Amanda St James arrangea le col de son manteau haute couture pour protéger sa gorge fragile du froid humide de Londres. Ses cheveux soigneusement attachés en un élégant chignon 60's, elle marchait la tête haute, les épaules droites, le regard pétillant. La réceptionniste du Ministère de la Magie se sentait particulièrement invincible ce matin là. Perchée sur sa nouvelle paire de chaussures à talons hauts, elle avançait d'un pas assuré. On aurait put croire qu'elle était en train de préparer un plan d'action pour sauver le monde de la magie tant son visage paraissait pensif et sérieux mais il n'en était rien. Le talon de ses chaussures était si fin qu'elle devait prendre bien soin à bien mettre tout le poids de son corps sur l'avant du pied et de ne pas marcher trop vite sinon elle allait se briser la cheville à coup sur. Mais elles étaient si belles que Amanda aurait perdu volontiers une jambe ! Bon d'accord, elle aurait donné celle de quelqu'un d'autre. Les siennes étaient si divines... ! Tout le monde regardait Amanda St James marcher dans la rue, prendre possession des pièces dans lesquelles elle se trouvait. Tous, mais pas pour les mêmes raisons. Fascination, admiration, jalousie, colère, désapprobation etc... Mais peu importait, on la regardait, elle existait donc aux yeux du monde et pour une femme aussi assoiffée d'attention, on ne pouvait espérer mieux. Quand elle arriva au travail, ses collègues étaient à leurs postes depuis déjà deux heures. A quoi bon tous arriver en même temps ? En plus, elle était là à temps pour le café de dix heures. Qui avait dit que Amanda n'était pas pragmatique ? La jeune femme posa ses affaires derrière le comptoir, salua deux ou trois personnes et prit l'un des cafés que la nouvelle assistante distribuait. Pendant qu'elle buvait le sien, Amanda ouvrit son courrier. C'était la catastrophe. Elle avait investi l'argent de son loyer dans son nouveau manteau et sa mère allait encore refuser de lui donner de quoi payer. A quoi bon être canon et avoir des parents riches ? Elle allait devoir demander à son père...
« J'ai besoin d'argent. Il me faut un homme » dit simplement Amanda en rangeant ses factures dans son sac et buvant son café. « Quel est le rapport entre les deux phrases ? » demanda avec ironie la secrétaire grosse et moche dont Amanda ne savait toujours pas le nom. La réceptionniste leva les yeux au ciel avant de poursuivre à l'adresse de Marc qui était ici pour prendre le courrier. « Je fais déjà bien assez d'économies comme ça ! » se plaignit-elle comme une petite fille. « Acheter en solde ce n'est pas économiser. » lui affirma Marc avec patience. « Vraiment ? » demanda-t-elle avec un air curieux presque fasciné. « Oui. » « Vraiment ? » répéta-t-elle avec le même air curieux. « Oui, Amanda ! » s'exclama Marc en perdant patience.
Le jeune homme prit le courrier et parti pour le distribuer accompagné de la jeune femme qui saisit cette occasion pour quitter son poste. Les mains sur la taille, elle apprécia à nouveau la sensation de marcher dans une nouvelle paire de chaussures de luxe.
« Tu as encore dépensé ton argent dans des chaussures ! Amanda c'est normal que tu n'arrives pas à joindre les deux bouts ! » remarqua Marc qui avait l'œil. « Hey ! Celles-ci son un cadeau de mon meilleur ami ! » se défendit la réceptionniste. Sauf qu'elle ne précisa pas qu'elle était parvenue à avoir accès au coffre de James en se faisant effectivement passer pour sa vraie fiancée. Régulièrement, son « amoureux » lui faisaient des cadeaux hors de prix...
Marc leva les yeux au ciel et ils entrèrent dans la cage d'ascenseur. Comme toujours, la jolie femme blonde ne put s'empêcher de repenser à ce que Ezékiel avaient fait un peu partout ici même. Et pourtant, ses problèmes d'argent lui pesaient tellement qu'elle se senti presque incapable de sourire en y repensant. Il allait vraiment falloir qu'elle grandisse... Dans le couloir, elle et Marc continuaient à partager les derniers potins quand soudain, Amanda saisit brusquement l'avant du jeune homme, s'arrêtant nette dans sa marche. Quelques personnes la regardaient surpris, tant la réceptionniste donnait l'impression d'avoir vu un fantôme. Or il n'en était rien, c'était pire que tout.
« Omagad... Hot guy on my radar... »
Marc leva les yeux au ciel et s'apprêta à partir or Amanda lui prit la pile d'enveloppes qu'il avait dans les mains et se mit à marcher vers le nouvel arrivant. Amanda aurait donné ses nouvelles chaussures à un SDF tant elle prête à parier qu'elle ne l'avait jamais vu avant, c'était impossible car jamais elle n'aurait put ignorer un tel homme. Tout en avançant vers lui, elle n'arrivait pas à savoir quelle entrée en matière adopter. Il était tellement charismatique... Le monde aurait put s'écrouler, Louboutin jeter par les fenêtres ses plus beaux modèles, Chanel en faire de même, Amanda n'aurait pas regardé tant à cet instant elle était persuadée que l'objet qu'elle avait toujours recherché, l'élément qui lui manquait dans sa collection pour être la plus magnifique était cet homme. Tout était parfait. Sa démarche, la façon qu'il avait de prendre possession de la pièce, les vêtements qu'il portait... Amanda avançait encore ne se rendant pas compte qu'une fois face au jeune homme elle devrait bien lui dire quelque chose. Mais pourquoi parler alors qu'à cet instant elle trouvait son bonheur à simplement le regarder ? Oubliant que sa nouvelle paire de chaussures réclamait toute son attention quand elle marchait, la jeune femme blonde trébucha juste sous le nez du nouvel arrivant alors qu'elle était en train de lui adresser son sourire le plus charmant. Dès l'instant où Amanda fut assaillie par les lois de la gravité, trois sorciers sortis de nulle part se précipitèrent pour l'aider à se redresser, apparemment affolés que sa plastique de rêve puisse être abîmée par la chute.
« Merci... Merci... DEGAGEZ ! » dit elle dans un murmure colérique alors qu'elle tournait le dos au nouvel arrivant pour les faire partir au plus vite. Serviables mais collants ! Honteuse, Amanda se retourna pour ramasser les nombreuses enveloppes qu'elle avait échappées dans sa chute. Les mains tremblant légèrement, la jeune femme pria pour ne pas s'être totalement ridiculisée. Qu'est-ce qu'elle disait... Évidemment qu'elle s'était ridiculisée !
Ce fut un regard plein de surprise de ses grands yeux verts que la jeune femme blonde observa sa nouvelle cible du jour se pencher pour l'aider à ramasser. Amanda cessa un instant de respirer, l'observant comme si c'était la première fois de sa vie qu'elle voyait un homme. Il avait de beaux yeux bleus et semblait... gentil. Mais pas comme ceux qu'elle venait de repousser alors qu'ils l'avaient aidée, une gentillesse forte. Pour certain il n'y avait aucune différence mais pour Amanda elle était colossale. Ce fut pourquoi elle était attirée par ce nouvel homme et non par l'un des trois autres. Doucement, la jeune femme se redressa et saisit les enveloppes qu'il lui tendait. Perturbée par son élégance, sa beauté et son apparente assurance, Amanda se contenta de sourire, le regard pétillant. Il lui fallut quelques secondes pour se remettre et enfin reprendre le contrôle de son cerveau. Mais honnêtement, elle avait plus l'impression de ne pas penser avec son cerveau justement...
« Merci... Hum... On ne se connait pas, je me souviendrais si je vous avez croisé dans le Ministère... » commença-t-elle en retrouvant ses bonnes vieilles habitudes. Ok, Mandy was back. Elle arrivait au moins à se remettre à jouer les belles devant lui, tout n'était pas perdu. « Bienvenue, j'espère que vous vous plairez ici. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'envoyer une note, je serai ravie de vous aider » ajouta-t-elle en lui adressant un clin d'œil. « Amanda St James, réceptionniste. » ajouta-t-elle en réalisant qu'elle venait d'oublier un détail.
Gosh, qu'il était canon !
Dernière édition par Amanda St James le Dim 31 Oct - 18:20, édité 1 fois
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Lun 25 Oct - 15:55
Merrick débarqua au Ministère tôt ce matin. Lorsqu'il passa à la réception, il trouva une chaise vide et une grosse dame à moitié somnolente, juchée sur une autre, qui sursauta en le voyant débarquer. D'une politesse à toutes épreuves - ou presque, et il allait l'apprendre en rencontrant la retardataire - il tendit sa main grande et forte par dessus le comptoir pour se présenter :
_ Bonjour, Madame. Merrick Herondale. On vient de m'assigner un bureau quelque part dans ce bâtiment. Au Département de contrôle des créatures magiques. Auriez-vous l'extrême obligeance de m'indiquer le chemin à suivre pour y arriver sans faire trois fois le tour du Ministère ?
La grosse dame, qui avait complètement buggé sur les yeux bleus de son interlocuteur, mit un peu de temps à réagir.
_ M-Monsieur Herondale ! C’est un honneur de vous rencontrer. J’ai lu tous les articles qui parlaient de vous.
Merrick lui servit son sourire de convenance. Il n’aimait pas du tout se faire mousser. C’est pour cela qu’il se pencha au dessus du comptoir et fit signe à la réceptionniste d’approcher. D’un air complice, il murmura :
_ Je peux vous confier un secret ? La moitié de ce qu’il y avait écrit sur ces articles est fausse.
La grosse dame hocha la tête gravement et demanda :
_ Et l’autre moitié, Monsieur Herondale ?
Dissimulant un sourire largement ironique, Merrick répondit :
_ Et l’autre moitié n’est pas vraie.
Le jeune homme se redressa, adressa un clin d’oeil amusé à l’employée et s’éloigna en la laissant conclure elle-même que c’était la même chose. Il avait compris qu’attendre une indication de sa part quant à la direction dans laquelle se trouvait son bureau lui prenait plus de temps que de compter sur sa chance en le cherchant lui-même.
Un inconnu plus loin lui dit que le Département qu’il cherchait se trouvait au 4ème niveau. Il entra dans une cage d’ascenseur et s’appuya contre le mur. Les sorciers qui le rejoignirent lui jetèrent un regard intrigué. Il ne portait pas sa robe de sorciers comme eux. Il était vêtu d’un pantalon de costume gris très foncé et d’une chemise impeccablement blanche ouverte sur le col. Ses boutons de manchette étaient argent véritable et représentaient chacun un lion dressé sur ses pattes arrières pourvu d’une couronne et d’une épée, comme le blason millénaire de la famille Herondale. Les mains fichées dans les postes, il leur adressa un signe respectueux de la tête et resta dans son coin. Dans les couloirs du 4ème niveau, il erra plusieurs minutes au hasard avant d’être harponné par un homme d’une cinquante d’années qu’il était sûr de ne pas connaître.
_ Monsieur Herondale ! Soyez le bienvenu en Angleterre pour votre retour. Vous ne vous souvenez probablement pas de moi. Je suis un ami de votre père, Cepheus. Je travaille avec lui au Magenmagot. Aldebaran Abbot.
Merrick prit l’air bien connu pour exprimer un « Mais bien sûr ! Où avais-je la tête ? » et serra la main de l’homme. Ce dernier passa un bras autour de ses épaules et l’entraîna d’un pas lent vers un bout de couloir.
_ Venez. Suivez-moi. La réunion de la Commission a lieu dans la salle du fond. Tout le monde est là. J’espère que vous avez préparé un discours.
_ Bien sûr ! mentit le jeune homme en se morigénant intérieurement.
Génial ! Il était huit heures du matin et il allait devoir s’adresser à l’ensemble des personnes qui seraient sous son autorité, alors qu’il n’avait même pas encore bu son troisième café de la journée, qu’il avait probablement encore la marque de son oreiller sur la joue et qu’il y aurait certainement parmi eux des personnes qui penseraient qu’il n’est pas à sa place à la Présidence ou que le poste leur revenait de droit. Ça allait être du gâteau ! Aldebaran l’abandonna à l’entrée de la salle avec une tape virile dans le dos et un encouragement (« Bonne chance, mon garçon ! ») limite sarcastique. Merrick se redressa dignement, verrouilla ses manches, son col de chemise fit rouler ses épaules deux secondes pour les décontracter, pencha la tête à gauche puis à droite et enfin, il poussa la porte pour entrer dans l’arène.
Dans le petit amphithéâtre, il y avait une trentaine de personnes réunies. 15% de femmes, 83 % d’hommes et 2 % de bonne-question-merci-de-l’avoir-posée. Toutes arrêtèrent leurs conversations en cours pour reporter leur attention sur lui. Merrick sourit et leur adressa un signe de la main avant d’aller se placer sur la petite estrade, devant le pupitre qui lui était certainement destiné. Sans plus attendre, il commença.
_ Bonjour à toutes et à tous. Merci d’être venus si tôt ce matin. Je me présente : Merrick Kerian Herondale. Nous allons travailler ensemble alors vous pouvez m’appeler « Merrick ». Comme vous le savez sûrement, j’ai été nommé à la Présidence de la Commission d’examen des créatures dangereuses, commission dont vous êtes tous membres.
Bon, ça c’étaient les vérités, mais il ne pouvait pas s’arrêter là, n’est-ce pas ? Heureusement pour lui, le jeune homme avait de la suite dans les idées et un charisme à couper au couteau. Repérant les gens avec qui il avait travaillé en Roumanie, il leur adressa un signe du menton.
_ Je suis sûr qu’on vous a déjà raconté toutes sortes de choses sur moi, justes ou fausses, alors je ne vais pas vous assommer avec mon curriculum vitae. Je préfère répondre à vos questions si vous en avez.
Il appuya ses coudes sur le pupitre et attendit que quelqu’un lève la main, ce qui se fit assez rapidement. Avant même de l’entendre, Merrick savait quelle serait la première question mais il joua le jeu et lui donna la parole d’un signe de tête :
_ Est-ce que c’est vrai que vous avez monté un Vert Gallois ?
Un murmure enthousiaste s’éleva dans le petit amphithéâtre et le jeune homme eut un sourire en coin. Ça ne manquait jamais... Il approcha ses lèvres du micro en prenant sa respiration. Les spectateurs suspendirent la leur dans l’attente de la réponse :
_ Oui.
Le brouhaha appréciateur reprit de plus belle, grossi de quelques personnes qui tapaient des mains. Merrick préféra intervenir sans attendre :
_ Contrairement à ce que vous pensez, ça n’avait rien de « cool ». C’était dangereux et un peu trop téméraire sans doute. Cependant, il fallait que quelqu’un le ramène au camp pour lui infecter le vaccin. Il fallait sauver sa vie, parce que c’était la mission qui avait été confié à mon groupe. C’était notre métier. Rien de plus.
Tout ça, il l’avait déjà dit aux journalistes qui avaient relaté son exploit à l’époque. Mais, vous savez comment sont les gens. Ils aiment les héros. Ils ont besoin de glorifier certaines personnes. Ainsi, ils peuvent se dire que ce ne sont pas eux qui sont médiocres mais les autres qui leur sont supérieurs, et ils peuvent s’endormir tranquilles.
