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 « You Don't Know My Mind »

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MessageSujet: « You Don't Know My Mind »   « You Don't Know My Mind » EmptyLun 20 Juin - 21:01


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Hugh Laurie • You Don't Know My Mind
• FLASH BACK •




      Avez-vous déjà détesté quelqu'un ? L'avez vous déjà tellement haïs que le simple fait de savoir cette personne souffrante vous soulageait ? Au point de vouloir sa douleur si fort qu'elle en finissait par devenir une pensée agréable ? Avez vous déjà détesté quelqu'un au point de vouloir lui arracher la peau avec vos ongles ? De briser le moindre de ses os un à un et de le voir sombrer lentement, douloureusement ? Une haine si dévorante que la simple vision de cette personne vous donne envie de vomir, de tout casser autour de vous ?

      Mais que se passe-t-il quand cette personne, c'est nous ?






    Evangeline Whedon avait à peine dix sept ans quand « c'est arrivé ». Certains membres de la famille sorcière appelaient ça « un tragique accident », d'autres « l'évènement ». La jeune femme brune était à peine majeure quand elle avait décidé que sa vie ne valait définitivement pas la peine d'être vécue. A quoi bon quand elle est merdique ? Beaucoup pensaient que la sorcière avait tout pour être heureuse. Plutôt bonne magicienne, riche, belle, intelligente, libre. Que demander de plus ? Que la douleur cesse. Tout simplement. Evangeline vivait dans un mutisme cruel depuis son premier viol à l'âge de neuf ans, commun à toutes les victimes de ce crime. Une pensée cruelle, redoutable et injuste liaient toutes ces personnes : si ça leur était arrivé, c'était parce qu'elles l'avaient cherché. Beaucoup diraient que c'est vrai, d'autres qu'elles n'ont aucune raison de s'accuser ainsi, mais c'est un fait. Les victimes de viol sont les seules victimes que l'on accuse. Agée de neuf ans, Evangeline n'avait pas fait exception. C'était en pensant qu'elle avait mérité ce qui lui arrivait qu'elle grandit, subissant encore et toujours cette même souffrance. Chaque soir elle disait « stop », chaque soir on lui retirait son pouvoir de décision. Si elle n'avait pas pu contrôler son violeur, alors elle contrôlerait sa mort. Chaque femme possède le droit de dire non, le perdre est bien plus grave qu'il n'y parait.

    Dans son manoir à l'extérieur de Londres, Evangeline vivait des jours sordides depuis l'été de sa seizième année. Une nuit, elle avait reprit le contrôle, elle avait chassé son majordome de sa demeure mais elle n'avait pas eu la force de faire ce qu'elle avait premièrement décidé : le tuer. La sorcière tenait sa baguette, elle connaissait le sort, mais elle n'avait pas pu. Pourquoi ? Toujours et encore cette même pensée à rendre folle n'importe quelle personne saine d'esprit : « Et si c'était ma faute ? ». Bouffée par la honte d'avoir faiblit, l'intime conviction que non, elle ne l'avait pas cherché, personne ne cherche ça, Evangeline avait lentement sombré dans la folie. De l'extérieur, la jeune femme brune était parfaitement propre, élégante et polie, intérieurement elle hurlait, rongée par la haine et le dégoût d'elle même, mais surtout de tout le monde autour, trop bête, ignorant et égoïste pour prendre le temps de la regarder et de réaliser ce qui se passait vraiment. Evangeline se revoyait encore, à table, souriant poliment bien qu'en réalité, elle soit en train d'imaginer comment elle pourrait torturer à mort son propre entourage. Evangeline était devenue avec les années une fiole de haine pure. Cependant, avec l'épuisement, la haine ne devient rien d'autre que de la folie. A dix sept ans, Evangeline était littéralement folle. A quoi bon vivre dans ce cas ?



    L'ironie avec la Poudre d'Obscurité du Pérou, c'est qu'une fois que l'on la mélange avec un peu d'eau et que l'on la pétrie pour en faire une pâte à mâcher, elle obscurcie rien du tout, bien au contraire, elle éclaire l'esprit. Evangeline adorait en consommer. C'était plus rare, plus cher que la cocaïne Moldue, mais tellement plus efficace. Comme un chewing-gum, il suffisait de la mâcher quelques secondes avant de sombrer dans un univers où tout n'était plus logique et pourtant si clair. L'année qui suivit le départ de Howard, son majordome, fut la plus dévastatrice pour la jeune Whedon. Les soirées, l'alcool, les rapports non protégés, les mises en danger plus improbables et redoutables les unes que les autres. Tous les moyens étaient bons pour pousser son petit corps à bout et le faire souffrir. De toute manière ce n'était pas important, elle le détestait. Ce corps sali, souillé et marqué à vie par la crasse de Howard. Quelle âme un tant soit peu propre pouvait survivre dedans ? Aucune, pas même celle de la sorcière brune. Ce fut en consommant cette fameuse pâte que Evangeline comprit ce qu'il lui restait à faire. Si tuer Howard n'était pas la solution pour aller mieux, pourquoi ne pas la tuer elle ? Après la mort, il n'y a plus rien. On cesse simplement d'être. Rien que d'y penser, elle en souriait. Tombée sur la moquette moisie de l'appartement de son connard de petit ami trop vieux pour elle, Dick – qui portait bien son prénom – la jeune femme brune senti les larmes monter. Oui. Il fallait qu'elle crève. C'était la seule solution. Elle ne se sentirait plus brûler de l'intérieur, elle n'aurait plus l'impression de vouloir pleurer à la moindre seconde. Mais le pire était surement cette envie de frapper tout le monde, d'essayer de faire du mal à la moindre personne dans son champ de vision afin de lui faire comprendre ne serait-ce que le dixième de la souffrance qu'elle subissait chaque jour. Oui. La mort était forcément la solution, car elle ne sentirait plus rien.

