Chapitre 3 : What the hell are you doing here ?! [Fe Eleana ]

Sam s’était figé tandis qu’il voyait la jeune femme courir dans le couloir et la réprimande qu’il aurait normalement fait se glaça dans sa gorge. Lorsqu’elle l’atteignit enfin, il n’eut aucune autre réaction que de fermer ses bras autour d’elle bien que la gène de la toucher demeurait bien présente en lui. C’était un geste instinctif et évidemment, il avait peur qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave...

A la voir ainsi arriver complètement paniquée, Samuel ne pouvait que se mettre imaginer le pire. Le pire étant Killian. Il n’avait pas peur de cet homme et était prêt à lui faire face mais il ne s’attendait pas du tout à ce que cela fasse si vite - même si cela faisait plus de trois qu’Eleana habitait chez lui. Il fut surprit également par la force avec laquelle elle s’était soudainement jetée dans ses bras. Il était clairement très surprit. Il avait la sensation qu’elle se raccrochait à lui presque comme si sa vie en dépendait. Tant de dépendance n’était pas bon signe. A agir de cette façon, cela le confortait dans le fait qu’il s’était sûrement passer quelque chose de très grave. Il espérait juste que sa maison n’avait pas prit feu... Et si c’était ça ? Et si Killian avait retrouvé la trace de la jeune femme, qu’il avait mis le feu à sa maison et Eleana s’était échappée à temps avant d’être brûlée mais sans rien emporter de ses affaires. Tout cela pour dire que lle lycan commençait sérieusement à s’inquiéter.

Sam ne pouvait s’empêcher de se sentir considérablement perturbé qu’elle vienne se réfugier ainsi dans ses bras. Il semblait avoir beaucoup d’importance pour elle depuis qu’elle le connaissait et maintes fois, il avait lu chez elle comme s’il était un peu comme un point d’ancrage auquel se raccrocher quand elle allait au plus mal. Il était touché qu’elle lui fasse autant confiance (en tous cas était-ce l’impression qu’il en ressentait) mais pour une raison mystérieuse, cela lui faisait peur. Beaucoup peur. Il ne savait pas vraiment de quoi il avait peur. Certainement qu’elle s’attache trop à lui... Combien de fois lui avait-on répété qu’il devait rester professionnel, qu’il ne devait jamais devenir trop proche de ses patients. Il avait déjà bafoué cette règle une fois, il ne devait pas la bafouer de nouveau... Rien de bon n’en avait résulté. Malgré cela, il ne savait pas exactement pourquoi mais il avait l’impression que son estime envers la jeune Eleana allait au-delà de la simple relation patient/médecin.

Cela le perturbait...

Le médicomage n’aimait pas la voir ainsi (qui l’aimait d’ailleurs ?) mais plus qu’avec quiconque d’autres, il n’aimait la voir dans cet état. La jeune femme tremblait dans ses bras. Il n’y avait pas à être expert pour savoir qu’elle devait pleurer, l’émotion qu’elle ressentait devant être bien trop forte pour pouvoir rester en elle. L’inquiétude qu’il ressentait l’empêchait même d’être heureux qu’elle soit parvenue à vaincre sa peur et qu’elle soit parvenue à sortir de la maison. Puis, elle parla. Elle parla. Sur le moment, il n’en fut même pas certain. Ne l’ayant jamais entendu parler, il crut sur le coup que quelqu’un d’autre venait d’arriver derrière lui mais lorsqu’il la vit s’écarter, poser une main sur sa gorge et s’écrier qu’elle avait parlé, il ne put s’empêcher de l'observer lui aussi, déconcerté, n’en revenant pas qu’il venait de l’entendre parler. Après tous ces mois où elle avait essayé... Tous ces mois où il avait parfois ressenti du découragement. Il avait finalement commencé par se faire à l'idée qu'elle ne pourrait jamais reparler... Et là, là... Elle avait parlé.

Il ne savait pas vraiment à quoi était-ce dû ce miracle mais c’était incroyable. Vraiment incroyable. Aussi grande fut sa surprise qu’il ne sut sur le moment que lui répondre.