_ Quelles sont les changements que vous comptez apporter à la Commission, Monsieur Herondale ? demanda un vieux barbu critique.
Merrick ne se laissa pas démonter.
_ Je vais tout faire pour que nos équipes soient mieux entraînées et plus efficaces. Mais je vous parlerai de cela très bientôt, lors d’une autre réunion. Celle-ci servait avant tout à me présenter à vous. Si vous n’avez plus de questions, la séance est levée.
Les sorciers semblaient satisfaits. Ils se levèrent de leurs sièges et quittèrent la salle par petit groupe. Merrick les regarda partir en essayant de graver leurs visages dans sa mémoire. Il y ajouterait les noms plus tard, en lisant les dossiers du personnel. Son ancien mentor s’attarda un peu pour le féliciter personnellement de sa promotion. Paradoxalement, même s’il était certain que son ancien élève méritait plus que quiconque son nouveau poste dans la hiérarchie, il n’était pas sûr qu’il avait bien fait d’accepter. Merrick était un homme de terrain. Qu’allait-il aller s’ennuyer toute la journée dans un bureau ? La raison de son acceptation avait été gardé secrète de tout le monde, même de sa famille. Il valait mieux. Il n’aurait pas voulu qu’Alexiel s’en veuille en découvrant que sa lettre était à l’origine de sa décision.
***
Vingt minutes plus tard, il errait de nouveau dans les couloirs du 4ème niveau. Il y avait des plaques sur les portes mais impossible de trouver celle de la sienne. Le jeune homme pensa avec ironie qu’il se perdait avec autant d’indications alors qu’il était capable de retrouver son chemin les yeux bandés dans une épaisse forêt.
Alors qu'il songeait sérieusement à se casser d'ici pour retourner à l'autre bout du monde ausculter des murènes à dents courtes ou des araignées géantes, Merrick aperçut une splendide jeune femme qui venait dans sa direction. Elle était grande, blonde, franchement bien roulée et elle dégagea une arrogance qu'il avait toujours trouvé séduisante chez un digne membre de la gent féminine. Quand elle fourra complètement son abord pour se retrouver le nez sur le marbre du couloir, le jeune homme noya son hilarité dans sa galanterie et se baissa pour ramasser les enveloppes qu'elle portait et qui s'étaient répandues sur le sol.
_ Par la barbe de Merlin, j'espère que vous ne vous êtes pas fait mal, Mademoiselle. Permettez que je vous aide.
Ce serait dommage d'abimer un corps pareil. Après avoir récupéré les enveloppes, il aida l'inconnue à se relever en lui prenant la main.
« Merci... Hum... On ne se connait pas, je me souviendrais si je vous avez croisé dans le Ministère... »
Merrick lui sourit et, puisqu'il n'avait pas encore lâché la main d'Amanda, il la porta à ses lèvres pour y déposer un très léger baiser. Ensuite, lui adressant un regard des plus charmeurs, il dit :
_ Et moi de vous. Je viens juste d'être nommé à un poste dans le bâtiment. Avant cela, j'étais sur le terrain. Appelez-moi "Merrick", si vous le voulez bien.
« Bienvenue, j'espère que vous vous plairez ici. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'envoyer une note, je serai ravie de vous aider »
Tiens ! Finalement, sa promotion au Ministère ne serait peut-être pas d'un ennui total. Cette jeune personne avait l'air tout à fait charmante et disposée à le divertir. Oui, peut-être qu'il avait bien fait d'accepter. Merrick hocha la tête et lui rendit l'usage de sa main avec douceur et distinction. Il allait lui demander son nom à elle lorsqu'elle lui donna (pour son plus grand malheur).
« Amanda St James, réceptionniste. »
Amanda... Amanda... Uhm... Ce nom lui disait quelque ch... OH NON ! Amanda St James ! C'était elle la cruelle harpie dévoreuse d'hommes qui embêtait sa cousine adorable et innocente, Alexiel. Merrick contempla la réceptionniste en silence quelques secondes et pendant qu'un duel à l'épée avait lieu dans sa tête. La Raison l'emporta, faisant valoir l'obligation qu'il avait de défendre l'honneur de chacun des membres de sa famille contre quiconque. Son regard bleuté se glaça et il fourra les enveloppes entre les mains d'Amanda avant de déclarer d'une voix soudainement très dure :
_ Bon ! Et bien de restez pas planter là. Je suppose que vous avez du travail.
Sur ces paroles sèches, Merrick se détourna de la jeune femme et continua sa route sans lui jeter le moindre coup d'oeil. C'était bien sa veine ça, que le bourreau de sa cousine soit aussi sexy ! Enfin, tant pis. Il ne doutait pas de son engagement. Il allait pourrir la vie de cette réceptionniste si elle ne lâchait pas un peu la petite Auror.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Lun 25 Oct - 17:14
Amanda était en train de se dire qu'elle ne mangerait pas dans les semaines à venir pour pouvoir se payer une autre robe qu'elle porterait au rendez vous qu'allait lui proposer Merrick. Elle lui plaisait, ça avait été gravé sur le (magnifique) visage du jeune homme dès l'instant qu'il avait posé les yeux sur la réceptionniste. Il ne restait plus qu'à échanger deux trois phrases de politesse et ils seraient ensemble en moins de temps qu'il ne fallait pour dire « Prada ». Amanda eu un frisson quand il lui baisa la main. C'était un geste doux et agréable. En général, comme elle était terriblement sexy et confiante – et aussi parce qu'elle pouvait se montrer vulgaire – on avait tendance à croire que la galanterie n'était pas ce qu'elle préférait, mais quelle femme n'aimerait pas être traitée avec respect et distinction ? Cependant, le petit monde merveilleux et plein de douceur qui s'était créé le temps d'un échange sembla se glacer en un instant, tout comme le regard de Merrick. Amanda arqua un sourcil, se demandant ce qui se passait quand elle réalisa que le jeune homme n'avait plus du tout l'air charmé. Mince. Avaient-ils déjà couché ensemble et elle l'avait oublié ? Impossible ! Aucune femme sur terre ne peut oublier un homme comme lui, pas même Amanda ! Mais quoi alors ?!
_ Bon ! Et bien de restez pas planter là. Je suppose que vous avez du travail.
Douche froide. Amanda ne s'était tellement pas attendue à une telle réaction qu'elle se contenta de regarder le jeune homme les yeux grands comme des soucoupes et sursauta légèrement en se prenant les enveloppes brusquement dans les mains. Quand il tourna les talons, la jeune femme blonde n'avait toujours pas retrouvé la parole. Choquée, elle laissa tomber les enveloppes à ses pieds et ne quitta pas la nuque de Merrick du regard. C'ETAIT QUOI CE DELIRE ?! Il la charme un instant et la repousse froidement la seconde d'après ? Amanda se sentait insultée, humiliée, vulnérable, tout son univers s'était écroulé et soudain elle n'eut plus du tout confiance en elle. Elle n'était plus jolie, elle n'était plus sexy. Qui était-elle ?
« Amanda, le courrier ! » se plaignit Marc en revenant et ramassant les enveloppes.
Cependant la jeune femme ne répondit pas, bien trop perturbée par ce qui venait de se passer. Personne ne la repoussait ainsi sans qu'elle ait fait quelque chose de grave – comme balancer du vin au visage de la belle mère – ou si l'autre n'était pas gay. Or celui-ci était clairement hétéro. Non, quelque chose s'était produit pour qu'il passe brusquement du jeune homme charmant à ce parfait... enfoiré ! Personne ne repousse Amanda St James, pas même Merrick ! Insultée, elle laissa Marc et ses enveloppes en plan et se précipita à la poursuite du jeune homme. Dans sa petite robe moulante et perchée sur ses talons hauts, elle était presque impressionnante à parvenir à courir ainsi. Une fois au niveau du jeune homme, elle le doubla pour lui faire face, les mains sur les hanches et une expression redoutable au visage. On aurait put croire qu'elle allait cracher du feu.
« Je ne sais pas quel est votre statu dans la hiérarchie mais je m'en moque ! Ce n'est pas une façon de s'adresser à une femme ! Et puis je ne vous ai rien fait pour mériter un tel traitement ! Du moins pour l'instant... » acheva-t-elle avec un air menaçant avant de reprendre la route. En vérité Amanda avait qu'une envie : se retourner vers Merrick et lui demander à genoux pourquoi il venait tout juste de la repousser. C'était quoi ? La coiffure ? Les chaussures ? Omagad, la robe ?!
Insultée, Amanda retourna jusqu'à la réception. Quand elle arriva à son comptoir elle saisit une boîte de chocolats fourrés que sa collègue avait apparemment emmenée pour elle. Sans gêne, la jeune femme blonde la prit pour elle et commença à manger, le visage partagé entre la réflexion et l'angoisse. Ce fut la bouche pleine qu'elle s'adressa aux gens.
« Estimez-vous heureuse que ce soit moi qui les mange ! » répliqua Amanda quand elle entendit les protestations de sa collègue. « Même avec quinze boîtes comme ça mes hanches seront toujours plus fines que les vôtres ! » acheva-t-elle méchamment. « Sérieusement Marc, je ne comprends pas pourquoi il m'a repoussée comme ça d'un coup ! Mais pour qui il se prend ! » « Comment tu as dit qu'il s'appelait déjà ? » « Merrick. Il est canon. Il me drague et me repousse juste après. Omagad Marc, je crois que je suis amoureuse ! » conclut-elle avec de grands yeux pétillants. « Non Amanda, tu es insultée et capricieuse. » affirma Marc avec patience et justesse.
La jeune femme fit la moue tout en mangeant un nouveau morceau de chocolat. Marc avait raison et si elle avait été une jeune femme sage et responsable, elle aurait tout fait pour éviter Merrick. Mais pas maintenant, pas alors qu'il avait mit le feu aux poudres et refusé de tirer. Amanda était capricieuse c'était vrai. Et parce qu'on lui refusait ce dont elle avait envie, désormais elle était persuadée qu'elle ne voudrait plus jamais rien d'autres sur terre que Merrick. D'ici deux jours, maximum trois, il sera à ses pieds. Elle en était persuadée... Pendant le quart d'heure qui suivit, la sorcière imagina comment séduire Merrick, lui faire payer le fait qu'il ait osé la repousser et – soyons honnêtes – à quoi il pouvait bien ressembler sans son costume. Ok ce n'était que l'imagination mais le résultat était déjà pas mal...
« St James, vous vous souvenez quand vous avez dit avoir besoin d'argent et d'un homme ? » lui demanda la secrétaire grosse et moche dont elle mangeait les chocolats sous son nez. « Je crois que vous allez aussi avoir besoin d'un travail. Ça vient du supérieur. » lui dit-elle en lui donnant une convocation avec un sourire satisfait.
Choquée, Amanda recracha son chocolat dans la boîte et la fourra dans les mains de la secrétaire. Avec une expression proche de l'effroi, elle lu le morceau de papier. Elle était convoquée pour « revoir son statu au sein du Ministère ». C'était terminé. Elle allait passer de réceptionniste à chômeuse. C'était la meilleure et officiellement la pire journée de sa vie après celle où elle avait découvert que l'argent ne tombait pas du ciel. Qui l'eut cru ?! Dans ses petits souliers, Amanda avala sa salive et se rendit jusqu'au bureau de son supérieur, cherchant toutes les excuses qu'il pourrait lui donner pour la renvoyer. Elle dut se rendre à l'évidence, il y en avait tellement ! Absences, retards, manque de professionnalisme, d'investissement, désagréable avec le personnel, adapte son emploi du temps selon ses convenances... C'en était terminé de Amanda St James la réceptionniste la plus sexy que le Ministère de la Magie n'ait jamais connu...
« Entrez » lui dit la voix de son supérieur tandis qu'elle frappait à la porte. Timidement, Amanda entra et resta debout devant le bureau, comme s'attendant à être punie. »Ne vous asseyez pas, je serai bref » lui dit-il sans lever les yeux de ses papiers. Super, elle serait virée en deux secondes. « St James, vous êtes une jeune femme charmante et vous faites du bon travail les rares fois où vous le faites. Bien que j'apprécie votre père, cette situation ne peut plus durer... » « Je... » voulu se défendre la jeune femme mais c'était trop tard, son supérieur reprenait déjà la parole comme s'il avait prit sa décision. « Je vous laisse une dernière chance de faire vos preuves, St James. Vous allez être l'assistante de Herondale en plus de votre poste de réceptionniste. Vous serez à sa disposition et l'aiderez à s'adapter à son département. Ça ne devrait pas être compliqué pour vous qui connaissez le Ministère comme personne dit-on » ajouta-t-il avec un regard lourd de sous entendus qui fit légèrement rougir Amanda. « Il est le nouveau président de la Commission d'examen des créatures dangereuses. C'est quelqu'un d'important. Sachez donc que vous n'avez pas le droit à l'erreur. J'espère sincèrement qu'auprès de lui, vous grandirez un peu St James. Vous pouvez disposer. Ah ! Et vous commencez maintenant. »
Amanda fit la moue. Déjà qu'elle avait du mal à être performante pour un seul job, elle allait devoir se fatiguer à assurer dans un deuxième ! Super ! Maintenant elle était l'assistante d'un vieux crouton qui examinait des Veracrasses du matin au soir. Avec l'épisode Merrick juste avant, c'était désormais et définitivement la pire journée de sa vie !
« Alors ? » lui demanda Marc qui l'attendait de pied ferme à la réception. « Je suis la nouvelle assistante d'un certain... Herondale ! J'ai été punie ! » se plaignit-elle en sautillant sur place. Elle ne comprit pas pourquoi mais la secrétaire grosse et moche en fit tomber son café par terre. « Amanda ! Tu as eu une promotion ! Je ne sais pas pourquoi mais c'est une chance ! Quand tu commences ? » « Maintenant » répondit-elle naïvement sans comprendre ce qui semblait se passer. « Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Vas lui chercher un café et un beignet et attends le dans son bureau ! En plus... J'ai entendu dire qu'il était vraiment bel homme. » « Vraiment ? » demanda Amanda dont l'attention venait d'être éveillée. La jeune femme roula des épaules et s'empressa de suivre les conseils de Marc, après tout, lui il s'y connaissait vraiment en travail.
Dix minutes plus tard, Amanda marchait rapidement dans le département du niveau 4, cherchant le bureau de son nouveau supérieur. Avec un peu de chance, lui serait beaucoup plus clément avant elle et lui permettrait de se faire une vraie place dans le ministère. Cependant, alors qu'elle venait de trouver la bonne plaque, la jeune femme la lu avec attention.
M.K. Herondale
A quoi pouvait-il bien ressembler ? La sorcière respira profondément et frappa à la porte du bureau avant d'entrer. Intimidée, elle ne remarqua pas immédiatement que le dos qu'elle voyait, elle l'avait déjà dévoré des yeux quelques heures plus tôt.
« Mr Herondale, je suis votre nouvelle assistante, Amanda St Ja... OH MY GAD MAIS DITES MOIS QUE JE REVE ! » s'écria-t-elle en faisant tomber son café par terre, sur ses chaussures hors de prix. Le liquide étant brûlant, elle échappa un cri et sautilla un instant sur place avant de se laisser tomber sur un fauteuil après avoir hurlé un « Sa mère la goule ! ». Affalée sur le fauteuil sans la moindre élégance, le souffle court, Amanda tourna les yeux vers Merrick, réalisant que sa carrière professionnelle était entre ses mains. Elle était terminée.