    « Passe moi la pâte Ev'... » marmonna Dick qui était lui aussi par terre, dans un état lamentable et pourtant moindre comparé à celui de la jeune femme. Il avait consommé plus qu'elle, mais lui était un drogué depuis plus d'une quinzaine d'années. Oui, les calculs sont bons, Evangeline sortait avec un homme d'une trentaine d'années, trop vieux pour elle, trop mauvais, trop égoïste, trop infidèle, parfait pour une personne qui se veut du mal. Désirant attraper leur préparation sur la table basse, au milieu de Whisky pur feu, il appuya son coude sur le ventre de sa petite amie. Cette dernière cria trop fort comparé à la vraie douleur ressentie. C'était parce qu'elle souffrait tout le temps en réalité.
    « T'es trop con Dick ! » s'exclama-t-elle en se roulant en boule, dos à lui.
    « Va te faire foutre » marmonna le Cracmol en attrapant la pâte et se laissant tomber sur le dos avec un soupire, comme si cet effort avait été colossal. Evangeline quant à elle se mit à le maudire. Qu'est-ce qu'elle pouvait le détester ce mec. Il était trop vieux, trop sale, trop écoeurant dans sa manière de la toucher. Mais ce n'était pas comme si son corps sali méritait d'être traité avec respect par quiconque ? Parfois elle en rêvait, mais rêver faisait mal. La folie était elle, bien plus douce et libératrice. Allongée sur la moquette poisseuse couverte de tâches diverses, fantômes de leurs soirées libertines, Evangeline se mit à chantonner une petite chanson sortie de nulle part dans son esprit. Peut être de son enfance. Soudain la réalité s'effaça pour ne laisser place qu'à une vision beaucoup plus belle et paisible.

      Elle était dans ses jardins, dans la manoir où elle avait grandit. Le soleil brillait avec force dans un ciel presque blanc. Ce n'était pas normal, trop brutal. Une petite fille blonde était là, de dos. Evangeline avança rapidement vers elle, l'appelant mais aucun son ne sorti de sa bouche. Que faisait-elle ici ? Dans son jardin ? Elle n'avait pas été invitée ! Elle n'avait aucun droit d'être là ! Comme si elle avait entendu sa voix pourtant muette, la petite fille blonde se retourna. C'était Lexie, sa meilleure amie. Elle était si jeune... Evangeline senti son cœur de pierre se resserrer en réalisant que désormais, c'était elle qui était plus vieille. La mort les avait séparées, Lexie resterait petite fille dans l'éternité. « Ev ! Viens jouer avec moi ! Regarde comme tu es grande maintenant ! Tu as attendu trop longtemps pour me rejoindre ! » lui disait la petite fille en courant vers elle les bras grands ouverts. En sentant son étreinte, les deux Evangeline, celle du rêve et celle allongée sur la moquette moisie se mirent à sourire doucement.
      « Te rejoindre où ? Chez moi ? Mais j'y suis tout le temps ! » dit la sorcière brune en imitant la petite fille qui s'allongea dans l'herbe, battant des pieds dans le vide.
      « Mais non, neuneu ! Je suis ici pour te ramener avec moi ! » lui dit la petite fille avec un large sourire.
      « Où ça ? » demanda Evangeline, son cerveau ralentissant progressivement.
      « Au ciel, pardi ! Tu verras c'est super là bas. Quand on meurt, tout est beaucoup plus facile ! » lui disait la petite fille comme si elle parlait d'un exercice scolaire et non de la fin d'une vie, de tout.


    Evangeline se mit à paniquer. A demi consciente sur la moquette, son cœur s'emballa comme si elle était en train de courir à toute vitesse. Cependant elle ne bougeait pas. Son souffle devint de moins en moins régulier, elle avait chaud.