Il avait écouté à plusieurs reprises ses disques. Finalement, il reconnut sa voix à celle qu’il avait déjà entendu. C’était ben la sienne. Elle avait retrouvé la parole. Son cerveau se remit ensuite en état de fonctionnement. Comment un tel miracle était-il possible ? Que s’était-il passé pour que brusquement elle parvienne à prononcer des mots ? Ses mots se mirent à résonner dans son esprit... J’étais morte d’inquiétude. J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose... Le médicomage se sentit frémir et quelques secondes, une lueur de frayeur se glissa dans son regard avant de disparaître. Elle s’était inquiétée pour lui, tant et si bien que cela lui avait fait un déclic et qu’elle avait recommencé à parler ? Etait-ce lui, la clé ? Lui? Il ne savait pas trop comment prendre telle révélation...

Et maintenant, elle riait. Ce son si doux lui parvenait, englobant son coeur de chaleur. La voir rire lui fit esquisser un sourire lui aussi. C’était la première fois qu’il la voyait, qu’il l’entendait rire. Il la voyait comme sur la pochette de ses albums - heureuse. Non seulement elle avait une jolie voix, mais en plus elle avait un rire si doux et délicat... Comme elle. Néanmoins, il se reprit bien vite et fit disparaître le sourire qu’il avait depuis quelques minutes. Quand il fut capable d’articuler enfin une phrase censée, il lui dit : “Je ne sais pas par quel miracle cela s’est produit, mais c’est magnifique! La concrétisation de tous les efforts que tu as fourni jusque là. ” Il était très fier d'elle.

Notez quand même qu’il avait dit “tu” et qu’il ne s’était pas impliqué là-dedans. C’était à elle qu’elle devait d’avoir retrouvé sa voix. Pourquoi ce serait grâce à lui? Lui, il n’avait fait que son métier. Il avait essayé de l’aider simplement dans la mesure de ses moyens, mais c’était elle qui faisait les plus gros efforts. Il n’avait pas à se remercier lui-même. Ce serait bien prétentieux d’ailleurs...

Evidemment, il ignorait que depuis quelques temps, l’espoir l’avait abandonné et qu’elle avait sûrement moins travaillé à retrouver sa voix. Au fond il s’en fichait ; il ne voulait pas le savoir. Le plus important était qu’elle avait retrouvé à présent sa voix. Maintenant, elle allait peut-être de nouveau pouvoir poser les yeux sur ses anciens disques. “Je ne sais pas quoi dire d’autres... Je suis très content pour toi. ” ajouta t-il en esquissant un sourire. Remarquez, il était toujours heureux pour ses patients lorsqu'ils se rétablissaient.

Le retour de sa voix signifiait qu’elle était guérie. Et si elle était guérie, cela voulait dire que bientôt elle pourrait partir de chez lui... A cette pensée subite, la lycan ressentit une sensation d’amertume dans le fond de sa gorge. Peut-être que Sam pourrait la garder encore un peu “en observation”, quelques temps du moins puis elle voudrait certainement retrouver ses ailes - c’est-à-dire retrouver la liberté. Quoiqu’avec Killian dans les parages et menaçant de retrouver sa trace chaque jour, il y avait une chance pour qu’elle reste encore un moment chez lui. Elle y serait plus en sécurité que n’importe où ailleurs, seule.

S’il était déçu? Un peu. Au fond de lui - tout au fond de lui - il aurait presque aimé que sa convalescence dure plus longtemps. A présent cependant qu’elle avait recouvert la parole, ce n’était plus qu’une question de temps : dans quelques temps, elle partirait de chez lui, retournerait à sa propre vie et dans un sens, cela le rendait presque triste. Il s’était habitué à sa présence dans la maison, il s’était habitué à prendre soin d’elle comme il l’avait fait pendant des semaines. Des semaines? Des mois même. Jamais personne n’était resté aussi longtemps chez lui. D’ailleurs, jamais personne n’était ainsi resté chez lui tout court. Elle était la première qu’il hébergeait. En vérité, il était partagé. Il était heureux pour elle mais dans un autre sens, il ne pouvait s’empêcher de ressentir comme un pincement au coeur. Chose qu’il ne comprenait pas. Bientôt, elle n’aurait plus besoin de lui. Elle allait repartir. C’était ainsi la vie. on faisait des rencontres, des rencontres qui bousculaient parfois sa vie et d’un seul coup, ces personnes disparaissaient...