Angoissée, la jeune femme saisit le beignet qu'elle avait toujours dans la main et commença à le manger. La bouche pleine, comme toujours, elle s'adressa au jeune homme.
« Je savais qu'on voulait me punir. C'était trop beau pour être vrai cette promotion. »
Amanda croqua à nouveau et poussa une plainte de désespoir en pensant non pas à sa carrière mais aux calories qu'elle avait avalées juste à cause de Merrick. Il avait décidé de lui pourrir la vie, c'était évident.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mar 26 Oct - 23:51
Merrick fut pour le moins surpris qu'Amanda le rattrape et lui sorte une belle tirade, fulminante. Lorsqu'elle tourna le dos, il ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire. Elle avait du répondant : le match serait peut-être intéressant.
Allez, trève de divertissements ! Il lui fallait tout de même trouver son bureau. Il aurait l'air vraiment malin s'il n'y parvenait pas d'ici la fin de la matinée. Tout en continuant son errance dans les couloirs, torse naturellement bombé sous sa chemise blanche et mains dans les poches de son pantalon de costume, il se prit à se demander à quel étage se trouvaient les Aurors. Sa cousine ne savait toujours pas qu'il se trouvait en Angleterre, désireux comme il avait été de lui faire la surprise. Au bout d'un moment, il fut abordé par une femme à lunettes qui trottinait avec d'épais dossiers sous le bras.
Au moins, il savait maintenant qu'il marchait dans la même direction.
_ Bien. Laissez-moi vous décharger et accompagnez-moi, suggéra Merrick en la libérant de la paperasse. Vous êtes Mademoiselle... ?
_ Oh, vous êtes flatteur. Madame Scottfield, roucoula la femme d'une quarantaine d'années mal conservée en lui serrant la main. Je suis l'assistante du Directeur du Département de contrôle des créatures magiques.
_ Quelle chance il a, répliqua le jeune homme, plus pour faire la conversation qu'autre chose, tout en se laissant guider dans les enfilades de couloir.
_ Oh mais vous aussi vous devriez avoir une assistante. La précédente a quitté son poste en même temps que le départ en retraite de votre précédesseur, voyez-vous. Les gens ont jazé. Paraîtrait-il qu'ils seraient tombés amoureux. Mais vous savez ce que c'est, Monsieur Herondale, des racontards de couloirs. Quoi qu'il en soit, je ne peux pas encore vous dire le nom de la personne qui la remplacera. Vous la verrez dans la matinée sans nulle doute.
Merrick avait déjà mal à la tête rien qu'à l'écouter parler. Il hocha vaguement la tête. Heureusement, ils étaient arrivés à destination.
_ Voilà ! C'est ici, indiqua la dame à lunettes en s'arrêtant devant une porte qui portait effectivement une plaque sans aucune rayure avec la gravure des initiales de ses deux prénoms et de son nom en entier.
Le nouveau président posa la main sur la poignée et l'ouvrit. La pièce était étonnamment vaste, et austère aussi. Sur les étagères trônaient des livres plus épais que des parpaings et des créatures magiques empaillés. Les lèvres de Merrick se déformèrent en une grimace de dégoût alors qu'il fronçait les sourcils. Mais ce n'était pas le pire. Non, messieurs-dames ! Le pire, c'était qu'au mur, dans de superbes cadres avec dorures, on avait accroché les articles de journaux qui étaient parus sur lui. De son exploit avec le Vert Gallois rebelle dans la Gazette du Sorcier à son sacre de Mister Dangerous & Sexy donné par le magazine Sorcière Hebdo l'année dernière. Par Merlin, il détestait ça...
Madame Scottfield lui désigna du doigt la pile de dossiers qui jonchaient déjà son bureau en acajou.
_ Les chemises rouges sont les sujets importants qui requiert votre attention pour une organisation internationale. Les autres sujets n'ont pas de couleurs spécifiques. Ah, et dans cette corbeille, ce sont les autorisations de missions.
Missions ? Ce mot éveilla totalement l'intérêt de Merrick. Il attrapa le premier dossier de la pile et l'ouvrit. Apparemment, il s'agissait d'aller évaluer la dangerosité d'une bande de Red Caps, des lutins malins attirés par le sang, à la frontière Nord au Nord. Le visage du jeune homme s'illumina.
_ Parfait, s'exclama-t-il. Le temps d'attraper mon manteau et...
_ Non non non, le coupa la dame à lunettes en secouant sa tête de chouette de gauche à droite. Vous n'avez qu'à signer l'autorisation. Une équipe sera envoyée là-bas. C'est fini le temps où vous mettiez votre propre vie en danger, Monsieur Herondale. Vous avez rendu assez de service à la communauté pour pouvoir vous la couler douce dans ce bureau à présent. Bien, je vous laisse. J'ai du travail. Passez une bonne journée, Monsieur.
Merrick regarda partir la petite dame d'un air soudain très las. Elle n'avait rien compris. Comment le pourrait-elle ? Il ADORAIT risquer sa vie ! C'était sa drogue ! Il en avait besoin. L'idée de moisir derrière ce bureau, certes très joli, ne l'enchantait pas du tout. De toutes façons, c'était clair : il filait un coup de main à Alexiel pour se faire respecter et après, il démissionnait pour reprendre son ancien poste. Sa cousine avait intérêt à se montrer bonne élève... Le jeune homme remit le dossier à sa place. Pfff... Ca allait être une vraie torture de signer toutes ces autorisations de missions tout en sachant qu'il ne participerait à aucune.
En tant que Président de la commission d'examen des créatures dangereuses, Merrick prit sa première décision officielle : virer ses articles de journaux qui parlaient de lui des murs. La personne qui les avait mi avait surement cru lui faire plaisir mais il était tout sauf vaniteux et ce genre de publicité le gênait.
Il était en train de décrocher un cadre du mur lorsqu'Amanda entra dans son dos. En reconnaissant sa voix, il ferma les yeux et se retint de se frapper le front de la paume de la main. Puis, lentement, il se retourna. La réaction de la belle blonde était pour le moins inattendue. En criant, elle lâcha le gobelet de café qui se répandit sur le sol et ses chaussures. Merrick sursauta et la regarda d'un air effaré s'écrouler dans un fauteuil.
« Je savais qu'on voulait me punir. C'était trop beau pour être vrai cette promotion. » marmotta-t-elle en prenant une bouchée du beignet.
_ A qui le dîtes-vous, soupira en retour son supérieur qui devait ressentir peu ou proue la même chose.
Il se baissa pour attraper la petite poubelle qui se trouvait sous le bureau et la posa dessus avant de fourrer le cadre qu'i venait d'enlever dedans. Il se dirigea vers le mur adjacent, ôta un autre cadre et vint l'entassa dans la poubelle à coté du premier. Celui-là dépassait. L'article titrait : « Un nouvel exploit pour le Chevaucheur de dragons » et racontait comme sa détermination était venue à bout d'un Hebridean Black particulièrement en colère.
_ C'était pour moi ça ? demanda-t-il en passant près d'Amanda et en s'emparant du bout de beignet qui n'était pas encore mangé.
Il approcha son visage à quelques centimètres de celui de la jeune femme et mordit largement dans la pâtisserie avant de lui rendre ce qu'il en restait, l'oeil provocant. Puis il décrocha un troisième tableau, qui alla rejoindre les précédents dans la poubelle.
_ Par pitié, dîtes-moi que vous ne vous êtes pas portée volontaire pour le poste, marmonna-t-il sans la regarder.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mer 27 Oct - 0:54
Amanda poussa un nouveau soupire, comme la petite fille capricieuse et désespérée qu'elle était. Ça n'allait pas être possible, travailler avec Herondale était mission impossible. La réceptionniste à présent assistante avait désormais sa carrière entre les mains d'un homme qui semblait clairement ne pas la supporter. Surtout que Amanda ne voyait pas pourquoi, tout le monde l'aimait en général. A part les femmes mais elles, elles étaient jalouses. Et puis elle n'était rien d'autre qu'une femme gentille et sensible. Ok, elle était surtout une femme et sensible... Mais si elle avait d'abord pensé en posant les yeux sur Herondale pour la première fois qu'il était l'homme de sa vie, Amanda était désormais certaine que ce n'était plus le cas. Sérieusement, comment avait-elle put être assez aveugle pour vouloir d'un plouc comme lui ?
_ A qui le dîtes-vous. « 'A qui le dites vous' nianiania... » répéta Amanda dans un murmure parfaitement audible tout en faisant une grimace grossière. La jeune femme soupira avec force et leva les yeux au ciel avant de les poser sur Herondale qui venait de se pencher pour prendre la poubelle sous le bureau. La jeune femme ne put retenir un sourire appréciateur face à la vision agréable que lui offrait malgré lui son nouveau patron. Bon, temps qu'il restait de dos, il n'était pas si désagréable à regarder...
La jeune femme croqua à nouveau dans le beignet quand le sorcier se redressa et jeta un autre cadre dans la poubelle. Intriguée, elle vit qu'il s'agissait d'un article de presse. Peut être aurait-il préféré des photos de Veracrasses aux murs ? C'était ça son boulot, non ? Amanda le regarda faire comme s'il était absent au lieu de l'aider, prouvant qu'elle risquait d'être la pire assistante du monde.
_ C'était pour moi ça ? demanda-t-il en passant à côté. « A la base oui mais après l'accident du café et la découverte de mon nouveau patron je pense l'avoir largement...mérité. » acheva-t-elle en croisant le regard de Herondale et perdant un instant le fil de la conversation. Il s'était penché tout près d'elle pour croquer dans la pâtisserie tout en la fixant avec assurance et provocation.
Canon. C'était le mot pour le décrire. Et provoquant par dessus le marché ! Amanda le regarda se redresser comme si son corps avait été vidé de toute source d'énergie en une seconde. Elle le voulait. Il la draguait, la repoussait, la mettait sur les nerfs et maintenant il était clairement en train de l'allumer ou elle ne s'appelait plus Amanda St James ! Soudain la jeune femme eu envie de lui sauter dessus autant pour le frapper que pour lui arracher son costume.
_ Par pitié, dîtes-moi que vous ne vous êtes pas portée volontaire pour le poste, marmonna-t-il sans la regarder.
Amanda arqua un sourcil, passant à nouveau de charmée à énervée. Sérieusement il le faisait exprès ou quoi ?! C'était à croire qu'il ne savait pas ce qu'il voulait ! Presque immédiatement, la jeune femme blonde ignora que deux fois dans la même journée elle s'était sentie irrésistiblement attirée par lui pour finalement lui parler comme s'il n'était personne. D'ailleurs, qui était-il ?
« Sérieusement ? » demanda-t-elle avec sarcasme tout en ayant le dernier morceau de beignet dans la bouche. Elle avala avant de se redresser et approcher de Herondale, la démarche toujours aussi assurée. Une autre personne se serait tu face à son supérieur parce que ça ne se fait pas de manquer ainsi de respect, une autre aurait eu le minimum d'intelligence d'être au moins hypocrite pour sauver sa place mais à cet instant, Amanda avait juste envie que la tête du sorcier rejoigne les cadres dans la poubelle. « Ça fait des semaines que j'attends de travailler avec vous » commença-t-elle en levant les yeux vers Herondale, le visage exprimant une admiration candide. Elle saisit l'un des cadres dans la poubelle avant de poursuivre « Je n'ai pas dormi de la nuit à l'idée vous rencontrer. Je connais toute votre biographie » acheva-t-elle en battant des cils avec naïveté et adressant un sourire doux au jeune homme.
Amanda marqua un temps avant de balancer avec brusquerie le cadre dans la poubelle et perdre son air candide pour une expression arrogante bien plus naturelle.
« En fait je ne sais pas qui vous êtes. » balança-t-elle avant de tourner le dos à Herondale et circuler dans la pièce les mains sur la taille. « Et non je n'ai pas postulé. Même si je ne suis pas contre un peu plus d'argent je n'ai pas envie de travailler plus. J'ai mieux à faire. Comme je vous l'ai dit j'ai été punie » rappela-t-elle en se tournant vers le jeune homme.
Amanda voulait mettre les choses au clair immédiatement. Si Herondale s'était montré moins agaçant elle aurait surement menti en lui disant que travailler avec lui était un honneur, mais à cet instant la jeune femme blonde voyait ça comme une plaie. En plus, il n'avait pas l'air drôle du tout. Bosser avec lui c'était comme prendre dix ans dans la figure. D'ailleurs, quel âge avait-il ? La sorcière revint jusqu'à lui et lui fit face avec provocation avant de poser à nouveau les yeux sur le cadre qu'elle avait eu dans les mains quelques minutes avant. D'un geste rapide comme une petite fille tombant sur un trésor, la sorcière le saisit et lu le titre.
« Vous êtes célèbre » dit-elle simplement le visage exprimant soudain un intérêt enfantin.
La jeune femme garda le cadre et survola l'article, circulant à nouveau dans la pièce, comme si elle était incapable de rester en place plus de vingt secondes.
« 'Le chevaucheur de Dragon'... » dit-elle en regardant Herondale avec un sourcil haussé, comme si elle doutait que l'article parle effectivement de lui. Elle lui adressa cependant un fin sourire qui devint malgré elle sarcastique et provoquant. « Je vous plains » ajouta-t-elle comme si elle venait d'apprendre que son patron était atteint d'une maladie, le visage exprimant une compassion évidente et presque ironique.
Elle lui mit le cadre dans les mains en repassant devant lui et eu le culot de s'asseoir sur le bureau. Amanda croisa les jambes et arrangea ses cheveux tout en poursuivant.
« La célébrité c'est comme la beauté. Ce sont de lourds fardeaux que rares ont l'honneur de porter » affirma Amanda qui donnait l'air de sincèrement savoir de quoi elle parlait. « On ne vous juge plus que par ça et à la moindre erreur... out ! » acheva-t-elle avec une moue boudeuse.
Oui, Amanda parlait par expérience. On n'attendait rien d'elle à part qu'elle soit jolie et disponible et si pour l'instant elle s'en accommodait très bien c'était quand elle croisait des gens comme Herondale, qui avaient le malheur de la juger sans la connaître que la jeune femme aurait aimé être un peu moins sexy. Juste assez pour qu'on s'intéresse à ce qu'elle pense ou au moins, à ce qu'elle ressent... Décidée à lui faire payer son jugement, Amanda avait bien l'intention d'être la meilleure assistante du monde. Enfin... certes elle commençait plutôt mal et elle en avait déjà marre mais elle comptait en faire assez pour ne plus à devoir travailler pour un homme comme Herondale, si arrogant, étroit d'esprit, élégant, séduisant et... oups ! Elle s'égarait.
« Alors ? Dois-je arracher tous les cadres de l'étage pour vous assister, Monsieur ? » demanda Amanda le regard pétillant et roulant des épaules. C'était plus fort qu'elle, même quand elle n'en avait pas spécialement envie, la jeune femme donnait l'impression d'être en train de draguer.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mer 27 Oct - 10:10
Lorsqu'Amanda commença à roucouler tout en le complimentant, Merrick saisit immédiatement qu'elle se foutait de lui. Il marque une pause pour s'appuyer contre son bureau et croisa les bras sur son torse. Quand elle s'empara d'un cadre qu'un venait de carrer dans la poubelle, il amorça un geste pour le lui reprendre mais abandonna. Puis la jolie blonde envoya l'article valser pour le remettre à sa place dans la corbeille métallique avant de déclarer.
