HALLOWEEN [MISSION #3]

Manoir Trickster. 1er étage. Kayla était en train de vomir dans le manoir, et le comte Olaf n’était pas spécialement ravi, il ne savait pas qui il allait forcer à nettoyer, mais une chose était sûre, il ne le ferait pas lui-même. Il leva les yeux au ciel en voyant la jeune femme essayer de se reprendre et tendre sa baguette vers le cadavre par terre. Il laissa échapper un nouveau rire sinistre devant la piètre tentative de la jeune femme et après avoir observé l’inefficacité de son sort, il sortit sa propre baguette et donna vie au cadavre allongé par terre. La jeune femme par terre releva doucement les yeux, un sourire macabre étirait ses lèvres. « Tu croyais vraiment que ce serait aussi facile que ça de te débarrasser de moi ? » Le ton de sa voix était le même que celui de Kayla mais il y avait quelque chose de beaucoup plus sinistre quand elle parlait, la façon dont sa voix résonnait, elle manquait cruellement de vie. Elle se releva doucement avant de s’approcher tranquillement de Kayla, un sourire menaçant sur les lèvres. « C’est comme ça que tu vas finir. Cours, enfuis-toi, tant qu’il en est encore temps. » Souffla-t-elle de la même voix sinistre que tout à l’heure, se rapprochant encore et finissant par sortir sa baguette. Elle la pointa vers Kayla et lui lança un expelliarmus qui résonna dans tout le couloir. La baguette de Kayla s'envola et alla s'échouer quelques mètres derrière elle.
3ème étage. Le comte Olaf appréciait particulièrement le spectacle, il avait eu dans l’idée de rendre la tâche encore plus difficile à Amycus en pavant son chemin d’épreuve, mais apparemment, le venin qui coulait dans les veines du professeur suffisait en lui-même. Il le regarda remplir une coupe qui trainait par terre d’eau et il le laissa boire et s’asperger le visage d’eau histoire de se remettre un peu les idées en place. Pour un peu, il lui aurait presque fait pitié. Après lui avoir laissé deux minutes pour commencer à reprendre ses esprits, le comte leva sa baguette à nouveau et fit apparaître un chien dans le couloir près de l’endroit où se trouvait Amycus. L’animal était grand, les crocs sortis et l’air féroce, il lança un aboiement qui résonna dans tout le bâtiment avant de se lancer en direction du professeur de Poudlard, aboyant de plus bel tandis qu’il se rapprochait.
4ème étage. Olaf avait particulièrement hâte de voir en quoi l’épouvantard allait se transformer devant Angel aussi fut-il déçu de voir se matérialiser un gigantesque gâteau au chocolat. Elle était en plein régime ou bien ? Olaf grimaça derrière son écran et il était juste sur le point de lancer une nouvelle attaque sur la sorcière quand l’épouvantard changea subitement de forme. Un corps gisant sans vie sur le sol, c’était déjà mieux, surtout quand on voyait l’état dans lequel la vision avait mis Angel. Olaf se frotta les mains en se délectant de la souffrance de sa victime préférée, oui décidément, c’était elle qui l’avait le plus diverti ce soir, et ce fut aussi pour ça qu’il ne chercha pas à l’empêcher de se défendre quand elle lança un « riddikulus ». La forme gisant au sol se releva, l’homme portait désormais un tutu rose et à part si la vision d’Olaf le trompait, du mascara à paillettes particulièrement coloré. Il enclencha le micro et se mit à applaudir dedans, pour permettre à Angel d’entendre à quel point il appréciait le spectacle. Il se mit à rire avant de se pencher vers le micro. « Merci pour le fou rire, miss Grisham. Voyons voir comment en quoi vous allez transformer votre prochain adversaire. » Il se frotta les mains avant d’appuyer sur un énième bouton, faisant apparaître un troll dans le couloir du troisième étage. Celui-ci devait se pencher pour ne pas heurter le plafond et il faisait trembler tout le plancher dès qu’il posait un pied par terre. Il s’approcha de la porte et la démonta, l’envoyant valser dans la pièce où se trouvait Angel d’un simple coup de bras. Il émit un grognement sinistre avant de tendre la main pour essayer d’attraper Angel.