      « Je ne sais pas si je veux mourir. Je mérite d'être punie » dit la sorcière en toute sincérité.
      « Ne penses-tu pas avoir suffisamment souffert, Ev' ? Viens donc. Tu verras, la mort, c'est beau » la rassura la petite Lexie en se redressant. Puis, elle lui tendit une main enfantine. « Tu viens ? » insista-t-elle avec un rire cristallin craquant, ses longs cheveux blonds se baladant sur ses frêles épaules. Evangeline la regarda, les yeux plissés à cause de la trop forte lumière. Peut être avait-elle raison ? Lexie la connaissait par cœur.


    Dans l'appartement, Dick se rendit compte que quelque chose n'allait plus. Le souffle d'Evangeline était trop bruyant pour être normal, ses yeux grands ouverts fixant un point invisible l'étaient encore moins. « Hey. Ev' ! A quoi tu joues ? Ev' ? Réveille-toi putain ! EV ! » la secoua-t-il, retrouvant presque immédiatement toute faculté d'agir et de penser. La jeune femme brune restait cependant inerte, son corps présent dans l'appartement, mais son âme partant déjà loin.

      Evangeline prit la main de la petite fille et la suivit avec confiance dans ses jardins, ceux qu'elle connaissait par cœur. Oui, peut être que le moment était finalement venu. Elle avait dix sept ans et déjà tellement marre de vivre. Peut être que pour une fois, elle avait le droit de penser qu'elle ne méritait pas tout ça.


    « Alô ? C'est ma copine ! Elle a perdu connaissance ! Oui. Non. Elle s'est droguée. Je sais pas. JE SAIS PAS ! DEPËCHEZ VOUS DE VENIR ! » hurlait Dick au téléphone. Evangeline entendait sa voix, son esprit étant encore que très légèrement rattaché à la vie. Il donnait l'adresse de son appartement, il lui claqua doucement la joue, elle ne sentait rien, la mort faisant déjà effet. Lexie avait raison. Elle ne souffrirait plus. Les dernières paroles de la jeune Whedon avant de sombrer définitivement furent simplement « Laisse moi crever ».

    « Ev' ? Fais pas ta conne, reste avec moi. Ev ! »






    « Je vais bien » dit Evangeline avec un détachement feint en rompant un silence qui durait depuis dix bonnes minutes déjà. La jeune femme brune était assise sur un fauteuil dans le cabinet du célèbre psychologue Henry Lightman. Il était connu chez les sorciers autant pour ses méthodes peu orthodoxes – mais apparemment efficaces – que pour le prix exorbitant de ses séances. Les parents de Evangeline avaient alors vu là une preuve de succès. Vous savez, le fameux rapport qualité-prix. Bah ils l'appliquaient aussi aux médecins. « Mes parents veulent que je reste une heure par semaine avec vous, je m'en fiche. Ils peuvent se ruiner comme ils le veulent. Mais ne vous attendez pas à ce que je parle, j'ai rien à dire » cracha la jeune femme brune en croisant les bras sur sa petite poitrine et fusillant l'homme qui se trouvait face à elle des yeux. Il était vieux. Séduisant, certes, mais vieux. Seul son regard ne semblait pas avoir subit les effets du temps. Par moments il avait l'air d'un enfant coincé dans le corps d'un adulte. Ce qui était étrange était que Evangeline avait l'impression d'être comme ça aussi. Comme si en étant violée, son esprit s'était bloqué à une période de son enfance, celle avant le drame où tout allait pour le mieux, coincé dans le corps d'une femme qui grandissait un peu plus chaque jour. Comme ce vieillissement s'opérait contre sa volonté, ça la rendait dingue. « Vous savez pourquoi j'ai accepté de venir » reprit-elle avec dédain comme si elle parlait à une sorte de gueux en secouant ses magnifiques cheveux bruns tandis qu'elle parlait. « C'est uniquement parce que mes parents m'ont confisqué ma baguette à condition que je suive votre 'thérapie' à la con. Sinon je ne serais pas venue. Je vais bien » répéta-t-elle. Néanmoins, plus Evangeline le disait, plus les mots sonnaient creux. Non elle n'allait pas bien, c'était d'ailleurs ce que ses parents avaient remarqués quand elle s'était réveillée deux jours plus tard, après avoir sombré dans le comas suite à une forte dose de drogue. En réalisant qu'elle avait été sauvée de la mort, Evangeline était entrée dans une sorte de transe furieuse dans laquelle elle avait insulté, frappé, agressé à peu près tout le monde mais surtout elle même. A l'aide de sa baguette elle avait tenté de se tailler les veines mais fut retenue à temps. Après avoir craché à ses parents qu'ils ne comprenaient rien, que personne ne pouvait plus rien pour elle à part la Mort elle même, la jeune femme brune fut droguée à nouveau pour sombrer dans un lourd sommeil. Quand elle se réveilla, elle était si sonnée qu'elle avait accepté de consulter. La voilà désormais, face à ce type à qui elle ne dirait strictement rien.





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