« En fait je ne sais pas qui vous êtes. »
Cet aveu eut certainement l'effet inverse de celui désiré, puisque cela fit plaisir au jeune homme au lieu de le vexer. Entendons-nous bien, il n'était pas rare d'ignorer qui était Merrick Herondale chez sorciers. Il n'avait pas non plus révolutionné le monde de la magie. Mais disons que les personnes s'intéressant au minimum aux créatures magiques connaissaient l'histoire du Vert Gallois. Amanda devait se ficher des animaux comme de sa première paire de collants. Le jeune homme se redressa, décroisa les bras, et alla décrocher le quatrième et avant-dernier cadre du mur. Quand il entendit qu'on farfouillait de nouveau dans la poubelle, il se retourna et vit qu'Amanda était en train de lire un article. Sans qu'il sache bien pourquoi, son coeur fit un bond et il dut serrer la mâchoire. Avec son air concentré, la jeune femme était encore plus jolie. Lorsqu'elle releva la tête vers elle, elle reprit son air provocateur et perdit la moitié du charme qui l'avait fasciné la seconde précédente.
« La célébrité c'est comme la beauté. Ce sont de lourds fardeaux que rares ont l'honneur de porter. On ne vous juge plus que par ça et à la moindre erreur... out ! »
Merrick eut un petit sourire. "L'honneur" ? Pouvait-on parler de cela en y associant des choses aussi inutiles que la célébrité et la beauté. Manifestement, ils avaient un sens des valeurs bien différents. Par contre, elle avait raison de dire que les gens jugeaient pas cela. Comment expliquer sinon que la patronne du Chaudron Baveur lui offre toujours une bieraubeurre lorsqu'il entrait dans sa taverne. La petite dame adorait les dragons et, par extension, elle adorait Merrick et ses histoires de dragons. Ça lui semblait tellement bête que des gens l'adulent parce qu'il ne faisait que faire son métier. A son sens, n'importe quelle personne accomplissant son travail était aussi méritant que lui. L'essence même de son travail était de mettre sa vie en danger. Il avait choisi de le faire, en acceptant tout cela. On ne pouvait donc pas parler d'héroïsme pour lui.
Merrick ignora la dernière question d'Amanda. Il la rejoignit pour poser le quatrième cadre qu'il tenait à la main dans la corbeille à coté de l'endroit où la jeune femme s'était assise et échangea un long regard avec elle. Ses yeux bleus hypnotiques étaient tristes. Et là, il fit quelque chose que personne ne pouvait s'attendre à le voir faire. Il déboutonna lentement sa chemise. Se faisant, il fixait Amanda. Quand il faut sauter le dernier bouton, il sortit les pans jusque là sagement rangés dans son pantalon de costume et se tourna pour elle dos à Amanda. Il fit glisser la chemise de ses épaules et, sans l'enlever tout à fait, découvrit son dos incroyablement musclé, digne d'un talonneur irlandais. 80% de sa peau était recouverte d'un tatouage représentant en entier un dragon en colère. Ceux qui s'y connaissaient en animaux pouvaient reconnaître un Vert Gallois. A coté de sa gueule grande ouverte comme si elle voulait mordre son porteur, il y avait ces deux mots écrits en gallois : "Mi wneud". Cela signifiait "I did it". Car ce n'était pas le tatouage que Merrick voulait montrer à Amanda. En réalité, il avait été fait par dessus les cicatrices que lui avait laissé son combat avec le dragon. Trois longues balafres s'étendaient de son épaule droite à la gauche de son bassin. Avec le temps, elles s'étaient parfaitement bien refermées mais on pouvait toujours suivre leur progression sur sa peau à cause de la pâleur des cicatrices.
_ Vous parlez de ce genre d'honneur ? demanda-t-il sans aucune animosité.
Merrick attendit qu'Amanda montre un signe de compréhension, voit ce qu'il voulait lui montrer, et il remit sa chemise sur ses épaules avant de s'éloigner d'elle pour la reboutonner et remettre les pans dans son pantalon. Heureusement, personne n'était entré dans le bureau à ce moment-là sinon, bonjour les murmures de couloir pour son premier jour ! Silencieux, il décrocha le dernier article de journal du mur - celui du sondage flatteur des lectrices de Sorcière Hebdo - qui alla rejoindre ses copains dans la poubelle. Malgré son poids à présent qu'il venait d'y entasser tout un tas de cadres plutôt lourds, il la souleva d'une seule main, contractant les muscles de son bras, et la remit à sa place initiale, sous le bureau. Puis il fixa de nouveau ses yeux bleus perturbants sur Amanda en lâchant un "Vous permettez ?" qui était la version polie du "Vire tes fesses de mon bureau". Quand elle se fut levée, il s'installa dans son fauteuil et ouvrit les tiroirs au hasard. Quelqu'un s'était chargé d'installer ses affaires apparemment. Il sortit un épais agenda en cuir noir et l'ouvrit. Il parcourut quelques pages en silence avant de trouver ce qu'il cherchait. Il s'agissait d'une photographie. Sur le cliché animé, on voyait une jeune femme en robe d'été assise dans l'herbe avec un livre. De longs cheveux couraient dans son dos et sur sa poitrine. Lorsqu'elle s'apercevait qu'on était en train de la photographier, elle levait son visage de poupée vers l'objectif d'un air d'abord surprise et puis elle se fendait d'un superbe sourire chaleureux. Merrick regarda l'animation défiler deux fois sans pouvoir s'empêcher de sourire et tendit la photographie à Amanda.
_ Comme première mission d'assistance, j'aimerais que vous alliez transmettre mon invitation à déjeuner à cette personne. Il s'agit d'une Auror qui doit travailler ici. J'irai bien moi-même mais j'ai déjà eu du mal à trouver mon bureau alors... Elle s'appelle Alexiel Morgenstern. Peut-être que vous la connaissez.
La dernière phrase était complètement hypocrite parce que Merrick savait pertinemment que les deux jeunes se connaissait. Par contre, à aucun moment il ne pensait qu'Amanda allait mal interprété son intention. Lexie était sa cousine et il ne pensa pas une seconde à lui dire de ne pas se méprendre là-dessus. Ceci dit, le quiproquo allait lui être bien utile pour faire tourner son assistante en bourrique. D'autant qu'elle n'allait pas découvrir la vérité avant plusieurs jours.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mer 27 Oct - 12:06
Amanda n'arrivait pas à poser les yeux sur Merrick sans avoir envie de lui en coller une. Elle qui pensait sincèrement que l'homme le plus insupportable du Ministère (elle ne comptait pas ses supérieurs) était Keith Sexy Wallace qui était d'un sérieux à toutes épreuves se voyait désormais obligée de placer Merrick Herondale en tête de liste. Amanda était en train de se dire qu'elle pourrait faire appel à son père pour l'aider – avec quelques battements de cils plein de larmes ça devrait le faire – pour finalement échapper à l'obligation de ce poste quand Herondale commença, pour la troisième fois de la journée à agir sans qu'elle puisse comprendre pourquoi. Quand elle eu croisé un long regard avec lui, ce fut comme si elle était morte sur l'instant. Son corps était sans vie, épuisé, comme si avoir supporté de tels yeux bleus sur elle l'avait littéralement assassinée. Et pourtant, quand il se détourna, Amanda aurait juré qu'elle ne pouvait rêvé plus belle mort. Elle ne remarqua pourtant pas à quel point son regard était triste, trop bien éblouie par la beauté superficielle de leur couleur. Puis, sans crier garde, il commença à déboutonner sa chemise. Amanda ouvrit les yeux en grand et battit des cils. C'était une blague ? Lui qui faisait comme si elle était aussi moche que la secrétaire de la réception (non en fait c'était impossible) était désormais en train de se déshabiller et le pire dans tout ça était ce regard soutenu, comme s'il savait que ce qu'il allait dévoilé était forcément digne d'attention, de plaisir. Amanda senti une bouffée de chaleur exploser en elle tandis qu'elle ne fut capable de rien d'autre que de le regarder faire. Herondale souffrait-il d'un dédoublement de la personnalité ? Un moment il repousse les femmes l'autre d'après il les séduit ? En apercevant le torse magnifiquement sculpté qu'il était en train de dévoiler, Amanda senti un désir violent l'envahir. Qu'il soit le pire patron du monde avec elle, finalement elle s'en fichait du moment qu'elle avait l'occasion de poser ses yeux sur un corps pareil (et pourquoi pas : les mains). Il retira sa chemise de son pantalon et quand il se détourna Amanda saisit l'occasion comme un jour de solde. A peine fut-il de dos qu'elle commença à déboutonner son propre chemisier. Bon... ça ne se passait pas vraiment comme elle s'y était attendue mais finalement là dans ce bureau ce n'était pas si mal. Herondale était tellement désirable qu'à chaque bouton que Amanda détachait elle oubliait l'avoir détesté et avoir maudit son nouveau poste. Ce fut quand elle remarqua le tatouage que la jeune femme blonde ne déboutonna pas le quatrième bouton, fascinée. Silencieuse comme c'était trop rare, elle regarda le dessin et en admira la beauté, les détails. Amanda avait toujours adoré les tatouages (sérieusement !) mais rares étaient les hommes à aussi bien les porter. C'était un imposant dragon, puissant et tout de même élégant. Surement comme l'homme qui le portait...
_ Vous parlez de ce genre d'honneur ? demanda-t-il sans aucune animosité. « Merlin... » murmura-t-elle dans un souffle en réalisant alors ce que cachait ce magnifique tatouage.
Amanda eu une grimace en imaginant la souffrance que pouvait provoquer de telles blessures et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de les trouver superbes. Malgré elle, fascinée, attirée, la jeune femme leva une main et osa toucher du bout des doigts le dos du sorcier. Elle ne le frôla que subtilement et furtivement mais ce fut assez pour sentir la cicatrice. Comme électrisée, elle retira vivement sa main réalisant que toucher ainsi son supérieur n'était surement pas la meilleure solution surtout quand il semblait ne pas être attiré finalement. En comprenant ça, la sorcière referma rapidement deux boutons de son chemisier, espérant qu'il ne remarque pas qu'elle s'était méprise sur ses intentions. Pendant que Herondale se rhabillait, Amanda arrangea ses cheveux d'un geste nerveux, fuyant son regard cependant. Pourquoi se sentait-elle honteuse ? C'était pourtant absolument pas son genre. Amanda n'avait honte de rien, sinon elle ne serait pas elle même. Personne ne peut avoir une telle personnalité sans une forte dose de culot. Ce fut alors qu'il portait la lourde poubelle que Amanda reporta son attention sur lui. Elle vit son bras se contracter sous sa chemise qui parut soudain bien étroite. La réceptionniste leva les yeux au ciel exaspérée. Non. Elle n'allait pas y arriver, c'était impossible. Il était bien trop séduisant et jouait trop avec ses nerfs pour qu'elle puisse le supporter. Amanda détestait ce genre de comportement. C'était soit on la voulait, soit on la rejetait, mais personne ne dansait sur un pied puis sur un autre avec elle. Jamais. Pas même le « Chevaucheur de Dragon ». Elle faillit perdre à nouveau le fil de sa pensée en croisant à nouveau le regard du Herondale quand elle réalisa qu'il ne lui était adressé que pour la faire descendre de son perchoir. La sorcière eu une moue boudeuse qu'elle n'essaya pas de masquer et se mit debout, les mains sur la taille, à côté du siège de son nouveau patron. Dès qu'il lui donnait une excuse pour sortir de la pièce, elle préviendrait son père et elle trouverait un moyen de ne plus jamais remettre les pieds ici. Tandis que Herondale sortait son agenda, Amanda commença déjà à avoir des fourmis dans les pieds, étant restée statique quinze secondes. Cependant, le jeune homme sorti une photographie qui eu le don d'attirer l'attention de la sorcière. Sans la moindre gêne, comme toujours, Amanda se pencha littéralement par dessus l'épaule de Herondale, lui mettant ses cheveux dans le visage pour mieux observer qui se trouvait sur cette photographie. Elle aurait reconnu ce visage candide entre mile, cet air si innocent qu'il semblait lui crier « prenez moi pour une idiote ! ». Alexiel... Brusquement, Amanda saisit le poignet de Herondale et le redressa en même temps qu'elle pour mieux voir le cliché.
* Faites que ce soir sa sœur... faites que ce soit sa sœur... faites que ce soit sa sœur...!* pria-t-elle dans sa tête avant de relâcher la main du jeune homme et de retaper la pose mine de rien. Si Amanda pouvait avoir l'air doux et pourquoi pas charmant, à cet instant, bien qu'elle essaye de paraître neutre, elle avait plus des airs de fiancée jalouse sur le point de dire « Alors ? Tu as une explication à me donner ? Et tu as intérêt à ce qu'elle soit bonne ». Elle se racla la gorge comme pour rappeler au sorcier qu'elle était encore là tant il semblait perdu dans sa contemplation. L'expression de son visage fit sincèrement mal au cœur de Amanda pour une raison qui lui était inconnue. Après tout elle ne savait rien de lui et ne voulait rien de lui, pas même de son corps à cet instant. Quoique... Non ! Mais elle ne su pourquoi, Amanda se senti rongée par la jalousie.
_ Comme première mission d'assistance, j'aimerais que vous alliez transmettre mon invitation à déjeuner à cette personne. Il s'agit d'une Auror qui doit travailler ici. J'irai bien moi-même mais j'ai déjà eu du mal à trouver mon bureau alors... Elle s'appelle Alexiel Morgenstern. Peut-être que vous la connaissez.
La sorcière ne prit pas la photographie. Elle affichait un air choqué évident qu'elle ne chercha pas à masquer. Amanda cachait que très peu de choses de sa personne ou au contraire, elle n'avait si peu de pudeur que parce qu'elle savait pertinemment que ce qu'elle montrait aux gens ce n'était qu'une façade, une couche superficielle uniquement présente pour les étrangers. Pour l'instant, deux avaient vu son vrai visage... Dans un réflexe de fierté, Amanda redressa les épaules et afficha un sourire charmant qui, pour ceux qui savaient ce dont elle capable, était très mauvais signe. C'était la meilleure. En plus elle allait devoir s'occuper d'organiser ses petits rendez-vous pour le déjeuner. Avec une expression mesquine, Amanda se demanda si finalement Alexiel n'avait pas été inspirée en croisant Ezékiel et elle dans la cage d'ascenseur à la pause déjeuner. Avec un frisson d'effroi, la jeune femme blonde refusa d'imaginer Herondale avec l'Auror faire la même chose quelque part. Rien que d'y penser elle eu un hoquet nauséeux.
« Très bien » lui dit Amanda en hochant la tête dans un signe respectueux mais qui paraissait surtout ironique. Les mains sur la taille, de son éternelle démarche de top modèle elle traversa le bureau et ouvrit la porte. Avant de sortir elle se tourna vers Herondale et ajouta avec mesquinerie : « Permettez moi de vous réserver une chambre pour la pause déjeuner » puis elle claqua la porte derrière elle.