Mourir de peur ? C’est ce qu’Angel avait craint en voyant se concrétiser sa plus grande terreur. J.O, celui dont elle était tombée éperdument amoureuse gisait, sans vie, à ses pieds. Emportée par une vague de chagrin incommensurable, un réflexe salvateur modifia les choses. Son Riddikulus avait fonctionné et, voir son adoré se relever en tenue de ballerine, maquillé comme un travesti, transforma son épouvante en éclats de rire irrépressibles. Jamais, au grand jamais, James Oliver Westwood n’aurait accepté de se comporter ainsi. Hoquets et larmes d’hilarité plièrent Angel en deux. Se tenant les côtes, elle mit quelques secondes à réaliser que l’épouvantard s’était évaporé et qu’une sorte de clape retentissait. Incrédule, elle écouta des applaudissements ponctués de rires :

« Merci pour le fou rire, miss Grisham. Voyons voir comment en quoi vous allez transformer votre prochain adversaire. »

Hein ? Ce jeu grotesque n’aurait donc de cesse ?
Elle tenta de marchander et parlant… aux murs :

Euh… Vous là-bas ! Vous qui voyez et entendez tout, on ne pourrait pas en rester là ? Pas que je m’ennuie mais j’avais un dîner sur le feu… Ouhou ! Vous m’entendez ?

Il n’y eut pas de réponse verbale. Au lieu de la réplique espérée, Angel perçut nettement des tremblements du plancher.Interdite un bref instant, elle fit jouer tous ses sens dont son fin odorat.
Cette odeur de vieilles chaussettes mêlée à celle de latrines pas nettes ne pouvait émaner que d’un…

*Un Troll ! Par Merlin ! *

Les idées un peu en pagailles en raison des bruits en approche rapide, la jeune femme révisa ce qu’elle connaissait des Trolls. Très fortes, monstrueuses et généralement idiotes, ces créatures adoraient tout fracasser sur leur passage. On disait que Ron Weasley en avait assommé un avec sa propre massue dans les toilettes des filles quand celui-ci avait menacé Granger. Dans cette pièce nue, à part le coffre d’où était sorti l’épouvantard, il n’y avait aucune arme assez lourde à fracasser sur le crâne du monstre.
On verrait bien…
Le wingardium leviosa lancé sur le meuble le maintint en lévitation juste au-dessus de la porte qui ne tarda pas à voler en éclats sous la poussée titanesque du géant immonde.
L’effroi de cette vision de cauchemar glaça tellement Angel qu’elle perdit le contrôle de son sortilège. Si le coffre retomba, il ne fit aucun mal au Troll dont le grognement de colère décoiffa la téméraire. La face hideuse la chercha mais, bien évidemment, Angel ne l’attendit pas. Puisque la porte était ouverte – pulvérisée, pour être exacte – autant en profiter !
Son mouvement, pourtant discret, alerta immédiatement la créature. Angel sentit le souffle putride sur elle.

*Oh, oh…*

Prenant son courage à une main, sa baguette dans l’autre, elle parla, comme à un toutou inoffensif :

Tout doux ! Tout doux mon beau *Tu parles !* Tu es un brave et gentil petit *Monstre*

La douceur de sa voix sembla freiner la rage dévastatrice. Elle osa poursuivre :

Je ne te veux aucun mal et vais filer, d’accord ?

Raté ! La massue qu’il tenait s’abattit avec fracas à quelques centimètres d’elle.

Tu l’auras voulu ! cria-t-elle en lançant aussitôt après :

Reducto !

Dans la foulée, un bombarda visa le plafond au-dessus du Troll.
Deux précautions valant mieux qu’une, que dire de trois ? Advienne que pourra ! Angel voulut requérir à sa forme animale. Si réducto et bombarda rataient, un siamois courait très vite, lui ! Et ses griffes n’étaient pas piquées des vers...

HRP : Ouf ! Désolé, pas eu trop de temps en ce moment

Melany ne comprit pas ce qui lui arrivait sur le moment et se prit le bombarda en pleine poitrine. Si elle avait mal ? Bien sûr ! Mais ce n'était pas le pire, du moins pas immédiatement, sur le feu de l'action, puisqu'elle s'encastra contre le mur et gisait désormais sur le sol, inconsciente. Elle avait même fait plus que cela : elle avait percé le mur.

K.O, elle ne s'aperçut même pas qu'elle redevenait humaine, avec ses lèvres d'habitude sensuelles qui étaient barbouillé de sang, sang qui coulait encore à terre par quelques gouttes. A ceci près qu'au lieu du sang sur ses lèvres, il s'agissait de son propre sang qui coulait. Elle ne savait même pas qu'elle était nue. Elle aurait pu s'en douter, en sentant l'air glacial lui caresser le corps.

