plus prêt, c’était bien une jeune femme qui lui faisait face. Par contre la fin de la phrase lui échappait et peut être était ce là la clef du mystère.
Entre le fait qu’il ne l’avait jamais vu et qu’elle parlait couramment le français, la jeune femme devait venir de Beauxbatons, ça ne faisait aucun doute. Elle n’avait aucune connaissance des lieux, une année plus tôt et Ryan avec un grand sourire provocateur lui aurait proposé de l’accompagner aux toilettes. D’après ce qu’on lui disait les Françaises avaient une réputation très sulfureuse, mais il n’était plus étudiant et n’avait aucune de provoquer un scandale dès les premiers jours.
Ok miss, si tu cherches des toilettes, je te déconseille celles qui sont à cet étage.
Son attitude avait quelque chose de familier. Son agressivité ne lui était pas complément destiné. Comme lui, la Française cherchait à se protéger. Et probablement qu’elle ne souhaitait pas lui parler des causes, lui-même n’acceptait d’évoquer le sujet de ses parents que très rarement.
Et si tu veux faire le mur, faut pas rester ici, tu risquerais de t’faire punir.
Le jeune prof n’avait aucune envie d’appliquer le stupide règlement à la lettre. Il était stupide et dépassé à commencer par le couvre-feu et le fait qu’il n’y avait pas de sanitaire dans les maisons des élèves, sans compter que les punitions avaient parfois l’effet inverse sur les élèves sanctionnés ; il en était un parfait exemple. Une petite visite privée de l’école et des meilleurs spots ou traîner la nuit sans se faire choper s’imposait.
Allez ! suis moi !
Ryan ne voulait pas lui révéler qu’il était prof, pas encore. Même si ce n’était que pour une nuit, il appréciait qu’elle lui parle comme s’il était son égale et souhaitait voir la tête qu’elle ferait quand elle le verrait en classe.
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