Dans le couloir de l'étage on la salua, la siffla même un fois mais Amanda n'y fit pas attention, en proie à une véritable crise de nerf. Ça c'était la meilleure. Cet homme la séduisait, la repoussait, se déshabillait devant elle et avec provocation pour finalement lui demander d'organiser un dîner pour lui et une autre ? Quel genre d'homme fait ça ? La réponse était simple et la jeune femme n'eut pas besoin de chercher bien longtemps même si ça ne lui plaisait pas tant que ça. C'était tout à fait le genre d'homme qui plaisait à Amanda. Difficile à obtenir, joueur, mesquin. Et bien qu'elle ne cesse de passer de « je le veux » à « je le hais », la jeune femme était certaine d'adorer ce qui risquait de se passer (ou pas) entre eux. Le seul problème étant qu'elle n'était pas spécialement patiente comme femme. Combien de parties allait-elle tenir avant de s'avouer vaincue ? Au département des Aurors, Amanda fit aussi vite que possible. Elle n'avait pas spécialement envie de s'attarder ici sachant qu'elle ne voulait pas vraiment perdre son temps à expliquer à Alexiel comment vivre, bien que la jeune Auror semblait avoir dépassé le maître puisqu'elle ait réussit à saisir un poisson aussi gros que Herondale. Dans un sursaut de jalousie, Amanda eu soudain une idée pour se venger. Arrivée au bureau de Alexiel qui n'y était pas, la sorcière prit son agenda et inscrivit un rendez-vous bidon à l'heure du déjeuner mais d'aspect suffisamment important pour la dissuader d'annuler . Puis elle laissa un mot l'informant que Merrick Herondale souhaitait la voir à la même heure. Un sourire mesquin à nouveau sur ses lèvres, la jeune femme tourna les talons, les mains sur la taille. Quelques rapides minutes plus tard elle frappait à nouveau avec un peu trop de force pour être polie avant d'entrer presque immédiatement dans le bureau de Herondale. Une main sur la poignée, l'autre sur la taille, elle fit face à son nouveau patron, un air sincèrement ennuyé au visage.
« Elle n'était pas à son bureau mais je lui ai laissé une note. Et comme je suis une bonne assistante je me suis permise de regarder son agenda et je crois que ce ne sera pas possible. Elle a déjà un rendez-vous de prévu à cette heure ci. Avez-vous besoin d'autre chose ? Comme un autre rendez-vous pour le déjeuner ? Je connais une femme à l'accueil qui serait ravie... » acheva-t-elle en haussant un sourcil provocateur.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mar 16 Nov - 11:45
Amanda avait saisi le poignet de Merrick pour rapprocher la photographie animée de son nez, comme si elle était bigleuse ou au moins qu'elle n'en croyait pas ses yeux. Malgré toute l'intelligence qu'on pouvait lui conférer, le jeune homme ne pensa pas un instant que sa demande pourrait entraîner une méprise. Il le comprit lorsque sa nouvelle secrétaire s'en fut d'un pas énergiquement en s'exclamant avant de claquer la porte :
« Permettez moi de vous réserver une chambre pour la pause déjeuner »
Merrick eut une grimace de dégoût à peine contenu. Sa cousine était charmante, bien plus que la plupart des femmes qu'il avait rencontré alors ce n'était pas la question, mais ils étaient de la même famille alors il ne voyait pas du tout la jeune Auror comme une conquête potentielle. Cette idée était totalement absurde. Bien sûr, Amanda n'en savait rien.
Il profita d'être de nouveau seul pour virer les créatures magiques empaillées qui trônaient un peu partout dans le bureau. Bon sang ! Son prédécesseur avait vraiment des goûts morbides. Par contre, il ne pouvait nier qu'il y avait d'excellents livres sur ces étagères. Y figurait même l'édition d'une encyclopédie sur les lutins qu'il avait longtemps chercher pour sa collection personnelle. En effet, le Manoir Herondale abritait une bibliothèque aux proportions proprement stupéfiantes qui faisait la fierté et le bonheur de son propriétaire.
Lorsqu'Amanda reparut, elle lui dit d'une voix très calme et sérieuse, qui cachait presque quelque chose :
« Elle n'était pas à son bureau mais je lui ai laissé une note. Et comme je suis une bonne assistante je me suis permise de regarder son agenda et je crois que ce ne sera pas possible. Elle a déjà un rendez-vous de prévu à cette heure ci. Avez-vous besoin d'autre chose ? Comme un autre rendez-vous pour le déjeuner ? Je connais une femme à l'accueil qui serait ravie... »
Il cacha sa déception et, taquin, demanda d'un air d'innocence feinte :
_ Vraiment ? Vous croyez que votre collègue de l'accueil voudrait déjeuner avec moi ?
Et puis, il sourit. Parce qu'il ne pensait pas qu'Amanda le croirait, bien qu'objectivement, ça ne lui aurait pas posé de problème d'inviter la grosse dame à manger quelque chose (tant que ce n'était pas lui le repas).
Quelques minutes plus tard, il griffonnait sa signature sur des autorisations de missions lorsqu'on frappa à la porte du bureau. Amanda avait été chargé de les tamponner à mesure qu'il signait. Il donna la permission d'entrer d'une voix distraite et un employé du Ministère s'introduisit dans la pièce. Il avait une lettre à lui remettre. Merrick la prit en le remerciant et attendit qu'il ait refermé la porte pour la déplier et lire.
Mon très cher Merrick,
La nouvelle de ton arrivée au Ministère me transporte de joie. Je n'aurai osé croire à un temps où nos chemins iraient côte à côte et je suis ravie que cela se produise finalement. Hélas, j'ai un rendez-vous à Azkaban pour le contrôle des Mangemorts ce midi et je ne pourrais pas t'accompagner pour déjeuner. Cela m'était sorti de la tête. Je suis désolée. Par contre, je suis libre ce soir. Je t'attends chez moi à partir de 19h si tu peux te libérer. Nous avons tellement de choses à rattraper tous les deux...
Ta dévouée Alexiel
Merrick sourit tendrement en déposant la lettre sur le bureau. Amanda pouvait la lire sans se tordre le cou à présent. Il se leva pour s'étirer et faire quelques pas dans la pièce. Ce qui était drôle, mais il l'ignorait, c'est que son assistante devait se dire que la petite Morgenstern n'était pas si prude qu'elle croyait. Inviter un homme chez elle comme ça pouvait paraître bien téméraire. Évidemment, elle ignorait que si elle parvenait à se défaire de sa timidité maladive, c'était parce qu'il s'agissait de son cousin.
_ Je meurs de faim, déclara le nouveau président de la commission d'examen des créatures dangereuses.
Il n'avait pas spécialement envie de passer plus de temps que nécessaire avec Amanda-la-grincheuse-quand-il-fallait-travailler mais il le faudrait bien s'il voulait apprendre des choses sur elle et s'en servir pour la faire payer les embêtements qu'elle causait à sa cousine. Ainsi donc, il se tourna vers la jolie blonde et s'enquit, d'un ton détaché :
_ Vous venez ?
Sans attendre de réponse, il attrapa une sacoche dans laquelle il fourra quelques documents et sortit du bureau. Merrick traversa les couloirs jusqu'à tomber sur un ascenseur dans lequel il grimpa et bloqua la porte jusqu'à ce qu'Amanda ait pu le rejoindre. Puis ils les firent descendre dans le grand hall. Là, il se dirigea vers le réseau des cheminées et en avisa une qui était libre. Saisissant un peu de poudre dans un petit sachet laissé à l'usage des employés, il se tourna vers son assistance et ouvrit un de ses solides bras dans sa direction pour l'inviter silencieusement à le prendre. Lorsqu'il sentit son étreinte, il jeta la poudre dans l'âtre en disant de manière clairement audible :
_ Herondale Manor.
Et le couple disparut dans une crépitement de flammes vertes.
Spoiler:
PS : c'est l'Adare Manor, en Irlande, pour ceux qui connaissent
Le Manoir Herondale était un bâtiment très vieux mais magnifiquement entretenu. La moitié de la façade sud était escaladé par un lierre solide qui lui donnait une part de mystère pas déplaisante. Cependant, ce que voyait à présent Amanda, c'était l'intérieur du Manoir. Un intérieur digne des châteaux de conte de fées. Et puis, un petit elfe de maison, habillé, un plumeau à la main, figé à coté de la table basse qui faisait face à la cheminée par laquelle elle et son supérieur venait de débarquer.
_ Maîîîîître, se mit à couiner la petite créature d'un air ravi. Bienvenue chez vous, Maître.
Merrick sourit et s'accroupit souplement pour se mettre à la hauteur de l'elfe de maison.
_ Merci, Digle. Va dire aux autres de préparer à un déjeuner pour deux personnes, s'il te plaît.
La créature fut autant ravie de recevoir cette demande qu'un enfant un cadeau de Noël. Elle couina un assentiment et claqua des doigts pour transplaner. Le maître des lieux se redressa avant de se tourner vers Amanda.
_ Je les ai libéré du service de ma famille après la mort de mes parents mais ils ont tenu à rester pour continuer à servir cette maison. Je n'ai pas eu le coeur à les mettre dehors de force, expliqua-t-il, un doux sourire aux lèvres.
Ainsi donc il venait de se présenter comme l'unique héritier de cette immense demeure et de toutes les richesses que l'on imaginait aller avec.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mar 16 Nov - 20:16
_ Vraiment ? Vous croyez que votre collègue de l'accueil voudrait déjeuner avec moi ? demanda Herondale, apparemment intéressé. A peine eu-t-l prononcé ces mots que Amanda porta une main à son ventre et ne cacha pas un hoquet de répulsion en imaginant le jeune homme dans les bras de l'autre réceptionniste. « Je crois que je vais être malade... » marmonna-t-elle d'une voix parfaitement audible. D'accord, la réaction était légèrement dramatique mais elle était ainsi, toujours en faire des tonnes et ne jamais cacher ce qu'elle pensait. Et sur l'instant, il était clair qu'envisager un tel couple la rendait malade. C'était comme donner du pâté aux cochons, la Baguette de Sureau à un Moldu, une paire de Louboutin à un Troll, enfin que des abominations ! Finalement après son petit numéro, Amanda redressa les épaules et afficha une expression neutre attendant la suite des évènements.
Et ce ne fut pas bien passionnant. Amanda était chargée de tamponner les registres que signait Herondale au fur et à mesure qu'il le faisait. La situation aurait pu être sympathique en soi. Deux jeunes gens coincés pendant plusieurs heures dans une même pièce, de quoi avoir envie de discuter , de faire connaissance, cependant Herondale devait lire attentivement alors toute forme de communication s'avérait impossible, à moins que ce ne soit parce qu'il n'en avait pas envie tout simplement. A plusieurs reprises Amanda s'était perdue dans les contradictions émotionnelles que lui inspirait son nouveau patron. Tant qu'il ne parlait pas, qu'il ne lui donnait pas d'ordre, elle arrivait à le supporter et surtout à ignorer le fait que dans sa voix trahissait une certaine animosité que toute l'élégance du monde ne pouvait masquer. Mais quand il était en train de lire, concentré sur autre chose et que Amanda avait un battement de quelques minutes entre chaque tampons, alors elle remarquait à quel point il était beau. Sa mâchoire était dessinée avec fermeté et elle pouvait admirer avec distinction ses muscles se contracter parfois. Le trait de son nez, de ses lèvres semblait avoir été tracé de la main d'un elfe. La beauté de Herondale n'était pas comme celle de Amanda, tout en « standards ». Il y avait des imperfections qui le rendaient unique et bien plus désirable. Quand quelqu'un frappa, la sorcière sursauta légèrement et détourna le regard. D'accord elle était du genre facile mais c'était décidé : elle ne toucherait pas à son patron.
La personne entra et donna une lettre à Herondale, ce qui eu le don de ramener Amanda sur terre l'espace d'une seconde, réalisant qu'en dehors de ces murs des gens bougeaient, vivaient, se disputaient, s'embrassaient et qu'elle n'était pas là pour assister au moindre événement. A cause de sa nouvelle fonction, Amanda était désormais coincée et ne pouvait plus vagabonder un peu partout dans le Ministère comme elle avait toujours aimé le faire. Presque immédiatement elle ressenti des fourmis dans les pieds et se mit à taper ses talons rapidement contre le sol en signe d'impatience. Non elle ne tiendrait pas deux jours comme ça, enfermée avec un homme qu'elle désirait tout en ayant envie de l'empailler. En fait, elle ne tiendrait pas la journée, c'était impossible, pas sans parler avec des gens, pas en travaillant, pas sans vagabonder. Amanda était perdue dans la colère et la frustration qui l'envahissaient, ne faisant alors pas attention à ce que faisait Herondale. Ce fut avec distraction qu'elle saisit le papier qu'il posa non loin d'elle et qu'elle s'apprêta à tamponner avant de réaliser son erreur. Automatiquement son regard se porta sur la signature et il n'en fallut pas plus à la jeune femme blonde pour être curieuse. C'était la meilleure, à croire que Merlin était avec elle car même coincée dans un bureau, les potins venaient à elle...
Faisant mine de prendre beaucoup de temps pour tamponner, Amanda lu la lettre écrite de la main de Alexiel. « Je n'aurai osé croire à un temps où nos chemins iraient côte à côte et je suis ravie que cela se produise finalement... Je t'attends chez moi à partir de 19h si tu peux te libérer. Nous avons tellement de choses à rattraper tous les deux... » Au fur et à mesure que Amanda avançait dans sa lecture, ses yeux s'ouvraient en grand, sa colère mais surtout sa jalousie accroissaient. Alors comme ça, l'arrivée soudaine d'un homme tel Herondale était grâce à la présence de Alexiel ? C'était la meilleure... Dire qu'elle avait toujours prétendu ne rien savoir sur les hommes et surtout ne pas être capable d'appliquer convenablement les conseils de Amanda – qui s'était bien amusée il fallait l'admettre – s'avérait être capable de pêcher un poisson tel que son nouveau patron, et apparemment la prise était définitive. Amanda ne comprit pas vraiment pourquoi elle était aussi jalouse, enfin plus jalouse qu'habituellement dans ce genre de cas. Surement parce qu'elle se sentait presque trahie de la part de Alexiel, elle était atteinte dans sa fierté. Certes la jeune Auror était jolie, très même, mais Amanda faisait partie de ces gens qui croyaient dur comme fer que la séduction était une histoire de manipulation. Comment une telle cruche y serait parvenue alors Amanda semblait avoir perdu d'avance ? Rongée par la jalousie, en petite fille capricieuse, Amanda mit un certain temps à réaliser que son patron s'était levé et avait prit son manteau.
_ Je meurs de faim, déclara le nouveau président de la commission d'examen des créatures dangereuses. « Mmmh ? » _ Vous venez ? « Moi ? » demanda Amanda qui avait eu pour réflexe de regarder derrière elle comme si dans son esprit la possibilité qu'il puisse l'inviter – si tôt – à déjeuné la surprenait.