Elle fut cependant agitée de sursauts, qui faisaient tomber à terre les débris, débris qui ne cachaient donc plus son corps nu, ne restant que la poussière du mur pour cela. Mais là n'était pas la question, puisqu'elle commençait lentement à émerger, une forte douleur se faisait ressentir, et elle posa la main sur sa tête. Elle vit sa main s'imprégner de sang, et se laissa aller sur le sol. Elle n'avait toujours pas pris conscience de la position de Seth dans cette histoire, et elle ne pensait même pas qu'il pouvait la regarder, ayant déjà des difficultés à réfléchir sur sa propre situation, s'étant à peine rendue compte qu'elle était en tenue d'Eve.
Elle ouvrait et fermait les yeux précipitamment, comme voulant se réveiller d'un horrible cauchemar, mais finit par se rendre à la réalité : elle ne rêvait pas.

Elle entreprit de se redresser pour reprendre ses esprits, et rampa contre le mur le plus proche pour s'y aider. Aussi fut-elle surprise lorsqu'elle sentait des débris toucher des parties qu'ils n'auraient pas dût toucher, des parties qui sont toujours censées être protégées par des tissus appelés vêtements. Aussi, elle atteignit le mur pour y plaquer son dos, et découvrit avec horreur ce qu'elle avait redoutée en rampant : elle se trouvait nue. Nue avec un goût de sang dans la bouche, dans un lieu totalement inconnu et probablement hostile, récemment transformée en louve afin de satisfaire quelqu'un par une sorte de spectacle... Et elle était blessée en plus.

Mais le pire fut la vision d'un jeune homme plus loin, et elle ne résista pas au choc : elle tomba momentanément dans les pommes.

Manoir Trickster. 4ème étage. Le grognement du troll fit trembler les murs, il n’appréciait pas spécialement que l’humaine devant lui essaye de le réduire en poussière ou de l’ensevelir sous une montagne de débris. Il chassa les lattes de bois et les petits cailloux qui lui tombèrent dessus d’un simple revers de main, envoyant ainsi les débris voler dans la pièce. Le reducto lancé par la jeune sorcière rebondit contre son ventre bien rond et vint mourir contre le mur en face de lui. Il la vit alors se transformer en chat et se pencha en avant pour la récupérer. Le chat passa entre ses jambes et il dut donner un grand coup de pied sur le plancher pour le faire trembler et faire perdre l’équilibre à la pauvre créature. Une seconde plus tard il empoignait fermement le siamois qui avait remplacé Angel. Il émit un nouveau grognement légèrement incrédule, mais ne chercha pas à savoir où était passée l’humaine et d’où était sorti le chat qu’il tenait dans sa main, une proie était une proie. Il resserra sa main autour du pelage du chat, le comprimant violemment.
Angleterre. Le comte Olaf appréciait le spectacle sous ses yeux tout en reprenant une poignée de pop-corn quand la porte derrière lui vola en éclat. Haussant tranquillement un sourcil, il tourna la tête doucement pour voir pénétrer un groupe de sorcier en robe et cape. « Bonjour messieurs. » Lança-t-il d’un ton parfaitement innocent avant de se retourner vers les écrans de contrôle. Toute une année à se préparer, le spectacle n’avait pas durer assez longtemps à son goût. Il se fit soulever de son siège par deux des hommes et il n’essaya même pas de se débattre. « Comment est-ce qu’on annule le sortilège ? » Le comte Olaf leva les yeux au ciel et désigna d’un bref signe de tête le gros bouton rouge en plein milieu du panneau de contrôle. Le sorcier sembla hésiter, il se demandait de toute évidence si c’était un nouveau coup fourré. Il appuya finalement sur le bouton, et au même instant à plusieurs centaines de kilomètres, tous les prisonniers du comte Olaf s’évaporèrent dans les airs, retournant à l’endroit où ils avaient été kidnappés en premier lieu. Le troll, les épouvantards et tous les monstres et pièges dans le manoir disparurent à leur tour, laissant la bâtisse totalement déserte et silencieuse. « Je n’allais pas les laisser mourir voyons, ce n’était qu’une blague. C’est Halloween vous savez. » Les sorciers le regardèrent, complètement incrédules, avant de l’emmener avec eux. Ils allaient s’assurer que le comte Olaf ne reverrait pas la lumière du jour avant quelques années, et surtout qu’il allait recevoir l’aide psychologique dont il avait de toute évidence bien besoin.