Sam avait toujours fait en sorte de ne pas trop s’accrocher aux gens ; il avait toujours essayé de se maintenir à distance. Une chose à laquelle il avait échoué depuis qu’Eleana habitait chez lui. Qui plus est, Sam se sentait étrangement perturbé qu’elle se soit jeté ainsi à son cou et surtout que brusquement elle se retrouve si proche de lui. C’était une étrange sensation que voici... Quelle sensation? Il ne savait pas vraiment. Il n’avait jamais ressenti cela. Ces temps-ci, c’était une étrange et douce chaleur qui se diluait dans ses veines chaque fois qu’elle se trouvait proche de lui ou qu’elle était presque à l’effleurer - évidemment, ce n’était pas lui qui faisait le premier pas. De nature trop réservée, il n’aurait jamais pu venir la prendre dans ses bras de lui-même... Il ne l’avait fait qu’une seul fois et c’était parce qu’il la voyait pleurer. Il avait juste voulu la rassurer. Il avait l’impression que c’était il y avait des années... En fait, il avait même la sensation qu’elle habitait chez lui depuis des années.

Pendant des mois, il avait espéré la voir rire ainsi, la voir rire comme elle le faisait en ce moment précis. L’expression qui se dessina sur son visage était mémorable. N’importe quel médecin soucieux de ses patients aurait le coeur empli de joie en voyant telle lueur d’espoir s’illuminer dans ses yeux. C’est exactement ainsi que se sentit Sam tandis qu’elle s’éloignait et tout en plissant les yeux, il l’entendit dire que ce n’était pas seulement grâce à elle mais également grâce à lui. Généralement, Sam partait du fait que le médicomage n’avait vraiment pas grand-chose à faire, que c’était le patient qui fournissait le plus d’efforts parce que c’était lui qui traversait tout ce qu’il traversait comme épreuves. Mais... Comment ça elle avait abandonné? Alors qu’il continuait d’essayer de l’aider, elle avait abandonné ?! Alors qu’il faisait tout pour qu’elle retrouve la parole? Il la regarda dans une expression déconcertée et embarrassée de s’être ainsi adressée des remerciements. Il ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose mais n’en eut pas le temps.

… Que venait-elle de dire? Sam n’en fut pas certain. Comment ça chez nous? Pendant un moment, il se mit à analyser cette simple phrase, celle-ci ayant occulté la précédente. Se sentait-elle bien? Peut-être était-ce dû au choc d’avoir retrouvé sa voix. Peut-être était-ce dû aussi au fait qu’elle ait habité pendant des mois dans sa maison. Au fond d’elle elle avait commencé à se croire chez elle? Sam ne savait qu’en penser.

“Chez.. Chez nous?!... ” Depuis quand était-ce chez eux?! Il se rapprocha et lui prit doucement la main comme un adulte le ferait avec une enfant... Et en quelques sortes, elle lui avait toujours semblé aussi fragile qu’une enfant. Peut-être pour cela qu’il avait toujours ressenti le besoin de la protéger? Il se sentait vraiment très protecteur envers elle ça c’était certain. Depuis le début il avait senti cet instinct. “Eleana tu te sens bien? On va rentrer à la maison où tu pourras te reposer des émotions de la journée... Tu n’aurais pas dû prendre le risque de sortir même si c’est un gros effort que tu as fait là... Qui sait ce qui aurait pu arriver?” Il restait inquiet pour elle, évidemment. Un accident aurait pu se produire ou pire encore. “ Tu n’as pas à t’en faire, il ne m’est absolument rien arrivé. La journée a juste été très chargée. Ce n’est pourtant pas la première fois que je finis plus tard que prévu même si c’est rare...” Un instant il la fixa étrangement puis il jeta quelques coups d’oeil autour de lui. “ De toutes façons, je venais juste de finir. Viens, je te raccompagne.” Machinalement, il passa un bras protecteur autour de ses épaules et l’entraîna au-dehors de l’hôpital. Traversant la rue, ils s’enfoncèrent dans une ruelle perpendiculaire plongée dans la pénombre et il transplana devant chez lui.

Au coin du couloir, l’un de ses collègues qui travaillaient à l’étage en-dessous les croisa. Fronçant les sourcils un instant, il les suivit des yeux sans rien dire. C’était bien la première fois qu’il voyait Sam Shepperd ramener quelqu’un à l’hôpital - qui plus est une femme. A en juger par le bras qu’il voyait autour des épaules de la jeune femme, ils devaient se connaître. Etait-ce sa petite-amie?! Jusqu’où se connaissaient-ils? Sam lui avait toujours paru très mystérieux sur sa vie privée ! Et les gens qui parlaient le moins d’eux alimentaient souvent la curiosité générale. Cela allait en tous cas alimenter des rumeurs pour les jours à venir !

… Et oui, les ragots, ça se fait vite!!

HJ : J'espère que ça va Désolée du retard... J'avais pas vu que tu avais rep'