Ce fut avec un sourire rayonnant qu'elle se leva à son tour, plus emballée par l'idée de sortir de cette pièce que de déjeuner avec Herondale. Elle se doutait bien qu'il allait lui poser des questions sur le Ministère, emporter du travail avec lui pourquoi pas ? Quand elle le vit saisir sa sacoche et des documents la jeune femme manqua de refuser l'invitation. Cependant ce fut surement parce qu'il partait déjà sans lui demander son avis que Amanda s'empressa de le suivre, à moitié attirée et énervée par son assurance. Elle ne supportait pas le fait qu'il se comporte avec elle comme s'il la connaissait déjà alors que c'était impossible, qui lui aurait parlé d'elle ? Alexiel ? Mais elle appréciait cette forme d'assurance à la limite de l'arrogance pour une raison encore inconnue, c'était simplement séduisant. Mais pour qui se prenait-il à ainsi la considérer comme « acquise », comme connue ? Herondale ne savait rien d'Amanda, pas plus que ses plus intimes amants, alors comment pouvait-il avoir cette prétention ? Alors que la jeune femme était en train de penser les pires horreurs à l'égard de son patron, son cœur manqua un battement en réalisant qu'il était à la porte de l'ascenseur, le retenant visiblement pour elle. Ciel, il était vraiment magnifique. Après avoir marmonné un timide merci, elle entra et se tint à ses côtés, tapant à nouveau la pose, inconsciemment.
En arrivant dans le hall Amanda se rendit vers le comptoir et attrapa son sac puis son nouveau manteau haute couture qui ne se fermait qu'avec trois boutons en haut, permettant ainsi de laisser voir sa robe mais aussi ses jambes lorsqu'elle marchait. « Vous partez déjà ? » demanda l'autre réceptionniste prête à critiquer. « Herondale m'a invitée à déjeuner » répondit Amanda, le regard pétillant simplement pour rendre la femme jalouse alors qu'en réalité, une grosse partie d'elle n'avait pas envie d'y aller. Ravie de son petit coup, la sorcière trottina pour rejoindre son patron vers les cheminées. Elle détestait ce moyen de transport magique qui avait tendance à mettre de la poussière sur ses vêtements et abîmer son maquillage mais bon, elle jugea préférable de ne pas commencer à se plaindre... Quand il l'invita à prendre son bras Amanda le regarda, hésitante puis s'exécuta. Ce ne fut qu'une fois dans l'âtre, comme à l'abri des regards, comme dans un monde à part où personne ne semblait faire attention à eux que la sorcière ne regretta pas s'être tue. Oui, finalement, voyager par le transport magique de cheminées n'était pas si désagréable, tout dépendait des bras de qui dans lesquels on se trouvait. Un petit sourire aux lèvres elle attendit.
_ Herondale Manor. « Quoi ?! » s'écria Amanda, réalisant alors où ils allaient.
Quelques secondes plus tard la sorcière quittait les bras du jeune homme et sortait de l'âtre de l'immense cheminée dans laquelle elle était désormais. En époussetant son manteau, elle finit par lever le nez en l'air et observer l'endroit. Herondale à ses côtés, Amanda ne put s'empêcher d'avoir des étoiles plein les yeux. C'était chez lui, ça ?! Il était clair qu'elle avait sous estimé la richesse du jeune homme qui semblait avoir tout pour être heureux. Argent, beauté, carrière... Tout comme Amanda. A deux ou trois détails près... C'était tout à fait le genre d'endroit dans lequel elle avait grandit en un peu moins luxueux. La famille Herondale devait être socialement supérieure à celle de Amanda, sans aucun doute, ce qui n'était pas peu dire tout de même. Perdue dans l'observation des lieux comme une petite fille curieuse dans un musée, elle ne vit pas arriver un Elfe de Maison. « Merlin ! » s'exclama-t-elle dans un murmure en se rendant compte que la créature était proche d'elle avant de s'écarter d'un pas. Elle n'avait rien de particulier contre les Elfes de Maison, il y en avait chez elle, mais Amanda aimait les choses belles et par conséquent, elle n'aimait pas ce qui ne l'était pas. Et cette espèce n'était pas connue pour sa beauté.
_ Maîîîîître, se mit à couiner la petite créature d'un air ravi. Bienvenue chez vous, Maître. Amanda ne parvint à cacher sa surprise en voyant le jeune homme se mettre à la hauteur de la créature. C'était le genre de chose qu'elle n'avait jamais vu ses parents faire avec leurs propres Elfes. Herondale semblait faire partie de ces gens capables de traiter avec respect même les pires créatures. D'ailleurs, il en avait en partie fait son métier... Dans une pensée stupide, la sorcière se demanda ce qu'il en était de son cas. Serait-il capable d'aller au delà de l'apparente colère qu'il ressentait envers elle ou dédain ? Amanda elle même n'arrivait pas à savoir, c'était perturbant. Un coup il la regardait comme s'il était vraiment en train d'apprécier sa présence, un autre moment il lui parlait avec un ton si sec que c'en était vexant. _ Merci, Digle. Va dire aux autres de préparer à un déjeuner pour deux personnes, s'il te plaît.
L'Elfe disparu et ils se retrouvèrent seuls dans la pièce. Les mains jointes devant elle, Amanda regarda avec une curiosité polie Herondale. Est-ce qu'il vivait ici seul ou avec ses parents ? La sorcière jura qu'elle sauterait par la fenêtre si elle venait à découvrir que Alexiel vivait ici.
_ Je les ai libéré du service de ma famille après la mort de mes parents mais ils ont tenu à rester pour continuer à servir cette maison. Je n'ai pas eu le coeur à les mettre dehors de force, expliqua-t-il, un doux sourire aux lèvres. Amanda le regarda un instant comme s'il était une sorte d'expérience scientifique, ou de phénomène surprenant. Puis, elle lui rendit son sourire. Il habitait donc ici avec ses parents et il était à la tête de toute cette richesse. Intéressant. Très même. L'argent, Amanda adorait ça mais elle se devait d'admettre que ces derniers temps, elle aurait aimée être autrement, surtout quand on savait qu'elle se cachait de son propriétaire depuis maintenant trois semaines parce qu'elle n'avait pas de quoi payer son loyer, qu'elle devrait encore subir un sermon de son père pour ne pas être une femme adulte et responsable, pour ne pas un jour être « digne » de recevoir son héritage dans sa totalité. En fait, dans ces moments là, Amanda aurait aimé naître dans une famille moyenne et surtout, ne pas autant avoir envie de vivre dans une maison comme celle de Herondale, ne pas vouloir y élever ses enfants et les rendre si dépendants de l'argent, comme elle l'était désormais. Elle retira son manteau.
« Je suis désolée... pour vos parents. Je ne sais pas ce qui est pire, avoir perdu les siens par la mort ou... être renié » dit-elle avec un sourire qu'elle voulu rendre léger avant de détourner rapidement le regard et éviter de croiser celui de son patron. Amanda ne parlait que très rarement de choses sérieuses, surtout avec les inconnus pour la simple et unique raison qu'elle était persuadée que si elle le faisait, elle ne donnerait alors qu'une raison de plus à l'autre de se lasser d'elle. « Et donc vous vivez seul dans cette grande maison ? N'y a-t-il pas une madame Herondale ? » ne put-elle s'empêcher de demander en circulant dans la pièce et souriant d'un air taquin. C'était un endroit effectivement charmant mais il fallait dire qu'elle ne s'y sentait pas vraiment à l'aise. Les maisons familiales avait le don de la perturber, de la rendre nerveuse et c'était ce qui se passait à cet instant. « Je pensais qu'on irait déjeuner dans un petit coin sympa et plus... modeste » commenta-t-elle en souriant toujours d'un air presque sceptique. C'était un moyen dévié de lui dire qu'elle n'avait pas spécialement envie d'être là. En regardant autour d'elle, voyant les objets luxueux, les statues, gravures et autres signes de richesse, Amanda se rendit compte qu'elle appréciait de moins en moins cette maison. Tout semblait être basé sur l'esprit de famille, l'honneur, les codes de société, tout ce qu'elle avait fuit depuis des années faute de pouvoir s'y adapter. Elle posa son manteau sur un fauteuil et se tourna à nouveau vers Herondale, les mains sur la taille et un sourire malicieux aux lèvres, autant tenter le tout pour le tout. « Si nous sommes là que tous les deux pour ce déjeuner, pourrions nous éviter les codes de bonne conduite et les formalités ? Je ne supporte pas ça et préfère de loin un sandwich mangé sur un banc dans la rue et une conversation agréable. J'espère avoir au moins le sandwich » le taquina-t-elle en haussant un sourcil d'un air malicieux, supposant qu'elle ne s'attendait pas à partager une conversation agréable avec Herondale.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mer 17 Nov - 2:17
(Candleburn - Dishwalla)
Alors que Merrick retirait son manteau pour le poser avec soin sur le dossier d'un fauteuil, il entendit ces mots qui le surprirent :
« Je suis désolée... pour vos parents. Je ne sais pas ce qui est pire, avoir perdu les siens par la mort ou... être renié »
Être renié était bien pire, à son avis. Cependant, il répondit seulement par la formule d'usage et stupide lorsque l'on vous présente ses condoléances :
_ Merci.
Le jeune homme observa discrètement son invitée pendant qu'elle s'intéressait à la déco. Son regard curieux le faisait malgré lui sourire. Il voulait lui prêter plus de mauvaises intentions qu'elle n'en avait, pour coller à l'image qu'il s'était faite d'elle d'après les lettres d'Alexiel, mais il n'y parvenait pas. Mandy avait quelque chose d'enfantin qui le saisissait au coeur par surprise. Ce fut le moment où il réalisa qu'il était injuste de l'avoir prise en grippe sans lui laisser la moindre chance de lui montrer qu'il ne devrait pas. Aussi venait-il de décider qu'il ferait quelques efforts pour le connaître un peu avant, histoire de garder sa bonne conscience.
« Et donc vous vivez seul dans cette grande maison ? N'y a-t-il pas une madame Herondale ? »
Un petit sourire étira ses lèvres. Il ôta pensivement les lourds boutons de manchettes en argent frappés du blason de sa famille et les déposa avec précaution sur la cheminée.
_ J'ai failli me marier une fois, dit-il de but en blanc. Mais elle n'a pas supporté mon travail qu'elle jugeait trop dangereux et nous nous sommes finalement séparés. L'amour tient à peu de choses, n'est-ce pas ? Des choix, encore et encore. Je ne suis pas du genre à céder aux ultimata et qui croit pouvoir me faire plier obtiendra de moi exactement le contraire. Je n'ai pourtant pas l'esprit de contraction. Disons que... je sais quel goût a la liberté, ainsi que le montant de son prix.
Il aimait les petits sourires taquins d'Amanda. Il aimait jouer, tant qu'il comprenait les règles.
« Je pensais qu'on irait déjeuner dans un petit coin sympa et plus... modeste »
_ J'en conclue que vous ne trouvez pas ma maison « sympa ». Je dirais aux elfes de faire des efforts de décoration, promit le jeune homme en s'amusant de la réflexion de son invitée.
« Si nous sommes là que tous les deux pour ce déjeuner, pourrions nous éviter les codes de bonne conduite et les formalités ? Je ne supporte pas ça et préfère de loin un sandwich mangé sur un banc dans la rue et une conversation agréable. J'espère avoir au moins le sandwich »
Merrick était totalement désarçonné par la tirade d'Amanda. Il aurait pensé que la belle réclamerait au contraire un repas à cinq couverts, du vin hors de prix et de la vaisselle en porcelaine française. Il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle dise se contenter d'un sandwich. Il réussit à ne pas afficher son étonnement suffisamment longtemps pour être impoli et appela sans trop élever la voix :
_ Digle.
Dans un craquement, le vieil elfe de maison réapparut.
_ Maîîîîître ?
_ Sauriez-vous par hasard confectionner des sandwiches ?
La petite créature le regarda avant autant d'étonnement que si le jeune homme lui avait demandé de faire la roue sur le magnifique parquet en châtaignier ciré du salon. Pas sûr de la réaction à adopter, il se contenta de hocher la tête et de murmurer une sorte de oui déguisé en grognement.
_ Fort bien. Vous seriez aimable de nous les apporter dans le jardin.
_ Bien, Maîîître.
Merrick passa devant l'elfe de maison pour ouvrir la porte du salon. Il s'effaça du passage avant de se tourner vers Amanda :
_ Si vous voulez bien vous donner la peine...
Ils n'eurent pas à serpenter longtemps pour sortir à l'air libre. Chaque pièce qu'ils traversèrent était gorgée de richesse ornementale. Certains objets étaient de vraies pièces de musée.
Même si les fleurs avaient disparu, le jardin était encore très vert et sa beauté encore saisissante. Le jardinier avait mis beaucoup de soin à tailler chaque petit arbustre pour le faire participer à une grande fresque, toute en courbes et en nuances de vert. Du grand art ! Merrick aimait ce jardin. Il s'y sentait bien. D'ailleurs, cela se ressentait physiquement. Il bomba son torse pour prendre une profonde inspiration alors qu'un sourire de pur bonheur s'emparait de ses lèvres. Son front se détendit.
_ Il y a des bancs de ce coté-ci, indiqua-t-il en tendant un bras en direction du labyrinthe de verdure. C'est ce que vous vouliez je pense, l'odeur de la rue et le bruit de ses passants en moins.
Il observa Amanda évoluer dans son champ de vision avant d'avouer :
_ Je vous avais mal jugée, pour cela au moins. Je pensais que vous étiez plutôt une femme, disons, d'intérieur. Quelle surprise réservez-vous encore ?
Merrick fourra ses mains dans les poches de son pantalon de costume et s'engagea lentement sur le petit chemin de terre battue et gore. Il comprit que la bonne société aurait voulu qu'il entretienne un minimum la conversation. Après tout, c'était lui qui l'avait invitée à déjeuner vers lui. Il ne pouvait décemment pas jouer au roi du silence. Ses yeux bleu impressionnants fixés sur le ciel, il s'enquit :
_ Alors... Cela vous plaît-il de travailler au Ministère ? Vous devez avoir beaucoup de relations de par votre métier.
Il parlait bien sûr des connaissances... Non mais !
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Mer 17 Nov - 9:52
Amanda regarda Herondale du coin de l'œil, comme si c'était la première fois. En réalité, cette expression si douce et charmante qu'était son sourire, elle ne l'avait vu que l'instant de leur rencontre, furtivement pour ne plus jamais avoir cette chance. C'était comme voir une étoile filante, en général on est pris par surprise et le temps de se rendre compte qu'elle est là, elle est déjà partie. Amanda n'avait pas su apprécier à sa juste valeur les sourires de Herondale, pensant qu'il y en aurait d'autres, comme les étoiles dans le ciel en plein désert. Cependant maintenant elle savait qu'elle devrait saisir le moindre qu'il se donnerait la peine de lui donner.
