AMELIA ❖ Other things may change us, but we start and end with family.

On dit que la vie est une long fleuve tranquille... Celui qui a dit ça ne devait pas connaître ma famille. Ne vous y trompez pas, j'adore ma famille, plus que tout au monde d'ailleurs, mais ce n'est parfois pas simple de faire partie du clan des Herondale. Famille nombreuse, forcément vous me direz, c'était quasi inévitable. Je ne peux pas vous contredire, mais contre rien au monde je ne changerais ma place. Il faut juste comprendre une chose avant que je vous parle un peu plus de moi. La famille pour nous, c'est sacré. S'en prendre à un Herondale c'est s'attaquer à tous les autres. Rien ne nous a jamais séparés. Rien. Pas même la distance, le choix de vie de certains ou l'adversité. Soudés jusqu'au bout. L'union fait la force paraît-il...

Par où commencer ? Je vais vous épargner je crois le fastidieux inventaire de ma famille, sinon, on y sera encore demain. Précisons juste peut-être que je suis l'une des triplés que ma mère a eut et donc l'une des six filles de la famille. Oui oui, nous sommes bien six filles, sept enfants au total. Je vous laisse donc imaginer ce que le quotidien de notre "petite" tribu peut être parfois. Car bien entendu chacun à son caractère, ce serait bien trop simple autrement... Puis comment vous expliquer ce qu'on peut ressentir quand on a deux soeurs qui sont votre parfait portrait, avec qui ont a toujours tout partager depuis la naissance ? Triplés oui, mais quand bien même presque rien ne nous différencie physiquement, chacune a son tempérament. Dans les extrêmes à n'en pas douter. Il y a Denerva, la plus féroce, toujours prête à s'engueuler avec notre aînée, qui a un avis arrêté sur tout et n'importe quoi, un tempérament de feu. Greta, son parfait opposé, un brin je m'en foutiste sur les bords, rêveuse avérée de son état. Et pour compléter le tableau, il y a moi. Le juste milieu dira-t-on. Calme, posée, toujours prête à apaiser les tensions, à jouer les arbitres.

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été comme ça. Même après la naissance des trois autres. Jamais un mot plus haut que l'autre, même lorsque je me disputais parfois avec mes soeurs. Khelan ironisait souvent sur mon choix de carrière à ce sujet, me suggérant souvent de mettre mon "don naturel" au service du Département de la Coopération Magique Internationale. Mais ma vocation était bien ailleurs. Studieuse, oui, voilà comment j'ai été une bonne partie de ma vie. L'élève discrète, la bonne copine à qui on peut tout dire et en qui on a toujours eut confiance. Qui pourtant se montrait bien plus enthousiaste en cours lorsqu'elle évoluait au milieu des plantes. Je ne saurais sans doute jamais comment cette passion pour l'univers végétal m'est venu, mais dans le fond, je ne suis pas sûre que le savoir m'apporterait grand chose de plus. C'est sûrement parce que le monde des plantes est un monde de silence et de calme. Un monde où je me retrouvais à l'époque.

Je vous passerais les moindres détails de ma scolarité à Poudlard, disons simplement que je n'ai jamais vraiment eut de difficultés en cours, encore moins aux différents examens. Apprendre a toujours été pour moi un plaisir. Voilà pourquoi j'ai longtemps pensé avant d'être envoyé à Poufsouffle que je finirais à Serdaigle. La petite intello de la famille... Mais ce rôle me va bien, je crois. Comme toute adolescente, j'ai connu les affres allant de paire avec cette période réputée ingrate: le corps qui change, les peines de coeur,... Le tout bien sûr passé au crible par mes soeurs. Et mon frère. Mais il n'y a guère que l'avis de Khelan et Cylia qui ait jamais vraiment compté pour moi. De notre fratrie, ils sont les deux seuls avec qui je sois réellement le plus proche. Cylia car elle est ma petite soeur chérie, la dernière et Khel, parce qu'on se ressemble beaucoup dans le fond.

En quittant Poudlard, diplômes obtenus haut la main, je savais déjà ce que je voulais faire. Depuis mon entrée à l'école en fait. Je voulais aider les autres, apaiser les maux, la douleur, la souffrance. Voilà pourquoi les plantes me fascinent depuis toujours. Le pouvoir qu'elles recèlent en elles, celui de pouvoir soigner presque tout et n'importe quoi alors qu'elles sont parfois si fragiles... Je suis donc entrée à Ste Mangouste après avoir achevé mon cursus scolaire. Mon choix n'avait surpris personne à la maison. Moi qui jouait déjà les médicomages à la maison quand quelqu'un était malade. Et jamais, à aucun moment que ce soit, je n'ai regretté ce choix. Pas même le fait de parfois devoir accepter le fait qu'on ne peut pas sauver un patient.

Sur un plan plus personnel, je suis fiancée depuis deux ans maintenant à un homme formidable. Eoghan McPherson. Il est un Magenmage, comme mon frère. Je l'ai connu grâce à lui d'ailleurs, un peu par hasard. Je suis heureuse avec lui, il me comprend et ne me reproche jamais de trop m'investir dans mon travail puisqu'il en fait autant. Ma famille l'a accepté, à bras ouverts même, ce qui représente énormément pour moi, vous vous en doutez. J'ai hâte de l'épouser même si j'avoue que de savoir que mon père ne sera pas là ce jour là me fait toujours aussi mal. Mais la vie continue, demain est un autre jour et qui sait ce qu'il nous réserve. C'est ma façon de voir la vie, le verre toujours à moitié plein... Même si bien sûr, je suis consciente que l'autre moitié est vide. Mais tant que j'ai ma famille avec moi, rien ne m'arrêtera. Pas même Vous-Savez-Qui, foi d'Herondale!