_ J'en conclue que vous ne trouvez pas ma maison « sympa ». Je dirais aux elfes de faire des efforts de décoration, promit le jeune homme en s'amusant de la réflexion de son invitée. Amanda ne prit même pas la peine de nier l'interprétation qu'avait fait son patron, après tout ce n'était pas parce que lui semblait vouloir se jouer d'elle qu'elle ne pouvait pas entrer dans la partie à son tour, se contentant simplement de son éternel sourire taquin. Alors qu'elle s'était attendue à ce qu'il la remette à sa place pour oser critiquer sa maison de front, son personnel qu'elle n'appréciait pas mais aussi son idée d'endroit pour déjeuner, Herondale eu une réaction pourtant toute différente qui prit Amanda au dépourvu. _ Digle. Presque immédiatement un Elfe de Maison apparu à nouveau, en fait c'était le même que tout à l'heure mais la jeune femme blonde ne différenciait pas déjà certains humains alors eux... « Merlin...! » marmonna-t-elle à nouveau comme elle l'avait fait pour la première fois en s'éloignant de l'Elfe d'un pas. Sérieusement, la sorcière ne reviendrait plus jamais ici si c'était plein de ces petites bêtes. _ Sauriez-vous par hasard confectionner des sandwiches ?Fort bien. Vous seriez aimable de nous les apporter dans le jardin. _ Bien, Maîîître. A peine eut-il fait sa demande que Amanda se tourna rapidement en direction de Herondale et le dévisagea avec une curiosité flagrante mais presque amusée. C'était fou, il semblait avoir la faculté de toujours la prendre au dépourvu. Ainsi ils se rencontraient et se montrait charmant, elle se présentait et il la repoussait, ils travaillaient ensemble et se dénudait, il ne lui adressait pas la parole puis l'invitait chez lui où il répondait à la moindre de ses envies. C'était perturbant car imprévisible mais Amanda ne parvint à cacher un sourire rayonnant en le voyant ouvrir les portes sur le grand jardin, le regard pétillant. _ Si vous voulez bien vous donner la peine... La jeune femme resta un instant plantée sur place et avança finalement vers son nouveau patron.
A sa hauteur, elle lui adressa un regard accompagné d'un petit sourire malicieux avant de détourner rapidement les yeux et observer les lieux. C'était magnifique, sans l'ombre d'un doute. Les pièces étaient luxueuses, décorées avec soin, détail et pourtant Amanda trouva l'endroit pauvre. Il n'y avait aucune émotion, aucune intimité. Etait-ce parce que ce n'était pas sa maison ? Surement. Mais le plus bel endroit du domaine fut enfin dans son champ de vision. Les jardins. Et presque immédiatement la jeune femme senti en elle une bouffée d'air frais, de légèreté l'envahir mais aussi de nostalgie. Il ne faisait pas très chaud et pourtant elle était sortie sans manteau, n'étant pas particulièrement frileuse. Le froid étant surement le seul ennemi que Amanda semblait capable d'affronter. Son regard se perdait dans tous les détails d'architecture, dans le soin des arbustes et autres, si bien qu'elle en oublia presque la présence de Herondale pendant l'espace d'un instant. Tout était vert, il n'y avait plus de fleur mais c'était toujours aussi beau. Ce qu'aimait Amanda dans les jardins de ce type était le travail et le soin dans lequel ils étaient élaborés, car conjuguant parfaitement avec son idée de la beauté : tout est une histoire de calcule et d'accord parfait.
_ Il y a des bancs de ce coté-ci, indiqua-t-il en tendant un bras en direction du labyrinthe de verdure. C'est ce que vous vouliez je pense, l'odeur de la rue et le bruit de ses passants en moins. Amanda leva les yeux vers son patron et remarqua à quel point il semblait bien ici. En voyant son sourire, son air paisible, elle ne put s'empêcher d'être fière d'elle d'avoir osé se plaindre de l'intérieur, car les jardins valaient définitivement le coup d'œil, ne serait-ce que pour voir un tel sourire sur les lèvres du jeune homme. « C'est magnifique » commenta Amanda en le regardant dans les yeux, un petit sourire aux lèvres, incapable de définir clairement si elle parlait des jardins ou de Herondale lui même. Après tout, surement des deux à la fois.
La sorcière regarda droit devant elle et avança dans la direction indiquée. C'était dans un jardin de ce genre qu'elle avait grandit chez ses parents. Les étés passés avec Spencer Browning semblaient si lointains et une vague de nostalgie douloureusement parfumée de remord inonda la jeune femme si bien qu'elle préféra penser à autre chose plutôt qu'à son premier vrai ami qu'elle n'avait pas revu depuis son incarcération il y a six ans de ça et qu'elle n'avait pas été capable de retenir dans sa descente aux enfers. Comme pour empêcher ses idées noires de ternir cet instant si particulier, Amanda leva le nez au ciel qui était bleu et clair malgré la faible température. C'était une belle journée, comme elle les aimait. Fraîche et sèche.
_ Je vous avais mal jugée, pour cela au moins. dit-il finalement. Amanda se tourna vers Herondale et lui lança un regard par dessus son épaule avant de sourire avec malice et de lui tourner le dos à nouveau, touchant du bout des doigts la moindre plante qui lui passait sous la main, se balançant presque sur ses talons hauts, comme une petite fille ayant une chanson dans la tête. « Cela signifie-t-il que vous m'avez jugée sur d'autres points ? » demanda-t-elle avec détachement avant de se tourner à nouveau vers lui et le regarder droit dans les yeux. Elle n'était pas en colère, au contraire, elle semblait presque amusée d'avoir été ainsi jugée sans être connue. Comme si c'était le résultat désiré, mais en réalité, elle était surtout absolument pas étonnée. Après tout, c'était l'histoire de sa vie. _Je pensais que vous étiez plutôt une femme, disons, d'intérieur. Amanda eu un grand rire presque moqueur mais peu importait, elle ne cachait pas ses émotions, du moins pas toutes, même en présence de son patron, à moins que cela lui soit utile pour une quelconque raison. S'il y avait bien une chose qu'elle n'était pas : c'était une femme d'intérieur. Elle ne supportait pas rester dans la même pièce plus de deux heures, et encore il devait y avoir du monde alors. Elle n'était pas douée pour le ménage ou plutôt était paresseuse, et par dessus tout elle ne voulait pas ressembler à sa mère qui elle était une femme d'intérieur digne de ce nom. Tout était toujours parfait, en place et par pur esprit de contradiction, Amanda aimait le désordre, la spontanéité, le plaisir d'une vie sans code, sans responsabilité sociale. « Je suis absolument tout, sauf une femme d'intérieur. » précisa-t-elle en souriant et lui tournant à nouveau le dos pour regarder autour d'elle, de ses yeux verts curieux. Elle était ainsi, à toujours bouger, se tourner, se retourner, comme une petite fille que l'on arrive pas à tenir en place. Son cousin Marshall – qu'elle détestait – s'amusait à dire – aujourd'hui encore pendant les repas de famille – que Amanda avait la capacité de concentration d'un furet. Le pire étant que même elle ne pouvait pas le nier. « Sachez que moi aussi j'ai payé le prix fort pour ma liberté il y a des années de ça » ajouta-t-elle avec un sourire bien qu'elle eu un air presque désolé. Elle avait perdu la moitié de son héritage mais plus que ça, la fierté de ses parents. Amanda savait désormais qu'elle n'arriverait jamais à les rendre fiers d'elle quoi qu'elle fasse, surtout si elle désirait en contre partie son propre bonheur. Ces deux notions étaient impossibles à associer dans le cas de la jeune femme. Alors elle était partie de chez elle vers ses vingt ans, elle avait un travail qui la passionnait que moyennement et n'arrivait jamais à boucler les fins de mois. Mais le plus frustrant dans l'histoire étant qu'elle avait sans cesse l'impression que tout le monde autour d'elle évoluait, devenait chaque jour plus heureux et se construisait une vie alors qu'elle en était restée au même stade depuis des années. _Quelle surprise réservez-vous encore ? demanda-t-il visiblement curieux et amusé. La sorcière se tourna vers lui et attendit qu'il n'arrive à sa hauteur avant de lui répondre. « Voyons cher Herondale, si je vous le dis maintenant, elle ne vous surprendrait pas » dit-elle d'un air malicieux avant de lui prendre le bras même sans avoir été invitée à le faire. Ils marchèrent ainsi en silence pendant un court instant, la jeune femme blonde ne pouvant s'empêcher d'apprécier plus que nécessaire cet instant si unique. C'était comme s'ils étaient dans un autre monde, sans Ministère, sans personne pour les regarder et comme un peu plus tôt dans l'âtre de la cheminée, alors que Herondale l'avait saisit contre lui, Amanda avait ressenti un sentiment de chaleur et de confort aussi agréable que troublant. Elle ne savait rien de lui, du moins pour l'instant mais la jeune femme sentait que son nouveau poste seraient peut être plus agréable que prévu. _ Alors... Cela vous plaît-il de travailler au Ministère ? Vous devez avoir beaucoup de relations de par votre métier.
Amanda trébucha. Heureusement qu'elle avait prit son bras juste avant parce qu'elle serait tombée face contre terre. D'accord, pas l'ombre d'un doute qu'on lui avait déjà parlé d'elle – Alexiel, c'était certain ! - et qu'il était au courant pour ses petites aventures. En se souvenant que l'Auror l'avait surprise dans l'ascenseur avec le Lieutenant Ezékiel Wayland, elle en eu presque honte si ce souvenir n'était pas si délicieux. D'ailleurs, c'était surtout parce qu'ils avaient enfreint des lois, parce qu'ils avaient été impulsifs, immatures et totalement sauvages que cette fois-ci était particulièrement mémorable. Alexiel l'avait-elle dit à Herondale ? Ils semblaient proches, très même... Mais si le jeune homme était au courant, qu'en pensait-il ? Que lui aussi pourrait avoir sa part du gâteau ? Par esprit de contradiction, Amanda se jura que non, elle le laisserait crever la dalle. Mais si au contraire c'était cette histoire qui l'avait premièrement ligué contre elle avant même qu'ils n'apprennent à se connaître ? Non... Impossible. Elle avait vingt deux cinq ans, elle était libre et adulte, tout autant que lui, alors pourquoi devrait -elle se soucier de l'image qu'elle donnait à abuser de sa liberté ? Liberté que lui même semblait apprécier, au point d'avoir même renoncé de se marier. Presque immédiatement, la sorcière blonde fut curieuse et se demanda quel était le visage de cette femme ayant saisit un tel cœur.
« Hum. Oui en quelques sortes » répondit-elle vaguement. Bon s'il était au courant pour Ezékiel dans l'ascenseur, essayons au moins de lui cacher le Lieutenant Sexy Wallace sur son propre canapé dans son bureau. En y repensant elle eu un petit sourire et se senti presque en colère. Le pire dans l'histoire était que ces deux là étaient venus la chercher d'eux même et pourtant c'était Amanda qui avait une réputation. Les femmes, toujours elles les objets de désire et de pêché. Mais personne ne critique Ezékiel pour être venu l'arracher à son poste – bon d'accord pas arracher – ni Keith pour lui avoir à moitié couru après alors qu'elle quittait son bureau après lui avoir donné les renseignements dont il avait besoin sans rien lui demander en retour. C'était lui qui avait prit les escaliers de secours à sa suite et l'avait embrassée sur les marches avant de la conduire à son bureau. Les hommes venaient à elle sans qu'elle ne demande rien. En fait, Amanda était une victime de sa beauté ! « Mais mon meilleur ami travail à Ste Mangouste et il est tellement formidable que je n'ai presque pas besoin d'en avoir d'autres. Il est doux, compréhensif, patient – surtout avec moi – et me pardonne ma personnalité » dit-elle le regard brillant comme à chaque fois qu'elle parlait de James Mcfly. Cependant elle se retint de rajouter « et je l'aime » bien qu'elle le pense sincèrement car Herondale aurait pu croire qu'il tombait dans une sorte de relation ambigüe alors que non, il était gay et par dessus tout, il était son meilleur ami. Il n'y avait aucun désir entre eux et ce n'était pas plus mal. « Herondale, c'est superbe ! » s'exclama-t-elle subitement, réalisant alors qu'ils étaient arrivés à destination près du banc.
Elle lâcha le bras du jeune homme et se rendit vers le banc entouré de verdure, de jolies plantes dont les fleurs étaient très certainement très belles une fois poussées. Alors qu'elle s'approchait d'un coin de verdure elle se tourna vers le jeune homme, les mains sur les hanches et cet éternel air taquin. « Vous n'allez pas me sauter dessus si je marche sur la pelouse ? » demanda-t-elle avec un air qui soulignait presque qu'en fait, ça ne l'aurait pas dérangée tant que ça. Amanda retira ses chaussures hors de prix – pour ne pas salir les talons, perdant ainsi une quinzaine de centimètres – et marcha sur l'herbe avec ses collants couleur peau. C'était froid mais agréable à sentir. Elle n'avait pas fait ça depuis des années, depuis l'époque bénie où elle et Spencer étaient deux amis rebelles dans un monde de codes et que les jardins étaient leur royaume. Amanda se mit à sourire et marcha dans l'herbe, ouvrant les bras comme une gymnaste sur une poutre, le nez dirigé vers le sol, puis elle dirigea une main vers ses cheveux, retirant la pince qui les maintenaient en un chignon pour les libérer. Elle releva les yeux et inspira profondément avant de regarder Herondale. La sorcière lui tendit la main pour lui faire signe de la rejoindre cependant quand il approcha elle ne la saisit pas. « Ce sont dans mes jardins que j'ai mes meilleurs souvenirs d'enfance. Mes parents n'y allaient jamais, ne voyant pas l'intérêt. Alors j'y passais des heures et des heures à jouer seule. Et quand ma nourrice me cherchait, je m'amusais à me cacher, à la prendre par surprise. « expliqua-t-elle sans le regarder dans les yeux mais autour d'elle. Inspirant à nouveau et agissant comme si elle se trouvait dans l'endroit le plus merveilleux du monde, comme s'il venait de la conduire à Paris ou dans un magasin de luxe en soldes, Amanda le regarda finalement et lui adressa un sourire rayonnant. « Merci... De m'avoir invitée à déjeuner, c'est... Parfait » ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel. Puis, bien qu'il y ait un banc, la sorcière se laissa tomber au sol et s'assit sur l'herbe, regardant le jeune homme dans les yeux, l'invitant implicitement à en faire de même.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Lun 10 Jan - 11:24
Merrick n'avait pas pensé une seule seconde gêner Amanda avec sa question sur les relations au Ministère. Alexiel ne lui avait pas raconté sa rencontre dans l'ascenseur avec Wayland et il n'imaginait pas encore que la standardiste puisse se montrer aussi perverse. Il aura sans doute un choc en l'apprenant mais remettons cela à plus tard. Il crut sentir la jolie blonde se crisper à son bras jusqu'à ce qu'elle se décide à répndre :
« Mon meilleur ami travaille à Ste Mangouste et il est tellement formidable que je n'ai presque pas besoin d'en avoir d'autres. Il est doux, compréhensif, patient – surtout avec moi – et me pardonne ma personnalité »
Il est gay quoi, pensa automatiquement Merrick en entendant cette description, sans savoir bien sûr qu'il avait raison. Pardonner sa personnalité ? C'était donc à ce point et elle en était consciente apparemment. Vu le nombre de fois où le jeune homme avait fini à l'hopital des sorciers à cause de son travail dangereux, il se pouvait fort bien qu'il connaisse le meilleur ami en question. Il allait lui demander son nom lorsqu'elle changea de sujet pour s'exclamer :
« Herondale, c'est superbe ! »
Merrick grimaça légèrement. Il n'aimait pas qu'une femme l'appelle par son nom de famille. C'était une attitude si masculine. Amanda lâcha son bras et rejoignit le banc avant de se tourner vers une étendue de verdure puis vers son hôte.
« Vous n'allez pas me sauter dessus si je marche sur la pelouse ? »
Son interlocuteur esquissa un petit sourire et secoua légèrement la tête. Il sentait le double-sens dans la question et ne pouvait pas imaginer qu'elle ne l'y ait pas mis exprès. C'était nouveau pour lui. Malgré son physique et sa renommée, les femmes ne les draguaient pas, trop impressionnées sans doute. C'était toujours son initiative, aussi était-il un peu désarçonné par certains comportements d'Amanda. Il la regarda s'appuyer au dossier du banc pour ôter ses jolies petites chaussures à talons avant de s'aventurer sur le tapis d'herbe verte coupée bien ras. Elle souriait, comme si elle était seule au monde avec personne pour la voir. Néanmoins, Merrick la voyait. Et dès le moment où elle libéra ses cheveux dorés de son chignon en retirant la pince qui les maintenait au dessus de sa nuque, il ne la quitta plus des yeux. Il aimait les femmes aux cheveux longs. Il aimait passer ses doigts dans leur chevelure et les sentir contre sa peau nue lors d'un rapport privilégié.
Merrick lança un rapide coup d'oeil aux alentours. Ils étaient seuls. Fourrant les mains au fond de ses poches, il approcha de la jeune femme.
« Ce sont dans mes jardins que j'ai mes meilleurs souvenirs d'enfance, » lui confia-t-elle. « Mes parents n'y allaient jamais, ne voyant pas l'intérêt. Alors j'y passais des heures et des heures à jouer seule. Et quand ma nourrice me cherchait, je m'amusai à me cacher, à la prendre par surprise. »
Le maître des lieux sourit en imaginant une petite blondinette espiègle courattant sur l'herbe malgré les appels d'une bonne s'égosillant depuis la terrasse d'une maison. A vrai dire, les jardins posaient un problème de conscience à Merrick. Il aimait la nature plus que toute chose au monde mais il ne supportait pas que l'on taille les arbres en forme de tourelle ou en forme d'animaux simplement par souci d'esthétisme au lieu de les laisser pousser comme bon leur semblait. A quoi cel rimait-il de planter les fleurs en cercle et de couper toutes celles qui voulaient en sortir ? Ne pourrait-on pas laisser les végétaux aller là où ils en avaient envie ? Après le décès de ses parents, qui étaient très fiers de leur jardin bien rangé, leur fils songea à le laisser à l'abandon pour que la nature reprenne ses droits. Il ne le fit pas, mu par le respect de ses pairs et l'obligation de conserver leur héritage même par delà la mort.
« Merci... De m'avoir invitée à déjeuner, c'est... Parfait. »
Merrick sortit de ses pensées pour constater qu'Amanda le regardait. Elle rayonnait comme un petit soleil. Il l'accompagna du regard tandis qu'elle alla prendre place sur le banc qu'ils étaient venus trouver. Il la rejoignit, laissant volontairement une place entre eux deux.
_ Ce n'est rien. Et puis, Alexiel n'était pas libre.
Il lui coûtait énormément de commettre cette impolitesse mais il le fallait pour remettre un peu de distance entre eux. Sinon il ne serait pas capable de la juger objectivement et c'était ce qu'il voulait faire. Feignant de ne pas avoir remarqué le petit froid que sa déclaration avait lancée, il s'enquit avec une curiosité réelle et franche :
_ Est-ce que vous êtes allée à Poudlard ? Dans quelle Maison ?
Tout en Merrick criait qu'il était un Gryffondor pur et dur mais pour Amanda c'était plus difficile à déterminer. Il ne se souvenait pas d'elle, pour la bonne raison que c'était il y a des années et qu'ils n'étaient pas du même âge.
Digle apparut soudainement devant eux dans un craquement sec. Il portait un plateau énorme comparé à sa taille d'elfe, chargée de mini sandwiches coupés en forme de petits triangles, de deux verres sur verre d'apparence précieuse et d'une carafe en étain frappé du blason des Herondale.
_ Votre déjeuner, Maîîîîître, couina la petite créature en posant le plateau sur le banc entre Amanda et Merrick. Est-ce que Digle peut faire autre chose pour le Maîîîîître et son invitée ?
_ Non merci, Digle. Tu peux retourner à la maison, dit le jeune homme avec beaucoup de douceur et d'indulgence.
L'elfe esquissa une sorte de petite révérence bizarre devant les sorciers et transplana dans un nouveau craquement sec. Merrick saisit un verre puis la carafe et le replie avant de le tendre à Amanda, le sourire aux lèvres. Vue la couleur, il s'agissait de jus de citrouille. Lui raffolait de cette boisson. S'il s'avérait qu'elle n'aime pas, elle pourrait toujours lancer un aguamenti dans l'autre verre. Les sandwiches avaient plusieurs saveurs ainsi il y en avait pour tous les goûts.
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Sujet: Re: Why don't you love me ? Jeu 13 Jan - 23:15
Amanda respira et regarda autour d'elle, se sentant aussi paisible que dans une boutique de chaussures déserte. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'était le genre d'endroit qui avait le don de la détendre. Par contre, en période de soldes, c'était l'apocalypse. Amanda avait déjà été blessée et en avait blessées beaucoup... Herondale la rejoignit sur le banc et laissa un espace entre eux. Pour une raison inconnue elle se senti légèrement mal à l'aise, comme intimidée par la présence du jeune homme. C'était surement parce qu'ils étaient sur son terrain et que le silence s'installait qu'elle se rendit compte qu'ils ne jouaient absolument pas dans la même catégorie. Amanda St James, c'était la femme qui croquait la vie à pleines dents, qui la dévorait avec gourmandise au risque d'avaler de travers (ce qui lui était arrivé que trop souvent). On pouvait la qualifier d'assurée, fonceuse, battante, pleins de qualificatifs qui n'avaient que pour unique but masquer son terrible manque de confiance en elle. La jeune femme avait comprit avec le temps que le meilleur moyen de ne pas rester plantée sur place à hésiter c'était foncer tête baissée. Risqué mais payant. On apprend tellement plus de ses erreurs... Et Amanda avait beaucoup apprit. Cependant se trouver là, à côté de Herondale la rendait nerveuse. Il était magnifique, respectable et respecté. Que de qualités qui en réalité, donnaient autant à la sorcière d'être dans ses bras que de fuir. Pendant l'espace d'un instant, elle eu la stupide pensée qu'il ne possédait que des qualités.
_ Ce n'est rien. Et puis, Alexiel n'était pas libre.
Bam ! Choquée, insultée, humiliée, incapable d'en croire ses oreilles, la jeune femme ouvrit la bouche en grand et détourna le visage comme pour masquer une expression qui n'avait pour but que d'être vue. Elle n'aurait pas eu l'air plus ahuri si Herondale s'était mit à marcher sur les mains vêtu d'un tutu rose. Et encore, elle, elle n'aurait pas été humiliée. Beaucoup de gens pensaient de Amanda qu'elle était hypocrite. Ce n'était pas leur faute, elle donnait réellement cette impression. Néanmoins, s'il y avait bien quelqu'un qui ne cachait jamais ce qu'elle pensait, c'était bien la réceptionniste du Ministère. Dans la moindre de ses expressions se trouvait son sentiment présent exprimé dans sa forme la plus pure et la plus innocente. Si on pensait qu'elle était hypocrite, c'était uniquement parce qu'elle était adepte du sarcasme et de l'ironie. Beaucoup ne les saisissaient pas. Voilà pourquoi, si à cet instant, Alexiel s'était trouvée là pour voir la tête de Amanda, elle se serait surement sentie insultée. Pour Amanda, il n'y avait aucune comparaison possible entre elle et l'Auror. Aucun homme saint d'esprit ne l'aurait fait.
« Je vois... » dit simplement Amanda à voix basse d'un air entendu.
La jeune femme échappa un rire sans joie et redressa les épaules, comme si elle tentait d'encaisser une insulte suprême avec dignité. Bon, Herondale n'avait pas que des qualités puisqu'il pouvait visiblement se comporter comme le dernier des derniers. Quelle idée de dire ça à une femme ! En une fraction de seconde Amanda était passée du déjeuner de rêve au calvaire. Vivement qu'ils retournent au Ministère dans un environnement qu'elle contrôlait, entourée de gens qui pour beaucoup recherchaient sa présence autant qu'ils la redoutaient. Parce que oui, avec Amanda on ne s'ennuyait jamais, sauf que d'un moment à l'autre ça pouvait être à ses dépends... La jeune femme ne pu s'empêcher de se demander ce que ressentait Herondale pour Alexiel. La curiosité fut dévorante et cruelle. Selon la réceptionniste, l'Auror était belle, vraiment, d'ailleurs au départ – avant de se rendre compte qu'elle n'était qu'une innocente incapable de maîtriser son pouvoir de séduction – la sorcière avait pensé avoir trouvé une sérieuse rivale sur son lieu de travail. Mais après les premières maladresses, il était clair que Alexiel ne faisait pas le poids. Alors comment une femme pareille serait-elle parvenue à devenir aussi précieuse aux yeux d'un homme comme Herondale ? Peu importait, se dit soudain la réceptionniste. Il ne l'intéressait pas. Trop arrogant. Trop... Bref !
_ Est-ce que vous êtes allée à Poudlard ? Dans quelle Maison ? demanda-t-il comme si de rien était. Amanda l'observa un instant les sourcils froncés et le regard enflammé avant de se détendre. Soit il était bon menteur, soit il n'avait réellement pas fait exprès de l'insulter ainsi. Peut être était-ce elle qui était trop fière ? Non, pensa la jeune femme. On est jamais trop fière avec un homme. Jamais. Elle défroissa sa jupe d'un geste automatique avant de répondre, l'air soudain sérieux et tendu. Amanda n'aimait pas parler de sa maison à Poudlard car cela supposait parler de sa famille. Elle soupira sans retenue. « J'étais à... Serpentard » répondit-elle comme si ça lui en coûtait. « Ne vous méprenez pas » reprit-elle vivement en se tournant vers son nouveau patron pour se justifier « Je suis fière de ma maison. De grands sorciers sont sortis de Serpentard. Oui... Bon de mauvais aussi. De très mauvais même... » elle eu une grimace en pensant au Seigneur des Ténèbres avant de reprendre avec énergie ne pouvant rester en place plus de deux secondes « Bref ! Tout ça pour dire que ce n'est pas la maison qui me pose problème, c'est plutôt ce que les sorciers en font... Dans ma famille, on est tous des Serpentard. Et je ne m'entends pas du tout avec ma famille. Ils sont tellement fiers... Tellement mauvais... J'aurais aimé être à Poufsouffle pour tout dire » avoua-t-elle avec un sourire timide en baissant les yeux. « Au moins j'aurais été avec mon meilleur ami ! »
Combien de fois Amanda n'avait-elle pas souhaité du temps de ses études être dans la maison de James McFly ? Être capable de lui parler dans la salle commune, les mêmes cours, la même table de déjeuner, la même équipe de Quidditch à défendre... Peut être qu'Amanda ne serait pas la même femme à l'heure qu'il est... Mais ça ce n'était pas vraiment un soucis, n'est-ce pas ?
« Et vous ? Gryffondor, je suppose ? » demanda-t-elle en haussant à nouveau son éternel sourcil malicieux. Elle hésitait avec Serdaigle mais le côté aventurier de Herondale de par son métier lui faisait penser à Gryffondor. Peut être avait-elle tord, elle ne sut pas immédiatement puisqu'à nouveau un Elfe de Maison vint les surprendre. Amanda bougea avec nervosité sur son siège, elle détestait vraiment ces trucs là...
_ Votre déjeuner, Maîîîîître, couina la petite créature en posant le plateau sur le banc entre Amanda et Merrick. Est-ce que Digle peut faire autre chose pour le Maîîîîître et son invitée ?
_ Non merci, Digle. Tu peux retourner à la maison, dit le jeune homme avec beaucoup de douceur et d'indulgence. C'était une impression ou il lui parlait mieux qu'à elle par moment ?
Tandis que Herondale se servait, Amanda saisit sa baguette et d'un geste négligé entreprit de lancer un sort pour nouer à nouveau ses cheveux en un élégant chignon. La jeune femme n'était pas ce que l'on pouvait appeler une bonne sorcière. En fait, les rares fois où elle usait de la magie c'était pour parer sa paresse naturelle ou ne pas se salir. Mais dès qu'il s'agissait des sorts de beauté, de couture ou autre, elle était imbattable. La jeune femme regarda Herondale d'un air sincèrement surprit en voyant qu'il lui tendait le verre qu'il venait de remplir. Elle avait été tellement insultée par la référence à Alexiel qu'elle s'attendait presque désormais à le voir se comporter avec elle comme un troll tout le temps.
« Merci » dit-elle en prenant le verre et buvant une minuscule gorgée. Elle le reposa doucement. La jeune femme loucha un instant sur les sandwichs mais n'en prit pas un immédiatement, par pudeur. Elle faisait partie de ces gens qui n'aiment pas manger devant d'autres personnes, ou du moins des inconnus. Amanda aimait dire que le Seigneur l'avait dotée d'un corps de rêve depuis toujours et qu'elle était naturellement magnifique mais c'était un mensonge dédié à décourager la concurrence. En réalité, Amanda avait été un gros bébé et aujourd'hui encore, elle surveillait son alimentation avec un sérieux anormal venant d'elle. D'ailleurs, si elle était aussi rigoureuse dans sa vie en général que sur sa ligne, Amanda serait peut être Ministre de la Magie à l'heure actuelle. Finalement elle prit un sandwich qu'elle coupa en un petit morceau avant de le mettre dans sa bouche, comme si elle n'avait pas pour seule envie de croquer dedans à pleines dents et avec gourmandise. « Dites moi, Herondale » reprit-elle avec légèreté, ne sachant pas que le jeune homme n'aimait pas être appelé ainsi. C'était dans les habitudes de Amanda. Appeler un homme par son nom, c'était donner l'impression qu'elle ne les faisait pas entrer dans son monde, dans son cœur. Voilà pourquoi elle le faisait avec certains de ses amants, même ses favoris comme Ezékiel Wayland et Keith Sexy Wallace. « Comment passe-t-on de 'Chevaucheur de Dragons' à simple employé de bureau ? Vous allez vite vous ennuyer à moins que le calme soit ce que vous recherchiez » A peine eu-t-elle parlé, Amanda se demanda si Herondale n'était pas venu pour Alexiel. C'était une possibilité, sinon pourquoi insisterait-il à ce point pour la voir ? La curiosité la dévorant, mais aussi la jalousie, la jeune femme eu un sourire charmant parfaitement hypocrite cette fois-ci. Jamais, de son vivant, elle n'admettrait être ne serait-ce qu'un peu jalouse de Alexiel. Jamais. Puis, avant même d'avoir obtenu sa réponse, comme si la question n'avait été posée que pour faire la conversation, Amanda se tourna brusquement vers Herondale et le regarda droit dans les yeux, une lueur de curiosité malicieuse au fond des pupilles. « Bon ! Pourquoi vous n'êtes plus avec votre ex ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda-t-elle comme si c'était enfin le coeur du sujet. La jeune femme n'éprouva cependant aucune honte face à son indiscrétion.